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Assistance  internationale,  via  le  Fonds  pour  la  sauvegarde  du  patrimoine  culturel

Chapitre 5  Mise en œuvre de la Convention de 2003

5.2   Sauvegarde du PCI au niveau international

5.2.4  Assistance  internationale,  via  le  Fonds  pour  la  sauvegarde  du  patrimoine  culturel

225. En vue d’encourager la coopération et l’assistance internationales, la Convention de 2003 a  mis en  place « un  mécanisme d’assistance  aux  États parties dans  leurs  efforts pour  sauvegarder le patrimoine culturel immatériel » (Convention de 2003, article 19). Selon  l’article 20 de la Convention, l’assistance internationale (ci‐après AI) peut être accordée pour  les objectifs suivants : 

• La sauvegarde du patrimoine inscrit sur la LSU ; 

• La préparation d’inventaires au sens des articles 11 et 12 ; 

• L’appui à des programmes, projets et activités conduits aux niveaux national, sous‐

régional et régional, visant à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ; 

• Tout autre objectif que le Comité jugerait nécessaire. 

226. Selon les Directives opérationnelles, les demandes d’AI supérieures à 25 000 dollars des  États‐Unis sont évaluées par l’Organe consultatif, tandis que les demandes inférieures à ce  montant sont évaluées par le Bureau du CIG. Entre 2009 et 2012, le CIG a alloué un total de  1 556 174 dollars des États‐Unis à 38 programmes/projets de 25 États parties.28 Seules neuf  de ces demandes étaient supérieures à un montant de 25 000 dollars des États‐Unis, allant  de 33 007 dollars des États‐Unis à 262 080 dollars des États‐Unis, et la plupart étaient  destinées à l’établissement d’inventaires du PCI sur les territoires des États parties ou à des  projets de sauvegarde spécifiques. Les autres demandes concernaient des montants allant de  5 000 dollars des États‐Unis à un peu moins de 25 000 dollars des États‐Unis. Dix‐sept d’entre  elles étaient destinées à une assistance préparatoire pour la LSU, dix à des inventaires du PCI  ou des projets de sauvegarde et deux à une assistance préparatoire pour le RMP. 

28 Source : site Internet de l’UNESCO

227. La majorité des projets pour lesquels une AI a été accordée sont encore en cours, il est donc  difficile de tirer des conclusions sur les résultats obtenus. Toutefois, sur les dix‐sept  demandes d’assistance préparatoire pour la LSU approuvées, huit ont permis l'inscription des  éléments suivants sur la LSU : 

• Kenya : traditions et pratiques associées aux Kayas dans les forêts sacrées des Mijikenda  (2009) 

• Lettonie : l’espace culturel des Suiti (2009) 

• Mali : la société secrète des Kôrêdugaw, rite de sagesse du Mali (2011) 

• Mauritanie : l’épopée maure T’heydinne (2011) 

• Mongolie : le Biyelgee mongol, danse populaire traditionnelle mongole (2009) et le Tuuli  mongol, épopée mongole (2009) 

• Viet Nam : le chant Ca trù (2009) et le chant Xoan de la province de Phú Tho (2011)  228. Sur les neuf demandes d’AI pour des montants supérieurs à 25 000 dollars des États‐Unis, 

cinq projets commençaient à peine au moment de la présente évaluation. Deux autres  avaient présenté un rapport sur les premières phases de leur avancement :  

• « Établissement de l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel » du Belarus  (133 600 dollars  des États‐Unis) (janvier  2012  ‐  septembre 2013)29: des  listes et  descriptions détaillées des éléments du PCI ont été préparées, une base de données  numérique nationale a été lancée et un site Internet est en cours de création. Le projet  devrait se poursuivre avec la finalisation de l’inventaire et la production d’un catalogue  sur le PCI du pays et d’une série de DVD. 

• Le projet « Traditions et pratiques associées aux Kayas dans les forêts sacrées des  Mijikenda »  du  Kenya  (126 580 dollars  des  États‐Unis)30,  décrit  plus  en  détail  précédemment.  

 

229. Deux autres projets ont été menés dans la République de Maurice : « Un inventaire des  éléments du patrimoine immatériel associés à l’expérience des travailleurs sous contrat de la  République de Maurice », qui consiste en un inventaire détaillé du PCI associé au site du  patrimoine mondial Aapravasi Ghat (lieu de débarquement des immigrants), et un tout  premier inventaire global du PCI au niveau national.  

Difficultés liées au mécanisme d’assistance internationale

230. Face aux nombreuses difficultés que rencontrent les EP dans la mise en œuvre de la  Convention, il est regrettable que l’AI n’ait pas beaucoup été sollicitée pour les y aider. 

Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. À l’heure actuelle, en raison des capacités  réduites du Secrétariat, seul un dossier par EP est traité au cours de chaque cycle de  candidatures. Les EP doivent ainsi choisir entre présenter un élément pour candidature à  l’une des listes ou au RMP ou bien faire une demande d’AI. Pour des raisons de visibilité,  beaucoup d’entre eux préfèrent présenter des candidatures à la LR et n'ont donc pas  demandé d'AI.  

231. Le forum des ONG à Bali a exprimé ses préoccupations à ce sujet dans sa déclaration finale 31

« Si chaque année une limite est fixée au nombre de dossiers examinés par le Comité  intergouvernemental  et  si  cette  limite  englobe  aussi  les  demandes  d’assistance  internationale et les candidatures au registre des meilleures pratiques de sauvegarde prévue  par l’Article 18, ceci pourrait être au détriment des demandes d’assistance des pays en 

29 Rapport du projet « Établissement de l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel », 1er janvier 2012 – 30 octobre 2012,  contrat entre l’UNESCO et l’Institut pour la culture du Belarus 

30 Rapport sur la mise en œuvre du projet « Traditions et pratiques associées aux Kayas dans les forêts sacrées des Mijikenda », ministère  de la Culture, département d’État pour le Patrimoine et la culture nationaux en partenariat avec les Musées nationaux du Kenya, avec  l’aide de leur Unité pour la conservation des forêts côtières de Kilifi, reçu en février 2013. 

31 Déclaration des ONG, Comité intergouvernemental PCI 6.COM, Bali, 22 novembre 2011

développement et pourrait réduire leur possibilité d’inscrire des éléments sur les listes de la  Convention. Cela pourrait aussi réduire les possibilités de partager les meilleures pratiques  dans le cadre de la Convention. Nous souhaiterions donc que les demandes d’assistance  internationale et les candidatures au registre des meilleures pratiques de l’Article 18 ne  soient pas concernées par cette éventuelle limite de dossiers à examiner. » 

232. Une autre raison possible au faible nombre de demandes d’AI est le fait que de nombreux  États parties ne disposent pas des ressources humaines et financières pour préparer des  propositions de projets élaborées. Le rapport 2012 de l’Organe consultatif sur l’examen des  demandes d’AI pour un montant supérieur à 25 000 dollars des États‐Unis explique la raison  pour laquelle un nombre peu élevé de demandes d’AI a été approuvé. L’Organe a estimé que  la plupart des propositions manquaient de cohérence, n’avaient pas de budgets rigoureux et  transparents, ou n’accordaient pas suffisamment d’attention aux méthodologies proposées. 

233. Renforcer les capacités des États parties pour la mise en œuvre de la Convention de 2003 est  une priorité urgente et le mécanisme d’AI peut jouer un rôle important en la matière. Les  demandes d’AI ne devraient donc pas être mises en concurrence avec les candidatures aux  autres mécanismes de la Convention et devraient être examinées en priorité. 

Recommandation n° 13. Donner la priorité aux demandes d’assistance internationale dans la limite  du  nombre  de  dossiers  présentés  au  titre  des  mécanismes  de  la  Convention.  

Recommandation n° 14. Promouvoir l’assistance internationale comme mécanisme de renforcement  des capacités pour les États parties. 

234. La conclusion générale  concernant les mécanismes internationaux est que si la Liste  représentative a permis d’accroître la visibilité de la Convention et de faire prendre  conscience du PCI, son importance relative est surestimée. D’autres mécanismes, tels que la  Liste du PCI nécessitant une sauvegarde urgente, le Registre des meilleures pratiques de  sauvegarde et l’Assistance internationale, sont sous‐utilisés. Il faut trouver un équilibre plus  juste entre ces mécanismes.