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soutien aux victimes

Dans le document les faits (Page 129-133)

Aperçu

Protéger la santé et mettre fin aux cycles de violence

En plus de causer des blessures corporelles, la violence peut entraîner des problèmes de santé mentale et physique permanents, une invalidité sociale et professionnelle et un risque accru d’être victime ou auteur d’autres actes de violence. Les interventions visant à dépister les victimes de violence interpersonnelle et à fournir des soins et un soutien efficaces sont donc essentielles pour protéger la santé et mettre fin aux cycles de violence d’une génération à l’autre. Les données actuelles concernant ces interventions sont très prometteuses, mais elles demeurent limitées à deux égards : premièrement, la plupart d’entre elles proviennent des États-Unis et d’autres pays développés, et deuxièmement, il n’y a pas suffisamment de recherche sur les effets à long terme.

De nombreuses interventions peuvent aider à dépister les victimes et à lancer des mesures en ce sens Certains outils de dépistage semblent prometteurs pour reconnaître les victimes de violence d’un partenaire intime et les personnes âgées victimes de maltraitance. Des programmes de sensibilisation à la violence peuvent mieux faire prendre conscience du problème de la violence et renforcer les connaissances quant à la façon de dépister et de soutenir les victimes. Cependant, les systèmes de déclaration obligatoire, bien qu’ils soient établis dans de nombreux pays, demeurent controversés. En Angleterre et au Pays de Galles, des systèmes d’évaluation du risque multiorganismes permettent au personnel œuvrant dans divers services de dépister les victimes les plus exposées à la violence entre partenaires intimes et à mieux planifier une stratégie de soutien.

Services de défense des droits de la personne, programmes d’infirmières spécialisées en traitement des victimes d’agression sexuelle et refuges pour femmes battues

Les programmes de défense des droits de la personne – qui offrent des services tels que conseils, counselling, planification de la sécurité de la victime et orientation de la victime vers d’autres organismes – peuvent aider la victime à adopter des comportements qui renforcent sa sécurité et à réduire les risques d’exposition à d’autres préjudices. Les programmes d’infirmières spécialisées en traitement des victimes d’agression sexuelle se révèlent prometteurs pour améliorer les soins et le soutien des victimes et faciliter la poursuite des auteurs d’agression. Actuellement, on ne dispose pas de données suffisantes démontrant l’efficacité des refuges pour femmes battues à réduire les cas de revictimisation liés à la violence entre partenaires intimes.

Services d’assistance téléphonique et interventions psychosociales

Rares sont les données qui laissent croire que les services d’assistance téléphonique peuvent aider à diminuer la détresse et le désespoir des personnes qui y ont recours. Certaines interventions psychosociales, telles que la thérapie cognitivo-comportementale axée sur le traumatisme, réduiraient les problèmes de santé mentale associés à la violence, comme l’état de stress posttraumatique.

Mesures du système de justice pénale visant à prodiguer des soins et du soutien aux victimes de violence

Les ordonnances de protection, qui interdisent à l’auteur d’une agression de contacter la victime, peuvent aider à réduire le risque que les personnes agressées soient à nouveau victimes de violence de la part d’un partenaire intime. Certaines mesures judiciaires spéciales, par exemple la déposition par liaison vidéo ou le recours à un intermédiaire pour l’interrogatoire, amélioreraient l’expérience vécue par la victime lors de sa comparution. Les tribunaux spéciaux, qui visent à améliorer la coordination entre la justice pénale et les organismes de services sociaux feraient augmenter par exemple les taux d’arrestations, de plaidoyers de culpabilité et de condamnations.

1. Introduction

lence. Le présent document fournit des données factuelles sur l’efficacité de certaines interventions visant à dépister les victimes de violence interper-sonnelle et à leur offrir des soins et du soutien. Le secteur des soins médicaux préhospitaliers et d’ur-gence n’est pas traité dans le présent document, étant donné qu’il en est déjà question dans trois di-rectives de l’OMS (4–6). Le présent exposé porte sur les éléments qui suivent.

1) Mesures visant à dépister les victimes de vio-lence interpersonnelle et à intervenir dans ces cas

Outils de dépistage

Programmes de sensibilisation à la violence et de dépistage des victimes

Systèmes de déclaration obligatoire

Évaluation des risques et interventions mul-tiorganismes

2) Programmes de soins et de soutien aux vic-times de violence interpersonnelle

Programmes de défense des droits

Programmes d’infirmières spécialisées en traitement des victimes d’agression sexuelle ou d’infirmières légistes

Refuges pour femmes battues

Services d’assistance téléphonique

Interventions psychosociales

Ordonnances de protection

Mesures judiciaires spéciales, tribunaux spé-ciaux et postes de police qui accueillent ex-clusivement des femmes

À l’échelle internationale, plus d’un demi-million de personnes meurent de violence interperson-nelle chaque année (1) et des millions encore sont victimes de violence non mortelle. En 2004, la vio-lence a été l’une des principales causes de décès et d’invalidité dans le monde (2). En ce qui concerne de nombreuses formes de violence, par exemple la violence entre partenaires intimes et la maltrai-tance des enfants, les victimes peuvent souffrir à plusieurs reprises et pendant des années sans que ces mauvais traitements soient portés à l’attention des autorités (3). En plus des blessures physiques, la violence peut avoir des conséquences à vie sur les plans psychosocial et de la santé. Il s’agit, entre autres, de problèmes de santé mentale, de pro-blèmes de santé physique – tels que les maladies cardiovasculaires et le cancer, causés par l’adoption de comportements à risque pour la santé comme le tabagisme ou la consommation nocive d’alcool pour tenter de composer avec la violence envers les enfants en particulier – et également de difficul-tés de fonctionnement social et professionnel. Le fardeau de la violence peut s’étendre aux familles, aux amis et aux services publics qui doivent faire face aux effets permanents de la violence (p. ex., organismes de justice pénale et services sociaux, de santé et de bienêtre). Le fait d’être victime1 de violence peut également accroître le risque d’être victime d’autres abus et de devenir soi-même au-teur d’actes de violence (1). Le dépistage des vic-times de violence, ainsi que les soins et le soutien à celles-ci par la mise en œuvre d’initiatives fondées sur des données factuelles sont donc essentiels pour protéger la santé et briser les cycles de

vio-1. Le fait d’être témoin de violence peut avoir de graves effets sur la santé et le bien-être, c’est pourquoi les témoins de violence ont également besoin de services de dépistage, de soins et de soutien.

Peu d’évaluations rigoureuses ont étudié les pro-grammes de dépistage et les propro-grammes de soins et de soutien aux victimes de violence, et la plupart des données factuelles ont été produites par des pays développés, particulièrement les États-Unis.

Les interventions visant à offrir ces programmes qui sont traitées dans le présent document de-vraient faire partie de stratégies plus larges qui cherchent non seulement à soutenir les victimes, mais aussi à modifier les facteurs individuels, rela-tionnels, communautaires et sociaux qui favorisent ou qui préviennent la violence.

2. Mesures visant à dépister

mener des interventions pertinentes, à soutenir les victimes et à diminuer leur exposition subséquente à la violence et aux problèmes connexes (17). Une série d’outils de dépistage ont été mis au point pour être utilisés dans des milieux tels que les ser-vices de soins d’urgence, les serser-vices prénataux et les milieux de soins de santé mentale, le plus souvent pour dépister les victimes de violence d’un partenaire intime et les enfants maltraités. Les ou-tils consistent généralement en une série de ques-tions sur les relaques-tions courantes de la personne et son expérience de la violence physique, sexuelle et émotionnelle. Selon les données factuelles dis-ponibles, le dépistage par les professionnels de la santé peut se révéler efficace pour faciliter la dé-nonciation de la violence entre partenaires intimes et ainsi améliorer les niveaux de dépistage (18–21).

Par exemple, dans le cadre d’une étude menée dans une unité de soins d’urgence au Canada, on a comparé les soins prodigués à l’aide d’un outil de dépistage de cinq questions visant à détecter les victimes de violence d’un partenaire intime aux soins d’urgence ordinaires, et on a constaté que l’outil permettait d’augmenter les taux de dépis-tage, les faisant passer de moins de 1% à 14 % des patientes (20).

Bien que le dépistage de la violence dans les milieux de soins de santé soit vivement recomman-dé, on dispose de peu de données sur son utilité à long terme ou son efficacité à réduire la violence.

Un examen systématique de certaines études sur le dépistage des victimes de violence d’un partenaire intime dans des milieux de soins de santé a révélé que des améliorations modestes ont été apportées dans le dépistage des victimes. Toutefois, rien ne montre que ces améliorations ont été maintenues Une grande partie de la violence interpersonnelle

n’est pas déclarée aux organismes de justice pé-nale, souvent parce que les victimes ont peur de la stigmatisation (p. ex., de la famille et des amis) ou des représailles des agresseurs, en cas de ré-vélation de leurs méfaits (7,8). Toutefois, la vio-lence cause souvent des blessures physiques et de nombreux problèmes émotionnels et sociaux, qui peuvent amener les victimes à faire appel à des services de santé et autres (p. ex., soins pri-maires, unités de soins d’urgence, services de santé mentale) (9,10). Par conséquent, ces milieux fournissent la possibilité de dépister les victimes de violence, de leur assurer un soutien et de les orienter vers les services appropriés (11–13). Toute-fois, de nombreux obstacles peuvent empêcher les organismes de dépister et de soutenir les victimes de violence. Pour le personnel qui travaille dans les milieux de soins de santé, par exemple, ces obsta-cles peuvent comprendre le manque de connais-sances, les contraintes de temps, les stéréotypes, la peur d’offenser le patient, la peur d’accuser l’auteur de l’acte violent, l’impuissance et les senti-ments de désespoir et de frustration, l’absence de procédure de dépistage et la non-perception des responsabilités (14–16). De plus, de nombreuses victimes ne révéleront pas leur situation à moins qu’on les questionne directement à ce sujet. Ain-si, les professionnels de la santé et autres doivent avoir l’information, les connaissances et les compé-tences pour qu’ils puissent reconnaître les victimes de violence et répondre à leurs besoins.

2.1 Outils de dépistage des victimes de violence

Le dépistage est un processus utilisé pour recon-naître les personnes qui présentent un risque de maladie ou de trouble, qui autrement pourrait ne

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