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nocive de l’alcool

Dans le document les faits (Page 55-59)

Aperçu

Réduire la disponibilité et la consommation nocive de l’alcool peut considérablement réduire la violence.

La consommation nocive d’alcool est l’une des principales causes de violence. Certaines études ont montré qu’on peut endiguer la violence en réduisant la disponibilité de l’alcool par la réglementation des points de vente, des horaires d’ouverture et des prix, en offrant aux buveurs des interventions brèves et des traitements de longue durée et en gérant mieux les milieux où l’alcool est servi. Bien que la base de données factuelles sur ce sujet soit prometteuse, les études se limitent essentiellement à celles qui sont effectuées dans les pays développés.

Réglementer la disponibilité de l’alcool peut se traduire par une diminution de la violence.

La disponibilité de l’alcool peut être réglementée soit par la restriction des heures ou des jours de vente soit par la réduction du nombre de points de vente au détail de l’alcool. En général, on constate que la réduction des heures de vente d’alcool est associée à une diminution de la violence tandis que le foisonnement des points de vente est associé à une augmentation de la violence. Dans l’ancienne Union soviétique, au milieu des années 1980, une réglementation stricte de l’alcool, qui comprenait, entre autres mesures, la restriction des heures d’ouverture et la diminution du nombre de points de vente avait conduit à une diminution spectaculaire de la violence.

Hausser les prix de l’alcool peut diminuer la consommation et, par voie de conséquence, réduire la violence.

Les prix de l’alcool peuvent être augmentés, entre autres, par la majoration des taxes, les monopoles contrôlés par l’État et les politiques de prix minimum. Les études portant sur l’effet de la majoration des prix de l’alcool sur la violence sont rares, mais la modélisation économique laisse croire fortement que la hausse des prix de l’alcool peut être efficace. Cependant, de telles mesures peuvent être compliquées en raison des conflits d’intérêts qu’elles peuvent provoquer avec l’industrie de l’alcool et de la présence, particulièrement dans les pays en développement, d’importants marchés parallèles de l’alcool qui échappent au contrôle de l’État.

Les interventions brèves et les traitements de longue durée à l’intention des buveurs réduisent la violence.

Les interventions brèves et les traitements de longue durée peuvent aider à réduire certaines formes de violence, telles que la maltraitance des enfants, la violence entre partenaires intimes et le suicide. Par exemple, la thérapie cognitivo-comportementale, les programmes s’adressant aux partenaires des buveurs et la thérapie comportementale du couple diminueraient la violence chez les hommes alcooliques abstinents depuis peu.

Les interventions communautaires visant à améliorer les milieux où l’alcool est servi peuvent réduire la violence.

Des facteurs tels que l’entassement des clients, le manque de confort, l’aménagement des lieux et la formation insuffisante du personnel dans les débits de boissons ainsi que l’accès limité à des services de transport en fin de soirée peuvent contribuer à la violence. Plusieurs interventions communautaires ciblant ces facteurs ont été jugées efficaces. Par exemple, dans le cadre du partenariat de prévention de l’alcoolisme et de la toxicomanie de Stockholm (Stockholm Prevents Alcohol and Drug Problems), on a mis en œuvre des mesures telles la formation responsable du personnel des bars, la formation des portiers à la gestion des conflits et l’application plus stricte de la législation concernant la délivrance des permis; une évaluation a montré que ce programme a réduit de 29 % les crimes violents.

1. Introduction

La consommation nocive d’alcool est l’une des principales causes de violence. Les liens entre l’alcool et la violence sont complexes (voir l’enca-dré 1). Cependant, certaines études menées dans le monde montrent que la consommation d’alcool précède habituellement le comportement agressif et que la consommation nocive est associée tant aux auteurs qu’aux victimes d’actes violents. Ain-si, les individus qui commencent à boire à un âge précoce, qui boivent plus fréquemment, en plus grande quantité et jusqu’à intoxication, sont plus exposés aux risques de violence (1–4). De même, les milieux marqués par une culture de gros bu-veurs et une plus grande disponibilité de l’alcool connaissent des niveaux plus élevés de violence (5–7). À l’échelle mondiale, 30 % des décès causés par la violence sont attribuables à l’alcool; ce taux varie de 8 % au MoyenOrient et en Afrique du Nord à 56 % en Europe et en Asie centrale (8). Certaines

études menées dans plusieurs pays établissent qu’entre le tiers et la moitié des auteurs d’actes de violence ont consommé de l’alcool avant de commettre leur agression (p. ex., États-Unis, 35 % [9]; Afrique du Sud, 44 % [10]; Angleterre et Pays de Galles, 45 % [11]; Chine, 50 % [12]). Les études indiquent habituellement que les hommes sont plus susceptibles de boire de l’alcool et d’être à la fois auteurs et victimes d’actes de violence re-liés à l’alcool (13). Plus important encore, le rôle de l’alcool dans les agressions s’étend à de nom-breuses formes de violence, notamment la violence juvénile, la violence sexuelle, la violence entre partenaires intimes, la maltraitance des enfants et la violence envers les personnes âgées (13–17).

De plus, 11 % des décès par suicide dans le monde sont attribuables à l’alcool; ce taux varie de 2 % au MoyenOrient et en Afrique du Nord à 31 % en Eu-rope et en Asie centrale (8).

ENCADRÉ 1

Exemples de liens entre l’alcool et la violence

L L’alcool a un effet direct sur le fonctionnement physique et cognitif et contribue à la violence, entre autres, par la diminution du contrôle de soi et de la capacité de reconnaître les signes avant-coureurs.

L Les croyances individuelles et culturelles, selon lesquelles l’alcool engendre l’agressivité, peuvent mener certaines personnes à consommer de l’alcool pour préparer ou commettre des actes violents.

L La dépendance à l’alcool peut amener les gens à manquer à leurs obligations, par exemple envers les enfants ou les personnes âgées.

L La consommation abusive d’alcool peut constituer un mécanisme d’adaptation chez les victimes de violence.

L L’exposition prénatale à l’alcool peut nuire au développement du fœtus et par conséquent être liée à des troubles de comportement plus tard dans la vie, notamment le comportement délinquant et la violence.

L L’alcool et la violence peuvent être liés par des facteurs de risque communs, par exemple un trouble

sousjacent de la personnalité antisociale peut mener à la consommation excessive et à un comportement violent (13,18).

Compte tenu des liens solides qui existent entre l’alcool et la violence, les mesures visant à réduire la disponibilité et la consommation nocive de l’al-cool sont des stratégies importantes en matière de prévention de la violence. Le présent exposé ré-sume les données factuelles établissant les effets de ces interventions sur la violence et porte sur :

la réglementation de la disponibilité de l’al-cool – Mesures visant à contrôler les ventes d’alcool, par exemple, par des restrictions concernant les heures et les lieux de vente;

l’augmentation des prix de l’alcool – Me-sures visant à réduire l’accès à l’alcool par l’augmentation des prix, notamment par la taxation et des politiques de prix minimaux;

la diminution de la consommation d’alcool chez les buveurs – Mesures ciblant les bu-veurs individuellement, par exemple par de brèves interventions auprès des buveurs ou le traitement de la dépendance à l’alcool;

les interventions communautaires visant à améliorer les milieux où l’alcool est servi – En général, ces interventions comprennent toute une gamme de mesures destinées à mobiliser des ressources communautaires, à encourager la vente au détail responsable, à améliorer le confort et l’aménagement des débits de boissons et à renforcer l’applica-tion des mesures législatives sur l’alcool.

2. Réglementation de

Dans le document les faits (Page 55-59)