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CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

1.2 Présentation de la zone d’étude

1.2.1 Situation géographique et administrative de la zone d’étude

Située dans l’hémisphère nord, entre les parallèles 6°21’30’’ et 6°25’37’’ latitude nord et les méridiens 2°20’04’’ et 2°29’4’’ longitude Est, la commune de Cotonou est au Sud-est de la République du Bénin sur la côte Atlantique. Elle s’étend sur une superficie de79 Km² (IGN, 2000), soit environ 0,07% de la superficie de la république du Bénin. La commune de Cotonou est limitée au Nord par le lac Nokoué et la commune de Sô-Ava, au Sud par l’océan

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Atlantique, à l’Est par la commune de Sèmè-Podji, et à l’ouest par la commune d’Abomey-Calavi.

Sur le plan administratif, la commune de Cotonou est assimilée au département du Littoral ce qui témoigne de son importance. La commune de Cotonou compte treize (13) arrondissements (cf. figure1) subdivisés en quartiers de ville.

1.2.1.2 Commune de Sèmè-Podji

Située entre les parallèles 6°22’ et 6°28’ de latitude Nord et les méridiens 2°28’ et 2°43’ de longitude Est, la commune de Sèmè-Podji est contenue dans le département de l’Ouémé, qui se trouve au Sud-est de la République du Bénin et confine au sud à la côte Atlantique. Elle s’étend sur une superficie de 218 km² soit environ 0,19 % de la superficie de la République du Bénin (PDC, 2005). La commune de Sèmè-Podji est limitée au Nord par la commune de Porto-Novo, des Aguégués et celle d’Adjarra, au Sud par l’océan Atlantique, à l’Est par la République Fédérale du Nigéria et à l’Ouest par la ville de Cotonou.

Sur le plan administratif, la commune compte six arrondissements (Agblangandan, Ekpè, Aholouyèmè, Djèrègbé, Tohouè, Sèmè-Podji) subdivisés en 38 villages et quartiers de ville.

La présente étude est circonscrite dans le 1er et le 4ème arrondissement de la commune de Cotonou et ceux d’Agblangandan et d’Ekpè de la commune de Sèmè-Podji (figure 1).

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Figure 1 : Situation géographique des communes de Cotonou et de Sèmè-Podji

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1.2.2 Population

1.2.2.1 Commune de Cotonou

Le Recensement Général de la Population et l’Habitation réalisé en 2002 et en 2013, a révélé que la population de la ville de Cotonou, et celle de la commune de Sèmè-Podji ont connu les évolutions démographiques assez particulières (tableau I).

Tableau I: Population des communes dans l’aire d’étude

N° Communes Années Population Superficie

(km2)

Densité (habitants/km2) Total Masculin Féminin

Sèmè-Podji 1992 65.016 31.548 33.468

218 298

2002 115.238 55.928 59.310 529

2013 224.207 110.144 114.063 1028

Cotonou 1992 536.827 262.812 274.015

79 6.795

2002 665.100 323.168 341.932 8.419

2013 678.874 325.284 353.590 8.593

Bénin 1992 4.914.555 2.390.336 2.525.219

114.763 43

2002 6.769.914 3.284.119 3.485.7 95 59

2013 9.983.884 4.868.180 5.115.704 87

Source : INSAE, Recensement Général de la Population et de l’Habitation, 1992, 2002& 2013

Les deux arrondissements de Cotonou concernés par la présente étude à savoir, les 1er et 4ème, comprennent respectivement 55.413 habitants et 39.012 habitants sur l’ensemble de la commune (Tableau II)

Au cours des 10 années inter-recensement (1992-2002), il est à remarquer un accroissement de la pression foncière de 77 % sur la commune de Sèmè-Podji et de 24 % dans la commune de Cotonou, contre 38 % sur l’ensemble du Bénin. L’éloignement de l’urbanisation du centre-ville de Cotonou vers d’autres zones d’installation est noté, formant avec certaines conurbations, comme Abomey-Calavi, dans le sens Nord, Sèmè-Podji dans le sens Est et dans un futur presque proche, ce phénomène se fera voir avec Ouidah, dans le sens Ouest.

Le tableau II ci-dessous présente la répartition des effectifs de la population de Cotonou par arrondissement.

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Tableau II: Répartition des effectifs de la population de Cotonou par arrondissement Arrondis-

Sement

Nbre de ménages

Effectif Masculin Féminin Taille ménage

Source : INSAE/ RGPH3, Février 2002

La dynamique démographique de la ville de Cotonou a été illustrée par les histogrammes de la figure 2.

Figure 2 : Dynamique démographique de la ville de Cotonou Source : Adaptée des données de l'INSAE

1.2.2.2 Commune de Sèmè-Podji

Au recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH2) de 1992, la commune de Sèmè-Podji comptait 65.016 habitants contre 37.220 en 1979. En 2002, cet effectif est porté à 115.238 habitants dont 59.310 femmes et 55.928 hommes (INSAE). Cette augmentation

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rapide, surtout entre 1992 et 2002, témoigne non seulement d’un fort accroissement naturel mais surtout de la forte attraction qu’exerce la commune sur les migrants de Cotonou et Porto-Novo.

Cette population est aussi caractérisée par la forte dominance de la population jeune (63 % de la population à moins de 25 ans alors que celle âgée de plus de 55 ans ne représente que 5,16

%).

Tableau III : Répartition spatiale de la population de la commune de Sèmè-Podji par sexes Effectifs de la

population

Arrondissements Masculin Féminin Total Agblangandan 15.246 15.470 30.716

Aholouyèmè 4.360 4.484 8.844

Djèrègbé 5.067 5.460 10.527

Ekpè 16.986 17.931 34.917

Tohouè 8.274 9.378 17.652

Sèmè-Podji 5.995 6.587 12.582

Total 55.928 59.310 115.238

Source : INSAE (RGPH 2002)

1.2.3 Environnement économique

1.2.3.1 Commune de Cotonou

L’environnement économique des 1er et 4ème arrondissements de Cotonou, situés dans la zone du projet, est caractérisé en général par des activités industrielles, hôtelières, commerciales, artisanales etc.

On note particulièrement dans le 4ème arrondissement les plus grandes industries de Cotonou : la brasserie (SOBEBRA2), l’industrie de textile (SOBETEX3), l’Industrie Béninoise des Corps Gras (IBCG), la Société Béninoise de Peinture et de Colorant (SOBEPEC), la Société Béninoise de Gaz Industriel (SOBEGI), le siège de la SONAPRA4, etc. (tableau IV)

2Société Béninoise des Brasseries

3Société Béninoise des Textiles

4Société Nationale des Produits Agricoles

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De manière exhaustive, est portée dans les tableaux IV, V, VI et VII, la liste des industries recensées au cours de la présente étude5.

Tableau IV : Industries Métallurgiques et de bois de la zone d’étude situées dans la

SARL Transformation de tôles et tubes PVC

08 Société de Construction

Métallique et Aluminium du Bénin (SCMAB)

SARL Construction métallique et aluminium

ND

Société Industrielle Métallique (SIM)

SARL Fabrication des mobiliers métalliques

16 Daniel AGBO-PANZO et fils

pour la représentation (DAFRI)

SARL Fabrication de tuiles ND

Dénomination Forme

juridique

Objet social Effectif

d’employés Menuiserie Ebénisterie Daizo

(MED)

SA Menuiserie, ébénisterie 05

Ex- Office Nationale du Bois Office d’Etat Exportation forestière, Industrie du bois et commercialisation des

produits

152

Compagnie du Golfe (CDG) SA Tous travaux en bois dans le bâtiment

40

ND : Non Disponible ; SARL : Société Anonyme à Responsabilité Limité ; SA : Société Anonyme Source : LGH Consultant, Etude d’impact environnemental du projet de protection côtière, Cotonou 2003,

pp. 39-41

Tableau V : Industries Agro-alimentaires de l’aire du projet situées dans la Commune de Cotonou

Dénomination Forme

juridique

Objet social Effectif d’employés

Ex-SONAFEL SARL Fabrication de jus ND

Industrie Béninoise des Corps

Gras (IBCG) SA Production et commercialisation

de savon, des huiles brutes et Alimentaires

Plus de 200

Société les Moulins du Golfe (MG)

SA Minoterie ND

Overseas SA Industrie des boissons 16

Grand Moulin du Bénin (GMB)

SA Minoterie de blé 150

Société Béninoise de Brasseries (SOBEBRA)

SA Fabrication et vente des boissons

Plus de 200

Source : LGH Consultant, Etude d’impact environnemental du projet de protection côtière, Cotonou 2003, pp. 39-41

5Cette liste a été complétée sur la base de celle contenue dans l’étude d’impact environnemental

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Tableau VI : Industries de Textiles et d’Imprimerie de l’aire du projet dans la Commune de Cotonou

Dénomination Forme juridique Objet social Effectif

d’employés

Société d’Etat Importation d’intrants agricoles, Exploitation et

gestion des unités de production

Plus de 200

SOBETEX SA Impression sur tissus Entre 100 et

200 Société Cotonnière du

Bénin (SOCOBE)

SA Egrenage de coton Plus de 200

Imprimerie Africaine de Coton Hygiénique (INACHY)

SARL Fabrication des serviettes périodiques

08

Industrie Cotonnière du

Bénin (ICB) SA Engrenage de coton 150

Etablissement Tous travaux d’imprimerie 16

Imprimerie TUNDE SA Fabrication de papeterie ND

SOPAB SARL Fabrication articles 51 à 100

Source : LGH Consultant, Etude d’impact environnemental du projet de protection côtière, Cotonou 2003, pp.39-41

SARL Fabrication de plastique 08

Société Industrielle de Plastiques (SIP)

SARL Fabrication sachet et fils d’emballage

ND

SATEL SA Produits photographiques et

télécommunications

21 à 30

Pharmaquick SA Fabrication de produits

pharmaceutiques

ND Plastique et Elastomère du

Bénin (PEB)

SARL Fabrication de mousses et de matelas

42

Société Béninoise de Gaz Industriel (SOBEGI)

SA Production de gaz industriel 26 Société Béninoise de Peinture

et Colorant (SOBEPEC)

SA Fabrication de peinture 76

Etudes Techniques et

Réalisations (ETR) SARL BTP Plus de 200

Morgue PROCI SARL Morgue 35

ND : Non Disponible ; SARL : Société Anonyme à Responsabilité Limité ; SA : Société Anonyme Source : LGH Consultant, Etude d’impact environnemental du projet de protection côtière,

Cotonou 2003, pp.39-41

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Ces industries ci-dessus énumérées témoignent l’ampleur des activités économiques pratiquées dans la zone objet de la présente étude.

Les populations du quartier Enagnon à Akpakpa-Dodomey pratiquent la pêche artisanale et le commerce de détail.

De même, le long de la plage, il existe d’importants équipements de tourisme et des loisirs. Il s’agit par exemple de l’Hôtel du lac (sur la rive gauche du chenal de Cotonou), du centre de loisirs Eldorado Beach Club (actuellement mis hors danger par le revêtement des pierres de protection et la réorientation de l’épi SIAFATO), du Motel restaurant «Morena plage», du restaurant allemand Nuer Biergarten, du Centre d’Affaires GBEFFA, de l’Hôtel La Colombe…

Ces infrastructures énumérées témoignent la multiplicité d’activités ludiques qui s’exercent dans la présente zone d’étude

Dans le même registre, il n’est guère inutile de mentionner l’édifice public en cours d’achèvement de grande valeur culturelle qu’est la nouvelle Grande Mosquée d’Akpakpa. Il en est de même du dépôt central d’hydrocarbures de la SONACOP situé à Akpakpa et doté d’importantes infrastructures de stockage et de transport (logistique et voie ferrée).

1.2.3.2 Commune de Sèmè-Podji

La principale activité industrielle située dans la commune de Sèmè-Podji est la cimenterie CIMBENIN située à Agblangandan. Sont reportées dans le Tableau VIII, les activités industrielles relevées lors de l’étude d’impact environnemental du projet de protection côtière.

Les principales activités pratiquées dans cette commune sont la pêche, l’agriculture, l’extraction du sable (actuellement interdite) et le commerce. En ce qui concerne l’agriculture, les principales spéculations sont le maïs, le manioc, la tomate, le piment et les légumes, apanage des personnes adultes.

On y découvre, tout le long de la voie rapide Cotonou Porto-Novo, la présence d’une activité informelle de vente de produits d’hydrocarbures, en provenance du Nigeria, par des chemins peu recommandables. La commercialisation des produits agricoles sur ce même itinéraire, majoritairement exercée par les femmes, constitue une certaine source de revenus pour les populations riveraines.

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Tableau VIII: Industries de l’aire du projet situées dans la Commune de Sèmè-Podji

DENOMINATION FORME

JURIDIQUE OBJET SOCIAL EFFECTIF

DEMPLOYES

CIMBENIN SA Fabrication de ciment Plus de 200

COMMON SA SA Construction et exploitation de chambres

froides ND

SOTRAM - Fabrique de matériaux de construction et

d’ustensiles de cuisine ND

Société Béninoise des Plastiques

- Fabrique des tubes PVC ND

Source : LGH Consultant, 2004, p. 39

Depuis quelques temps, l’espace contiguë au champ de tir et longeant la route de Porto-Novo, est devenu une zone d’activités économiques et industrielles. Beaucoup d’opérateurs économiques construisent des entrepôts en raison de sa position stratégique par rapport au Nigeria avec lequel se font beaucoup d’échanges. C’est le cas de COMMON SA, spécialisée dans les vivres frais. On ne saurait passer sous silence le projet de construction du second port de Cotonou à Sèmè-Podji, justifiant une délocalisation de certaines activités préalablement installées aux abords de l’actuelle zone portuaire.

La commune de Sèmè-Podji dispose de nombreux sites touristiques tels que le musée Honmey et le Vodou Houénon d’Ekpè.

En ce qui concerne les infrastructures touristiques ou ludiques, l’on peut mentionner l’hôtel du 15 janvier, ainsi que le Palm Beach (actuellement abandonné à cause de l’érosion côtière), les motels et restaurants dont le village de vacances Phénix (VVP), situé à l’extrémité Est de la zone à protéger.

Les infrastructures à vocation industrielles, touristiques, ludiques et même résidentielles ci-dessus énumérées font état de ce que la zone d’étude regorge de plusieurs potentialités. Il était donc important de la protéger.

1.2.4 Données biophysiques

1.2.4.1 Relief

Cotonou et Sèmè-Podji sont construits sur une plaine enclavée par plusieurs plans d’eau (l’océan Atlantique, la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué). La plaine côtière représente

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l’une des quatre formes principales du relief béninois6, qui s’étend sur un littoral long de cent vingt-cinq (125) kilomètres et large d’environ quatre (4) kilomètres7. Cette plaine est relativement basse et ne dépasse guère dix (10) mètres d’altitude et est composée d’un complexe de plusieurs cordons littoraux séparés par des bas-fonds marécageux et des lagunes (lagunes de Porto-Novo, de Ouidah et de Grand-Popo), (OTD, 2005).

1.2.4.2 Climat

Le Bénin possède deux (02) types de climat : au sud, un climat subéquatorial avec une forte humidité ; au centre et au nord, un climat tropical

Les deux communes étant situées au sud du Bénin, elles sont baignées dans un climat subéquatorial caractérisé par deux saisons sèches (de novembre à mars et de juillet à mi-septembre) et deux saisons pluvieuses (d’avril à mi-juillet et de mi-septembre à octobre).

- La grande saison sèche est marquée par un flux d’harmattan et des phénomènes de brise. Les précipitations sont presque nulles de décembre à février.

- La petite saison sèche centrée sur le mois d’août est caractérisée par un « break pluviométrie » (HOUNDENOU, 1992), c’est-à-dire une diminution brutale de la pluviométrie de l’ordre de 75%.

1.2.4.3 Pédologie et formation de la plaine côtière

Pédologie

Les villes de Cotonou et de Sèmè-Podji appartiennent au bassin sédimentaire dit du "Bas Bénin" qui s'étend du Nigeria au Ghana. Il est formé, à la base, de sédiments argilo-sableux datant de l'ère secondaire et d’alternance de niveaux calcaires et marneux du tertiaire. Ces sédiments sont recouverts sur l'ensemble des plateaux par de fines formations, sableuses ou argilo-sableuses, et souvent ferrugineuses du Continental Terminal. Le long de la côte, les formations prédominantes sont les sables fluvio-marins et déposés sous forme de cordons littoraux suivant les étapes du recul de la mer (CAPO, 2008).

Formation de la plaine côtière

Il s'agit des formations affleurant au Sud des plateaux recouverts par la "Terre de barre". Ce sont des témoins quaternaires issus des dernières oscillations holocènes.

Sable jaune

6Les autres formes sont les plateaux (plateau de terre du Bas-Bénin et le plateau de grès de Kandi), la pénéplaine cristalline (Kétou à l’Est et Lonkly à l’Ouest) et la chaîne de l’Atacora dans le Nord-Ouest.

7 Cette largeur varie entre un (1) kilomètre à Hillacondji (frontière avec le Togo), deux (2) kilomètres à Grand-Popo, trois (3) kilomètres à Ouidah et dix (10) Km entre Sémé-Podji et la lagune de Porto-Novo.

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Entre les plateaux de terre de barre, au Nord, et les cordons de sable gris et blanc au Sud, se trouvent des cordons plus ou moins tronçonnés, correspondant à la formation de sable jaune.

Pour les auteurs qui ont étudié cette formation dans le Golfe du Bénin, les avis divergent quant à son origine et son âge. Néanmoins, Guilcher (1959 ; 1988) peut être rejoint pour dire que le sable jaune est d'origine marine et d'âge holocène (Oyédé, 1991), mais remanié ultérieurement (Adam, 1998).

Autres cordons

Au Sud du cordon de sable jaune, existent deux autres cordons : un cordon médian de sable de couleur grise, notamment en surface avec, localement, des traces de ferruginisation se traduisant par des couleurs ocre jaune ou ocre rouge ; un cordon de sable blanc ou brun actuel ou subactuel. Ils sont issus des dernières oscillations marines de l'Holocène supérieur.

Ces cordons se composent d'un ensemble interne complexe, à morphologie oblitérée, formé de sables Pins, limoneux, d'origine marine, rubéfiés, portant des sols faiblement ferrugineux ocres-jaunes à ocres-rouges. Il peut être bordé, vers l'intérieur, par des terrasses liées à d'anciens niveaux de la lagune (ROSSI, 1989).

1.2.4.4 Le profil géomorphologique

La côte du Bénin est une façade maritime atlantique de 125 km de long. Elle se situe entre les parallèles 6°21’30’’ et 6°25’37’’ latitude nord et les méridiens 2°20’04’’ et 2°29’4’’

longitude Est (fig .2). Ce paysage géographique se place dans le géosystème du golfe du Bénin constitué d'une série de bassins sédimentaires, post-orogenèse panafricaine, de dimensions et de géométries variables. Les travaux de SLANSKY (1962), JOHNSON (1987), ROSSI (1989), BLIVI (1993) ont permis de disposer d'une connaissance assez précise sur ces bassins dont le plus important est le bassin sédimentaire côtier d'âge tertiaire. Il est situé entre le delta du Niger et celui de la Volta, couvrant le sud-est du Ghana, entièrement le sud du Togo et du Bénin et le sud-ouest du Nigéria (HOUESSOU et LANG, 1979).

La bande côtière, comprise entre les embouchures de la Volta et du Mono, est un ensemble morphologique peu complexe, une zone de juxtaposition de cordons littoraux dont l'édification répond à certaines conditions hydrodynamiques liées aux changements climatiques et corrélativement aux variations du niveau marin (SALL et DIOP, 1977 ; TASTET, 1981 ; VERSTRAETE, 1989 ; OYEDE, 1991; WARRICK, 1996; ANTHONY et BLIVI, 1999). Schématiquement, deux cordons principaux se dégagent : le cordon récent, à 5 m au-dessus du niveau marin et le cordon ancien à 7 m (respectivement externe et interne

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dans la topographie). Entre ces unités morphologiques holocènes s'intercalent un système de lagunes côtières (GUILCHER, 1954 ; BLIVI, 1993 ; ADAM, 1998).

Figure 2: Situation de la zone côtière du Ghana, du Togo et du Bénin

1.2.5 Hydrologie marine et la bathymétrie

1.2.5.1 Marées

Les marées le long de la côte du Bénin sont de type semi-diurne. Elles sont caractérisées par la présence de deux eaux hautes et de deux eaux basses chaque jour avec des amplitudes presque égales se succédant à des intervalles de 12 heures 30 minutes.

Les marées observées à Cotonou, à Keta, à Grand-Popo et à Lomé sont très semblables parce que les vagues de marée dans cette région se propagent le long d'une direction perpendiculaire aux traits de côte du Bénin et du Ghana avec un léger décalage de phase et d'amplitude entre ces différentes locations.

Le zéro Hydrographique (Z.H) au Bénin correspond théoriquement aux marées astronomiques les plus basses. Le Z.H. à Cotonou est de 0,535 m au-dessous du niveau de datum national du Bénin qui s'appelle le Zéro IGN (Institut Géographique National). Par conséquent, la relation entre ces références est Z(IGN) = ZH–0,535m. Le datum national du Ghana (NLD) et le Zéro IGN (Institut Géographique National) pour le Bénin sont identiques : (Ghana NLD = IGN du Bénin).

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Le niveau moyen de la mer (MSL) à Cotonou est 0,93 m au-dessus du Z.H. (MSL= Z.H.

+0,93m).

Ici sont comparées les marées observées et prévues à Cotonou, à Kéta et à Lomé. Il a été démontré qu'une bonne corrélation existe entre ces marées. Les marées pour Cotonou sont basées sur des mesures et des tables de marées fournies par le port de Cotonou. Les données sont compilées et comparées à un modèle de prévision de marée obtenue auprès du Service Français Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM). Les marées à Lomé sont également prévues en utilisant le modèle de SHOM. Les marées à Kéta sont obtenues en utilisant le modèle de marée de Baird qui est basé sur des mesures pour déterminer les constituants de marée et le paquet Mike zéro de l'institut hydraulique de Damjh pour faire les prévisions. Les marées pour ces endroits sont données dans la figure 3 pour le 28 septembre 2002, qui correspondent aux mesures de vérification des marées au port de Cotonou, par des ingénieurs de Baird. (Groupe 2A3C, 2013 18-19pp)

Figure 3 : Prévision des marées à Cotonou, Lomé et Keta (journée du 28 septembre 2002) Source :(Groupe 2A3C, rapport final ; 2013 pp18)

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Selon le livre blanc de l’ABE (1999), la période des marées au Bénin est d'environ 12 heures : c'est une marée semi-diurne. Les marnages extrêmes observés sont +1,95 m et –0,20 m, mais l'amplitude se situe généralement autour d'un mètre, soit une marée de type micro tidal (Davier, 1980) ; les effets de la marée sont d'autant plus importants que le marnage est élevé.

Les courants de marée sont généralement faibles sur la côte. Par contre, ils ont un effet déterminant sur l'évolution des débouchés lagunaires.

1.2.5.2 Bathymétrie et sédimentologie

Profil bathymétrique

Les données sur l’estran et la shore face du littoral béninois sont anciennes et peu détaillées.

La bathymétrie de l’ensemble shore face et plateau continental sont connus grâce aux relevés bathymétriques réalisés par le SHOM et aux sondages ultrasoniques effectués par le BCEOM (1974). Ces travaux montrent que la pente globale de la shoreface est inférieure à 1° (moins de 2 %) entre 0 et -35 m et qu’entre -35 et -45 m, on note une légère rupture de pente (Fig.4).

Cette rupture de pente correspondrait d’après Sitarz (1960) à la limite entre la shoreface et le plateau continental. Ainsi, à partir des profondeurs voisines de -40 m commence le plateau continental, avec une pente régulière jusqu’aux profondeurs de -110 m où apparait le talus continental (BCEOM, 1974).

Sitarz (1960) a effectué des profils cross-shore à Ouidah et à Cotonou (Fig.5). Ces profils montrent l’existence d’une fosse et d’une barre sous-marine servant de limite entre l’estran et la shoreface. Par ailleurs, ces profils témoignent que la pente de la shoreface est d’abord de

Sitarz (1960) a effectué des profils cross-shore à Ouidah et à Cotonou (Fig.5). Ces profils montrent l’existence d’une fosse et d’une barre sous-marine servant de limite entre l’estran et la shoreface. Par ailleurs, ces profils témoignent que la pente de la shoreface est d’abord de