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CHAPITRE 2 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE

2.4 Autres techniques

D’autres techniques ont été utilisées. En effet, dans le but de vérifier le taux moyen annuel d’érosion préalablement déterminé en 2015 soit 8,50 m/an (HOUNSOU, 2015), les lignes de crête des années 2015 et 2017 ont été utilisées. L’objectif du présent calcul est de faire ressortir le taux moyen d’érosion sur les deux années et d’en déduire le taux annuel moyen.

Ce taux annuel a été ensuite comparé à celui déterminé lors des études en l’an 2015 qui se sont appuyées sur les lignes de crête des années 2012 et 2015. Les deux résultats ont été comparés.

Pour y parvenir, des cercles de rayon 50 mètres ont été tracés sur la ligne de crête de 2015.

L’intersection des cercles consécutifs crée un axe radial. C’est chacune de ces droites qui a été considérée comme ligne perpendiculaire aux deux lignes de crête considérées. La mesure des distances séparant ces deux lignes sur chaque axe radial a été ensuite effectuée.

On constate que chaque distance mesurée entre les lignes de crête à tous les cinquante (50) mètres n’est pas homogène. Ceci est lié au mouvement de la houle. Phénomène ondulatoire, elle entraîne un mouvement orbital des particules d’eau (HOWA, 1987). La houle constitue l’agent essentiel des processus dynamiques dans le domaine côtier. Elle permet le transport perpendiculairement et parallèlement à la côte (ALEXANDRE et al. 2003). Pour retenir une distance qui sépare deux lignes de crête, il a été procédé au calcul de la moyenne arithmétique de toutes les distances mesurées. A cet effet, le principe de la topométrie appliquée au mesurage indirect a été utilisé. Il s’agit du théorème des erreurs accidentelles des mesures indirectes développé dans la théorie des probabilités par BRABANT (2000). Le théorème de la moyenne arithmétique suivante a permis de déterminer la valeur la plus probable de la distance mesurée entre deux lignes de crête. Soit :𝑥̅ =𝑥1 + 𝑥2 + ...+ 𝑥𝑛

𝑛 = 𝑥𝑖

𝑛 𝑖=1

𝑛 avec xi = distance mesurée entre deux lignes de crête et n le nombre de fois que cette distance a été mesurée.

La formule mathématique de l’écart type, indice caractérisant la dispersion autour de la moyenne des résultats obtenus dans une série de n mesurages de la même valeur de la distance mesurée est donnée par la formule suivante : 𝜎 = √∑ (𝑥𝑖

𝑛𝑖=1 −𝑥̅ )²

√𝑛−1

- L’écart type de la moyenne arithmétique inspiré de la théorie des probabilités par BRABANT (2000) a permis de vérifier la précision des distances moyennes calculées.

45

𝜎𝑚𝑜𝑦 = (𝜎12+ 𝜎2 2+ . . . .+ 𝜎𝑛2 ) 1 2

𝑛

Après calcul et report, les résultats des différentes phases de levés obtenus sont dressés et indiqués en annexe. Ces différents calculs et plans ont permis de dégager les résultats et mener les discussions ci-après :

46

CHAPITRE 3

ANALYSE DES RESULTATS ET DISCUSSION

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Les résultats issus des derniers travaux ne sauraient être abordés sans qu’un bref aperçu de l’évolution du littoral à l’Est de l’épi SIAFATO avant l’implantation des épis ne soit présenté.

Ensuite, les résultats des travaux obtenus à partir des levés topographiques de la ligne de crête après implantation des épis au cours des années 2012 et 2015 seront brièvement rappelés d’une part, les résultats des travaux de suivi du trait de côte obtenus au cours des années 2015 et 2017 seront comparés d’autre part et enfin l’estimation du taux d’érosion à l’est du dernier épi (épi 7) sera présentée.

3.1 Variation du trait de côte avant la réalisation des épis

Les résultats issus des diverses études effectuées par deux organismes sur cette partie de la côte béninoise renseignent sur le taux d’évolution annuel du trait de côte avant l’implantation des épis. Il est de l’ordre de 11,86 m/an d’après la Restitution de l’imagerie satellite du rapport IPD, (OTD, 2005) alors que les résultats obtenus en 2005, par le Laboratoire DEFT de Grenoble (France) indiquent que ″depuis 1963 plus de 400 mètres de terres ont été perdus, soit un rythme de plus de 8m/an!″ CAPO (2008). Dans le but d’adopter au mieux une valeur à partir de laquelle les analyses seront faites, une nouvelle estimation du taux d’érosion annuel de la côte a été effectuée. Il a été procédé ensuite à l’évaluation du taux de régression de l’érosion dans ladite zone.

Ce sont les lignes de crête des années 2009 et 2012 (date de démarrage effectif des travaux de construction des épis) qui ont été utilisées. Pour y parvenir, il a été associé à ce déplacement, le théorème des erreurs accidentelles des mesures indirectes développé dans la théorie des probabilités par Michel BRABANT (2000). C’est cette méthode qui a permis de faire la présente estimation. Ensuite, un taux de confiance du résultat obtenu a été déterminé. Les résultats issus de ces mesures (allant du revêtement de la Protection de l’hôtel beach EL DORADO à l’Est de l’épi 7) sont consignés dans le tableau IX.

Les plans de deux cellules ci-dessous (figures 12 et 13) montrent la position des lignes de crête en octobre 2009 et Septembre 2012.

Au regard des valeurs obtenues, l’érosion a évolué en moyenne d’une distance X = 25,576m de 2009 à 2012. On en déduit que pendant une année, le taux moyen d’érosion est : 𝑥 = 𝑥̅

3 =

25,576

3 = 8,525 𝑚 soit environ 8,50m/an (HOUNSOU, 2015)

Ce résultat ne fait que confirmer celui du Laboratoire DEFT de Grenoble (France) en 2005, soit un rythme de plus de 8m/an. Le même bureau d’étude a publié une étude alarmiste selon

48 Tableau IX : Tableau de calcul du taux d’érosion triennal à l’Est de l’épi SIAFATO

10 34,59 9,01373494 81,2474176 27 22,14 -3,43626506 11,8079176 44 19,34 -6,23626506 38,8910019 11 35,38 9,80373494 96,1132188 28 24,13 -1,44626506 2,09168262 45 17,79 -7,78626506 60,6259236 12 40,84 15,2637349 232,981604 29 23,79 -1,78626506 3,19074287 46 16,35 -9,22626506 85,123967 13 40,10 14,5237349 210,938877 30 25,61 0,03373494 0,00113805 47 17,95 -7,62626506 58,1599188 14 34,24 8,66373494 75,0603031 31 25,64 0,06373494 0,00406214 48 16,00 -9,57626506 91,7048525 15 29,93 4,35373494 18,9550079 32 25,06 -0,51626506 0,26652961 49 8,95 -16,6262651 276,43269 16 22,15 -3,42626506 11,7392923 33 23,09 -2,48626506 6,18151395 50 11,82 -13,7562651 189,234828 17 23,26 -2,31626506 5,36508383 34 25,33 -0,24626506 0,06064648 51 20,04 -5,53626506 30,6502308

49 52 16,02 -9,55626506 91,3222019 74 21,21 -4,36626506 19,0642706 96 28,89 3,31373494 10,9808393

53 17,57 -8,00626506 64,1002802 75 25,38 -0,19626506 0,03851997 97 28,34 2,76373494 7,63823082 54 22,47 -3,10626506 9,64888262 76 25,40 -0,17626506 0,03106937 98 29,36 3,78373494 14,3166501 55 18,29 -7,28626506 53,0896585 77 24,68 -0,89626506 0,80329106 99 27,62 2,04373494 4,1768525 56 19,83 -5,74626506 33,0195621 78 24,47 -1,10626506 1,22382238 100 28,63 3,05373494 9,32529708 57 19,17 -6,40626506 41,040232 79 26,70 1,12373494 1,26278021 101 27,59 2,01373494 4,05512841 58 17,24 -8,33626506 69,4933152 80 28,34 2,76373494 7,63823082 102 28,69 3,11373494 9,69534528 59 14,92 -10,6562651 113,555985 81 25,05 -0,52626506 0,27695491 103 30,42 4,84373494 23,4617682 60 12,20 -13,3762651 178,924467 82 25,57 -0,00626506 3,9251E-05 104 33,00 7,42373494 55,1118405 61 29,11 3,53373494 12,4872826 83 24,94 -0,63626506 0,40483323 105 33,22 7,64373494 58,4266838 62 24,92 -0,65626506 0,43068383 84 26,68 1,10373494 1,21823082 106 31,51 5,93373494 35,2092103 63 24,76 -0,81626506 0,66628865 85 25,00 -0,57626506 0,33208142 107 35,45 9,87373494 97,4906417 64 26,73 1,15373494 1,33110431 86 25,64 0,06373494 0,00406214 108 35,42 9,84373494 96,8991176 65 25,10 -0,47626506 0,22682841 87 26,07 0,49373494 0,24377419 109 37,53 11,9537349 142,891779 66 25,03 -0,54626506 0,29840552 88 28,08 2,50373494 6,26868865 110 32,72 7,14373494 51,0329489 67 23,62 -1,95626506 3,82697299 89 22,65 -2,92626506 8,5630272 111 34,71 9,13373494 83,4251139 68 23,66 -1,91626506 3,67207178 90 26,86 1,28373494 1,6479754 112 32,55 6,97373494 48,632979 69 21,04 -4,53626506 20,5777007 91 27,00 1,42373494 2,02702118 113 31,11 5,53373494 30,6222224 70 23,07 -2,50626506 6,28136455 92 27,35 1,77373494 3,14613564 114 30,36 4,78373494 22,88412 71 23,67 -1,90626506 3,63384648 93 27,57 1,99373494 3,97497901 115 29,28 3,70373494 13,7176525 72 23,55 -2,02626506 4,10575009 94 26,82 1,24373494 1,5468766 116 21,00 -4,57626506 20,9422019 73 24,06 -1,51626506 2,29905973 95 26,72 1,14373494 1,30812961 117 19,62 -5,95626506 35,4770935

50

118 22,28 -3,29626506 10,8653633 132 28,01 2,43373494 5,92306576 146 27,41 1,83373494 3,36258383 119 23,03 -2,54626506 6,48346576 133 26,56 0,98373494 0,96773443 147 27,9 2,32373494 5,39974407 120 24,23 -1,34626506 1,81242961 134 24,96 -0,61626506 0,37978262 148 27,66 2,08373494 4,3419513 121 25,07 -0,50626506 0,25630431 135 25,41 -0,16626506 0,02764407 149 27,26 1,68373494 2,83496335 122 26,1 0,52373494 0,27429829 136 24,53 -1,04626506 1,09467058 150 27,22 1,64373494 2,70186455 123 28,23 2,65373494 7,04230913 137 25 -0,57626506 0,33208142 151 28,48 2,90373494 8,4316766 124 27,05 1,47373494 2,17189467 138 26,34 0,76373494 0,58329106 152 30,22 4,64373494 21,5642742 125 25,38 -0,19626506 0,03851997 139 27,48 1,90373494 3,62420672 153 31,46 5,88373494 34,6183368 126 25,61 0,03373494 0,00113805 140 26,87 1,29373494 1,67375009 154 34,95 9,37373494 87,8669067 127 26,4 0,82373494 0,67853925 141 26,5 0,92373494 0,85328624 155 28,79 3,21373494 10,3280923 128 25,6 0,02373494 0,00056335 142 26,34 0,76373494 0,58329106 156 18,92 -6,65626506 44,3058646 129 27,81 2,23373494 4,98957178 143 28,16 2,58373494 6,67568624 157 14,4 -11,1762651 124,908901 130 27,9 2,32373494 5,39974407 144 28,36 2,78373494 7,74918021 158 7,27 -18,3062651 335,11934 131 29,31 3,73373494 13,9407766 145 28,25 2,67373494 7,14885853 159 12,93 -12,6462651 159,92802 Total 4245,66 -3,908E-14 6086,66568

Xmoy= 25,5762651

𝜎 =

6,05530022

Source : Résultats des enquêtes de terrain, Septembre 2015

51

La figure 12 montre la vulnérabilité de l’hôtel EL DORADO et celles de l’hôtel ‘’Vie Nouvelle ‘’

Figure 12 : POSITION DU TRAIT DE CÔTE AU COURS DES ANNEES 2009 ET 2012 ENTRE L’EPI SIAFATO ET L’EPI 1

0E

52

La figure 13 montre la vulnérabilité de l’hôtel PALM BEACH et d’autres habitations

Figure 13 : POSITION DU TRAIT DE CÔTE EN OCTOBRE 2009 ET SEPTEMBRE 2012 ENTRE L’EPI 5 ET L’EPI 6

Terrasse en ruine

PALM Beach

Hôtel en ruine Podium -->

0E

<--- Vers North American School "HOUDEGBE" et le giratoire de PK 10

Zone d'occupat

ion Int erdi

te

EPI 5

EPI 6

Retement en pierres

protection

EPI 5 (Position de la racine PK 50+000)

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE POUR L'OBTENSION DU DIPLÔME DE MASTER GEOMATIQUE ET ENVIRONNEMENT

Réalisé par: G. Brice HOUNSOU D a t e : A o û t 2 0 1 8

Temporaire de

EPI 6 (Position de la racine PK 60+000)

53

laquelle, "si rien n'est fait avant 2025, la côte doit reculer de 950 m par rapport à 1963, entraînant la disparition du quartier de la zone des ambassades. La même étude prévoit que la portion de la Route Nationale Inter ETAT N°1 située au nord-est de l’épi SIAFATO et menant à Sèmè-Kraké, peut elle aussi disparaître ainsi que la quasi-totalité des quartiers de Cotonou situés à l’Est de ce même épi CAPO (2008).

La comparaison des variations du rivage autour des ouvrages de protection a permis d’obtenir deux types de résultats. Le premier porte sur la comparaison des variations du rivage après l’implantation de ces ouvrages au cours des années 2012 et 2015 et le deuxième au cours des années 2015 et 2017.

3.2 Variation du trait de côte obtenue à partir des levés de la ligne de crête après implantation des épis au cours des années 2012 et 2015

Les levés topographiques de la ligne de crête au cours de l’année 2015 ont permis de comparer les résultats obtenus à ceux de l’année 2012 et sont présentés sur les figures ci-dessous.

54

Figure 14 : Position du trait de côte en octobre 2009 et septembre 2012 et mai 2015 entre l’epi 1 et l’epi 2

La figure 14 indique que la ligne de crête de mai 2015 (couleur noire) intercale les lignes de 2009 (couleur bleue) et 2015 (couleur en amont de l’épi 1 et se retrouve en dessous de ces deux lignes en amont de l’épi 2. Ceci témoigne le rôle du fonctionnement des épis qui ont freiné

l’avancée de la mer sur le continent et entraîné un recul du trait de côte de 2012 vers celui de 2009.

L’ensemble des positions des lignes de crête est décrit dans le tableau X

EPI 2 (Position de la racine PK 20+000)

18,8

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE POUR L'OBTENSION DU DIPLÔME DE MASTER GEOMATIQUE ET ENVIRONNEMENT Réalisé par: G. Brice HOUNSOU

Mo squée

D a t e : A o û t 2 0 1 8

c

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Tableau X : Comportement des lignes de crête dans chaque cellule en septembre 2012 et mai 2015 Cellules définies par deux épis consécutifs

Phase

Source : Résultats de terrain, septembre2012 et mai 2015

Les plans en annexe montrent la position des lignes de crête au cours des différentes périodes de levés. Dans la plupart des cellules, s’accumule de sable que d’érosion. L’engraissement noté dans chaque cellule témoigne du rôle stabilisateur qu’ont joué les épis. Sauf qu’en aval de l’épi 7, l’érosion s’est observée à grand pas

Conclusion partielle : il est à noter qu’après la mise en place des épis, l’érosion qui avait une progression linéaire sur le continent a connu un frein très remarquable. Mais cet arrêt n’est pas total dans tous les compartiments de chaque cellule. Dans une cellule, on note tantôt de l’engraissement, tantôt de l’érosion ou parfois de l’engraissement uniquement.

56

3.3 Comparaison des traits de côte au cours des années 2015 et 2017 3.3.1 Position des lignes de crête obtenues en mai 2015 et février 2017

Les figures 14 et 15 indiquent la position des lignes de crête entre les cellules constituées par les épis 1 et 2 puis les épis 5 et 6. Le comportement des lignes de crête est décrit dans le tableau XI.

Tableau XI : Comportement des lignes de crête dans chaque cellule en mai 2015 et février 2017

Phase Cellules définies par deux épis consécutifs

épi 0 et épi 1 Epi1 et épi 2 Epi2 et épi 3 Epi3 et épi 4 Epi4 et épi5 Epi5 et épi6 Epi6 et épi7 A l’est de et laissent observer une légère érosion

Source : Résultats de terrain, Mai 2015 et février 2017

57

Remarque: Malgré l’érosion sensible constatée entre l’épi 4 et l’épi 5, l’altitude de la ligne de crête levée en février 2017 dans cette cellule est nettement plus élevée que celle obtenue en mai 2015. Celle-ci a évolué en aval de l’épi 4 de 4.0 mètres à 5,30 mètres contre 3.52 mètres à 4.50. Soit une accumulation de sable d’environ 0,80m à 1,50mètre. Les plans en annexe montrent la position des lignes de crête au cours des différentes périodes de levés.

Figure 15 : lignes de crête des mois de mai 2015 et février 2017 entre les épis 1 et 2

Figure 16 : lignes de crête des mois de mai 2015 et février 2017 entre les épis 5 et 6

c EPI 2 (Position de la racine PK 20+000)

EPI 5 (Position de la racine PK 50+000)

EPI 6 (Position de la racine PK 60+000)

Revêtement Temporaire de

58

3.3.2 Position des lignes de crête obtenues en mai 2015 et mai 2017

Les plans en annexe montrent la position des lignes de crête au cours des différentes périodes de levés. Le comportement des lignes de crête est décrit dans le tableau XII.

Tableau XII : Comportement des lignes de crête dans chaque cellule en mai 2015 et mai 2017

Phase Levée

après 2ans

Cellules définies par deux épis consécutifs

épi 0 et épi 1 Epi1 et épi 2 Epi2 et épi 3 Epi3 et épi 4 Epi4 et s‘entremêlent et laissent observer un léger engraissement sur 40m puis une érosion sur 189 une érosion allant de 0 à 13,5 m puis

Source : Résultats de terrain, Mai 2015 et mai 2017

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Analyse : Le méandre des lignes de crête observées entre le revêtement de protection de l’hôtel EL DORADO et l’épi 1 témoigne d’une stabilisation probable de la côte dans cette cellule. Dans la cellule constituée par les épis 1 et 2, l’engraissement est plus accentué que l’érosion par contre dans la cellule délimitée par les épis 2 et 3, l’érosion est plus accentuée que l’engraissement. Le bateau échoué entre les épis 3 et 4 se comporte comme un épi auxiliaire car en amont de celui-ci, on observe un engraissement et en son aval une érosion.

L’érosion prolongée entre l’épi 4 et l’épi5 peut être à l’origine d’un mauvais fonctionnement de l’épi 5.. Le même constat est observé entre les épis 5 et 6. Ce qui suscite à nouveau des questionnements quant à la stabilité des épis 5 et 6 et à l’efficacité dans leur fonctionnement.

Toutefois ces hypothèses restent à vérifier. L’engraissement après les lignes entrecroisées observé entre l’épi 6 et l’épi 7 témoigne d’un bon fonctionnement de l’épi 7, de même que l’érosion galopante en son aval. Ce résultat est donc conforme au résultat escompté.

Cependant un taux d’accrétion ou d’érosion observé, à l’intérieur de chaque cellule reste difficile à évaluer.

L’examen de l’évolution des différents traits de côte entre 2015 et 2017 allant de l’épi SIAFATO à l’ouest de l’épi 7 (tableaux XI et XII) montre des évolutions similaires dans la plupart des cellules.

D’une manière générale, les lignes de crête telles que décrites renseignent que l’érosion a connu un frein dans la plupart des cellules délimitées par les épis. Ceci témoigne d’une maîtrise de l’avancée de la mer sur le continent entre les épis. C’est ce que confirment les résultats obtenus lors des études de l’an 2015 (HOUNSOU, 2015) sur cette même portion de la côte. Ce qui rassure, c’est que l’érosion entre l’épi SIAFATO et l’épi 7 a été stabilisée. Il vient que la présence des épis a énormément influé sur le rythme de l’avancée de la mer.

Si les résultats des études de 2015 entre l’épi SIAFATO et l’épi 7 semblent se concorder, qu’en est-il des résultats obtenus à l’Est de l’épi 7

3.4 Evolution du littoral à l'Est de l'épi 7

Le mode de fonctionnement des épis (engraissement à l’amont et érosion à l’aval), explique le freinage de l’avancée de la mer dans les différentes cellules mais la situation est alarmante à l’aval de l’épi 7. En effet, l’absence d’ouvrages de protection de la côte à l’Est de l’épi 7 engendre une mobilité accrue des vagues qui dans leurs mouvements ondulatoires ne se heurtent à aucune embûche durant leur parcours. Ainsi, après la décharge des sédiments à l’ouest de cet épi, on assiste à l’Est à une érosion continuelle et vertigineuse dans cette zone.

60

Ce phénomène confirme l’hypothèse de l’UEMOA selon laquelle le problème de l’érosion après la réalisation des ouvrages de protection de la côte est alors seulement déplacé (UEMOA, 2010).

En conséquence, l’observation des lignes de crête obtenues dans les années 2009, 2012 (date de démarrage des travaux de construction des épis) puis celle des années 2015 et 2017 renseigne que l’érosion s’est accentuée dans cette zone, créant ainsi des dégâts et de dommages aux populations riveraines : habitations englouties, superficies des parcs de vente de véhicules d’occasion réduites quotidiennement, des infrastructures socio-communautaires fortement menacées etc (figure 17). Nous ne pouvons donc pas occulter les analyses faites par Tanaka qui confirme : « Les structures de protection des accès portuaires perturbent la migration naturelle des sédiments du transit littoral, modifient le comportement des rivages adjacents, en particulier quand la charge solide déplacée le long d'une côte est importante et qu'il n'y a pas d'inversion périodique du sens du transfert » (Tanaka, 1983, in CIEO, 1989). Des atterrissements se forment contre les ouvrages qui arrêtent le courant, tandis que les secteurs situés au-delà de ces obstacles démaigrissent et reculent, car ils sont privés d'apports sédimentaires.

Cette conséquence étant prévisible puis perceptible en aval de l’épi7, quel est alors le taux d’avancement de l’érosion en aval de l’épi 7.

3.4.1 Estimation du taux d’avancement de l’érosion en aval de l’épi 7

Il a été déjà montré que le taux d’érosion annuel avant la construction des épis entre 2009 et 2012 est d’environ 8.50 m/an (HOUNSOU, 2015). De plus, en absence d’une structure de protection à l’est de l’épi 7, la manifestation de l’érosion est très accentuée occasionnant une avancée inquiétante de la mer sur le continent. D’où le calcul du taux d’érosion annuel compris entre 35 m et 53 m en raison des dates des lignes de crête considérées (HOUNSOU, 2015). Dans l’optique de confirmer ou d’infirmer ces valeurs, une nouvelle estimation du taux d’érosion en aval de l’épi 7 a été déterminée.

3.4.1.1 Calcul du taux d’érosion en considérant les lignes de crête de mai 2015 et mai 2017.

En considérant les lignes de crête entre les mois de mai 2015 et mai 2017, le taux d’érosion estimé est de l’ordre de 52,33 m avec une marge de confiance = ± 7,97 m (tableau XIII). En ramenant ce taux biennal à un an, on en déduit que le taux d’érosion moyen 𝑋̅1/𝑎𝑛 vaut 𝑋̅1/𝑎𝑛= 𝑋̅1

2 =52,33

2 = 26,165 Soit environ 26 m/an avec une marge de confiance égale à 𝜎1/𝑎𝑛 = 7,92

2 = ±3,96 𝑚

61 EP

I 7

Zo ne d' oc cupa tion Inte rdite

(sous la menace forte de l'érosion côtière)

Domaine inoccupé

Site du

pélérin age

des Ch éru

bin s Séra

ph ins

Terrain abritant le PARC DE VENTE DE VEHICULES D'OCCASION Domaine MIVVO

SIBEAU Bassins de traitement des boues de vidanges--->

Réalisé par: G. Brice HOUNSOU D a t e : A o û t 2 0 1 7

Figure 17 : lignes de crête des mois d’octobre 2009, septembre 2012, mai 2015, février 2017 et mai 2017 à l’Est de l’épi 7

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Tableau XIII: Tableau de calcul du taux d’érosion biennal à l’Est de l’épi 7

Dist entre lignes (xi, m) 𝑣𝑖(𝑚) = (𝑥𝑖− 52.33055556) 𝑣𝑖2 (m)

34.30 -18.03056 325.1010939

39.57 -12.76056 162.8318915

40.87 -11.46056 131.3444355

44.60 -7.73056 59.76155791

46.64 -5.69056 32.38247311

49.03 -3.30056 10.89369631

52.45 0.11944 0.014265914

54.50 2.16944 4.706469914

56.73 4.39944 19.35507231

57.30 4.96944 24.69533391

58.26 5.92944 35.15825871

58.48 6.14944 37.81561231

60.79 8.45944 71.56212511

59.92 7.58944 57.59959951

59.80 7.46944 55.79253391

57.62 5.28944 27.97817551

56.60 4.26944 18.22811791

54.49 2.15944 4.663181114

941.95 -8E-05 1079.883894

∑ = 𝟗𝟒𝟏. 𝟗𝟓

Source : Résultats des enquêtes de terrain, mai 2017

En faisant un rapprochement de ce résultat à celui obtenu en 2015 selon lequel le taux d’avancement de la mer à l’Est de l’épi 7 est compris entre 35 m et 53m par an (HOUNSOU, 2015), le taux d’érosion est en dessous des prévisions énoncées il y a deux ans. Face à ces deux valeurs, il a été procédé au calcul d’évaluation d’un nouveau taux en s’appuyant sur les lignes de crête de février 2017 et mai 2017.

3.4.1.2 Calcul du taux d’érosion en considérant les lignes de crête de février 2017 et mai 2017.

Une autre option du calcul du taux d’érosion a été faite en considérant uniquement les lignes de crête de 2017. Il s’agit des lignes relevées les 25 février 2017 et 22 mai 2017 soit un intervalle de trois mois. On obtient un taux moyen 𝑿̅̅̅̅𝟐= 12.83 m avec une erreur de fidélité 𝝈𝟐= ±𝟑. 𝟗𝟒𝒎 , (Tableau XIV). En ramenant ce taux à un an en supposant la progression uniforme, on obtient un taux 𝑿̅𝟐/𝒂𝒏 tel que: 𝑿̅𝟐/𝒂𝒏= 12,83m x 4= 51,32 m avec une marge de confiance 𝝈𝟐/𝒂𝒏= ±𝟑. 𝟗𝟒 𝒙 𝟒 = ±𝟏𝟓, 𝟕𝟔 𝒎

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Tableau XIV : calcul du taux d’érosion entre février 2017 et mai 2017

Dist entre lignes (xi, m) 𝑣𝑖(𝑚) = (𝑥𝑖− 12.82575758) 𝑣𝑖2 (m)

4.40 -8.425757576 70.99339073

5.70 -7.125757576 50.77642103

7.89 -4.935757576 24.36170285

8.28 -4.545757576 20.66391194

7.25 -5.575757576 31.08907254

8.93 -3.895757576 15.17692709

12.69 -0.135757576 0.018430119

11.23 -1.595757576 2.546442241

11.53 -1.295757576 1.678987695

12.22 -0.605757576 0.366942241

12.69 -0.135757576 0.018430119

12.97 0.144242424 0.020805877

14.23 1.404242424 1.971896786

16.44 3.614242424 13.0627483

17.48 4.654242424 21.66197254

17.88 5.054242424 25.54536648

18.92 6.094242424 37.13979073

20.16 7.334242424 53.79111194

19.09 6.264242424 39.24073315

18.44 5.614242424 31.519718

17.59 4.764242424 22.69800588

15.2 2.374242424 5.637027089

12.55 -0.275757576 0.076042241

12.09 -0.735757576 0.54133921

11.86 -0.965757576 0.932687695

13.71 0.884242424 0.781884665

10.43 -2.395757576 5.739654362

10.91 -1.915757576 3.670127089

12.24 -0.585757576 0.343111938

9.48 -3.345757576 11.19409376

13.48 0.654242424 0.42803315

11.7 -1.125757576 1.267330119

13.59 0.764242424 0.584066483

∑ = 𝟒𝟐𝟑. 𝟐𝟓

Source : Résultats des enquêtes de terrain, février et mai 2017

En résumé,

- les lignes de crête entre les mois de mai 2015 et mai 2017 ont permis d’obtenir un taux d’érosion estimé à 26 m/an avec une marge de confiance 𝜎1/𝑎𝑛 = ±3,96 𝑚

- les lignes de crête des mois de février 2017 et mai 2017 ont fourni un taux d’érosion moyen 𝑿̅̅̅̅𝟐= 12.83 m avec une précision 𝝈𝟐= ±𝟑. 𝟗𝟒𝒎 estimé à 𝑿̅𝟐/𝒂𝒏 = 𝟓𝟏, 𝟑𝟐𝒎/𝒂𝒏 si la progression était linéaire.

Nous remarquons que 𝑿̅𝟐/𝒂𝒏 ≅ 𝟐𝑿̅𝟏/𝒂𝒏 ;

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Lorsque ces deux résultats sont comparés à ceux obtenus en 2015, il en résulte que la limite inférieure du taux de progression de l’érosion est plus petite en 2017 que celle de 2015 soit respectivement 26m/an contre 35m/an alors que la limite supérieure est légèrement élevée en 2015 que celle obtenue en 2017 soit respectivement 53 m/an contre 51.32 m/an.

Tableau XV: Tableau récapitulatif du taux d’érosion Année Taux d’érosion annuel

(limite inférieure)

Taux d’érosion annuel (limite supérieure)

Intervalle

résultats 2015 35m 53m [35𝑚 − 53𝑚]

2017 26m 51m [26𝑚 − 51𝑚]

Source : Résultats des enquêtes de terrain, des années 2015 et 2017

Il découle des résultats obtenus au cours des années 2015 et 2017 puis de ceux obtenus uniquement en l’an 2017 ce qui suit : la progression du taux d’érosion à l’est de l’épi 7 n’est pas uniforme au cours des années.

Plusieurs facteurs peuvent justifier cette variation et peuvent être énumérés entre autres : La nature pétrographique de la côte, les divers aménagements sur cette portion de la côte notamment le terrassement effectué par les responsables du parc “MIVVO” pour le parking des véhicules d’occasion, le système d’épuration réalisé en béton armé mis en place par les responsables de la société SIBEAU pour l’évacuation des déchets dans l’océan, les diverses constructions à usage d’habitation et autres… sont autant de facteurs qui s’opposent à l’avancée linéaire de la mer avant de tomber en ruine.

Outre ces facteurs physiques, les agents mécaniques et chimiques qui interviennent, l’angle d’incidence des vagues peuvent aussi être fonction du taux d’érosion. Selon l’intensité des vagues et les obstacles rencontrés, la progression varie d’une période à une autre.

Au regard des nombreux dégâts matériels enregistrés, (terrains et infrastructures engloutis, panique au sein de la population environnante, abandon des constructions à usage d’habitations, d’infrastructures ludiques et commerciales etc.), une estimation des coûts des parcelles a été proposée à l’aide du plan de lotissement qui couvre cette partie du littoral.