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SIT FAM PROF CONJ ENF pers.

3-4 Temps vécus

SIT FAM PROF CONJ ENF pers.

Encadr.

géo Initial

Julie 24 Chargée d'Affaires Entrepr.

0 Est ESC Mlle Inconnu cadre clinique Célibataire 0 Benjamin 26 Resp. bureau 4 Toulon ESC Kinésithé. Employée

E.N.

Couple Cadre CGP 0

Stephanie 27 Resp de service 3 Mlle ESC Resp

boucherie

Employée Mun

Couple Banque 0 Sophie 30 Conseil en Gestion

de Patrim.

0 Grenoble DEA Droit Direct. CCAS Empl. F. Publ. Seule Cadre CGP 0 Stephan 31 Second Agence 8 Toulouse Maîtrise éco Assurances Marié Dentiste 1 Laurent 31 Second Agence 13 Mlle IAE Aix Insp. police Marié Institutrice 1 François 31 Chargé d'Affaires

Entrepr.

0 Mlle Mastère éco Médecin Hosp

Couple Cadre mark. PME

0 Alain 43 Gestionnaire de

patrimoine

0 R.P. BEP Compt. Ouvrier Renault

Sans Divorcé 2

Jean-Marc 46 Responsable bureau 4 Mlle Bac Cadre BNP Sans Marié Ex banque. 2 Gilbert 46 Directeur d'agence 26 Mlle Bac Cadre BNP Sans Marié Laborantine 2 Jean-Claude 51 Second d'agence 15-17 Mlle Niv. Bac F1 Agriculteur Ouvrière Marié Institutrice 2 Françoise 54 Analyste risque 0 Ouest Maîtrise éco Non renseigné Mariée Monit voile 2 Jean-Marc 57 Chargé d'Affaires

Profess.

0 S.Ouest CAP aide comp

Commercial

foyer Divorcé (empl. Comm.) 0 Michel 57 Second agence 15-17 Mlle BEPC Routier Ouvrière Marié Empl.

Commer. 2

Régime Classification Salaire Syndicalisation LOISIRS

horaire mensuel Hors logement

De base

Julie Forfait H 14 000 ns Sorties ami-e-s, natation

Benjamin Forfait H 13 000 ns Jogging

Stephanie Coll. H 14 500 ns Sans

Sophie Forfait H 14 000 ns Natation, marche, roller

Stephan Coll. I 15 000 ns Tennis, promenades

Laurent Coll. I 15 000 ns Non

François Forfait I 16 250 SNB Cinéma, retaurant (w.ends)

Alain Forfait I 25 000 ns Non

Jean-Marc Forfait I 16 000 CFDT Association, randonnée,

élu Prud'hommes

Gilbert Forfait I 14 800 Ex-CFDT Football

Jean-Claude Coll. 16 000 Ex- CFDT Association (AIL)

Françoise Coll. I 20 000 SNB Non renseignés

Jean-Marc Coll. H 15 000 SNB Tennis

3-4-2 Devenir cadre de la banque : deux générations, deux modes de production de l’encadrement

Deux traits apparaissent communs aux parcours biographiques des deux générations. D'abord la rareté des expériences professionnelles connues en dehors du secteur financier, bien qu’on en trouve quelques unes, mais de courte durée, chez les plus jeunes. Pour autant, il est trop tôt pour qu'on puisse en inférer, pour cette banque en tous cas, le développement d’un « marché du travail professionnel » au détriment du "marché interne du travail", typique on le sait de cette branche d'activité. Ensuite, et même si cela change également un peu avec les plus jeunes, le poids de la seule entreprise CGP dans le parcours professionnel, effectif, et même anticipé.

Certes, les jeunes se sentent très probablement moins « mariés » avec le CGP que les anciens l’étaient à leur âge – ils ont un diplôme de l'enseignement supérieur qu’ils peuvent valoriser ailleurs, et pas seulement des diplômes bancaires – mais l’entreprise semble se donner les moyens de les retenir : par une formation lors de la période d'insertion, par une indemnité logement non négligeable, par un suivi national des carrières pendant les 5 premières années, et par une anticipation des mobilités ultérieures à la première affectation. Dans les deux générations la mobilité interne, à l’initiative de la hiérarchie, reste une norme très forte : on ne reste que 3 ou 4 ans dans un poste, quand on progresse professionnellement tout au moins. Ce qui change d'une classe d'âge à une autre c’est l’échelon géographique à laquelle elle est pensée : localement pour la plupart des anciens, régionalement ou plus pour les jeunes. Ce qui est également commun c’est l’absence de vocation pour la banque en tant que telle… On n’a recueilli aucun discours vocationnel ou quasi vocationnel comparable à ceux des infirmières. Quant au fait qu’il s’agisse d’une activité liée à l’argent, il semble naturalisé, n’est jamais questionné. Seules quelques traces d’interrogations sur les finalités de l’activité bancaire se manifestent chez certains - plutôt chez les anciens - quand on aborde la tension qui peut être vécue entre la logique montante consistant à "placer des produits", « vendre à tout prix », et la logique traditionnelle propre au métier, celle de « conseiller », voire de « rendre service" aux clients. Ce qui est commun enfin aux deux générations c’est le poids des origines locales ou régionales, avec toutefois semble-t-il une extension de l'aire géographique de recrutement du local au régional d'une génération à l'autre : même chez les jeunes, la plupart sont originaires du Sud de la France, y restent attachés108. Du coup, on le verra, il est fort probable que la plupart résisteront à la mobilité géographique de grande distance à partir de 35-40 ans.

Les anciens : quand la banque s'attachait et formait un personnel peu diplômé

Chez les anciens, recrutés par le CGP à la fin des années 1960 et au début des années 1970, on pourrait distinguer plusieurs cas de figure, selon le niveau de diplôme obtenu avant l'embauche, allant du CEP au baccalauréat, et selon l'ancrage familial ou non dans l'entreprise. Avoir un parent au CGP - cas de deux des six cadres de plus de 40 ans - permettait d'y effectuer des stages pendant les vacances scolaires et d'y acquérir une première expérience. Pour le reste les cursus sont semblables : ils ont débuté dans des tâches subalternes, de type traitement administratif en "back-office" le plus souvent, ou, plus rarement, en agence, au guichet ; et ils ont rapidement suivi des formations

108 L'étendue, plus large chez les jeunes, de l'aire géographique d'origine - le sud de la France, alors

que la plupart des plus de 45 ans sont originaires de l'agglomération même - apparaît directement liée au fait qu'ils ont tous fait des études supérieures : on sait que la mobilité géographique suite aux études est croissante avec le niveau de diplôme.

professionnelles offertes par la banque, qu'ils ont interrompu quand leurs responsabilités familiales sont devenues trop concurrentes avec leur mobilisation en formation.

Ainsi pour Jean-Claude, le père travaillait au CGP, il avait atteint un niveau bac, relativement élevé pour sa génération : mais il ne s'est pas trop posé de question pour y rentrer à son tour et y faire carrière.

Je n’ai jamais connu de mutation, donc je suis de la région (…)Le CGP BNP est une longue histoire chez les B. puisque mon père est retraité du CGP…donc après le bac, ben, cherchant du travail, et bien tout naturellement il y a eu une possibilité au CGP, je l’ai saisie (…) Donc, je suis rentré tout petit, après le bac à la BNP. Par des stages

d’été ? Oui, tant que faisais mes études, et dès que j’ai fini mes études il y a eu une

possibilité, je l’ai saisie (…) Je rentre à 20 ans (…) au courrier : je mettais sous pli les courriers pour les clients et pour les sièges BNP, je suis rentré au bas de l’échelle. Alors,

comment on progresse, là ? … par le travail ; il y a des cours en interne, puisqu’on peut

passer le CAP de banque et puis le brevet de banque ; et puis après il y a en a d’autres, mais je me suis arrêté à la deuxième année du brevet ; donc j’ai réussi mon CAP de banque, la première année du brevet de banque, la deuxième année ; et puis la troisième année je l’ai échouée ; j’ai re-tenté une deuxième fois, et puis, à cette époque là j’étais marié, j’avais déjà ma fille, donc j’avais pas trop envie, j’étais pas trop aux études (Gilbert)

Ces personnes ayant au moins un parent ayant connu l'entreprise forment sans doute de la fraction des anciens cadres la plus inscrite dans l'ancienne culture du CGP

Les autres cadres de l'ancienne génération, issus d'un milieu social parfois nettement plus modeste encore, sont rentrés chez CGP souvent avec un niveau de diplôme plus faible encore, un peu « par hasard », dans un contexte d’intense recrutement du secteur. Il suffisait alors apparemment de manifester le désir de se former et de passer le CAP et au moins une partie du BEP bancaires pour connaître cette évolution courante : d’un travail administratif routinier vers une fonction commerciale en passant par le guichet…Ici non plus pas de traces de délibération sur le « choix » de la banque. La banque se les ait attaché, ils s’y sont attachés : ils y ont fait une belle carrière, que ne leur laissé guère espérer leur niveau scolaire.

Je suis entré en juin 1974 avec un niveau bac, dans un centre administratif (…) il y avait quelques embauches, parce qu’il y avait eu des grèves importantes , et le développement du secteur bancaire, la banque avait besoin de « petites mains », le premier job que j’ai fait, il y avait plusieurs services, on recevait en vrac le matin des pochettes rouges, noires et vertes mélangées, mon job était de les trier, toute la matinée, et l’après-midi c’était de simples ajustements, de simples additions et soustractions, simple comme job, après j’ai passé les diplômes bancaires spécifiques à la profession, le CAP, le BEP… Tout le

monde avait la possibilité de le faire ? Tout le monde, c’était un choix, et puis souvent le

niveau d’études, ceux qui avaient la bac entraient directement pour le BP, je ne connaissais rien même au domaine bancaire, j’avais fais un bac professionnel, fabrication mécanique, F1, ça n’avait rien à voir. - pourquoi la Banque d’ailleurs ? Par hasard… J’avais fait des demandes en Fabrication Mécanique à la SOLMER, juste au moment où ils dégraissaient du personnel (…) je voulais pas quitter le Sud (…)

Comment se passaient ces formations ? (…) un niveau bac ça aide par rapport à un

niveau BEPC…Au départ c’est une formation basique, sur la comptabilité sur la législation bancaire, et après au niveau du Brevet, un peu plus technique, analyse financière, un peu de droit etc… et après il y avais l’Institut Technique Bancaire, mais là j’ai arrêté parce que c’était des cours du soir, après le travail, avec énormément de travail personnel, j’avais plus envie, ma femme était enceinte. (Jean-Claude)

Les récits de vie dans cette génération sont très convergents. La principale différence pourrait tenir aux enjeux de mobilité géographique. Si la plupart de ces anciens ont fait carrière sur place et revendiquent hautement cette stabilité au nom de l’importance attachée à la qualité de la vie familiale, certains regrettent qu'alors qu'ils s’affirmaient potentiellement « mobiles » on ne leur a fait aucune proposition : ils ont donc d'autant moins de complexes à afficher maintenant leur refus de ce qui serait un véritable déracinement qu'ils se sentent en fin de carrière et qu'ils ont le sentiment d'avoir beaucoup donné au CGP sans avoir reçu en échange tout ce qu'ils en espéraient.

Les jeunes diplômés : un marché du travail plus ouvert

Chez les jeunes on pourrait sans doute distinguer ceux qui ont fait une Ecole des commerce de ceux qui ont suivi une formation universitaire, professionnalisée en fin de cursus (Magistère, DESS) : certains des premiers n’hésitent pas à faire référence à leur formation comme les prédisposant à certaine vision du management ou de la société, alors que les seconds se sentent parfois plus proches de la culture universitaire critique. Mais notre échantillon est de trop petite taille pour étayer cette hypothèse. Et introduire d’autres distinctions par exemple entre ceux qui ont fait une spécialisation en "finances" en fin de cursus et les autres, serait superflu : même les premiers ne se sentent pas condamnés à travailler dans la banque. Par contre, si on disposait d'effectifs plus importants, il se pourrait qu’on observe des effets directs de la conjoncture du marché du travail qu'ils ont rencontrée après l'obtention de leur diplôme : certains ont un peu « galéré », et tous n’ont pas débuté dans la vie active avec le statut de cadre109. Certains ont connu, en stages ou en premiers emplois, des activités commerciales plus dures (Grande distribution, Assurances) au regard desquelles la banque paraît encore assez abritée.

J'ai toujours vécu à Toulouse. Ensuite, j'ai débuté dans une compagnie d’assurances, à la suite d’une maîtrise d’économétrie, le secteur financier, c’est ce qui m’attirait le plus, j’avais besoin d’un contact client, d’un contact relationnel, ce qu’on n’a pas quand on travaille à l’INSEE par exemple, enfin dans les statistiques on n’en a peut être pas assez….le côté commercial (…) j’ai mon père qui travaille dans les assurances (…) c’est une opportunité le CGP, c’est une petite annonce, j’ai répondu, et ils m’ont pris (…) c’est que la compagnie d’assurances me proposait un poste dans le nord de la France, qui ne me convenait pas comme évolution ; donc c’est un poste qui franchement ne me plaisait pas, donc (…) donc j’ai tenté ma chance en répondant à une annonce CGP et ça a très bien fonctionné. Et donc, en place ici à V. depuis novembre 2002, ça fait 5 ou 6 mois, comme responsable de bureau c’est une petite agence. (Stephan)

J'ai fait un magistère- d’économie et de finances internationales à Bordeaux… j’ai eu du mal à trouver du boulot, c’était en 1993-1994, j’étais pas particulièrement performant pour me vendre… J’ai trouvé différents stages de fin d’études etc. dans différentes banques, puis j’ai eu un mi-temps en tant que gardien d’une boutique de luxe, ce qui me permettait la moitié du temps de chercher du boulot, la moitié du temps de vivre un peu, ensuite j’ai été embauché à la Banque Populaire, à Bordeaux, comme employé…on était intégré à une formation tout de suite à l’entrée, 4 mois, puis ensuite c’était la volonté de la Banque qui était une bonne idée, d’intégrer ces jeunes ensuite dans les équipes commerciales qui allaient en appui des créations d’agence, donc on a progressivement

109 Les enquêtes d'insertion du CEREQ montrent l'importance de ces effets de conjoncture quant à

la qualité de l'insertion des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur, ainsi que la fragilité spécifique des filles issues des formations en commerce et gestion

au début vendu, un entretien avec un chargé de clientèle, de l’agence locale qui venait de se créer, puis on a fait au cours des 6 mois un peu plus de vente et ensuite, en fonction de mon cursus, ils ont préféré – et puis j’ai sollicité – avoir un poste de chargé de clientèle de professionnels, tout de suite, alors qu’en principe ils souhaitaient qu’on passe par une phase de chargé de clientèle particuliers, donc je suis passé de suite chargé de clientèle particuliers. Mais la Banque Populaire est une Banque locale, les évolutions sont lentes… au bout de 3 ans, j’étais un petit peu enfermé, j’ai voulu regarder autour, par différents liens, j’ai intégré Le CGP pour un poste que je cherchais à la Banque Populaire, qui était de chargé d'affaires professionnels. (François)

J’ai fait un DEA de droit fiscal international, en 1996 (…) Fin 1996-début 1997 j’ai cherché du travail, c’était pas une époque très porteuse (…) après le DEA une grande envie de souffler, et envie de travailler aussi, parce que vivant à Paris il y avait un grand besoin. Là je crois que j’ai un peu déchanté, comme tous les jeunes, c’est les CV… A peu prés 150, aucune réponse positive. Moi j’avais écrit à toutes les grosses entreprises avec service juridique et fiscal…C’était une période difficile. (…) Les jeunes diplômés étaient pas forcément la cible recherchée… Une conjoncture un peu comme aujourd’hui…Bon j’avais fait des stages en entreprise, on ne me l’a pas reproché. On m’a reproché d’être une femme, d’être trop jeune… j’avais 24-25 ans, on m’a dit « trop jeune, pas d’expérience, et une femme en âge de procréer, donc pas tellement intéressante non plus ! (Sophie)

L'absence dans ces deux générations de tout discours vocationnel et à l'endroit de la banque signifie-t-elle que l’intérêt au travail est faible ? Sans jamais prendre la forme vocationnelle, l'implication dans le travail existe et n'est pas à sous-estimer : ainsi l’intérêt pour la relation commerciale est avancé comme motivation forte par la plupart de ces cadres, jeunes et anciens. Elle est synonyme en particulier d'absence de routine, et surtout de sentiment d'utilité sociale. Seule une pression commerciale excessive associés à des contrôles tatillons, un sentiment d'enfermement dans un segment de clientèle, ou encore l’usure professionnelle, peuvent la remettre en question. De même l’intérêt des activités de « management » ou d’« animation » d’équipe est souvent avancé.

Le renouvellement des générations, les relations – de tensions, de coopération/transmission – sont un bon analyseur de l’évolution de la culture d’entreprise et de ses modes de gestion de la force de travail : s’agit-il d’une révolution, ou d’une transition en douceur ? Difficile ou prématuré de trancher. Ce qui semble dominer ici c’est la transition en douceur : alors que les anciens ont de bonnes raisons d’être mécontents de cette arrivée massive de jeunes – dont la connaissance du métier de la banque est plus faible, mais qui sont aussi bien payés au bout de quelques années qu’eux au bout de 25 à 30 ans de carrière, et qui viennent les concurrencer pour les promotions – ce mécontentement s’exprime peu : il est vrai que ces anciens ont de quoi être satisfaits de leur réussite professionnelle compte tenu de leur niveau d’études initiale, et qu’ils apprécient cette arrivée de sang neuf après des années de non embauche et de vieillissement du personnel. Gilbert traduit bien l'ambivalence du regard généralement porté par les anciens sur les jeunes diplômés : intérêt de voir arriver la relève et de lui transmettre un savoir, sentiment d'inéquité liée au niveau de rémunération jugé excessif de ces jeunes.

J’ai été nommé cadre …20 ans après mon embauche alors que quelqu’un qui a fait des études est embauché cadre : c’est le problème que nous rencontrons aujourd’hui… Moi, je ne leur en veux pas, j’en ai beaucoup ici de jeunes, et bien volontiers, puisque j’aime la formation, donc volontiers je leur dispense, ça ne me gêne pas ; mais voir quelqu’un qui ne connaît rien, simplement parce qu’il a la tête bien faite, parce qu’il a suivi des études…libre à moi de les avoir choisis si j’avais envie de les choisir mais bon, peu importe, c’est pas parce qu’il a la tête bien faite qu’il doit arriver avec un niveau de

salaire qui est identique au mien, alors qu’il n’a aucun savoir professionnel, et qu’il a forcément besoin que moi, je lui dispense mon savoir… ça c’est énorme (…) Toutes les banques, ou toutes les compagnies d’assurance, tout ce qui est financier recherchent les mêmes, donc c’est sûr que quelqu’un qui sort d’une école de commerce…dans les premiers il a la totalité des banques de la place qui sont prêts à le recevoir, plus les agents d’assurance… c’est sûr qu’après ça se négocie tout ça. C’est pour ça que je ne leur en veux pas, ils ont raison d’en profiter. Mais, et je l’ai déjà dit à la direction régionale : "vous commettez une erreur, un jour vous allez vous retrouver dans une situation où tous les anciens, qu’ils soient cadres ou non cadres, refuseront de donner leur savoir aux jeunes embauchés, sous prétexte qu’ils ont des salaires qui sont supérieurs aux nôtres". Et il y en a qui n’ont pas forcément la même philosophie que moi, et qui les laissent bien volontiers s’empêtrer dans les difficultés. (Gilbert)

Il est vrai aussi que, symétriquement, les jeunes respectent le savoir et le culture – y compris syndicale – des anciens, lesquels n’hésitent d’ailleurs pas à les former et à les aider, et qu’ils sont relativement confiants quant à eux sur leurs perspectives de carrière,