théories forment un tel lien (
190
).Bans cette création libre, l'esprit
pa&cède
par bonds,sans
suivre une voie méthodique et sans qu'il soit possible-de sou mettre sesdémarches
aux règles d'une logique rigoureuse, la connais sance du savant ne ressemble plus guère à laconnaissance
spéculative. Il procède maintenant commel'artiste
qui reçoit bien quelques sugges tions de la nature, mais dont l'espritcrée
des formes originales. Après avoir rappelé que les hypothèses de Dalton, de Huygens et de Kepler allaient au-delà des données del'expérience,
Bavink écrit:In all three cases therefore, a real hypothesis, or in common language, an 'ssumption was made; a supposition,
which
wasarrived at
by purely spe culative methods;a
product ofthe
scientific ima gination, which can no doubt be stimulated in vezy various ways, but in any case most perform a créa-tire act, which is on a like plane with the pro ductive activity of an artist (
191
).Par exemple, lorsque les Grecs reconnurent qu’on pouvait considérer les mouvements des planâtes comme produits par le mouve ment d’une roue tournant à l’intérieur d’une autre roue, ”ces roues étaient des créations de
l'esprit,
ajoutées aux faits perçus par les sens8, lorsque l’on en vint à considérer ces sphères et ces cercles comme simplement géométriques et non plus comme matériels, 8il n’y en avait pas moins là quelque chose de produit par l’esprit et d’a- jouté aux faits observée” (192). St Whewell conclut qu’il en est de même dans toutes les découvertes. ”les faits sont connus, mais demeurent isolés et sans lien, jusqu’à ce qu’un esprit inventif four nisse, de son propre fonds, un principe de connexion, les perlessont là, mais elle ne formeront pas un collier avant que quelqu’un apporte le fil”(l
93
).Cette façon de procéder Introduit "beaucoup d’éléments a priori dans les sciences expérimentales, Une conception est appelée aprlorique dans la mesure où elle devance l’expérience, où elle con
tient quelque chose qui n’a pas été fourni par l’expérience, le savant procède en construisant, en imaginant un plan destiné à re présenter le réel sans que ce plan soit fourni adéquatement par le réel. Une conception aprlorique vise à remplir certains espaces que le savant a dû laisser en "blanc parce les données de l’expérience ne lui permettaient pas de les remplir. Il ne pouvait pas d’abord le
faire à cause du manque à'intelligibilité des objets qu’il étudiait. Il devra maintenant remplir ces espaces en procédant un peu à l'a veugle, quitte à rechercher par la suite si ces interpolations s'ac
cordent avec l'expérience. Celle-ci n'était pas d'abord suffisante pour relier et expliquer les faits connue, l'intelligence a du
créer
des conceptions aptes à jouer ce role. G
1
est ce procédé que nous qua lifions d'apriorique. P lande signale que l'accumulation de faits bruts ne constitue qu'un premier stage dans la formation de la science.
She material must therefore be completed, and this must be done by filling the gaps; and this in turn is done by means of association of ideas. And as sociations of ideas are not the work of the under standing but the offspring of the investigator' a imagination — an activity which may be described as faith, or,
more
cautiously, asa
working hypothesis. The essential point is that its content in one way or another goes beyond the data of expe rience (194). Il
Il semble que
cette
part à* a priori devient de plus en plus considérable à mesure que la science progresse. I»es faits font naître les théorieset,
à leur tour les théories servent à interpré ter les faite. À ce compte, la théorie de la relativité contiendrait plus d'éléments a priori que toutes celles qui l'ontprécédée,
maisen contiendrait moins que celles qui la suivront.
fie que le savant note comme résultat d'une expérience, ce ne sont pas
seulement
les faits tels que perçuspar
ses sens,mais
surtout les faits tels qu'
interprétés
par des théories. B.Russell examine à ce point de vue les observations faites lors d'fbae éclipse126
-
et qui oat amené la confirmation des hypothèses d'Einstein.
What la fact was given in perception was — apart from the previous arrangements — a visual pattern of dots,
interpreted
as a photograph of stars near thesun;
a tactual-visual experience called "measu ring* and finally coincidences of certain visual ap pearanceswith
certain others called "numbers on ascale". At least, whether this is actually a correct account or not, it represents the sort of things that occurred. A considerable amount of theory was invol ved in merely measuring the photographs.
And
of course a vast structure was involved in interpreting the photographs as
photographs
of stars, and in inferringthence the course which the light from the stars had pursued. It is the theoretical element in
measuring
the photographs that most needs to be stressed, sin ce it is easily overlooked (
195
) •Bien des principes ne sont pas dérivés de l'expérience; ils sont seulement suggérés par elles. Ils sont le fruit d'une expé rience imaginée ou idéalisée, C'est-à-dire d'une expérience qu'on ne pourra jamais
réaliser
avec toute la précision qui serait désirable.Nous avons vu que cette loi de l'inertie ne peut pas être dérivée directement de l'expérience, mais
seulement par la pensée spéculative compatible avec l'observation. L'expérience idéalisée ne peut jamais
être effectivement réalisée, bien qu' elle conduise
a une intelligence profonde des expériences réelles (
196
).Les principes que nous considérons comme fondamentaux dans l'étude de la sature, le principe d'inertie et celui de la conserva tion de l'énergie, sont des
constructions
de l'esprit. L'universalité et la nécessité que nous leur accordons sont fournis par 1* esprit lui-même et nonpar
la réalité. Ses principes ont été tout d’abordénoncés,
dit Meyerson, "sans preuves d'aucune sorte ou ayant pour base des démonstrations purement aprioriquee et...cependant, dans lasuite, on est arrivé fréquemment à les considérer comme des lois en tièrement empiriques" (1$%). Ce point est un peu difficile à admettre
parce
qu'on
estnaturellement
porté à croire queces
principes sont le résultat de la recherche expérimentale. Ce sera une des taches de la méthodologie scientifique de s'enquérir de leur origine exacte. Que Ces hypothèses soient a priori, on le voit par le'fait qu’il faut les soumettre constamment & l'expérience, les modifier suivant ses indications et, finalement, les remplacer par d’autres. Cela prou ve qu’en les établissant l'intelligence a devancé l'expérience.Contrairement à Celui de Kant, cet apriorisme est consolent, voulu et nécessaire.
U
est justifiépar
toutes les découvertes auxquelles il a conduit.
ha
logique,
écrit Buhem,veut-elle
que nos hypothè ses soient simplement des loisexpérimentales
géné ralisées parinduction?
ha logique ne saurait avoir des exigences auxquelles Ü est impossible de satis faire. Or, nous 1 * avonsreconnu,
il est impossible de construire une théoriepar la méthode purement
inductive.
Ionien et Ampèrey
ontéchoué,
et, cepen dant, ces deuxgénies
s'étalent vantée de ne rien admettre dans leurs systèmes qui ne f&t entièrementtiré de l'expérience. Hous ne répugnerons donc point a recevoir, au nombre des fondements sur lesquels re posera notre Physique, des postulate que l'expérien
ce
n'a
pas fournis (198)»Aristote rappelle de temps en temps que 1'explication de certains phénomènes n' est pas fournie adéquatement par la perception sensible (199). il faut alors se contenter de supposer une solution probable, quitte à la rejeter quand les phénomènes auront été mieux observés (200). Il reconnaît de la
valeur
à une théorie "obscure et fictive de bien desfaçons"
(Einstein parle du caractère fictif des principes) (201) parce qu'elle explique mieux un plus grand nombre de faits (202).Voyons
quelques exemples de ces raisonnementseprio-
2a ce etui regarde la configuration des astres, le plus raisonnable est de les supposer sphériques (
203
)» Admettons que tel soit le nombre des sphères célestes! il y aura donc un nombre égal
de
substan ces etde
principesimmobiles: 6’
estdu
moins @e qu'ilest rationnel
desupposer;
nous laissons ici lenécessaire
auxplus
forts (204).Puisqu'il est évident
qu'avec le progrès de l'âge, la durée de la veille augmente, il est rationnel de supposer qu'au début dudéveloppement
c'est l'inver se qui se produit, c* est-à-dire le sommeil (205)♦ H est plus rationnel de supposer cela(Une
explica tion de 1'assèchement de certaines terres)que d'ad mettreun
changement de toutl'univers pour expli
quer
cesfaits (206).
Ces raisonnements
a priori sont le plus souvent qualifiés du terme £^>°y os (probable, vraisemblable) "Ge terme, dit J.-M. le blond, marquealors un
jugement constructif,progressif,
auquel Aristote n'attache qu'une valeur probable, — succédané de l’obser vation ou de la déduction nécessaire à partir de 11observation"
( 20%),Au moyen des hypothèses, schémas logiques établis par notre raison, nous voulons savoir ce que sent les choses, Hous procédons d'un être
de raison
vers l'être ré&l. Saint Thomasmontre que
ce pro cédé, propre eu dialecticien, le distingue du philosophe. Celui-ci veut établirdes
conclusionsà partir
des principes de 1 ' êtreréel
(ena naturae). le dialecticien veut établir
des
conclusions sembla blesmais en
partant, cettefols,
d'êtres de raison, d'intentionssecondes (eas rationis).
,..Ens est duplex! ena scilicet rationis et ens naturae,
2ns
antea rationisdicitur proprie
de illis Intentioni bus, quas ratioadinvenit
inrebus
consideratis; sicutIntentio generis* speciei et similium» quae quids» non inveniuntur in rerum natura» sed considerationem rationis consequuntur. Bt hujusmodi*
scilicet
ens rationis, est proprie subjectus logicae. Hujusmodiautem
intentiones intelltgibiles, entibus naturae ae<piparantur» eo quod omnia entia naturae sub con sideratione rationiscadunt.
Bt ideo subjectum lo gicae ad omnia sa extendit, de quibus ens naturae praedicatur. Unde concludit, quod subjectum logicae aequiperatur subjectophilosophiae,
quod est ens naturae. Philosophus igitur exprincipiis
ipsius procedit adprobandum
ea quae sunt consideranda cir ca gojusmodi accidentia entis. Bialecticos antea proceditad
©a consideranda ea intentionibus ratio nis, quae sunt extranea a natura rerum. Bt ideodi
citur
quod dialectica est tentative, quia tentare proprium est ex principiis extraneis procedere (208). la logiquenous
donne les règles qui guident le raisonne ment . Mais on. peut lui demander aussi de fournir certains principes dont on tentera de déduire quelque chose concernant 1 TStre réel, le dialecticien essayera à* arriverà
uneconclusion
de ce genre en partant, par exemple, des notions degenre, d*
espèce, 4*opposé,©te.Secondas
usas
est ipsius logicae docentis, quando praebet aliis scientiisprincipia,
et non solum formam syllogisticam,ad
probationes aliquas de&a-dendas, sicut
etiam aliae scientiae ex aliis adju vantur assumendo illarum principia, praesertima
Metaphysics.. Bt
hunc
usum convenire logicae docet B.Shomas opusc.JO.q.B.art.l. ,ubl inquit, quodali
quando
utimur logica, prout est docens, inaliis
scientiis, quia scilicet praebet aliis principia aliqua ad probandum, sicut ex intentionibus gene ris aut speciei vel oppositi probamus aliquid in aliis scientiis. Bt in XJPost.lect.20. de hoc ip
so ponit exemplum; * Sicut probamus, inquit, amorem et odium pertinere