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Signe [TABLE] repr´esent´e `a l’aide de diff´erents formalismes 2D

ANNEXE III : M ´ ETHODES DE RECONNAISSANCE ET DE RECALAGE TEMPOREL

III.3 Comparaison des m´ethodes DTW et HMM

3.10 Signe [TABLE] repr´esent´e `a l’aide de diff´erents formalismes 2D

`a des formalismes permettant de rendre compte tr`es pr´ecis´ement de la r´ealisation d’un signe et conservant la spatialisation des langues des signes. Le formalisme propos´e par l’association IRIS16est un bon exemple

de ces m´ethodes de description phon´etique des Langue des Signes [GBM+07]. Il est actuellement en cours d’informatisation.

Le formalisme SignWriting [Sut08] cr´e´e par V. Sutton par adaptation d’un formalisme cr´e´e par la mˆeme auteur pour repr´esenter les mouvements de danse, utilise ´egalement l’espace 2D pour retranscrire la spatialit´e du signe. Contrairement au formalisme IRIS, le plan image n’est pas forc´ement une projection simple de l’espace de signation. Les symboles conventionnels indiquant l’expression du visage, la configu- ration (incluant l’information d’orientation), et le mouvement sont dispos´es dans des vignettes de mani`ere `a repr´esenter au mieux la structure r´eelle du signe, mais l’interpr´etation des vignettes est parfois subjective. En outre, ses promoteurs revendiquent la vocation de SignWriting `a constituer un syst`eme d’´ecriture des LS en plus d’un syst`eme de notation.

3.2.7 Observations

L’utilisation des diff´erentes m´ethodes de notation graphique ou informatique des signes a permis d’´etudier plus en d´etail leur structure et de mettre en ´evidence un certain nombre de r`egles ou de tendances dans leur constitution. Ces r`egles semblent ˆetre peu d´ependantes des langues des signes. Ces r´egularit´es sont-elles la cons´equence d’une simplification des signes allant vers une facilit´e de production des signes ou d’une phonologie de la langue des signes ? Nous ne pouvons conclure sur cette question d’autant que le d´ebat a toujours lieu au sein de la communaut´e de linguistes [Bou09]. Nous emploierons cependant le mot “phono- logie” dans notre travail pour ´eviter les p´eriphrases comme “r´egularit´e dans la structure des signes”. Nous prenons le parti de nous attarder sur ces r`egles de phonologie car elles permettent d’ajouter des contraintes aux mod`eles de signes qui peuvent ˆetre utilis´es par la suite dans le cadre du traitement automatique de productions en Langue des Signes pour acc´el´erer ou rendre possible l’analyse de vid´eos. Nous ne ren- trons volontairement pas dans le d´etail des observations sur les configurations manuelles et les param`etres

non-manuels car notre travail se focalise sur le mouvement.

3.2.7.1 Observations synchroniques

Le fait de noter pr´ecis´ement les diff´erentes ´etapes du mouvement permettent de mettre en ´evidence des phases de mouvement [KvGvdH98]. Les signes isol´es sont pr´ec´ed´es par une phase de pr´eparation et suivis

par une phase de retrait. Lors d’une utilisation des signes dans des ´enonc´es, ces phases de pr´eparation et de retrait ont tendance `a ˆetre int´egr´ees `a des mouvements de transition permettant de passer d’une position finale d’un signe `a la position initiale du signe suivant.

Battison a mis en ´evidence un certain nombre de r`egles communes `a la plupart des signes de l’ASL. Nous avons pu v´erifier que ces r`egles s’appliquaient ´egalement aux signes de la LSF. L’auteur distingue dans [Bat74] trois types de signes :

• Les deux mains bougent sans qu’une main dominante puisse ˆetre identifi´ee. • Une seule main bouge mais les deux mains ont la mˆeme configuration manuelle. • Une seule main bouge, mais les configurations manuelles sont diff´erentes.

Battison note ´egalement un certain nombre de contraintes sur les points de contacts qui ne semblent pas pouvoir ˆetre combin´ees de n’importe quelle mani`ere.

Il est ´egalement possible de remarquer que les diff´erents mouvements impliqu´es dans la r´ealisation de signes appartiennent `a un nombre restreint de primitives. Ainsi, [Uye97] montre que les plus fr´equents sont les mouvements circulaires, les mouvements balistiques, les mouvements en “L”, les mouvements en “X” et le mouvement en “ ?”17.

Au del`a de ces consid´erations sur la cin´ematique du signe, il est int´eressant d’examiner la dynamique des mouvements. Plusieurs linguistes ont formul´e des observations int´eressantes. Parmi eux, [Uye97] sou- ligne le fait que “la dur´ee d’un mouvement `a r´ep´etition est de mani`ere impressionnante, la mˆeme que celle qu’il faut pour articuler un mouvement simple”. [KvGvdH98] fait ´egalement remarquer que les mouve- ments simples (sans r´ep´etition) sont beaucoup plus fr´equemment suivis d’un temps de tenue que les signes r´ep´et´es.

L’´etude de la dynamique des signes donne lieu `a une somme de travaux sur la sonorit´e des Langues

des signes souvent bas´ee sur l’analogie avec la succession de voyelles et de consonnes des langues vo- cales. Nous ne rentrerons pas dans le d´etail de ces travaux d´ecrits dans [Bou09] bien que leur prise en compte constitue un indice int´eressant dans le cadre du traitement automatique des langues des signes. Ceci constitue une perspective d’approfondissement de notre travail.

3.2.7.2 Observations diachroniques

Si on s’attache maintenant `a observer la variation de la structure des signes dans le temps, on note une simplification du mouvement tendant vers une ´economie articulatoire [L.00] ainsi qu’une ´economie de mouvement [GVKVDH98]. Cette ´economie dans la production pourrait ˆetre `a l’origine des sym´etries qu’on observe ´egalement dans les gestes coverbaux [GVKVDH98]. Les signes compos´es r´esultant d’une

mise bout `a bout de deux signes standards tendent `a se transformer de mani`ere `a ce que le signe r´esultant soit le plus r´egulier possible [Bat74]. On note toutefois une conservation des contacts [LJ86].

Cependant, les signes ´evoluent ´egalement de mani`ere `a conserver leur potentiel iconique, ce qui va parfois `a l’encontre des r`egles phonologiques. C’est ce qui permet le va et viens continuel entre les vis´ees illustrative et non-illustrative.

3.2.8 Bilan

Pour conclure cette partie sur le signe et les mani`eres de le transcrire graphiquement et informatique- ment, nous ne pouvons que souligner la grande diversit´e des formalismes propos´es qui permettent, tous `a leur mani`ere, d’apporter un ´eclairage sur ce qu’est le signe. On peut distinguer deux types d’approches :

Les approches multisegmentales permettent de noter phon´etiquement la mani`ere dont sont r´ealis´es les signes avec peu de prises de parti apparentes. Elles permettent d’´etayer des hypoth`eses sur la struc- ture des signes. L’inconv´enient de ces approches est la grande sur-sp´ecification des signes. Ces forma- lismes permettent d’´ecrire des signes absolument incoh´erents phonologiquement (ce qui n’implique pas pour autant que ces m´ethodes de notation soient incorrectes).

Les approches monosegmentales d´ecrivent les signes de mani`ere plus synth´etiques. Les hypoth`eses sous- jacente sur la nature des signes sont souvent tr`es restrictives si bien que certains des formalismes sont mal adapt´es pour d´ecrire les signes compos´es et les unit´es gestuelles de grande iconicit´e.

En pratique, on observe que les m´ethodes de transcription tendent `a converger :

• Dans les signes `a r´ep´etitions, mˆeme les approches multisegmentales d´ecrivent les signes en utilisant

des raccourcis de notation ´evoquant les r´ep´etitions (alors mˆeme que les deux occurrences r´ep´et´ees ne sont pas identiques sur la vid´eo).

• Lorsque les signes deviennent trop compliqu´es, les approches monosegmentales les consid`erent

comme une succession de signes ´el´ementaires).

Nous utiliserons dans notre travail de recherche un mod`ele inspir´e des approches monosegmentales car les descriptions sont plus synth´etiques et rendent mieux compte de la variabilit´e des signes.

Le fait de noter syst´ematiquement la structure des signes permet de faire ressortir des r`egles de structure respect´ees par la plupart des signes standards. Nous utiliserons dans notre travail de recherche les principes suivants :

• L’importance des phases de pr´eparation et de retrait ainsi que la dynamique du signe [KvGvdH98] • La possibilit´e de d´ecrire la plupart des signes par un ensemble restreint de primitives [Uye97] • Les r`egles concernant la r´ealisation d’un signe `a une main `a l’aide de la main dominante [Bat74] • Les r`egles de sym´etrie des mouvements des deux mains lorsqu’un signe implique les deux mains

[Bat74]

• L’importance des contacts dans le signe (donc de la position relative des deux mains) [Bat74] • La pertinence de la notion de r´ep´etition dans la d´efinition du signe [Cha02]

• La r´egularit´e des signes et le fait que les signes non r´ep´et´es sont plus souvent suivis d’une phase de

tenue [KvGvdH98]

• La variabilit´e signifiante des signes affectant la position, le mouvement et l’orientation des signes

[Cux00]

Toutes les r`egles que nous venons d’´enoncer peuvent ˆetre transgress´ees dans certains signes car tout signe est le produit d’un certain nombre de contraintes (fig. 3.11) dont certaines vont `a l’encontre de la phonologie. Pour cette raison, il est n´ecessaire d’envisager la notion de signe sous une approche mor- phophon´etique [Bou07] permettant de prendre simultan´ement en compte les plans de l’expression et du contenu.

Signe

Distance inter-signe Iconicité Proformes Transferts Langue écrite Dactylologie Autres signes Economie articulatoire Phonologie Saillance perceptuelle Signe Origine du signe Langue voc. Labialisation Distance inter-signe Signe