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Signe [TROIS] repr´esent´e `a l’aide de la notation de Stokoe et du formalisme HamNoSys

ANNEXE III : M ´ ETHODES DE RECONNAISSANCE ET DE RECALAGE TEMPOREL

III.3 Comparaison des m´ethodes DTW et HMM

3.7 Signe [TROIS] repr´esent´e `a l’aide de la notation de Stokoe et du formalisme HamNoSys

tifi´es par Stokoe et enrichit le formalisme par quelques symboles indiquant des param`etres non-manuels. Les symboles retenus pour la description de l’emplacement, de la configuration, de l’orientation et du mouvement sont plus iconiques et permettent donc un d´echiffrement plus rapide des signes par un lecteur. L’ajout de symboles sp´ecifiant les contacts, les positions relatives des mains, les relations de sym´etrie et les r´ep´etitions de primitives de mouvement permettent une notation relativement synth´etique des signes. En

raison du nombre important de symboles utilis´es (on en recense environ 500), il est relativement difficile de les m´emoriser tous. Bien que les valeurs des diff´erents param`etres soient discr`etes, il est possible d’indiquer des valeurs interm´ediaires en effectuant des moyennes entre plusieurs valeurs discr`etes.

Un logiciel nomm´e Ilex9 permet de traiter informatiquement les signes d´ecrits avec les symboles du for-

malisme et de restituer les signes `a l’aide de signeurs virtuels. Le formalisme a ´et´e utilis´e dans le cadre de traitement automatique des langues des signes dans les projets europ´eens Visicast10, eSign11et Dictasign12.

3.2.4 Approches temporelles

Par opposition aux approches pr´ec´edentes qui mettent l’accent sur la simultan´eit´e de production des diff´erents phon`emes, d’autres formalismes de notation des signes d´ecomposent le signe en une s´equence d’unit´es temporelles. Lidell et Johson [LJ90] distinguent ainsi deux types de phases :

Les Postures P (autrefois H) correspondent `a des phases durant lesquelles les diff´erents param`etres im- pliqu´es dans la production du signe ont une variation faible ou nulle. Le formalisme permet de re- transcrire avec pr´ecision les emplacements (incluant les contacts), les configurations et orientations des mains durant les phases de tenues. Il est aussi possible d’indiquer la dur´ee de ces phases.

Les Transitions T (autrefois M) correspondent `a des phases durant lesquelles chaque param`etre est sus- ceptible de varier. Il contient la forme des d´eplacements des mains (rectiligne, arrondi, avec un mou- vement secondaire . . .), le contact prolong´e des mains, la dynamique des mouvements (balistiques ou tendus).

On aboutit donc ici `a une description du signe en partition ou chaque ligne correspond `a untrait phon´etique

13 (emplacement, orientation, configuration, contact . . .) et o`u les colonnes correspondent aux diff´erentes

phases de postures et de transitions (fig. 3.8) [Joh08] .

D’autres mod`eles que nous ne d´etaillerons pas pour des raisons de concision reprennent ´egalement cette notion de d´ecomposition des signes en diff´erentes phases. Ainsi Brentari [Bre98] dissocie les param`etres invariants (Inherent features) des param`etres variables (prosodic features) durant la production du signe et d´ecompose les variations complexes des param`etres en plusieurs unit´es temporelles. Les mod`eles propos´es par Perlmutter [Per92] et Sandler [San89] (pour n’en citer que quelques uns) peuvent aussi ˆetre class´es dans cette cat´egorie d’approche temporelle de description des signes.

9http ://www.sign-lang.uni-hamburg.de/ilex/ 10http ://www.visicast.co.uk/

11http ://www.sign-lang.uni-hamburg.de/esign/ 12http ://www.dictasign.eu/

posture Phase temporelle Main droite Main gauche Non manuel Configuration Orientation Placement Configuration Orientation Placement transition ... ...

FIGURE3.8 – Structure simplifi´ee de la description d’un signe `a l’aide du formalisme de Johnson

Ces approches de description d’un signe sous forme multi-segmentale ont ´et´e adapt´ees dans le cadre de g´en´eration d’´enonc´es par des signeurs virtuels. Ils proposent en effet une description des signes compatible avec les m´ethodes d’animation des signeurs virtuels par images cl´es et interpolations. De plus, ces m´ethodes de description permettent de d´ecrire n’importe quelle unit´e gestuelle manuelle.

Ainsi, O. Losson [Los00] propose un syst`eme de description informatique des signes proche de celui de Liddell et Johnson. Le formalisme retenu permet de sp´ecifier des flexions sur les signes standards pour permettre de modifier plusieurs caract´eristiques du signe comme son amplitude, sa dynamique ou son emplacement. Un autre formalisme de description des signes propos´e dans [Fil08] se place ´egalement dans une logique multi-segmentale et insiste davantage sur les relations g´eom´etriques entre les diff´erents param`etres manuels lors de la r´ealisation du signe. Les “degr´es de libert´e” du signe susceptibles de varier et d’ˆetre exploit´es iconiquement sont ainsi visibles d`es la sp´ecification du signe. L’illustration 3.9 permet par exemple de visualiser la sp´ecification g´eom´etrique du signe [BALLON]14.

3.2.5 Description unisegmentale des signes

En opposition `a ces mod`eles d´ecrivant les signes comme une succession de segments temporels, un cer- tain nombre de mod`eles d´ecrivent un signe comme un unique segment. Ainsi, pour Van der Hulst [HVd93] cit´e par [Bou09] , “le mouvement n’est pas consid´er´e comme unit´e phonologique, car il est d´eductible des sp´ecifications de l’aperture de la main15 pour le mouvement local, et des emplacements majeurs et mi-

neurs pour le mouvement et le d´eplacement. Dans son sillage, Channon propose une mod´elisation du signe sous forme d’un segment unique [Cha02]. Outre le fait que le formalisme que l’auteur propose permet de repr´esenter la majorit´e des signes de l’ASL de mani`ere extrˆemement synth´etique, il est int´eressant de rele- ver son excellent argumentaire plaidant pour une description des signes sous forme d’un segment unique

14Illustration fournie par le LIMSI avec l’aimable autorisation de M. Filhol et A. Braffort 15orientation et configuration manuelle