• Aucun résultat trouvé

 SFR JEUNES TALENTS

Dans le document Ce que entreprendre permet d’apprendre (Page 62-65)

Lancé en 2006, l’objectif de ce prix est d’encourager la création et l’innovation, aussi bien chez les artistes et sportifs que chez les entrepreneurs. C’est un pro- gramme pluridisciplinaire d’accompagnement person- nalisé, engagé en faveur de l’égalité des chances. Parmi les trois principaux axes du programme, les jeunes candidats auront accès à : une première marche vers la reconnaissance, un accès aux réseaux clés et un accompagnement sur mesure.

www.sfrjeunestalents.fr

&200(176()250(17,/6"&200(17$335(11(17,/6/(0e7,(5'¶(175(35(1(85"

61

d’en tirer les premiers bénéfices. Il est donc important de vérifier que le concours est perti- nent avec le projet proposé. Christine explique, qu’après avoir participé à plusieurs d’entre eux, elle réalise que son projet ne pourra jamais gagner le prix financier qu’elle vise parce que finalement, elle ne vend pas de produit en tant que tel. Parallèlement, même pour les gagnants, les prix ne sont pas exempts de contraintes qu’il faut pouvoir assumer. Julie témoigne :

« Talents des cités m’a demandé de jongler beaucoup entre Paris, la région, Paris, la région. Parce qu’il y a beaucoup de choses sur Paris, d’évènements… Il y a toutes les photos, les interviews… Comme ils ne descendent pas nous voir, c’est à nous de monter… Les Parisiens… »

Le réseau

Participer à des prix permet d’étoffer son réseau. Mais celui-ci n’est jamais inexistant, même au tout début d’une démarche de création. Chaque entrepreneur, aussi jeune soit-il, dis- pose d’un réseau, encore faut-il qu’il en soit conscient et apte à le mobiliser pour mutuali- ser des bonnes pratiques, échanger entre pairs, y trouver les compétences manquantes, ou à défaut l’étendre avant de pouvoir le valoriser comme une réelle ressource. Après avoir pris conscience qu’elle veut créer son activité et que les réseaux classiques d’entrepreneuriat auxquels elle pense devoir adhérer ne sont pas adaptés, Ilona mobilise le réseau qu’elle a développé dans son précédent poste, même s’il est a priori éloigné de sa nouvelle activité. C’est ainsi qu’elle « redécouvre » Cap Berriat et sa couveuse Paprica qui incube le type de projet atypique porté par Ilona. La coprésidente, convaincue de l’intérêt de son idée, lui propose d’animer ses premiers ateliers dans la maison des jeunes et de la culture (MJC) qu’elle dirige par ailleurs. Son entourage familial et amical, très investi dans le milieu de l’éducation spécialisée, la pousse à développer une offre à destination des foyers d’héber- gement pour personnes en situation de handicap, dans une démarche d’art(isanat)-thérapie. Mathieu, conscient du rôle décisif qu’ont joué les « bonnes rencontres » dans la construc- tion de son parcours, est aujourd’hui heureux de pouvoir renvoyer l’ascenseur :

« Quand je vois des gens qui me disent “est-ce que vous pouvez m’aider ?”, dans tous les cas, je les prends en entretien. Parce que pour moi, c’est une porte ouverte. Un des facteurs clés de la réussite, c’est le réseau. On a du réseau qui fait qu’on peut passer un coup de fil à un avocat parce qu’à un moment tu te poses une question. Et donc aujourd’hui, si je peux en faire bénéficier quelques personnes… »

Dans la logique de réseau, il n’est plus question de « piston », qui instaurait une relation iné- gale entre la personne en position de demande et celle en situation de pouvoir y répondre. Un responsable, s’il dispose du temps nécessaire, sera toujours ravi de partager son expé- rience, de prendre du recul sur son parcours. C’est la démarche que Samuel avait trouvée la plus utile : « Le truc qui est bien, c’est de discuter avec les gens qui ont une expérience riche dans le domaine. » Et c’est le moyen le plus sûr de commencer à étoffer son carnet d’adresses. En se lançant dans le projet de création d’une crèche, Karine comprend rapidement qu’elle est en train de changer de métier. Elle n’est plus éducatrice de jeunes enfants mais « en- trepreneuse ». Et face à la masse de nouvelles compétences à acquérir, elle se demande sérieusement si elle en est capable. Pour elle, la seule issue viable réside dans le réseau, dans le développement de sa capacité à bien s’entourer.

« Très rapidement, je pense qu’on a compris avec Agathe que toutes seules, on irait nulle part. Et c’est après coup que j’ai compris que, globalement, les entrepreneurs bossent comme ça. Le réseau est ce qu’il y a de plus important. Et on l’a exploité. »

62

35$7,48(6‡$1$/<6(6

Le réseau constitue une ressource d’expertise mais aussi un vecteur d’échanges horizon- taux qui aide à développer non pas les compétences mais la confiance de l’entrepreneur et qui le sort, le cas échéant, de l’isolement. Cet avantage, pas nécessairement perçu par les proches, a été décisif pour Julie et Léa qui, elles, ont cherché à l’étranger les pairs qui n’existaient pas en France :

« On est contentes de rencontrer des Québecois, des Mexicains parce que quand on parle de pré- vention santé, ils savent de quoi on parle, ils savent que la structure est super bien pensée, que ça tient la route, que ça va aller loin. Ça fait une bouffée d’air de se dire qu’on n’est pas toutes seules. Parce qu’en France, je suis désolée, mais on a l’impression d’être seules au monde. »

En France, les comités auxquels elles soumettent leur projet exigent une présentation en deux minutes à laquelle elles n’arrivent pas à se tenir puisqu’elles doivent déjà passer une demi-heure à expliquer la complexité de leur métier. Ce à quoi on leur répond : « Si c’est difficile, c’est que ce n’est pas clair, donc pas finalisé, donc ce n’est pas viable. » De fait, pouvoir échanger avec des personnalités engagées sur la même thématique, même s’il faut aller les chercher à l’étranger constitue une ressource indispensable.

&200(176()250(17,/6"&200(17$335(11(17,/6/(0e7,(5'¶(175(35(1(85"

63 EXPÉRIENCE

/

INITIATIVE

Dans le document Ce que entreprendre permet d’apprendre (Page 62-65)