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12.05.07 – Lors du conseil national du parti socialiste, commentant son résultat au 2e tour de l’élection présidentielle, Ségolène ROYAL affirme : « Ce vote contient des perspectives d'avenir ». Elle utilise pour la première fois le mot de « défaite », mais c’est pour commenter les interprétations qui en sont données : « certaines sont justes, d'autres dérisoires, d'autres inutilement blessantes ». « Le temps n'est pas aux polémiques. Je dirai ce que j'en pense après les élections législatives » indique-t-elle, annonçant qu'elle « prendra toute sa place » dans la campagne qui s'ouvre. À l’avenir, il convient « que la désignation » (du candidat à la présidentielle) intervienne « plus tôt avant le combat pour ne pas laisser un certain nombre de

séquelles », afin d'éviter « l'utilisation du combat interne par la droite ». Elle plaide également pour que le projet présidentiel ne soit pas conçu avant, mais après la désignation, « pour qu'il y ait plus de cohérence ».

Elle écoute ensuite le discours du premier secrétaire, François HOLLANDE, qui parlant de son bilan, indique : « J'assume le mien, et je ne fais pas ici comme si rien ne s'était passé. Chacun en prendra sa part. Mais je suggère que cet exercice-là soit reporté » après les élections législatives. Puis l’ancienne candidate à l’élection présidentielle sort tandis que les autres responsables du parti commencent à s’exprimer. « Je les connais déjà » explique-t-elle alors à la presse. S’agissant des derniers mois, elle regrette : « A droite, la discipline a été sans faille. De mon côté, tous les matins, en ouvrant le journal, je me demandais quel socialiste allait porter une critique sur ce que je disais...» indique-t-elle, ajoutant son vœu que le candidat à la présidentielle de 2012 « soit rapidement désigné après les législatives ». Elle propose une désignation dès « le prochain congrès ». Elle affirme par ailleurs qu'il serait « cohérent » que le prochain candidat soit le premier secrétaire sans fermer toutefois la porte à d’autres schémas.

Dans l’immédiat, un certain nombre de dispositions ont été adoptées par le Parti socialiste pour la campagne législative. Un nouveau slogan est apparu : « La gauche qui agit, la gauche qui protège ». Dans la « plate-forme législative » adoptée le même jour, on ne retrouve pas certaines des formules auxquelles Ségolène ROYAL a largement eu recours, comme la notion d’« ordre juste », ou de « gagnant gagnant ». Quelques propositions comme le contrat première chance n'y figurent pas non plus. En revanche, la proposition de créer une VI e République est réitérée.

13.05.07 – Hervé MORIN, président du groupe UDF à l'Assemblée, en rupture avec François BAYROU, annonce sur Radio J qu'il souhaite qu'une nouvelle « formation politique » centriste ancrée dans la majorité présidentielle voie le jour d'ici aux législatives.

13.05.07 – Réuni en conseil national interrégional (Cnir), les Verts rejettent les propositions du PS pour les élections législatives. Le parti de François HOLLANDE avait réservé, samedi, quatorze circonscriptions pour son allié, dont celles de ses trois députés sortants, en échange d'un accord de désistement automatique pour le second tour. Pour les Verts, c'est trop peu.

En conséquence, les Verts présenteront des candidats dans les 577 circonscriptions. Néanmoins, François Hollande a indiqué que les trois députés verts sortants (Martine BILLARD et Yves COCHET à Paris et Noël MAMERE à Bègles), seront soutenus par le Parti socialiste, qui ne leur opposera donc pas de candidat aux législatives. Par ailleurs, en application d'accords départementaux, il n'y aura pas non plus de socialiste en face du candidat Vert dans la 1e circonscription de Nantes, gagnable par la gauche, ni la 9e des Alpes-Maritimes.

13.05.07 – Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Jean-Pierre CHEVENEMENT affirme : « Aucun autre candidat n'aurait fait mieux que Ségolène ROYAL ». Le président d'honneur du MRC a en revanche critiqué le Parti socialiste, soulignant son « retard », déplorant « la sensibilité libérale-libertaire » qui l’imprègne, mettant en cause l'attitude d'un « certain nombre de grandes personnalités du Parti socialiste qui n'ont pas pris part à la campagne » et déplorant la vision d'une « nation européenne » soutenue par Dominique STRAUSS-KAHN. Dans l'immédiat, Jean-Pierre CHEVENEMENT, qui avait été battu aux législatives de 2002, dans la 2e circonscription du Territoire de Belfort, tentera de retrouver un siège à l'Assemblée en juin.

14.05.07 – Lors d'une conférence de presse donnée en compagnie de Bruno GOLLNISCH, délégué général du FN et directeur de la campagne qui s’ouvre, Jean-Marie LE PEN se dit « optimiste » pour les législatives, qu'il qualifie d’ailleurs de « match retour » : « On va reprendre largement les voix que nous avons perdues ». Le président du Front National souligne par ailleurs que la

subvention que touche annuellement son parti (environ 4,8 millions actuellement) et qui lui est « nécessaire pour exister » dépend de son résultat aux législatives.

Quant à la « réflexion » que pourrait inspirer son résultat à l’élection présidentielle, elle est remise à la période qui suivra l’élection des députés – notamment lors du prochain congrès du mouvement qui se tiendra, selon Jean-Marie LE PEN, « fin 2007 début 2008 ».

Le Front national a investi des candidats dans presque toutes les circonscriptions, dans le « strict respect de la parité », selon Bruno GOLLNISCH. Il n'y aura pas de candidature commune avec le MNR, mais des accords de désistement.

15.05.07 – A l'issue d'un entretien de trois quarts d'heure avec le Président de la République, Jean- Michel BAYLET, président du Parti radical de gauche (PRG), souhaite un rapprochement avec le Parti radical, qui a soutenu Nicolas SARKOZY. « Je constate qu'après cette élection, les choses ne seront plus les mêmes, les frontières sont en train de bouger », a déclaré le président du PRG, mandaté par le bureau national pour explorer tout rapprochement avec les valoisiens.

16.05.07 –Après avoir été reçu par François HOLLANDE, Jean-Michel BAYLET déclare sur France 3 : « Le PRG est par nature un parti de gauche, donc un parti d'opposition. Mais d'opposition constructive ». Cette déclaration apparaît liée à l’entretien avec le premier secrétaire du parti socialiste. Comme l’a d’ailleurs rapporté le directeur de cabinet de François HOLLANDE, Stéphane LE FOLL : « On veut un engagement dans la clarté, sinon il ne peut pas y avoir d'accord électoral ». Le PRG est en effet lié au Parti socialiste par un accord électoral pour les élections législatives, qui lui réserve 32 circonscriptions, notamment celles de ses 9 députés sortants. Le dépôt des candidatures sera clos demain

18.05.07 – Sur les vingt ministres et secrétaires d'Etat du gouvernement nommés, quinze appartiennent à l'UMP. Ce gouvernement est d’autre part marqué par une ouverture à gauche : un ministre socialiste, Bernard KOUCHNER, deux secrétaires d'Etat dont un ex-socialiste, Eric BESSON, et un proche de François HOLLANDE, Jean-Pierre JOUYET, ainsi qu'un haut- commissaire, Martin HIRSCH, patron d'Emmaüs-France, un homme réputé de gauche. En revanche, un seul centriste, Hervé MORIN, président du groupe UDF à l'Assemblée nationale devient ministre. Ce gouvernement semble conçu pour donner une majorité la plus large possible à l’Assemblée au Président de la République.

Sur les vingt membres du gouvernement (treize hommes et sept femmes), quatorze sont candidats aux législatives. Ceux qui ne seront pas élus risquent de devoir le quitter.

18.05.07 – Invité du journal de TF1, François FILLON nouveau chef du gouvernement affirme : « Mon gouvernement mettra en oeuvre scrupuleusement le programme de Nicolas SARKOZY ». Il s’est également posé en chef de campagne déterminé à obtenir une majorité à l’Assemblée nationale : « La première de nos priorités, c'est de gagner la bataille des élections législatives, parce que si nous n'avons pas la majorité à l'Assemblée nationale nous ne pourrons rien faire. » Le sénateur de la Sarthe a indiqué qu'il serait lui-même candidat dans son ancienne circonscription de Sablé.