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19.05.07 – Candidat dans la 4ème circonscription de la Sarthe, le premier ministre François FILLON explique : « Je veux que le premier ministre soit confronté au suffrage universel, que mon gouvernement aille devant le peuple pour lui demander sa confiance. » C'est la troisième fois dans l'histoire de la Ve République qu'un premier ministre est candidat aux élections législatives dans la

foulée de sa nomination. En 1981, Pierre MAUROY, et, en 1988, Michel ROCARD, avaient été réélus avant d'abandonner leur siège à leur suppléant, comme le fera M. FILLON s'il l'emporte. Dix de ses ministres se lancent dans la bataille législative.

20.05.07 – Les députés UDF ralliés à Nicolas SARKOZY, réunis dans les locaux de l'Assemblée nationale autour D'HERVE MORIN, ancien président du groupe UDF de l'Assemblée et ministre de la défense dans le gouvernement de François FILLON, décident de constituer un nouveau parti centriste au sein de la majorité présidentielle. La formation pourrait s'appeler « Nouveau centre ». Le futur parti présentera aux élections législatives plus de cinquante candidats avec le label de la majorité présidentielle, sous l'appellation « Parti social libéral européen ».

20.05.07 – En invitant les Français, sur TF1, à ne pas donner une « majorité écrasante » au gouvernement et au président de la République, François HOLLANDE fixe l'enjeu des élections législatives pour l'opposition : l'objectif n'est pas d'emporter la majorité des sièges, mais de ne pas aller en deçà du rapport des forces enregistré au second tour de l'élection présidentielle. « 53 % des Français ont préféré Nicolas SARKOZY à Ségolène ROYAL, je ne le conteste pas. Mais encore faut- il qu'il y ait une Assemblée nationale qui corresponde justement à ce vote », a-t-il précisé.

21.05.07 – La campagne officielle des élections législatives s’ouvre ce jour. Les 10 et 17 juin, plus de 44,5 millions d'électeurs départageront les quelques 7 700 candidats en lice pour la conquête des 577 sièges de députés. Dans l'histoire de la Ve République, il n'y a eu que trois précédents d'élections législatives organisées dans la foulée de l'élection présidentielle : à chaque fois, en 1981, 1988 et 2002 , les électeurs ont donné une majorité, plus ou moins confortable, au chef de l'Etat qu'ils venaient d'élire. Le 6 mai, 203 circonscriptions (dont 191 en France métropolitaine) ont accordé une majorité à Ségolène ROYAL. 65 sont actuellement détenues par des parlementaires de droite ou du centre, « dont une bonne vingtaine où elle a fait 53 % et où on va concentrer nos efforts », souligne Bruno LE ROUX, député de Seine-Saint-Denis et secrétaire national du PS aux élections.

À un peu moins de trois semaines du premier tour la gauche part avec un handicap électoral et psychologique. Aux éléments structurels que constituent la dynamique engendrée par la nette victoire de M. SARKOZY et la difficulté de réclamer aux électeurs une nouvelle cohabitation, s'ajoute l'ouverture à gauche affichée dans la composition du gouvernement FILLON. Déstabilisé, le Parti socialiste ne peut compter sur ses partenaires pour redynamiser son camp. Il n'a conclu d'accord électoral ni avec les Verts ni avec le PCF. Les Verts ont refusé les 14 circonscriptions qu’il voulait lui réserver et ne peuvent espérer beaucoup plus que de conserver leurs trois députés sortants - le PS ne leur opposant dans ces trois cas aucun candidat. Le PCF a décidé de faire cavalier seul et présente 518 candidats, comptant sur les désistements républicains du second tour pour garder un groupe à l'Assemblée nationale - ce dont la plupart des commentateurs doutent (20 élus sont nécessaires).

Le Mouvement républicain et citoyen (MRC) dispose en revanche d'une dizaine de circonscriptions réservées et le Parti radical de gauche (PRG) de 32. Mais son président Jean-Michel BAYLET, tenté par une réunification des radicaux de gauche (PRG) et de droite (Parti radical valoisien) a été rappelé à l’ordre par François HOLLANDE et les candidats PRG ont tous été conviés à envoyer un courrier aux fédérations socialistes pour témoigner de leur « loyauté ». Si la dynamique de recyclage des électeurs lepénistes par l’UMP sarkozyste se confirme, la perspective de « triangulaires » droite-gauche-FN pouvant contribuer à la victoire de la gauche ne constituera qu’une faible marge de manœuvre pour celle-ci.

21.05.07 – Selon un sondage IFOP pour Paris Match réalisé les 10 et 11 mai auprès de 885 personnes, les candidats UMP recueilleraient 37 % des intentions de vote du premier tour, et ceux du PS, 28 %. Le nouveau parti centriste de François BAYROU (MoDem) en réunirait 14 %, et le Front national, 7 %. D'après la projection en sièges réalisée par le même institut, l'UMP disposerait alors de 336 à 390 sièges, le PS en sauverait de 149 à 190, - soit un gain éventuel puisque le groupe socialiste compte actuellement 141 membres - ce qui n'empêcherait pas l'UMP d'avoir la majorité absolue. Le FN n'aurait, comme dans l'assemblée sortante, aucun élu, et les amis de François BAYROU, de 0 à 8.

21.05.07 – Le Parti socialiste s’approche de la parité : près de 48 % des 577 circonscriptions ont été dévolues à des candidates. L’UMP ne devrait présenter que 30 % de femmes et le Mouvement démocrate (MoDem) 38 %. Les autres partis, notamment à gauche, respectent pour la plupart la parité sans que cela pèse sur l'équilibre de l'Hémicycle en raison de leur faible représentation. Avec 12,3 % de femmes dans l'Assemblée nationale actuelle, la France se place, selon l'Union interparlementaire, au 88e rang mondial, loin derrière le Chili, l'Ouganda, la Lituanie ou la Tunisie. 21.05.07 – En présentant des candidats dans 535 circonscriptions sous l’étiquette l’UDF- Mouvement démocrate (MoDem), François BAYROU confirme le choix de construire une nouvelle force autonome et rompt avec le schéma traditionnel de la « primaire à droite ». C'est la première fois depuis la création de l'UDF, en 1978, que ce courant jouera sa propre carte, en toute indépendance, dans un scrutin de cette nature. C'est cette rupture que la majeure partie des députés de l'UDF n'a pas voulu suivre. Seuls cinq députés sortants sur vingt-neuf - François BAYROU et Jean LASSALLE, Anne-Marie COMPARINI, Gilles ARTIGUES et Jean-Christophe LAGARDE - ont été réinvestis. Deux autres - Philippe FOLLIOT et Rodolphe THOMAS - bénéficient du soutien de l'UDF-MoDem. Celle-ci, toutefois, ne présente pas de candidat face aux députés sortants qui avaient soutenu M. BAYROU au premier tour, à quelques exceptions près : Stéphane DEMILLY, Francis HILLMEYER, Michel HUNAULT, François ROCHEBLOINE et Olivier JARDE auront ainsi à affronter une candidature UDF-MoDem, tout comme Christian BLANC et André SANTINI, qui avaient soutenu Nicolas SARKOZY dès le premier tour.

21.05.07 – A Lyon, François HOLLANDE réitère les trois engagements pris par la direction du PS : « remobiliser les troupes » et donc « éviter les petites phrases » ; aller aux législatives des 10 et 17 juin « avec l'objectif d'obtenir le maximum de députés et de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale » ; dénoncer « avec force les débauchages en cours » de personnalités socialistes par Nicolas SARKOZY.

Sur LCI Laurent FABIUS invite les socialistes à « faire bloc » : « Il y a beaucoup de problèmes qui se posent au sein du PS, mais je suis partisan qu'on les traite après les élections législatives parce que, sinon, ça va donner un spectacle tout à fait lamentable », déclare-t-il.

A Poitiers, venue présider une commission permanente du conseil régional de Poitou-Charentes, Ségolène ROYAL explique qu'elle ne se présente pas aux élections législatives « pour éviter le cumul des mandats », estimant que cela ne « l'empêchera pas de s'exprimer ». Elle a appelé les électeurs à « donner la plus grande majorité possible aux élus socialistes ».

21.05.07 – Les comités BOVÉ, issus de la campagne présidentielle, ainsi qu'un certain nombre de collectifs antilibéraux, annoncent qu’ils présenteront entre 120 et 130 candidats aux élections législatives sous le label « Gauche alternative 2007 ». Leur objectif affiché est de « surmonter la division et reconstruire une autre gauche ». Près de la moitié seront opposés à des candidats du PCF ou de la LCR.

21.05.07 – Le petit parti Alternative libérale présente 47 candidats aux législatives, 9 autres, issus notamment du Parti blanc, partiront sous d'autres couleurs mais lui sont rattachés financièrement. Les candidats d'Alternative libérale défendront, explique son président, Edouard FILLIAS, un « libéralisme authentique ».

22.05.07 – Guillaume PELTIER, délégué général du Mouvement pour la France (MPF) annonce que le parti de Philippe de VILLIERS présente 500 candidats aux élections législatives. Les deux députés villiéristes sortants, tous deux élus en Vendée, le fief de l'ex-candidat à la présidentielle, se présenteront sous l'étiquette MPF « majorité présidentielle ». Dans le reste de la France, les candidats MPF seront estampillés « majorité de droite ».

22.05.07 – Après avoir réuni la veille un « groupe de pilotage » associant notamment le vice- président de l'UMP, Jean-Claude GAUDIN, son secrétaire général, Pierre MEHAIGNERIE, son successeur pressenti Patrick DEVEDJIAN, les ministres Michèle ALLIOT-MARIE et Brice HORTEFEUX et l'ancien Premier ministre Jean-Pierre RAFFARIN, François FILLON reçoit les parlementaires UMP à l’hôtel Matignon. Il les a appelés à la « mobilisation totale » pour confirmer la victoire « nette et franche» du 6 mai et offrir au président de la République la « majorité décidée et créative dont il a besoin ». Pour le chef du gouvernement, la victoire aux élections législatives sera d'autant plus nette que l'ouverture au centre et à gauche sera assumée et revendiquée. Le chef du gouvernement est attendu le 23 mai à Marseille pour le premier grand meeting de soutien aux candidats de la majorité présidentielle.

22.05.07 – Selon les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, 7 639 hommes et femmes sont candidats aux élections législatives, soit en moyenne 13,2 candidats pour chacun des 577 sièges de députés. Certaines circonscriptions ont jusqu'à vingt candidats, comme les 8e et 18e arrondissements de Paris. Lors des dernières législatives de 2002, 8 444 personnes s'étaient présentées. Avec 3 177 candidates, les femmes représentent 41,6 % de l'ensemble, le « plus haut niveau historique» selon le ministère de l'Intérieur. L'âge moyen des postulants est de 50,2 ans. Les plus jeunes ont juste l'âge légal pour se présenter (23 ans), le doyen a 86 ans.

Plus d'un quart des 78 eurodéputés français sont candidats aux élections législatives (6 FN, 8 PS, 7 UDF, 1 UMP). En cas de victoire, ils devront choisir entre le Parlement européen et l'Assemblée nationale.

23.05.07 – Interrogé sur Europe 1, François FILLON rappelle son attachement au suffrage universel et fixe la règle à l'attention des onze membres de son gouvernement candidats aux législatives : « La logique, c'est que quand on est battu, ça veut dire qu'on n'a pas le soutien du peuple et qu'on ne peut pas rester au gouvernement », a-t-il estimé. Une règle qu'il s'appliquera à lui-même s'il est battu dans la 4ème circonscription de la Sarthe.

Par ces déclarations, le premier ministre s'est efforcé de remobiliser une partie de l'électorat de droite, sans prendre de gros risques électoraux. Indépendamment de la dynamique nationale engendrée par la nette victoire de Nicolas SARKOZY, les onze circonscriptions concernées ne semblent guère susceptibles de basculer à gauche. Pas plus que la 4e circonscription de la Sarthe, qui est le fief de François FILLON depuis un quart de siècle.

23.05.07 – À Marseille, en présence de François FILLON, le maire, Jean-Claude GAUDIN déclare : « Le 6 mai, on a gagné un billet de 500 euros coupé en deux. Il faut maintenant aller chercher l'autre partie dans les urnes des élections législatives » ! C'est aussi l'objectif du premier ministre, venu tenir son premier meeting de la campagne des législatives : « Sans majorité à l'Assemblée nationale, rien ne pourra être réalisé », a-t-il répété.

23.05.07 – En meeting à Bordeaux, François HOLLANDE seul, aucun des responsables nationaux du PS ne s’étant déplacé, lance la campagne nationale des socialistes aux élections législatives. A son arrivée, avec une heure trente de retard, Razzye HAMMADI, président du Mouvement des jeunes socialistes, est venu galvaniser les troupes jusque-là sagement assises, à l'exception des jeunes du MJS. Le premier secrétaire du Parti socialiste a rappelé l'enjeu « grave et important » des prochaines élections législatives : « C'est le dernier rendez-vous démocratique national avant cinq ans. Il faut empêcher que la droite ait tous pouvoirs dans notre pays. »

Lors de l'émission « Questions d'info LCP/ Le Monde/France Info », M. HOLLANDE a confirmé qu’il ne serait « pas candidat à [sa] propre succession », précisant qu'il n'entendait pas pour autant avancer la date du prochain congrès, prévu en novembre 2008.

24.05.07 – Contrairement au Parti communiste français (PCF), qui risque de perdre son groupe à l'Assemblée nationale, l'extrême gauche aborde les législatives avec sérénité. Pour les trotskistes de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), comme pour ceux de Lutte ouvrière (LO), l'objectif de ces élections n'est pas de gagner des sièges, mais de bénéficier du financement public pour la durée de la législature. La loi sur le financement public des partis politiques dispose en effet que ces derniers reçoivent une dotation annuelle, à hauteur de 1,66 EUR par voix obtenue, dès lors qu'ils ont eu au moins cinquante candidats ayant dépassé 1 % des suffrages exprimés dans au minimum trente circonscriptions. C'est la raison pour laquelle la LCR et LO présentent respectivement 471 et 563 candidats autonomes plutôt que de tenter de mutualiser leurs forces ainsi que le vote des électeurs de la gauche radicale. Les lambertistes du Parti des travailleurs (PT), présentent quant à eux 153 candidats.

24.05.07 – Le futur parti du « Nouveau centre » porté sur les fonts baptismaux par les parlementaires de l'UDF ralliés à la majorité présidentielle compte des députés sortants avant même d'avoir été créé. Afin d'atteindre les seuils permettant de bénéficier du financement public, un peu plus de 80 candidatures aux élections législatives ont été déposées sous l'étiquette « Parti social libéral européen » (PSLE), dont plusieurs provenant de l'UMP. Selon le Monde (daté du 25 mai) les formalités permettant aux candidats de se rattacher à ce groupement administratif ont été accomplies avant le second tour de l'élection présidentielle. Les deux chefs d'orchestre de l'opération, Maurice LEROY président du groupe UDFsortant et Hervé MORIN, nouveau ministre de la Défense, ont constitué une liste sur laquelle on relève pas moins de cinq candidats portant le patronyme de « MORIN », deux portant celui de « LEROY », outre Maurice LEROY lui-même et trois « POURDIEU ». Les collaborateurs du groupe UDF sortant de l'Assemblée nationale ont aussi été mis à contribution, jusqu’aux deux chauffeurs du groupe.

24.05.07 – Au Zénith, à Paris, François BAYROU lance la campagne pour les élections législatives de l'UDF-Mouvement démocrate (MoDem).

25.05.07 – Jean-Marie LE PEN relativise son échec à l'élection présidentielle et reste sur sa position pour les élections législatives : il ambitionne d'y avoir des élus et entame ce jour un tour de France pour soutenir les candidats du Front national : celui-ci en présente 577, 281 hommes et 276 femmes, respectant ainsi la parité, afin, a précisé son président, « d'éviter les sanctions pécuniaires ». Et il espère « faire élire un certain nombre de députés », faisant valoir que « cela est déjà arrivé quelques fois » au FN, même avec ce scrutin « inique » qu'est, selon lui, le système majoritaire. Trois députés avaient été élus au scrutin majoritaire dans le passé : Yann PIAT dans le Var en 1988, Marie-France STIRBOIS à Dreux en décembre 1989 et Jean-Marie LE CHEVALLIER à Toulon en 1997, invalidé en 1998.

25.05.07 – Trois élus Verts à la mairie de Paris, Violette BARANDA, Olivier PAGES et Danièle AUFFRAY, adjointe de Bertrand Delanoë chargée de la recherche et des nouvelles technologies, ont

quitté leur parti et rallié le Mouvement démocrate (MoDem) de François BAYROU, qui les a investis candidats aux élections législatives dans les 20ème, 6ème et 10ème circonscriptions.

25.05.07 – Les sondages continuent de faire état d'une large domination de la droite. Selon la troisième vague du baromètre Ipsos/Dell pour SFR et Le Point, réalisée les 19, 20 et 21 mai auprès de 1773 personnes, les candidats UMP et UDF soutenus par l'UMP recueilleraient 41,5 % des intentions de vote, contre 28,5 % à ceux du PS, du PRG et du MRC. Les candidats du MoDem de François BAYROU, obtiendraient 9 % d'intentions de vote, ceux du Front national 5,5%, ceux des Verts 3,5%, du PCF 3,5% et de l'extrême gauche 4 %.