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04.06.07 – En meeting à Lyon, devant 1 200 personnes rassemblées au Centre des congrès, le premier ministre oppose une droite « qui veut changer la façon de penser et d'agir » à une « gauche qui n'ose plus aimer la France ». Il appelle « à rejeter l'imposture morale de cette gauche qui joue à colin-maillard avec l'histoire », et multipliant les formules assassines s’en prend à « une gauche fatiguée, dépassée, bardée de certitudes et de préjugés ».

04.06.07 –Venue soutenir les candidats socialistes du Grand Ouest à Nantes, devant 2 000 sympathisants qui peinent à faire preuve d’enthousiasme, Ségolène ROYAL veut que se perpétue « la vague populaire et enthousiaste » qui l'a portée. Cette « volonté de 17 millions de Français » [qui ont voté pour elle] « il faut qu'elle s'exprime à nouveau ». L’ex-candidate exhorte les Français à voter pour éviter une « assemblée bleu nuit, une assemblée du grand sommeil, une chambre d'enregistrement où plus rien ne se passera ».

Auparavant le maire de Nantes, Jean-Marc AYRAULT avait répliqué aux propos tenus le jour même par François FILLON : « Nous n'acceptons pas le révisionnisme de l'histoire de cette droite qui se croit maintenant tout permis parce qu'elle croit qu'elle va tout gagner. L'amour de la France ne se mesure pas à la violence des déclarations. Nous l'avons autant qu'eux. »

La salle semble se réveiller avec François HOLLANDE. « Il est possible d'agir avant 2012 [la prochaine présidentielle], assure-t-il. Le PS, il faudra le rénover, le changer mais ce sera toujours le PS avec ses valeurs et ses convictions. » M. HOLLANDE insiste : le Parlement doit garder un équilibre droite-gauche pour « conjurer le risque » d'une droite trop sûre d'elle-même. « Il faudra équilibrer, corriger ce gouvernement et même protéger [la majorité présidentielle] contre elle- même !

04.06.07 – Le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) présente les résultats d’une enquête réalisée à partir de l'examen de la liste des principaux partis, mettant en évidence la « sous-représentation » des candidats issus de la diversité aux élections législatives en métropole. Sur 3 777 candidats présentés en métropole par l'UMP, le PS, les Verts, le MoDem et le PRG, le CRAN a recensé 19 candidats noirs, soit 0,5 %. Dans le détail, il en a dénombré deux pour l'UMP (0,36 %), « la lanterne rouge », trois pour le PS (0,59 %), qui présente néanmoins « une vingtaine d'Arabes », cinq pour les Verts (0,9 %), six pour l'UDF (1,12 %), qui compte aussi 18 « candidats arabes », et trois pour le PRG (4,54 %).

05.06.07 – A cinq jours du premier tour, aucun quotidien national ne consacre sa « une » aux élections législatives. Plusieurs facteurs se conjuguent pour donner à ce scrutin les allures d'une « élection de confirmation » ne suscitant qu’un intérêt modéré : l’inversion du calendrier électoral réduit l'autonomie de ces élections et le mode de scrutin, destiné à assurer la stabilité des majorités, limite encore les marges d'incertitudes ; la nette victoire obtenue le 6 mai par Nicolas SARKOZY semble délégitimer une campagne socialiste en faveur d'une cohabitation, tandis que l'entrée au

gouvernement de François FILLON de personnalités de gauche et la promesse d’une nouvelle « ouverture » pour l’après législatives déstabilisent le Parti socialiste et réduisent la portée des arguments visant à instaurer un contre-pouvoir à l’Assemblée.

05.06.07 – Devant 1 500 personnes rassemblées au gymnase Japy à Paris, où il est venu apporter son soutien aux 21 candidats que présente le Mouvement démocrate (MoDem) dans la capitale, François BAYROU défend « le droit des citoyens au débat et au pluralisme ». « L'Assemblée nationale est le lieu où s'exerce ce droit à voir débattues les décisions avant qu'elles ne soient prises. C'est le lieu où le peuple peut parler », a- t-il plaidé, soulignant « le risque que l'Assemblée nationale n'ait d'autre rôle, en raison du poids écrasant du parti majoritaire, que d'adopter le plus vite possible, sans contradiction, les textes qui lui seront soumis ».

06.06.07 – Dans une lettre à Bernard ACCOYER, président sortant du groupe UMP dans l'Assemblée, et candidat à la présidence de la future Assemblée, Nicolas SARKOZY s’adresse aux députés UMP candidats aux élections législatives. « J'ai besoin d'une majorité à l'Assemblée » afin de «mettre en œuvre le projet » pour lequel les Français « m'ont donné mandat ». « Dans les derniers jours de l'intense campagne que vous avez menée pour les élections législatives des 10 et 17 juin, sous les couleurs de la majorité présidentielle, je souhaite vous redire mon soutien personnel dans votre action pour la défense des valeurs et la promotion de nos projets pour notre pays », écrit-t-il.

07.06.07 – Dans un entretien au Figaro, Nicolas SARKOZY déclare : « Mon devoir de président c'est de rassembler une majorité et le devoir de la majorité c'est de s'ouvrir. Si la majorité ne s'ouvre pas, elle se condamne. Le président de la République ne peut être l'homme d'un parti ou d'un clan. Cet engagement sera donc tenu dès le lendemain des élections législatives». « Je suis heureux d'avoir dans mon gouvernement des hommes de la qualité de Bernard KOUCHNER, de Jean-Pierre JOUYET, d'Eric BESSON et Martin HIRSCH. Ils ont été courageux. Si l'opportunité se présente, je proposerai à d'autres personnalités de gauche et du centre de nous rejoindre », ajoute- t-il.

Dans cette interview, Nicolas SARKOZY a aussi implicitement rappelé à l'ordre les candidats à la présidence de l'Assemblée nationale - principalement Bernard ACCOYER et Patrick OLLIER -, ainsi qu'à la présidence du futur groupe UMP - Jean-François COPE et Christian ESTROSI - qui font déjà campagne auprès de leurs collègues. À quatre jours des élections législatives, le président de la République a rappelé que « rien n'est gagné, rien n'est joué », enjoignant « tous les responsables de la majorité à se battre jusqu'à la dernière minute (...) » avant de « savoir qui présidera quoi ». 08.06.07 – Selon Le Monde (daté du 9 juin), par rapport aux élections législatives précédentes, les candidats dits de la diversité font cette année une apparition encore timide, mais remarquée sur les listes des grandes formations politiques en métropole. Alors qu'il n'y a pas de députés issus de cette diversité dans l'Assemblée sortante (mis à part certains élus des DOM), quelques-uns sont en position d'éligibilité. Le nombre de postulants noirs ou arabes reste cependant loin des promesses faites dans les partis pour favoriser une meilleure représentation de ces Français dans l'Hémicycle. Si le PCF comme les Verts en revendiquent une cinquantaine, le PS n'en présente qu'une petite vingtaine et l'UMP qu'une dizaine. « Souvent, ils ont fait d'une pierre deux coups, en désignant des femmes issues de la diversité. Sur dix-neuf candidats noirs, dix sont des femmes », observe Louis-Georges Tin, porte-parole du Conseil représentatif des associations noires (CRAN).

Remettant en cause les choix de la direction de leur parti, une dizaine de militants et responsables du PS issus de l'immigration ont, mi-mai, démissionné et annoncé qu'ils se présentaient sous l'étiquette « divers gauche ».