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Semaine du 3 février au 9 février

03.02.07 – En marge du conseil national interrégional (Cnir) des Verts, Dominique VOYNET considère que le programme de José BOVE a « un vrai déficit sur l'écologie ». De son côté, la nouvelle secrétaire nationale des Verts, Cécile DUFLOT, dénonce l'attitude du Parti socialiste dans la négociation électorale en cours entre les deux formations politiques. Les Verts veulent obtenir environ 35 circonscriptions réservées dans l'espoir d'obtenir un groupe à l'Assemblée nationale (20 députés). Or, le PS leur propose 20 circonscriptions, dont 15 gagnables. Dans l’hypothèse où les deux formations ne parviendraient pas à un accord, Cécile DUFLOT a agité la menace d'une rupture des alliances dans les exécutifs locaux.

Interrogé dans Le Monde du 6 février, Bruno LE ROUX, responsable du PS aux élections, explique que la proposition qu’il a formulée double le nombre potentiel de députés verts par rapport à l’accord de 1997, et évoque la possibilité de baisser le seuil de constitution d'un groupe parlementaire de 20 à 15 députés.

03.02.07 – L'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) organise à Paris un débat entre candidats à la présidentielle et scientifiques sur l’homoparentalité. Marie-George BUFFET, après avoir rappelé que le « PC n'a pas toujours été linéaire sur ce sujet » souligne que son parti s'est prononcé depuis en faveur du mariage gay, de l'ouverture de l'adoption aux homosexuels et de l'IAD (insémination avec donneurs) pour les lesbiennes. Noël MAMERE, qui avait été le premier à célébrer un mariage gay, à Bègles, en 2004, et qui représente Dominique VOYNET, témoigne de la même ouverture chez les Verts. Au nom de Ségolène Royal, Patrick BLOCHE rappelle les deux propositions de loi déposées par le PS en juin 2006 sur le mariage et les conditions d'exercice de la parentalité. En revanche, l’UMP et l’UDF sont opposées au mariage et à l'adoption gays. Laurent WAUQUIEZ (UMP) propose de transformer le Pacs en un contrat célébré en mairie, et d'améliorer le statut du beau parent. Pour l'UDF, Jean-Christophe LAGARDE évoque la création d'un « contrat d'union sociale avec les mêmes droits que le mariage », et la possibilité d'adoption simple par le deuxième parent.

04.02.07 – A Paris, à l’occasion de son congrès, le mouvement Alternative libérale présente son programme fondé sur « la responsabilité, la liberté de circuler, de s'exprimer, d'échanger, de faire ses propres choix de vie ». Cette organisation, qui présente un candidat à l’élection présidentielle, Édouard FILLIAS, 27 ans, propose par exemple la liberté de choisir son assureur santé ou retraite, l’acceptation de la concurrence fiscale entre États membres de l'Union Européenne, mais aussi l’expérimentation de la vente libre du cannabis, la dépénalisation de l'euthanasie et la restriction des contrôles d'identité. Alternative libérale revendique 1 500 adhérents, et son candidat, Édouard FILLIAS, qui dit se sentir plus proche de François BAYROU que de Nicolas SARKOZY, assure avoir déjà obtenu 350 promesses de parrainages.

04.02.07 – Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, François FILLON, principal conseiller de Nicolas SARKOZY pour la campagne présidentielle, explique pourquoi il ne renonce pas à prôner la « rupture », alors que le candidat a désormais banni ce terme de son vocabulaire, dans le but de rassembler et de rassurer. François FILLON pense qu'« il est temps de tourner la page et de mettre en place une nouvelle façon de gouverner notre pays », que Jacques CHIRAC n’est donc plus l’homme de la situation, mais il pense néanmoins que celui-ci, une fois sa décision annoncée, ne devrait « pas trop tarder » à s'engager publiquement en faveur de Nicolas SARKOZY.

Il estime d’autre part que l'idée, proposée par François BAYROU, candidat UDF à l'élection présidentielle, d'une coalition droite-gauche sur le modèle de celle qui gouverne aujourd’hui l’Allemagne « n'a pas de sens » en France.

05.02.07 – Inaugurant sur TF1 l'émission « J'ai une question à vous poser » face à un panel de 100 Français, le candidat de l'UMP, Nicolas SARKOZY réaffirme sa volonté de réformer les régimes spéciaux de retraite en 2008. Il critique les 35 heures : « A quoi ça sert, les RTT, si on ne peut pas payer de vacances à sa femme et ses enfants ? » Aux retraités comme aux actifs, il présente sa « martingale » : « travailler plus pour gagner plus ». Il propose par exemple d’autoriser le cumul emploi-retraite, d’élargir la liberté du choix du temps de travail et de l'âge de départ à la retraite. Il confirme par ailleurs qu'il quittera ses fonctions de ministre de l'Intérieur environ un mois et demi avant l’élection présidentielle.

Au cours de l’émission, le candidat est vivement interpellé par quelques personnes. Il est notamment traité « d'homophobe » par un jeune homme lui reprochant de s'opposer au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels, et qualifié de « populiste » par un étudiant en droit lui reprochant des signaux adressé aux électeurs du Front national avec des formules telles que « la France, aimez-la ou quittez-la ». Après avoir évoqué certains «musulmans qui tuent des moutons dans leur appartement», le candidat se voit critiqué pour ce « propos raciste » par une jeune femme d'origine algérienne. Revenant sur le mot de « racaille », qu'il avait utilisé à Argenteuil en 2005, Nicolas SARKOZY affirme avoir simplement voulu distinguer les jeunes de « ceux qui foutent le feu à des bus ». Il assure d’autre part être «le ministre de l'Intérieur qui a fait le plus pour les musulmans de France ».

06.02.07 – Avec le soutien de Libération, le mensuel Alternatives économiques lance un appel intitulé « Pourquoi nous, soussignés, consentons à l'impôt ». Les signataires considèrent comme « légitime » d’être assujetti à l'impôt sur le revenu et éventuellement à l'impôt de solidarité sur la fortune. Ils avancent également qu' « un impôt progressif sur les successions est le corollaire indispensable des libertés économiques offertes par l'économie de marché ». Cet appel déplore que des candidats à la « magistrature suprême » proposent des mesures « démagogiques » en matière fiscale et justifient la « sécession sociale des plus riches ». Il souligne que les dépenses publiques « sont aussi un investissement, gage à la fois de justice et de dynamisme ». C’est pourquoi les signataires récusent « des baisses de la fiscalité dont la contrepartie serait l'insuffisance des moyens donnés à la protection sociale des plus pauvres, à l'éducation, à la recherche, à la santé, au logement ou encore à l'environnement.»

06.02.07 – Ancien militant communiste, l'essayiste Alain SORAL annonce officiellement son ralliement à la candidature de Jean-Marie LE PEN. L’écrivain, partisan de Jean-Pierre CHEVENEMENT en 2002, aujourd'hui proche de DIEUDONNE soutient le président du Front national car « seul un nationaliste possède les fondamentaux pour proposer une alternative » contre la déferlante « mondialiste et ultralibérale ». Se réclamant toujours du marxisme, Alain SORAL se présente aujourd’hui comme un « national républicain ».

06.02.07 – Lors du premier véritable meeting de sa campagne présidentielle, devant quelque 5 000 personnes dans la halle Carpentier, à Paris (XIIIe arrondissement), Ségolène ROYAL prononce un discours de combat, dans une ambiance surchauffée. Elle se pose en héritière de l’histoire de la gauche et de ses combats. Contre le « conglomérat de la finance et des médias », elle se dépeint en candidate qui veut « donner d'abord la parole au peuple ». «J'ai besoin de chacune et de chacun d'entre vous [...], de vos différences et de votre unité», lance-t-elle devant de nombreux responsables du Parti socialiste, dont notamment son ancien rival Dominique STRAUSS-KAHN. Au cours de cette soirée,Ségolène ROYAL se pose en candidate d'une « République nouvelle », celle « de la parole tenue ».

07.02.07 – Devant près de trois mille personnes réunies pour son premier grand meeting de campagne organisé à Aubagne, s’agissant de son score au premier tour de l’élection présidentielle, José BOVE indique qu’il rêve d'une « dynamique à deux chiffres ».

Son pourvoi en cassation étant refusé, sa condamnation à quatre mois de prison pour un fauchage de maïs OGM, prononcée en novembre 2005 à Toulouse, devient définitive. Mais le candidat à l’élection présidentielle précise qu'il ne demandera pas un aménagement de peine qui permet souvent d’éviter l’incarcération dans le cas des condamnations à moins d'un an de prison. L’arrêt de la cour de cassation va être d’abord adressé au procureur général de Toulouse (lieu de la condamnation) qui peut opter pour une incarcération immédiate, s'il estime que José BOVE met en danger les biens d'autrui. Dans le cas contraire, l’arrêt est transmis au procureur de Montpellier (siège de la cour d'appel du domicile). L’arrêt est enfin adressé au juge d'application des peines de Millau (lieu de résidence du condamné), qui a quatre mois pour le convoquer. En fonction de la rapidité avec laquelle ces différentes étapes sont franchies – les procureurs étant hiérarchiquement dépendants du ministre -, José BOVE sera ou non en prison au moment de l’élection présidentielle. Mais rien ne l’empêche d’y participer, dans la mesure où il n’a pas été privé de ses droits civiques par le tribunal.

07.02.07 – Nicolas SARKOZY exprime son « clair » soutien dans une lettre adressée à Philippe Val, directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, à l’occasion de l'ouverture du procès intenté par la Mosquée de Paris et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) à cet hebdomadaire. Certains de ses membres ayant brandi dans la journée la menace d'une démission collective, le bureau du Conseil français du culte musulman (CFCM), auquel appartiennent les deux organisations plaignantes, s'est réuni en urgence pour répondre aux propos du ministre. Cette réunion a débouché sur une « dénonciation de l'instrumentalisation de cette affaire par les chefs des partis politiques» : le courrier adressé au directeur de la rédaction de Charlie Hebdo était en effet à en-tête non pas du ministère de l’intérieur mais du candidat à l’élection présidentielle. Ce geste vient après les critiques par le candidat de la polygamie, de l'excision et du « mouton qu'on égorge dans son appartement » formulées sur TF1 et le silence sur l'existence du CFCM, qu'il a pourtant largement contribué à créer, lors de la présentation de son bilan de ministre de l'Intérieur, en janvier.

07.02.07 – Participant à la nouvelle émission de LCI-L'Express-Le Figaro, « Les trois marches », Arlette LAGUILLER indique qu’elle a obtenu « à peu près 500 promesses de signatures ». Dans

l’hypothèse où elle serait amenée à soutenir Ségolène ROYAL au deuxième tour de l’élection présidentielle, elle précise que ce serait « sans illusion ».

07.02.07 – Devant quelque 3 500 personnes venues l'écouter à Bordeaux, François BAYROU expose le « nouveau contrat social et républicain » qu’il entend mettre en oeuvre. Traitant de sa vision du modèle social français dans cette première grande réunion publique, il conteste la « loi du plus fort » qu’illustre bien d’après lui le projet de Nicolas SARKOZY, pour lui préférer la « loi du plus juste ». Il avance que la question de l'immigration ne se réglera qu’en partenariat ave l’Afrique. Sur l'école, « clé du lien social », il énonce : « Personne ne devra plus entrer en sixième sans savoir lire, écrire et compte »r. M. BAYROU s'est dit décidé à imposer du logement social, et même « ultrasocial », dans tous les programmes de logement, « dans toutes les municipalités », désignant sans la nommer Neuilly-sur-Seine, la ville dont Nicolas SARKOZY, a longtemps été maire. S’agissant du chômage et de l’exclusion, il souhaite que toute personne « réduite à l'inactivité » se voie « offrir une activité au service de la collectivité ».

07.02.07 – Lors d’un discours prononcé à Toulon, au Zénith, devant environ 7 000 personnes Nicolas SARKOZY affirme : « Si tu veux devenir Français, tu dois être fier de la France. » Dans cette ville, un temps tenue par le Front national, dans une région, Provence-Alpes-Côte d'Azur, où vivent de nombreux rapatriés d’Afrique du Nord, le candidat à l’élection présidentielle écarte la possibilité que la France puisse se repentir de l’action qu’elle a menée en Algérie. Ancien membre du Front national, le maire de Nice, Jacques PEYRAT, était présent.

Le candidat propose d’autre part la création d'une union méditerranéenne, qui réunirait tous les pays du pourtour méditerranéen, sur le modèle de l'Union européenne, et il fait l'éloge « du métissage des cultures », « du mélange », et de la « diversité ».

08.02.07 – Dans une lettre à l'association France Terre d'asile, Ségolène ROYAL se déclare favorable à une régularisation des sans-papiers « sur critères ». Pour la candidate socialiste, il convient de prendre en compte la durée de la présence sur le territoire français, les attaches personnelles, la scolarisation et la possession ou la promesse d'un contrat de travail.

08.02.07 – Invité de l'émission « À vous de juger » sur France 2, Jean-Marie LE PEN, 78 ans, estime que son âge n'était pas un frein à sa candidature. Il invoque le précédent de CLEMENCEAU, qui était président du Conseil« à presque 80 ans ».Le président du Front national confirme par ailleurs qu'il n'a pas encore la certitude d'obtenir les 500 signatures de maires nécessaires à sa candidature.

Plutôt que de recourir à une augmentation du SMIC, Jean-Marie LE PEN préfère instaurer une allocation supplémentaire de 200 euros. Il propose enfin un service militaire volontaire de six mois qui permettrait de bénéficier d’avantages spécifiques, comme des « points supplémentaires dans les concours de la fonction publique ».

09.02.07 – Dans deux entretiens accordés au Quotidien du Médecin et au Généraliste, Nicolas SARKOZY se dit « favorable à la revalorisation de la consultation à 23 euros, au plus vite ». Interrogé sur le déficit de la l’assurance-maladie, le candidat à l’élection présidentielle se déclare « opposé à une maîtrise budgétaire et comptable qui se donnerait pour objectif de réduire les dépenses ». Il évoque comme piste la lutte contre les abus et gaspillages et l’instauration d’une ou de franchises imposées aux assurés, déjà évoquées sur TF1, ainsi que la nécessité de mieux « contrôler les dépenses liées à la CMU ».

09.02.07 – Dominique STRAUSS-KAHN, le député fabiusien Didier MIGAUD et le sénateur royaliste François MARC rendent publiques leurs propositions budgétaires et fiscales contenues dans le rapport que leur avait demandé Ségolène ROYAL.

Les trois parlementaires proposent de revenir sur les mesures prévues par la droite pour 2007 au profit des contribuables les plus aisés et de supprimer le bouclier fiscal. La note préconise l'instauration de la retenue à la source. Elle suggère également de « rétablir une fiscalité favorable à l'activité », qui ne soit plus « un frein au travail », en permettant notamment une modulation de l'impôt sur les sociétés en fonction de critères comme la création d'emplois durables et le réinvestissement des bénéfices dans l'outil de production. Compte tenu de leur contribution à la création d'emplois, les trois coauteurs suggèrent que les PME puissent bénéficier davantage de l'aide publique ainsi que d'un taux d'imposition minoré. Les parlementaires incitent aussi à lutter contre le « dumping fiscal », en proposant aux Allemands de travailler à une harmonisation de l'assiette de l'impôt sur les sociétés.

Dans le domaine environnemental, les trois experts projettent de taxer les émissions de carboneet d'instaurer une TVA écologiste. Ils suggèrent un prélèvement exceptionnel sur les entreprises pétrolières et s’opposent à toute remise en cause de l'impôt sur la fortune (ISF) comme à l’allégement des droits de successions proposé par Nicolas SARKOZY. Enfin, ils proposent la création d'une « contribution citoyenne » pour tout Français installé à l'étranger ne payant pas d'impôt en France.

09.02.07 – À Mantes-la-Jolie, au Val-Fourré, François BAYROU défend son projet pour les banlieues. Refusant le qualificatif de « métissée » qu'emploie Ségolène ROYAL, il considère que cette « France des quartiers » a besoin « de compréhension et de bienveillance », et qu’elle veut « qu'on ne passe pas son temps à lui renvoyer des stéréotypes, du genre le mouton », en visant le propos de Nicolas SARKOZY sur TF1. C’est par contraste avec le Ministre de l’Intérieur qu’il a voulu montrer au cours de cette journée qu'il est le bienvenu dans les banlieues. Il a détaillé un certain nombre de mesures : construction massive de logements sociaux pour assurer la mixité sociale, plan en faveur des transports en commun, service civique obligatoire de six mois, présence de l'État dans les zones défavorisées à travers la nomination de sous-préfets avec obligation de résidence, priorité à l'éducation, soutien scolaire.

Dînant le soir avec une centaine de femmes des cités, dont beaucoup portent le voile, il rappelle qu’il n'a pas voté la loi prohibant les signes religieux à l'école. « C'est un droit de porter les signes religieux que l'on souhaite. Mais le lieu où on montre que ce droit passe après les valeurs de la République, c'est l'école », a-t-il dit, soulignant qu'on était parvenu à « une forme d'équilibre ». 09.02.07 – Eric BESSON, secrétaire national PS à l'économie estime que le programme de Nicolas SARKOZY comporte pour 77 milliards d'euros de dépenses «non financées».