CHAPITRE 2 : FORMULATION D’ELECTRODES POUR UN ACCUMULATEUR
I. 1. Les sels de lithium
I. 2. 1. Li2SO4. ... 69 I. 2. 2. LiNO3 ... 70 I. 2. 3. LiOH ... 72
I. 3. Conclusion ... 74
II COLLECTEURS DE COURANT ... 75
II. 1. Les diagrammes de Pourbaix. ... 76 II. 2. Etude par voltammétrie cyclique. ... 77
II. 2. 1. pH = 6. ... 78 II. 2. 2. pH = 1. ... 82 II. 2. 3. pH = 14. ... 83
II. 3. Étude de vieillissement des collecteurs de courant ... 85
II. 3. 1. Collecteur de nickel ... 85 II. 3. 2. Collecteur en acier inoxydable. ... 86 II. 3. 3. Collecteur en Aluminium ... 87
II. 4. Conclusion ... 87
III L’ELECTRODE POSITIVE :LIFEPO4. ... 88
III. 1. Formulation. ... 89
III. 1. 1. Etat de l’art. ... 89 III. 1. 2. Caractérisation du matériau actif utilisé. ... 91
III. 2. Adhésion sur différents collecteurs de courant. ... 92 III. 3. Performances électrochimiques. ... 95
III. 3. 1. Voltammétrie cyclique. ... 95 III. 3. 2. Tenue en cyclage ... 99
III. 4. Vieillissement en milieu aqueux ... 102 III. 5. Conclusion ... 104
IV LES ELECTRODES NEGATIVES. ... 105
IV. 1. Le matériau Li4Ti5O12. ... 105
IV. 1. 1. Caractérisation du matériau. ... 105 IV. 1. 2. Adhésion sur les collecteurs de courant. ... 106 IV. 1. 3. Performances électrochimiques des électrodes de Li4Ti5O12 avec liant PAA... 108
IV. 2. Le matériau LiTi2(PO4)3. ... 112
IV. 2. 1. Caractérisation du matériau LiTi2(PO4)3. ... 112 IV. 2. 2. Enrobage du matériau LiTi2(PO4)3. ... 115 IV. 2. 3. Adhésion sur les collecteurs de courant. ... 122 IV. 2. 4. Performances électrochimiques des formulations d’électrode sélectionnées. ... 126
Chapitre 2 Formulation d’électrodes pour un accumulateur Li-ion aqueux
Un accumulateur peut être décomposé de manière simplifiée en quatre éléments :
- l’électrolyte qui assure la conductivité ionique en permettant aux porteurs de
charge de se déplacer d’une électrode à l’autre.
- un séparateur évitant tout court-circuit électrique entre les électrodes.
- les 2 électrodes où ont lieu les réactions électrochimiques : une électrode
positive et une électrode négative.
Ce chapitre présentera les résultats des études menées sur chacun de ces éléments afin de
déterminer les plus adaptés et de disposer dans la suite de l’étude d’un premier système
de référence. Ce système sera ensuite utilisé dans le chapitre suivant dans l’optique
d’aboutir à un accumulateur Li-ion fonctionnant en électrolyte aqueux.
I Les électrolytes
L’objectif principal de cette thèse est de développer un accumulateur Li-ion utilisant un
électrolyte aqueux.
Un électrolyte aqueux est par définition constitué d’eau (le solvant) et d’un sel dissous
pour assurer la conduction ionique. Une conductivité ionique élevée de l’électrolyte
permet un transport rapide des ions d’une électrode à l’autre, ce qui évite une diminution
des performances de l’accumulateur par limitation du transport de matière. De plus, une
conductivité élevée permet d’obtenir une résistance interne de l’accumulateur faible ce
qui limite les pertes liées à la chute ohmique. Il est donc important d’évaluer la
conduction ionique des électrolytes et ce en fonction de la nature du sel de lithium utilisé.
De plus, la composition de l’électrolyte a également un impact très important sur la durée
de vie de la batterie
[1].
I. 1. Les sels de lithium
Dans cette partie, nous recherchons différentes formulations d’électrolytes aqueux
nous permettant de balayer l’ensemble du domaine de pH afin d’être en mesure d’utiliser
les différents couples de matériaux d’électrode pressentis.
L’utilisation de l’eau comme solvant d’électrolyte permet d’augmenter la conductivité de
l’électrolyte qui est de l’ordre de quelques mS.cm
-1pour un électrolyte organique à
environ 100 mS.cm
-1. En effet, l’eau est un solvant polaire, avec une constante
diélectrique ε
r=78,3 donc très dissociant, peu visqueux, avec une viscosité dynamiqueη =
1 mPa.s
-1à 20°C, ce qui permet d’avoir une mobilité élevée des ions. De plus, l’eau a un
fort pouvoir de solvatation vis-à-vis des anions (Nombre Accepteur, AN=54,8) du fait de
la possibilité d’interaction de type liaisons hydrogène et également solvatant vis-à-vis des
cations (Nombre donneur, DN=18)
[2]ce qui permet une bonne dissociation des ions
même pour de fortes concentrations en sel.
Outre la détermination de la nature du sel et de sa concentration permettant
d’obtenir les meilleures conductivités, nous avons également étudié les performances des
différents électrolytes à froid, à savoir la mise en évidence des phénomènes de
cristallisation de l’électrolyte et/ou de précipitation du sel. Du fait des très bonnes
propriétés de l’eau vis-à-vis de la dissolution et de la dissociation des ions, des sels de
lithium beaucoup moins onéreux que les sels de lithium classiquement utilisés dans les
Chapitre 2 Formulation d’électrodes pour un accumulateur Li-ion aqueux
électrolytes organiques (sels fluorés majoritairement LiPF6) peuvent être utilisés. Pour les
deux premiers sels de lithium, leur dissolution dans l’eau fixe le pH à des valeurs voisines
de 6. LiOH permet d’obtenir des pH alcalins qui augmentent avec la concentration en
LiOH.
Les mesures de conductivité ont été réalisées pour chaque sel dissous à différentes
concentrations. Sachant que la dissolution de LiNO
3devient difficile (plusieurs dizaines
de minutes sous agitation magnétique vive) au-delà d’une concentration de 9M, il a été
décidé que les tests seraient faits pour des concentrations en LiNO
3comprises entre 1M et
9M. Il faut noter que la bonne solubilité de LiNO
3en milieu aqueux, est due entre autres à
la faible énergie de réseau 854 kJ/mol
-1pour LiNO
3contre 1938 kJ/mol
-1pour Li
2SO
4et
1028 kJ.mol
-1pour LiOH.
De même pour Li
2SO
4, la dissolution devenant difficile pour des concentrations
supérieures à de 3M, les concentrations étudiées sont comprises entre 1M et 3M.
Concernant LiOH, nous souhaitions avoir un électrolyte ayant un pH supérieur à 14 pour
avoir certains des composés d’insertion pressentis dans le domaine de stabilité de l’eau.
La valeur du pH en fonction de la concentration en LiOH a été déterminée précisément
par O. Pensado-Rodriguez et al.
[3]et est donnée sur la Figure 30. Les concentrations en
LiOH supérieures à 1,95 M permettent d’obtenir un pH supérieur à 14. Une concentration
1 M, donne quant à elle un pH=13,8. De ce fait, nous avons déterminé les conductivités
de l’électrolyte aqueux contenant LiOH entre 1 M et 5 M. Lors d’un essai avec une
concentration de 7 M, une corrosion importante des électrodes de conductivité utilisées a
été constatée et de ce fait nous n’avons pas été en mesure d’évaluer sa conductivité.
Figure 30 : Evolution du pH en fonction de la concentration molaire en LiOH. Données obtenues d’après la publication d'O.Pensado-Rodriguez et al. [3].