LUA LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SAINTES,EN 1842
A
la findu
xvie siècle, et bienlongtempsdéjàavantcettei , - iC,lapremièremagistrature municipale,dont l'impor-tanceseliaitintimementàcelledela
Commune,
avaitperdula vigueur etl'éclatdontellebrillaà son origine.
Gomme
aux premiersjoursdeleur affranchissement, les bourgeois ne luttaient plus enarmes
, sous la bannièrecommunale
, pour la conquête de leurs libertés ou letriomphe de leurjeune indépendance menacée.
Dans
ces temps de généreux enthousiasme, ilfallait souventcom-battre,à forcedecourage, contredes Seigneurspuissants, des Comtes, des
Êvêques
ardents à défendreun
pouvoir qui,pourtant, devait finirparleuréchapper. Alors,leChefdu.
gouvernement
municipaldevaitêtre avant touthomme
de constance et de résolution, guerrier entreprenant et intrépide.
Mciisces joursde nobles périlsquiavaientfaitl'éclat et l'orgueildes
Communes
étaient passés.Vainqueur dela féo-dalité,le pouvoircommunal
avaitfiniparsuccomber
àson tour sous la pression de l'autorité royale : il nelui restait guère plus que le souvenir d'une glorieuse liberté, et sa vie, abâtardieetlanguissante, projetait à peine quelques pâlesrefletsde l'existencepohtiquedespremières associa-lionsdu Moyeu
Age.f
—
35—
Ce n'est pas queles agitations ne pénétrassentencore parfoisausein dela
Commune.
Mais,danscesluttes désor-maisinégales,les bourgeoiss'épuisaient vainement pourla conservationde prérogativesflétriesdontlaRoyauté ouses agentsfinissaienttoujoursparleurarracherquelqueslam-beaux
; etcen'étaitpluslalanceaupoing, souslabannière delaVille, quesevidaient ces querelles : lesmarches du
trône,les sallesdesCours deJustice étaientdevenuesl'arène des combats; leshumbles
remontrances,et,danslesjours d'énergie,les stérilesprotestationsoulaplume
d'un sergent enétaient lesarmes.A
quoi servaientdonc désormaiscestitrespompeux,
ces insignes guerriers, vains etridicules symboles d'une puis-sancequin'étaitplus? Qu'avait àfaireleMaireetCapitaine de Saintesd'unheaume,
d'une épée, d'unecuirasse,alors quelesgarnisonsdu
Roiveillaientàlaconservation de la ville,quand
la soumission des sujets n'opposait plus que quelquesmurmures
timides aubon
plaisirdu
Souverain?Maisces
emblèmes
d'uneforce déchue flattaient encore la vanité de nos aïeux, quoiqu'ils ne servissent guère plus qu'à décorer le cercueildu
Chef de la citéquand
les bourgeois en deuil conduisaient ses restes mortels à leur dernière demeure.Aux
grands conflitsdu
premier âge de l'indépendance municipale avaient succédé les frivoles tracasseries de sa caducité.Quelquesdissentimentsintesfinstroublaientseuls, detempsà autre, lemonotone
reposde la cité; laviedu
MaireetdesÉchevinsne s'agitait plus que dans de futiles querelles devanité ou d'amour-propre, etleurs efforts n'a-vaient d'autre butque deconserverquelquesdébris de pri-vilèges, inutiles souvenirsdela grandeurdu
passé.14
—
3G—
Voilà, Messieurs, ce quenousrecueillonsdel'étudedes archivesdenotreancienne
Commune.
Permettez-moi d'ap-puyercesréllexionsparlerécitde quelquesfaits.Lesprivilègesconfiaientau Mairela gardedesclefsdela ville, mais ce droit lui fut plus d'une fois disputé.J'ai lu dansleregistre de 1577 le récit d'un démêlé de ce genre entre Cyvadier, sieur
du
Chantreau4^, etMoyne
, sieur de l'Épineuil,lieutenant criminel^'^.Jediraiquelques mots de celui-ci seulement, bienqu'ilme
serait faciled'en rapporter plusieursautres.Les Huguenotsvenaientde surprendrela villede
Pons
et46ThomasCyvadier, S'deCliantreau, avocatauPrésidial,Maire en1576.Admis, d'abordpar provision,au Corps deVille en 4572à laplace d'unÉchevin dela R.P. R.,ilprêtasermentàlaséancedu 23 décembre;maislesÉchevins suspen-dus ayant repris leur siège,ildut seretireret attendreune vacance:celle-ci arrivadès l'année suivanteetCyvadierfut reçule26 août à laplacedeFrançois Boursicot, décédé.Ilétaitencore Échevin en 1590.
Acette famille appartenait Louis Cyvadier,S""duBreuil,Mairede Cognac en1651, anobli aprèslalevéedusiègedecettevilleparlesFrondeurs.
Cyvadier;D'azur, à 3gerbes d'or^Siet1.
47Henry Moyne, éc,S'del'Épineuil,conseillerduRoi,lieutenant criminel de laSénéchaussée de Saintongeet Siège Présidial deSaintes,Mairedela villeen 1578, continué jusqu'en 1581,rééluen1587, enfinde 1591à 1594.Ilétaitentré à l'Échevinagele27 septembre 1577 àlaplacedeNicolasMoyne,S'deColombiers.
M. del'Épineuilmourut en1598.
Lafamille Moyneest sanscontredit cellequi aoccupéà Sainteslesfonctions municipalesavecleplus d'éclat etleplus d'autorité.DepuisetycomprisNaudin Moyne,l'undesJurésen1412, jusqu'au milieu duxvii«siècle,on compte parmi sesmembres2 Jurés et9 Maires.Und'entreeux, Henry,filsdeceluidontilest questiondanslemémoireci-dessus,eutavec leduc d'Épernonetavecson lieute-nant,M.d'Ambleville, desdémêlésviolentsau sujetdela conservationdesclefs delaville.
Les Moyne,S"del'Épineuil,de Chanclou, deColombiers,deChapitre,de Brui-gnac, deFléac,de Bresneau,desGonds, deRouffiac,de Fontauzane,etc., main-tenus dansleur noblesseparjugement del'intendantdelaRochelle,MichelBegon, en1698, ont étéconvoquésàl'AssembléedelaNoblessedeSaintes,en1789.Leurs armoiries sont: Uor^à une rencontredebœufde gueules, bouclée demême, sur-montéed'uneétoiled'azur.
i
—
37—
leschâteaux de Merpinsetde Pisany;oncraignaitune entre-prise sur Saintes; leshabitantsveillaientjouret nuit; les Capitaines des paroissesfaisaientouvriretfermerlesportes etilsremettaient ensuite les clefsauMaire.
Le 2 janvier 1177, Soulet, S^
du
Port d'Arclou,Échevin et l'undes CapitainesdelaparoissedeSaint-Pierre^«,reçutcomme
àl'ordinaire les clefsdes pontset des portesdela rivière, et les confia ensuite au caporal Dodin4^,Moyne demanda
à cehii-ci s'il voulaitgarderla villesous l'obéis-sancedu
Roi. Lecaporal étaitsujet fidèle; ilsserendirent ensemble sur le pont; le heutenant criminel ouvritlui-même
la première porte, fitentrer plusieurs soldatsdansla ville et gardales clefs.
L'introduction de ces gens de guerre scandalisa
bon nombre
d'habitants, d'autant plus que, coupable d'une double usurpation, le sieur de l'Épineuil avait mis en garde,dèsle soirmême,
les soldats introduits par lui et leur avaitdonné
lemot
d'ordre, ce qu'il n'appartenait qu'au Maire defaire.L'alarme fut donc grande au Conseil de la
Commune.
Relyon, présidentenl'Élection^. etEschasseriaux, sieur
48EtienneSoulet,éc,S»"duPort d'Arclou,maître des eauxetforêts.Maire de Saintesen1586,en1604et en1608.Ilavait été reçuÉchevin le26octobre1576 àlaplacedeson père.Le Corps deVille lechargeal'année suivante d'unemission auprès duRoi, relative àlaconfirmationdeses privilèges.Aumois de septembre 1588, GeoffroyTurmet,S"- duBreuil, conseillerduRoi au Présidial, avaitétéélu parleTiers-ÉtatdelaprovincepourlereprésenterauxÉtatsdeBlois.Des diffi-cultés s'étant élevées au départ duS»duBreuil,leCorps deVilles'assembla et désignaSouletpourporter sesdoléances auRoi.
49JacquesDodin,commisaux enquêtes duPrésidial.
80JehanRelyon. (Voirlanote12.)
t
I
—
38—
de Conteneiiil, conseillerau Présidial^i, furentchargés de
demander
au lieutenant criminel raison de sa conduite.Le lieutenant particulier^2reçuten
même
temps mission deserendreenposte à laCour pour informerleRoi dece quise passait.Gepeiidant
Moyne
avait remisle matinmême
les clefs àHuon,
Procureur de laCommune.
Il se défendit de la penséed'avoirvoulus'enemparer
etprotestade sonobéis-6tFrançois Eschasserlaux,S--deConteneuil, avocat, jugedeClion, puis conseiller duRoiauPrésidial etgarde dessceaux, Éclievinde 1576à 1592.Dès1569,nousle trouvons,avecson frèreJacquesEschasserlaux, avocat,aunombredes principaux habitantsdeSaintes, convoqués aux assemblées du Corps deVille.Ilfut une pre-mièrefoisnommé Échevinle29décembre deladiteannée;maisson électionne futà cemomentque provisoire.Le21octobre 1572,leCorps deVillele portaau nombredes candidats à l'emploi de lieutenant criminelde laSénéchausséequ'il soumettait à l'agrémentde SaMajesté.Aumois de décembre,ilremplaça, provi-soirementencore, un des Échevins suspendus par motif dereligion.L'année sui-vante,ilfutdéputéavecMartineau auprès duroide Pologne pourlesolliciteren faveurdelaVille etdemander leretrait de la garnison. Suivant délibérationdu 1"juillet1575,il reçutuneautremission pourlaCour,cette foisen compagnie de FrançoisleBreton, S' des Romades. Pendantlaroute, lesligueurslefirent prisonnier et le mirentàrançon:cette rançons'élevaità150écus; leCorps de Ville se cotisapourlesfournir.Sonélection définitive à l'Échevinage estdu4 jan-vier 1576.Eschasserlauxétaitunhommed'une instruction variéeetà quil'artdela poésien'étaitpoint étranger.Le2septembre 1578,lorsdel'entréedelaReine de Navarreà Saintes, .lohanneauetGasteuil,deuxpoètesdela Ville,dontl'un surtout, Gasteuil,s'est faitunnomquiestparvenujusqu'à nous, avaientaccordéleur lyre:
c'est François Eschasserlaux et Joliau Aymar que le Corps municipal désigna pourrevoirleshommagespoétiquesdeleurs concitoyens.Aumois demars1582, laReine de Navarreétantvenueà Saintes,Eschasseriauxfutchargé de prononcer laharangue.
LafamilleEschasseriauxa continué jusqu'ànosjoursdans labranche ditedes S"duRametetdesVallès.Acettebrancheappartient M.lebaronEugène Eschas-seriaux, députéau Corpslégislatif etmembredu Conseil généraldola Charente-Inférieure.LacréationdelaCommissiondes arts etmonumentsestprincipalement dueàsoninitiative.
Eschasseriaux,barons del'Empire: Fascéd'oretd'azurde 6pièces;aufranc quartier de baron ministre-plénipotentiaire employé à l'extérieur^ c'est-à-dire de gueules,àlatêtede lionarrachéed'argent,
s*JehanBlanchard. (Voirlanote39.)
i
^
^
39__
sance
au
Maire^3; maisil déclara s'opposerau voyagedu
lieutenantparticulier. Les Échevinspersistèrentnéanmoins
àfaire entendre leurs plaintes, etun homme
de pied fut chargé dese rendreàcet effetàla Cour.Cette conclusion ne fut pas sans causer
un désappointe-ment
aux Municipaux. Ils avaient cru que le lieutenant criminel voulait retenir les clefs au mépris des privilèges delaVille, etilss'apprêtaientàfairegrandbruit decette violation de leurs droits; mais tel n'avaitpas été son but, pourcette foisdu
moins. Les Huguenotsétaientauxportes de la ville. Trop peuconfiant sans doute danslavigilance des bourgeois,Moyne
voulait faire entrer deshommes
de guerre; maisil savait quele Conseil n'y consentirait pas, car les habitants supportaient avec impatience les garni-sons royales, souvent violentes et toujours onéreuses. Ileut recours à la ruse.
En
eut-il seul la pensée?On
peut endouter; peut-êtrepartit-ellede plus haut. Cette suppo-sition est autorisée par la circonstanceque, dès le 4 jan-vier, c'est-à-direle surlendemain de l'événement,alorsque la nouvellen'avaitpu
encore en parvenirà Blois, où était laCour,leRoi témoignait parécrit sa satisfaction de tout ce quiavait été fait. Fort de cette haute approbation, le sieurde l'Épineuil vintàl'HôteldeVille; il se plaignitdes mauvaissoupçonsdontilavait été l'objet, et obtintla tran-scriptiondela missive royale sur les registres delaCom-mune.
53 C'étaitalors NicolasMoyne,S'deColombiers, conseillerduRoi,éluen l'Élec-tiondeSaintes.Ilmeurt avantlafindel'année 1577. C'estàThomas Cyvadier,le Sous-Maire, que futconfiée l'adminifctrationdelavillejusqu'aux élections sui-vantes. M. de Colombiersoccupait sa charged'Échevindès1570.Ilavaitépousé MargueriteCouldreau.
--. 40
---Devenu
Maire en 1581^^Moyne engagea
les Échevins dansun
procès qui dut exciter vivement l'attention pu-blique. Farnoulx venait d'obtenir la charge de lieutenant général ^^;Moyne
s'opposa àsa réception pardes motifs queje n'ai putrouver. Ainsiempêché,
lenouveau
titulaireappelaleMaire devant la
Chambre
de Justice quisiégeait alorsàAgen.L'oppositionfutrejetée etlesÉchevinsfurentcondamnés
auxdépens, taxés à423 écus 18sols4 deniers.La
surprisedu
Corps de Ville fut grande en apprenant cettesentenceetsacause, car iln'avaitjamaisété assem-blé pourdélibérer sur le fait de la nomination de Far-noulx, et iln'avaitenaucune
circonstancedonné mandat
au Chef dela citéde s'opposer àl'entréeen chargedu
nou-veau lieutenant général. Les Échevins désavouèrent donc formellementlaconduitedeMoyne.
Ilsfrappèrentdu même
désaveu Esmyer, procureur au Parlement de Bordeaux, quiavait produit devantla Cour deJustice
une
prétendue procuration nesignée nescelléedu Greffieretsceau ordinaire de laMaison Commune,
etilsdéclarèrentque leMaire n'a-vaitagi quepar
doletparsupposition de leursnoms.On
plaida longtemps. 11 y eut lettres de requêtecivile,
arrêt, mise hors de cour, appointement sur le désaveu, récusations, que vousdirai-je encore?... Jen'ai
pu
décou-**IlétaitMairedepuis 1578.(Voirlanote47.)
«s PierreFarnoux,conseillerdu Roi, lieutenant généraldelaSénéchaussée de SaintongeetSiège PrésidialdeSaintes,après MathurinGillebert.
Lafamille Farnoux, Farnoulx,occupaitun rang distinguédanslaville.Ellea principalementremplileschargesduPrésidialetdel'Élection.
M.Dangihaud se trompe:ce n'est pointpendant la MairiedeHenry Moyne, en1581, queFarnouxfut r(;\,u lieutenantgénéralduPrésidial.Nous rencontrons encore MathurinGillebert (aliàsGillibert)à cetteépoque.(Voirlapage27.)
—
41—
vrir l'issue dece procès. Jedésiraispourtant savoirsi, par
un
coupable abus de son autorité,Moyne
avait en effetengagé les Échevins dans
une
opposition non approuvée;mais l'accord
du
Conseil danscette circonstance etla per-sistancede sesvotes autorisentàpenserqu'ilrésistaàbon
droit.
Dirai-je maintenant ces querelles incessantes nées
du
droitcontestédelapoHce appliquéeauxpluspetitsdétails?
Tantôtlelieutenant criminel s'immisçait danslataxe
du
poisson,mesmemenl
du saulmon, quoique detouttemps le droitdetaxer lesaulmon, lecréât, lemaigre et autres gros poissons eût appartenu auMaire.Tantôt ilfaisait élargir
un
ivrogne emprisonné par le magistratmunicipalàla suited'untapagenocturne.C'était aussi le prieurde Saint-Eutrope quicontestaitau Maireledroit defairenettoyer lesrues desa paroisse. Sa juridictionétait
méconnue,
disait-il; lesbourrierslui appar-tenaient; et si le Maire se rendait en personne chez les habitantspour les inviter à obéir, lebon
prieur accourait entoutehâte; ilprovoquaitses paroissiensà larésistance etleur enjoignaitde nereconnaître d'autre autorité quela sienne.En
1572, lemarché
tenait encore à Vendroit qui estoit depuislaportedupont jusqu'aucantondelaboucherie; mais ce lieu,large de dix à douze piedsseulement, avoit infi-nies incommodités notoiresàun
chascun:desfemmesgrosses avoient esté advortées; desgens avoient estérompus par des chevaulx; d'aultres avoient eu laplante dupied coupéepar
des charrettes. Le Corps deVille résolut de transporter le
marché
près le cimetière de Saint-Pierre.La
place estoit—
42—
grande etspacieuse; il yavoit
mesmement
plusieurs porches ou balletspourretirerlepeuplepourVinjuredela pluie.Maisce déplacement ne pouvait avoir lieu sans
l'agré-ment
desOfficiersdu B
m* Lelieutenantgénéral^6 etl'avocatdu
RoiFonteneauy
consentirent; Thibaudeau, procureurdu
Roi,lerepoussa.H
pritmême
occasiondecette circons-tancepours'opposer àlaréceptiondu
Maire, JehanRoy^^^parcequecelui-ci était huguenaultetdela religion, etilse permità'impropérer plusieursinjurescontrelui.Desoncôté, lelieutenant criminel enjoignaitaux
marchands
de vendre aux lieux accoutumés. Ainsi, ladivision était aussi, cette fois, parmiles Officiersdu
Roi. Fortsdu
concoursdu
lieu-tenant général, lesÉchevins ordonnèrent latranslation et voulurentinformerdes injures adressées à leurs chefs; des appels furent formés partoutes les parties, ellesfemmes grosseseurent à déplorer bienlongtemps encore les suites de cenouveau
procès.Remarquons
en passant ce qu'ily
avait desingulier danslaposition de ces
hommes,
tantôt luttantcomme
Mairespourlesprivilègesde laVille, tantôt56JeanJournault, conseillerduRoi, lieutenant généralcivilet criminel dela sénéchausséede SaintongeetSiège PrésidialdeSaintes,Mairependantlesannées 1566, 1567 et 1568. Il résignason officed'Échevin l'année de samort,arrivée en1572.
57JehanRoy, reçu Échevinle13novembre1570,Maire en1572.Commeilétait delaR. P.R., ilfutforcé de sedémettre delaMairiedansItspremiersjours d'octobre. Le baron de Biron, lieutenantgénéral pour le Roi aux paysdela Rochelle,AunisetSaintonge,enl'absencedu marquis deVillars, luidonnaà cette occasionle7duditmois une sauvegarde dontlesconsidérants étaientonnepeut plusflatteurs:« ....Nous après avoirentendu desofficiers etplusieursnotables dela ville lebon déportement de quoyleditJehanRoyausé ensacharge,le décla-ronsettenons pour bonsubjectdu Roy,etbonpatrioteetboncitoyen lequel S'Roy, Maire, avons pris etmis enla protection et saulvegarle duRoyetla nostrc.»Dèsl'annéesuivante,JehanRoyavaitrepris sa place d'Échevinau Corps deVille;illaconservajusqu'en 1574. (Voirlanote 28.)
k
—
f:^—
les attaquant
comme
Officiers du Roi. Pourquoi donc ne s'avisait-onpas alors d'unebonne
théorie sur les incom-patibilités?Les statutsdelaVille donnaient auConseil le droit de jugerles différends qui s'élevaient entre les Échevins.
Au
mois d'avril 1587,Moyne
étaitMaire; M. de Rellegarde^^lui ordonna defaire faire dans la ville et au dehors des rondes de nuit extraordinaires. Guillebon, conseiller
au
Présidial, refusade faire son service;
du moins
leMaire,
peut-être
mal
informé, l'enaccusa ets'en plaignit au Gou-verneuretauxÉchevins. Cette plainteamena
des explica-tionsentreles parties,puisdes injuresetdesmenaces.Si nous en croyonsles procès-verbaux
du
temps, cette querelle entravait l'expédition desaffairespubliques. Ogier, Procureurdela Ville,somma
lesdeux adversairesde sortir de leur différendpar
l'avis des Echevins; mais Guillebon,
sans soucid'une
menace
de centécusd'amende
, repoussa pardeux
foislajuridictioncommunale.
Désespérant de vaincrecetteobstination,leConseil ren-voyaledébatau
jugement
de M. deBellegarde,etilyalieu depenserquel'interventiondu
Gouverneury
mitamiable-ment un
terme. SiGuillebon refusad'assisteràune
ronde,Désespérant de vaincrecetteobstination,leConseil ren-voyaledébatau