• Aucun résultat trouvé

Quand la présence ou l'absence de chacun avait été régulièrement constatée , les Échevins se levaient l'un

Dans le document MASTER NEGATIVE NO (Page 25-29)

aprèsl'autre, suivant lem*rangetordre, etportaient leurs brevets au Maire qui les recueillait. Celui-ciet les autres Otliciers,

accompagnés

des

deux

scrutateurs, se retiraient dansla salle haute pour faire le dépouillement desvotes;

ilsdescendaientensuite, et leMaire proclamait le résultat del'élection. C'est alorsqu'avaientsouventlieudes protes-tations, des oppositions, des

menaces

d'appels.Les

Éclie-33M.Dangibeaiid attache tropd'importance auxqualificationsdedameou de demoiselle.Ala fin duxvi« siècle,lemotdedemoiselle placédevantlenom ser-vait aussi bien àdésignerlesfemmesdelanoblesseque de labourgeoisie aisée.

Cependant,àla suitedunom,surtoutdanslestyle lapidaire,ilconservaitencore quelque peu deson caractèreprimitif.

f

1

27

vinsaccompagnaient ensuiteleMairechezlefonctionnaire qui devait recevoir son serment. Cette formalité remplie,ils le ramenaient àl'Hôtel de Ville, où il prêtait

un

second serment entre les

mains du

Sous-Maire; les Échevins le prêtaient à leur tour entre celles

du nouveau

Maire; ilen étaitde

même

des Sergents-Gagers. Enfin, le nouvel élu étaitconduit àsamaison parl'assemblée; on yportaitaussi toutesles clefs etlepapier rougeoù étoient lesprivilèges.

Le

serment

du

Maireétaitsouventlesujet deprétentions contrairesdelapartdedifférentsfonctionnaires quise dis-putaientle droitdele recevoir. Aprèsl'électionde 1581,le lieutenant général Gillebert, invoquantles statutset privi-lègesdelaVille,revendiquacedroitenl'absence

du

Séné-chal qu'il représentait; maisle Conseil décida que le

ser-ment

serait prêtédevantM. deBelleville, gouverneur dela cité36,ce qui eut Heu.Le heutenantgénéral n'accepta point cette solution;ilassignaleMaire37en reconnaissance de son droit. Je n'ai pas trouvé le résultat de ce procès; il est permis decroirequ'ilne fut pas favorable au

demandeur,

ou,

du

moins, la contestationresta-t-elle longtemps indé-cise,car

Tannée

suivanteleConseil arrêtade

nouveau

que

leMaire38prêteraitprovisoirement son serment devantle lieutenant criminel, et qu'il le renouvellerait devant le

gouverneurlorsquecelui-ci seraitprésent.

36 Nous pensonsqu'il s'agiticideCharlesdellarpedane, cbev.,S^deBelleville, chevalierdel'Ordredu Roi, capitainede cinquantehommesd'armes des ordon-nances.

37En<58l,c'étaitHenry Moyne,S""del'Épineuil, prèsdeSaintes, conseillerdu Roi,lieutenant criminelauPrésidial qui occupaitlaMairie. (Voirlanote47.)

88En1582,FrançoisleBreton,S' desRomadeset de Faye,conseillerduRoi auPrésidial. (Voirlanote 42.)

il

28

Mais

une

autre prétentionseproduisit alors.Jehan Blan-rhnrrl, lieutennnt particulières,pensa que ses prérogatives étaientméconnues,etilvoulutenobtenir raisonenjustice.

I * * orpsdeVillenes'arrêta pointàl'assignationquereçut

Ir

Maue

à ceteffet, et M.iic Belleville étantarrivéàSaintes, Je M rmentfutprêté entrelesmains de ce gouverneur.

guant au lieutenant général, les Échovins s'y prirent plu- tnid do manièreà n'avoir plusde discussionsaveclui.

En

1^^-^ ils décidèrent que leMaire '^^feraitson serment d'abord devantlegouverneur, etensuitedevantle lieute-nantgénprnl, attendu qu'Usétoientl'unetl'autrelieutenants pour ^'! Majesté.

A

l'époque dont je parle, le Corps de Ville vit porter atteinte à l'un de ses plus précieux privilèges, celui de

nommer

directement et sans contrôlele chefde la

munici-palité. Le 2 janvier î>-i ^1. de Ruffec, gouverneur

du

paysde Saintonge,ville et

gouvernement

delaRochelle'*', écrivit lalettre suivante'aux Maire et Échevins : «Je sais

((que bientôt vous devez procéder à l'élection de votre ((Maire, qui est

une

charge de telle importance pour le

((service

du

Roi etreposde tousses sujets, et

particuhè-((roîTionlpour laconservationde votreville en son

obéis-seJehan Blanchard,conseillerduRoi,lieutenant particulierdelaSénéchaussée de Saintonge etSiège PrésidialdeSaintes, éluMaireen1571 eten1575.Il n'ac-cepta pascettedernière fois, et sedémit desonofficed'Échevin qn'ilexerçait depuisle13novembre1570.Son (ilsMathieuluisuccéda danslachargede lieute-nantparticulieretoccupalaMairieen! *

40 AlorsJehanBuhet. (Voirlanote6(^)

*• PhilippedeVolvire, chev.,baron deRuffec, chevalierdesOrdresdu Roi, capitaine d'unecompagnie de cinquantehommesd'armes des ordonnances, lieute-nantgénéral des provinces deSaintonge et d'AngoumoisaprèsM. deBelleville, en1383. (VoirleDictionnairedesfamillts de l'ancien Poitou.)

^

_

29 ^-^

(( sance, que

mon

devoir

me commande

de vous requérir

«bien pourvoir d'un personnagebien capableetdigne de

(( lacharge, qui soit

homme

debien,entierau service de

« SaMajestéetamateur

du

bien etrepos detousses sujets;

<(

homme

qui nesoitpointen étatou grade quilepuissent

« inviter ou appeller en commissions pour s'éloigner ou

((

abandonner

laditeville Il estbesoinde prendre

((bien garde à la sûreté d'icelle, que vous n'avez point

« encore eue, carje suis averti de

bon

lieuquedes

pertur-((bateurs du repos public veillent journellement pour

es-te sayerde surprendreplusieursvilles,à quoi,

comme

vous

((savez,

un homme

dela qualité susdite etbienzélé à sa

(( patriepeut

grandement

servir;chose àquoijevousprie

,

«Messieurs, le plus affectueusement que je puis, vous

«vouloiremployer si dignement que Sa Majesté et nous

«tousen puissions recevoirtout le contentement que nous

((en pouvonsdésirer...»

Le Roi exprimaitlui-mêmesavolonté par cettelettredu 3janvier : « Ghers et

bieu-amez,

d'autant que nous

«

sommes

avertis que vous devez procéder à l'élection

du

«

nouveau

Maire en notre ville pour le treizième de ce

« mois, et que,s'agissant d'une despremières dignités de

« notreville, il estbienraisonnableque nous soyonsavertis

«

du nom

et

bonne

qualité de celui que vous aurez choisi

« pour cet effet, et nous voulons et vous

mandons

que

«^auparavant l'installer et mettre en possession de ladite

« charge, vous ayez à nousfairesavoirqui il est, afin de

« vous rendre paraprès capables de notre intentionencet

<( endroit.N'entendant toutefois préjudicier ni altérer

au-« cune chose en la liberté des droitsque vousavez

accou-«

tumé

d'avoir en pareille occasion. Et ce faisant, nous

30

(( aurons contentement de vos actions etferez chose qui

« nous sera très-agréable. »

Soitque lesÉcbevins eussent ététardivementinformés, soit qu'ils voulussentgagner

du

temps, ils répondirentau Roiquesa lettreétaitarrivée trop tardetquel'élection était faite.MaisilsassurèrentSaMajestéquelesieurleBerthon,

Maire élu^2^ « (^toit

bon

catholique et son serviteur

très-ce affectionné ; qu'il feroit son debvoir, et les Écbevins

« aussi. »

Le

Roinesetintpointpoursatisfaitd'unetelleréponse.

Il insistapour que savolonté futexécutée.

De

leur côtéles Ecbevins répHquèrent, car ilsne voulurentpas,

du

moins, cédersansprotestation.Ilsécrivirentdonc auRoietàM. de Tlnffec que l'élection de

deux

candidats entre lesquelsSa Majesté voulait choisir le Maire était contraire

aux

privi-4^Le Breton ouleBrethon,etnonleBerthou.

Françoisle Breton,éc,S--desRonmdes, de PayeetdeHaultmont,conseiller duRoiauPrésidialdeSaintes,Mairedecettevillede 1582à 1584, puisen 1589 et1590.Ilétaitcatholique,et futadmis au Corps deVille le5décembre 1572àla place d'un des Échevins delaR. P. R. momentanément suspendus. L'année sui-vante,ilfutdéputé auprèsduRoipourlesaffairesdelaVille,avecl'avocat Fran-çois Escliasseriaux.Ilfutreçu par provisionle12septembre1574;maisson élection définitived'Échevin eutlieu le23janvier 1575.Ilconservacettefonctionjusqu'en 1607.Françoisle Bretonfutmaintenu danssa noblesseparlettrespatentes regis-trées àlaCourdesAides deParisle23octobre 1597.

Le Breton,S'»deFaye, desRomades, deHaultmont, deRansanne,de Saint-Sorlinde Séchaud, delaTour,JePanloy,deCoutiers,des Marais,deBapaulme,etc., portent: D'azur^ àunroseautiyéd'or,en pal,soutenu à dextre d'un liondu même, etàsenestre d'un renard d'argent; letoutsurmonté d'une étoile d'or.

Ontrouve aussi comme variante:d'argent,à unroseautigedesinnple enpal;

accompagné d'un liondegueules rampant,et surmonté d'une étoilede sable enchef.

Cette famille, distincte des leBerton deBonnemie etd'Aiguilhe, avait déjà donné, avant Françoisle Breton, un Maire en 1538: François leBreton,éc, avocatduRoiau Présidial. Ellea été maintenue danssanoblesse parles inten-dantsdoLimogesetdelaRochelle,Henri d'AguesseauetMichelBegon.

(

al-lèges accordésparsesprédécesseurs et confirmésparlui; ilspromirent cependant defaireladoubleélectionensigne d'obéissance, mais ils supplièrent très-humblement « ne

« tirerladicte électionàconséquence pourl'advenir,

d'aul-« tant que ce seroit enfreindre entièrement les privilèges

« octroyez. »Ils proposèrentensuite pourcandidatsJehan

Huon,

sieurdelaTouche, procureur

du

Roien l'Élection, etJehanGuillebon,conseillerau Siège Présidial^3.

Cet actede soumission nefitpasfléchir lavolonté royale.

Le

13 janvier 1585, au

moment

où les Échevins allaient vaquer auxélectionsdanslaforme ordinaire, honorable et sage

homme

Jehan Fonteneau, avocat

du

Roi, entradansla salle etdit avoir été averti d'une lettre écrite par le Roi pour la présentation de

deux

candidats aux fonctions de Mniip II

somma

leConseilde se conformer auxordres de SaMajesté, etprotesta de tousdépens,

dommages

et inté-rêts.Les municipauxn'osèrentpasrésisteretilsproposèrent les

deux

candidatsdel'élection précédente.

Nous

devons croire

néanmoins

quel'exigence royalene se reproduisit pas, car on trouve dansles registres plu-sieurs procès-verbaux dans lesquels il n'est plus question deladouble candidature.

Cependant le pouvoir ne renonça pas à toute influence sur les élections

communales. Le

5 janvier 1590, Jean-Louisdela Vallette,duc d'Épernon,quiétait alorsà

Angou-lême,écrivit

au

Corps deVille

une

lettrequejedésire

repro-*3JehanGuillebon, conseillerduRoiauPrésidial,reçuÉchevin en 1579àlaplace deson père,MathieuGuillebon,siégeaitencore danslesconseilsdela villeen1607.

Nous croyons l'avoir vu, dans un document manuscrit, désigné connue Maire en1596.

32

duire,parce qu'elle est

un

témoignage de la haute estime dontavait su s'environnerl'un des

hommes

qui brillaient alors au premier rang dans la villede Saintes. Voici

com-ment

M.

TÉpernon

s'exprimait au sujet de François le

Berthon, écuyer, sieur de Hault-Mont, de

Paye

etdes Ro-mades,conseiller

du

RoiauSiègePrésidial^^:«

La

saison

« nous

sommes

nerequiert passeulement de commettre aux

« charges

pubhques

personnesquilessachent bienet

digne-<(

ment

exercer,mais de quil'affectionetfidéhtéau service

u

du Roy

et aubien etrepos de la patriesoitentièrement

« connue. Or, encore queje sache que parmi vousily en

(( a plusieurs

accompagnés

de cesquahtés, sur lesquelsi_e H

me

voudrois reposeretconfier

comme

de

moi-même

, je

« désire,pourplusieurs occasions,quelesieurdes

Romades

»< soit encorecontinuépourcetteannée. Et, à cet effet,je

((vousaibienvoulu fairece

mot

pour vous prier

affectueu-(( sèmentd'enfaire l'élection etlui de l'accepter, etnese

(( lasserde rendre aupublicleseffets de sonaffection

sem-(( blables à ceux qu'il a déjà témoignés, dont il nous en

« reste

beaucoup

de contentementetàluiautantd'honneur.

«

A

quoi m'assure que vous

me

montrerezvos bonnes

\o-(( lontés.» L'auteurde cette lettre n'avaitpas trop

présumé

de ceuxà qui ill'adressait:M.leBerthon^s,Mairel'année précédente,futcontinué.

En

suivant

mes

notes, j'aurais maintenant.Messieurs, à vous parler d'une manière plus spéciale duMaire,de ses attributions,de ses luttes avecdes pouvoirsenvieux de son autorité. Maisje croisdevoir m'arrêterici, etje terminerai par

une

courteréflexion.

.

33

La

période de temps sur laquelle je viens de jeter

un

coupd'œilembrassevingtannéesenviron,de 1570à 1590.

J'aiindiqué ce quiexistait alors; mais les choses peuvent n'avoir pasété les

mêmes

avantcettepériode;ellesont

pu

devenir autres depuis.11 convientdonc,je crois, de consi-dérer ce que j'ai dit, seulement

comme

la constatation defaits actuels, et

non comme

la révélation d'unétat de choses qui n'aurait subi

aucun changement

depuis son origine jusqu'à safin.

Des

études ultérieuresjustifieront peut-être la prudence decelte réserve.

4* Lire:leBreton ouleBrelhon. (Voirlanote42.)

45 Id. Id. Id.

$

¥

1

Dans le document MASTER NEGATIVE NO (Page 25-29)

Documents relatifs