MASTER
NEGA TIVE
NO. 91-80391-17
MCROFILMED 1991
COLUMBL^ UMVERSITY LIBR.^iRIES./NEW YORK
as part of the
'Toundations of Western Civilization Présentation Project"
Funded bv the
NATION.^L ENDOVvOvlENT FOR THE HUMA^TTIES
Reproductions may not be made without permission from
Columbia University Library
COPYMGHT STATEMENT
The copyright law oî the United States - Title 17, United
States Code - concems the making of photocopies or other reproductions of copyrighted material...
Columbia Universit}^ Librar}^ resen^es the right to refuse to
accept a copy order if, in its judgement, fulfillment of the order
would involve violation of the copyright law.
AUTHOR:
DANGIBEAUD, EUTROPE
TITLE:
ETUDES HISTORIQUES
PLACE:
EVREUX
DA TE :
1863
Restrictions on Use:
COLUMBiA i:Nl\'i[l<SYYY lAimMUES
PRI'SiiKVAfKJN DiirAKlMliNr juin i()CRAFnic:Mf([{oi()K\rrAiu.fT
( hi_i;iu<ii
Maîeria! ns Filmed
- Fxi";t!ng Bibl!c>i.u,i[>liic'Record
I
h. A /
-* . , J^*.<y^-
°*'c
1
£ -
r
f^ r r*»^
1
1
1
ô)
f"^ f"'^
_/
^'
f*-..,'-"
1
t!
§
aViC
Soi -^3
I
^ ^,
^
'- »r- '"^^-CC7' 0^
S
'v^ C^ i
0. r-)UAA,
«*.«
TECHNICAL MICROFORM DATA
K
:i .' ](RATIO:
IMAGlA'LACHMIiNi';
iA
"^
lÏA
!B IIHDATE FILMI'I): ___ _ INlii,^;.^ *'^ l 6^_
FILMliDUV. RCsiAKCIi l'uIiiJCATIONSANC W- :;:;
:.V
i
_;jii„
s^,
!^^O
r"
un
for InfénnatioiiandImaga
Managamanf
1100WayneAvenue,Suite1100 SilverSpring,Maryland20910
301/587-8202
V <.
^ %
^.
/
<?
A
Centîmeter
mi
8 10
11iiiiliiuliiiiliiiiliiiiln
rTT
12
lll|llllllllllllllllljlllllllll|IU^
13 14 15 mm
iiliiiiliiiiliiiiliiii
Inches
1.0
1.25
Là,
^
|«
^^
ISS lis
2.8
|3.2
14.0
I
1.4
2.5
2.2
2.0
1.8
1.6
nnNUFnCTUREO to piim stonorros
BY fiPPLIED IMPGE, INC.
/'
%l\\ 1
©oUuubia ^Iniucvsitij lu
tftcCitij of 3î- ^** U
tXiravg
1'i
i.
^
/:4 / t
S\[NTKS\L WrSIKCLK
i
i
'
l'AR
M. D
\ ^- '> ?! •' - ;i.U D
AVEC ANNOTATIONS
l'K
M,
01
^•^.•JNERÎE-^«5-
L\
i;l^i \nr i,niiMiîMKHiF j^'\yrA:^r\r HKia-.-?'!
I:st»J
Y
,—
^-llÉTUDES HISTORIQUES
SAINTES AU XVr SIÈCLE
• • ••• ? • ••- ,•••.
•••
•••
ETUDES
AU XVr SIÈCLE
LA COMMUNE —
L'ATELIERDE
PALISSYLA COUR DE
JUSTICEPAR
M. DANGIBEAUD
AVEC ANNOTATIONS DR
M.
DE LA MORINERIE
->•<-
EVREUX
DE
L'IMPRIMERIED'AUGUSTE HÉRISSEY
1863
• •• •
. •••••
• , ••
•»• •• •
. • • «• '
«• •• •
.• • •
-•• •
••• •
• • ••
•• • •
VJ1 (h
»>: ' >
> »* >»J
j ).
j >>
> % >
»> 1 I>
1
> >>
>t> > 1
' , î
•'.et"* 1
' '»> 1J
• »1 ,
La
Société archéologique de Saintes a disparu sans avoir publiémême
lescomptes rendus de sesséances. Ilreste d'elle un règlement, lesouvenir de quelques-uns de ses travaux, et surtout la
mémoire
de plusieurs de sesmembres.
La Commission
desarts etmonuments
de laCharente- Inférieure aprisla placedelaSociété archéologique.La
nouvelleinstitution, sous lesauspicesde l'administration etavecleconcoursdeshommes
dévouésquil'ontfondée, poursuit latâchecommencée
parsa devancière. C'estlàson rôle
, et nous aimonsàconstater qu'elles'enacquitte avec tout le succèset toute l'autorité possibles; mais
un
héritage imposedes devoirs, et, parmices devoirs, il en est un dont nous saluerionsl'accomplissement de grandcœur. Au nom
de la solidarité qui l'attache àlaSociété276844
'• • •
• •••
•• •
I• ••
• • •
••.••
2
—
-ifithî .4^ :Htii^i:»4i's voudrions
que
laCommission
des Irtl.}fi^sf'
î'irdyë* bulletins,consacrât le souvenir de la ba\aille
compagnie
disparue; qu'elle en prît les tra- vaux, jusqu'à ce jour inédits, sous son patronage, les signalât particulièrement à l'attention des amateurs de notre histoire locale, appelât sureux l'intérêt qu'ilsmé-
ritent, et par ses
recommandations
inspirât le désir de leur publication,si elle ne les pouvaitéditer elle-même.Ce
vœu
nous est suggéré par lacommunication
de diversmémoires que M.
Dangibeaud, juge au tribunalde Saintes, a lus, de 1841 à 1843, à la Société archéolo- gique, dontil étaitun
desmembres
lesplusassidus.Ces études historiques se distinguent par le
bon
aloi de l'érudition,l'élégancedu
style et la finesse des aper- çus; elles nous ont paru dignes d'être mises en lumière et nous avons songé à les livrer à l'impression.Sur
notredemande,
le fils de l'auteur, M.Edouard
Dangi-beaud, —
quineperdait cependantpasl'idée depublierun
jour cesétudes avecd'autresmanuscrits de sonpère,
—
nousa autorisé à prendreun
telsoin *.*Dans lapensée qu'une annotation detous lesnomsdel'Échevinage de Saintes qui figurent dans les mémoires deM. Dangibeaudpourrait offrirdel'intérêt,nous avons, autant que nosrecherchesfont permis, donné un souvenir àchacun des anciens administrateurs de la ville, jetant aussiçàetlàquelquesnotes de critiqueetdebibliographie.
—
311'fo
Cefaisant, nous entrons le premier dans lavoie
que
nousinriiauionsplus haut.Le chemin
parcouru,un
livre nousresteentrelesmains
: nous en faisonstout naturel- lementhommage
à laCommission
desarts.Maintenant, quelqueslignesàla
mémoire
del'écrivain.Nous
n'avons pas eu l'honneur de le connaître, mais la voix publique nous a souvent entretenu de lui, et noussommes un écho
répétantla note universelle.M.
Dangibeaud
(Eutrope-Louis) naquit à Saintes le 13 fructidoran IX(30 août 1801).Sa
famille,que
latra- dition faitoriginaire d'Albanie, sereicontreà Saintesdèsla seconde moitié
du
xvi^ siècle, depuis François Angi- baut *, lieutenantdu
prévôt de Saintonge sous Henri IV.Elle a occupé ensuite pendant quatre générations la
charge de prévôt de la province **, etplusieurs de ses
membres
ont rempli les fonctions judiciaires etmuni-
cipales.
*Ontrouvelenomécritoriginairement Angibaut, Angibault, Angi- baud, puis d'Angibaud et enfin Dangibaud ou Dangibeaud avec la
soudure delaparticule.
*
C'estpourPund'euxqued'Hozier,à VArmoriaideFrancede 1696 (GénéralitédelaRochelle), a réglélesarmoiries suivantes: De simplealacroix d'or. '
Après
avoirfaitses études dedroità Poitiers, M.Dan-
gibeaiid fut inscriten1824
au barreau de Saintes; il s'y fitremarquer
dès ses débuts par une instruction solide, une argumentation nourrie etune
parole à la foissobre et élégante.Son
penchant, aussi bienque
le désir de continuer d'honorables traditions, l'attirait vers la car- rière de la magistrature. 11 fut successivementnommé
près le tribunal civilde Saintes : juge auditeur en 1827, substitut en 1830, juge en
1833,
enfin, juge d'instruc- tion en 1844.A
ce poste il borna toute son ambition, et cependant l'estimeque
les chefs de la cour de Poitiers professaientpour son talent et pour soncaractère lui eût facilité enplusieurs occasions, s'ilavait consenti à enpro- fiter,l'accès à des postes supérieurs; mais l'attachement qu'il portaitàsavillenatale et diverses considérationsde famille et deposition lui firent toujours préférerde rester à Saintes.Le
souvenir de cet éminent magistrat est trop vivant encoreparmi
ses concitoyens pourque nous
croyions nécessairederappelericicombien
ilsut toujours faire preuve, dans l'exercice de ses devoirs,de
haute raison, de vraie dignitéet de consciencieuxdévouement.
En
1833, M.Dangibeaud
fut élumembre
du conseil d'arrondissement de Saintes, et ymarqua
sa place, soit dansla discussion desintérêtsencause, parl'impartialité deses appréciations, soit dansl'exercice deses fonctions desecrétaire, par la lucidité de ses rapports. Il futplu-sieurs foisquestion delui poursiégerau conseilgénéral;
mais il ne se mit jamais sur les rangs : il était danssa natured'éviterleplus possible lessituations qui devaient le placeren dehors du théâtrede son existence modeste.
Ajoutons qu'il fit longtemps partie
du
conseil municipal dela villedeSaintes,dont ilétudiait lesressourceset les besoinsavec la plusconstantesollicitude.A
ses heures de loisir,comme
délassement aux tra- vauxdu
tribunal et de l'administration, M.Dangibeaud
s'occupaitde recherches sur Thistoire de la Saintonge et de l'anciennecommune
de Saintes en particulier. Ses goûts et son érudition lefirent toutnaturellement entrer en 1839 dans la Société archéologique de cette ville.11 a écritpour elleles
mémoires
pleinsd'intérêtque
nous publionsencemoment*. Pendant
lecours del'année1839,le baron Lemercier, alors maire par intérim, désigna M. Dangibeaud pour faire partie d'une commission de cinq
membres
chargée d'explorerlesarchives dela ville et d'en extraireles principauxdocuments
historiques qui pouvaient s'y rencontrer **.M. Dangibeaud
eut pour* Nous les publions sans le moindre changement; laissant
même
à l'écrivain la responsabilité de l'orthographede ses citationsque nous n'avonspas contrôlée surlesoriginaux.**LesautresmembresdecettecommissionétaientMM.lecomtePierre deVaudreuil,président;Moreau,bibliothécairede la ville,vice-prési- dent;xMoutlet, principalducollège; l'abbé Lacurie, secrétaire. Usfai- saientégalementpartiedelaSociété archéologique.
—
6 --mission spéciale de
compulser
lesregistresdela MaisonCommune
àl'époque des guerres dereligion.Son
analyse, faite avecbeaucoup
de soin,comprend
les registres de1570
à1600. Jurisconsulteetarchéologuetout àla fois, il s'est également livré à l'étude du droit coutumier de laprovince, et il alaissé sur cette matière des manuscrits qu'ilserait désirable devoir publiés.
M.
Dangibeaud
étaitdoué
d'une grande sensibilité et d'une bonté à touteépreuve; il étaitserviablepourtous, et aussisévèrepour lui-même que
porté à l'indulgence à l'égard d'autrui. Il fut cruellement frappéparla mort de safemme,
survenue en 183G, etdix ansplus tard parla pertede l'une deses fdles.La
douleurque
lui causèrent cesévénements
fut si vive que, jointe aux fatiguesde travaux excessifs devant lesquels son zèle nerecula ja- mais, elle altéra progressivementsasanté.M.
Dangibeaud
estmort
à Saintes le 5mars
1849, etdes regretsunanimes,
encoreprésents, ontconsacrélamémoire
decethomme
debien, dansla personne duquel se trouvaient réunis ausuprême
degré la probité et ledésintéressement, l'amour
du
devoir et l'austérité des principes.>1
IMLiNL DE SAINTES
PREMIER MÉMOIRE
LUA LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DESAINTES,DANSLA SÉANCE DU3JUIN iSki
LA MAISON COMMUNE — LES ÉCHEVINS
Je désire avant tout fixer lavaleur
du
titredonné
àcet article, etvous dire dans quellepenséeje l'airédigé.Je n'ai pas entendu faire l'histoire de la
Commune
de Saintes;je saiscequ'ilnem'est paspermisd'entreprendre;d'ailleurs lesmatériauxm'auraient
manqué.
Mais quelques recherches danslesarchivesdel'Hôtelde Ville ontmis entre
mes
mains des documents qui peuvent ne pas êtresans intérêt,soitpourl'histoirede notre loca-lité, soitpourcelledelaprovince, soit enfinpourl'histoire générale du pays. Et, à vrai dire, les
mêmes
éléments conviennent souvent à l'histoire envisagée sous ce triple pointdevue,tantontétégravesles événements accomplis à certaines époques dans l'ancienne province de Sain- tonge.Un beau
travail surcetteprovince,œuvre
detalent etde conscience, vient d'êtrerécemment
terminé. Son auteur,i
qu'il
me
soit permis de le dire sans faire suspectermon
amitiépourlui,méritela reconnaissancedesamis de l'his- toire
K
Cependant, quelque longues qu'aient été ses veilles, quelquevariées qu'aient été ses investij^ations, l'historien peut rarement s'applaudir d'avoir tout découvert, d'avoir tout divulgué. Lessources de l'histoiresontsi
nombreuses
et si diverses!... ellessontsifécondes!... qui pourrait se flatterdelesavoir épuisées? D'ailleursl'histoirenedoitpas tout dire ; elle veut
marcher
rapidement; elle ne saurait s'arrêter à de médiocres détails, et son caractère grave éloigned'elle unefoule de faits auxquels elle peut recon- naîtreun
mériterelatif sans consentir à les enregistrer.Mais ces faits, ces détails nesont pas perdus pour les localités qu'ils intéressent. Les notices, les dissertations, les mémoires, aux formes moinssévères, aux alluresplus familières et plus libres, à la
marche
moins pressée, s'en emparent, et, toujours auxiliaires de l'histoire, ils recueillent ce que, parfois, celle-ci n'a pas découvert, ou développent ce qu'elle n'a fait qu'indiquer.Nos archives municipales ont été, je crois,
peu
inter- rogéesjusqu'à ce jour, ou,du
moins, leur explorationn'a pas laisséde traces durables. Elles sontmalheureusement
* M. Dangibeaiid parle ici de l'ouvrage de son beaii-frère, M. D. Massiou:
Histoire politique,civile etreligieusedelaSaiîitongeetde l'Autiis...6vol.in-8°:
les ier,2%3« et6«,Paris,Pannier, 1838;lesA' et5%Paris,Lance,etlaRochelle, Lacurie, 1836. C'estsanscontredituneœuvrede talent: lanarrationen est vive et attachante;maisécrit-onavecjusticeetavecimpartialitél'histoire des siècles etdes institutionspassés sous l'inspirationdes idées politiques de son propre temps? Unécrivain,avec detellesdispositionsd'esprit,commeartiste etcomme
juge, risquedeperdrelo tonet le sentiment de l'époquedontiltracelaligneet peintlaphysionomie.
bien incomplètes.Le temps,lesguerres,lesrévolutions ont exercé sur elles d'irréparables outrages. Des
documents
précieux ont disparu.Cependant elles doivent en posséder encore, et si la louable pensée de l'administration locale n'est pasabandonnée,
le classement et le dépouillement des registres de notre ancien Échevinage révéleront des richesses encore ignorées2.Telle est. Messieurs, l'impression qui m'est restée de recherches bien incomplètes encore. J'ai voulu vous en rendre juges et, sij'obtiens votre approbation, ajouter à d'importants travaux d'ensemble quelques faits isolés, qui pourront servirsoità lescompléter, soit àles faire
mieux
comprendre. Ceserad'ailleurspourmoi unmoyen
depayermon
tribut à l'affermissement et à la prospérité de notre Société.Permettez-moide
commencer
par redire enpeu de mots ce que nous savons déjà des franchises municipales de laCommune
de Saintes. C'est, je crois,un
point de départ utile à établir ; peut-être éclairera-t-il quelques-uns des faits dontjeme
propose de vous rendre compte.La
date précise del'érection de laCommune
de Saintes n'estpasconnue
;mais toutporte àpenserquel'affranchis- sementdesbourgeoisde l'anciennemétropoledes Santons* Rapprocher decepassagenotre Rapport sur les anciennes archives dela MairieetduPalaisde Justice de Saintes,imprimé dansleRecueildesDélibéra- tionsduConseilgénéraldelaCharente-Inférieure;session de 1862.LaRochelle, Mareschal, 1862,in-8°.Cerapport a ététiréà part,émondédeses fautes typogra- phiqueslesplus saillantes:Évreux,Hérissey, 1862,in-8°.
_
10 -™futcontemporain
du mouvement
socialqui, aucommence- ment
duxii«siècle,enfanta,pleinesd'avenir,lesnombreuses
fédérationsdémocratiquesdu moyen
âge3.Cecis'induitdelacharte d'Aliénor d'Aquitaine, premier
monument
écrit des libertéscommunales
de la ville de Saintes. Cette charte futdonnée
à Niort, l'andu
Verbe incarné 1199.Ces libertés furent confirmées par Phihppe de Valois
,
parLouis XI qui, en1482, substitualacharge de Maireà celle des
deux
Jurés qui, jusquelà, avaient gouverné la ville 4.3VoirlaMonographie de lavillede Saintes, par M. l'alibé Lacuric, dansle Hecueil des Actesde laCommissiondesArtsetMonumentsdelaCharente-Infé- rieure^ Saintes,Hus,in-8";tomeI^"-,n°5.Dan.^ cetteétudeintéressante,M.Lacurie retrace les originesdelaCommunedeSaintes entéesur lomunicipe romain.Il
est regrettablequenotresavantabbén'aitpassurveillédeprèslacorrectiondes épreuves de son travail; un peuplus d'attention lui eût faitrectifier biendes erreursdenoms.
4Cet alinéacontient quelquesinexactitudesque nous devonsrelever; ilexige deplusun complément.
D'Aliénor à LouisXIleslibertéscommunalesn'ontpas étéconfirmée^-' seulement parPhilippedeValois (1333. 1338. 1347); elles l'avaient été précédemmentpar PhilippeleHardi(1^9)etpar PhilippeleBel (1302);elles lefurent plus tardpar les Rois CharlesV,Charles VIet Charles VII,etpar Charles,duc de Guyenne.
QuantàLouisXI,illesconfirma en 1476eten1482.Direquec'est luiquisubstitua lacharge de Maireàcelledesdeux Jurésquijusquelàavaientgouverné laVille estune doubleerreur,égalementreproduiteparM. LacuriedanssaMonographie.
L'administrationmunicipaleà Saintes n'apas toujours été exercée pardosJurés.
Avant l'époque citéepar M.Dangibeaud. le Corps deVille aeu des Mairesàsa tète.Nous ne voulons en donner quelespreuvessuivantes:lacharte octroyéepar PhilippedeValois,endécembre1347, porteexpressément: «Philippus, etc concedimus degracia speciali,quod ipsi etsuccessores suideceterocorpuset communitatem seu universitatem spectantibushabeant majorem quem quociens fueritet eis placuerit auctoritatepropria eligant et constituant proutmajor et scabini,burgenses et habitatoresvillenostrede Rupella,ipsiscommunitate, libertatibusetjuribusadeamspectantibusutipossunt...>»
Les considérantsdelachartede LouisXI du moisd'août1476 expliquentcom- mentpeuàpeuesttombé en désuétudel'office de Maire : Saintes, y est-ildit,
—
11—
Elles le furent encore successivementpar CharlesVIII5,
François I^r 6^ Henri II 7, Charles IX 8, Henri III 9, HenriIVi<>, quiconsacraexpressément enfaveur desMaire
et Échevins le titrede noblesse
demeuré
incertainjusqu'à lui, et enfin par Louis XIII ^^Lesfranchisesmunicipales delaVilleyCitéetFaubourgs de Saintessontrappeléesdansles lettrespatentesdeCharlesIX
du
moisd'avril 1561. Elles attribuaient au Corps deVille, entre autres beauxprivilèges : « la charge de lajustice et« police deladiteville, connaissanceetjuridictionsur tous
«aeueletempspassé corps, colliege etcommunité;c'estassavoir,maire, pers et eschevins...,etjusques a ce que aumoyendes grans guerresquiletemps passé onteu coursaudit pays,ladictevilleetpaysd'environ ont esté dépopulez, diminuezetdesnuez dehabitans
,pourlaquellecausefurent despieçaaulieududit maire,ordonnezcertains jurez qui depuis onteu semblablementl'auctoritéqueavoit leditmaire,lesquelz jurez depuis, tantparnousque par nos prédécesseurs Roys de France,ont esteconfermez »
Et Charles VIII, plus explicite encore, dans le préambule de sacharte de mai 1492,après avoir rappelélesprivilègesaccordéspar ses ancêtres,s'exprime ainsi : «Nos prédeccesseurs... obmisdrentetlaissèrentde mectre exprimeret particulariser les previleiges, libertez... au lieu dudit maire, qu'ilz avoient faculté d'avoir, misdrentetordonnèrentdeuxjurés jaçois ce qu'ilz eneussent l)onnes Chartresetlettrespatentesetaucteniicques...»
L'autreerreurque noussignalonsetqui faitl'objetdenotreseconde remarque est celle-ci:ce n'estpas LouisXI,maisCharles VIII qui, serendant auxsollici- tations réitéréesdeshabitants,rétablit leMaireàlaplacedesJurés.
sCharlesVIII(1483. 1484.1492)etaussiLouis XII (1498).
6FrançoisI"(1517).
7 HenriII(1547).
8 CharlesIX(1561).
9HenriIII(1576).
•0Henri IV(1597).CeRoiaccordaeffectivementleprivilègedeNoblesseau Corps deVille,qui, à diverses reprisespendantle xvi« siècle, l'avaitsollicité;mais ce droit, toujours contesté,nereçutjamais qu'uneapplication précdire.Ilexistedes arrêtsduConseil d'Étatentièrementcontradictoires,lesunsfavorables,lesautres opposésaudit privilège. LouisXIV tranchalaquestion parla négative.
" Louis XIII (1612).
—
12—
(( leshabitants
demeurant
en icollcetesfaubourgs;coher-(( tion et contrainte touchant les guets, gardes et répa- a rations d'iceiles; ensemble la gardedes clefs des portes
(( deladite villedenuit etdejour, et de faire statuts,or-
(( donnances, cris etproclamations, inhibitions etdéfenses
(( publiques enladiteville etfaubourgs pourlebien, police
(( et
gouvernement
d'icelle, avec toute connaissance des« denréesetmarchandises y venduesetexposées envente,
(( et de mulcter, le cas échéant, jusqu'à la
somme
de(( 60 sous tournois et au-dessous; lesdites mulctes appli-
« cables au profit et affaires
communes
de laditeville; et(( que lesdits Maire, Échevinset Pairsseraient perpétuel-
(( lement exempts et déchargés de toutes commissions
« publiques; aussi qu'ilspourroient acquérir,franchement
« de toutes finances et indemnité,fiefs, choses noblesou
« parties d'iccux,de gens nobles et autres.»
Ces privilèges furentaussi confirmés parLouis XIV, en 1644; mais, à leurgrandedouleur,leMaireetlesÉchevins nefurent pasmaintenus dans l'exemption dudroitd'aides, et ils furent privés du titre de noblesse pour lequel, à diverses époques,ils avaient fait tantde
démarches
etde sacrifices, ainsiquel'attestentplusieurs délibérationsécrites danslesregistresde l'Échevinage.LesÉchevins s'assemblaientenla Maison
Commune
poury
traiterdesaffaires publiques, souslaprésidencedu Maire
et Capitaine dela FilleetCité.
Cette maison, à l'époque d'où partent
mes
recherches, c'est-à-direvers 1570, était.Messieurs,celle où vous venez de disposer votremusée;
elle avaitune
salle basse etune
sallehauteque nousreconnaissons très-biendansla dispo- sitionactuelle
du
local.Maislatourque vous voyezaujour-—
13—
d'hui n'existait pas alors. C'est dans le courant de 1587 que sa construction, entreprise
peu
d'années avant, fut terminée. Ildevait cependant en existerdéjàune, car, à Saintescomme
ailleurs, lesÉchevins s'assemblaientau son dela campane, et lacloche qui, de nosjours encore, sertà rappelerauxhabitants certainsavismunicipaux, estd'une époqueantérieure,ainsiquel'attestel'inscriptionsuivante:« Je fus faiete estant
Maire
Jehan Relyon, Van 155^ »2. » D'ailleurs, lebeflroi étantun
desattributsdescommunes
,
cellede Saintes en possédaitnécessairementun.
Mais il est probable que l'ancienne touravait été gran-
dement endommagée
lorsdu
siège de 1570,comme
le furent les autres parties de l'Hôtel de Ville. Les nobles Échevins résolurent donc d'en construire une nouvelle.Déjà, dans les premiers mois de 1584, ilsavaient décidé l'édification «d'un beau ethonnestepourtaildevantladicte
« Maison,
où
les armoyriesdu
Roy, celles deladicte Ville(( et pareillementcelles de
M^
leMaireseroient ».Didier Vitry, maistre
maçon,
futchargé d'éleverle nou- veaubeffroicommunal,
qui devaitêtrecomposé
d'une tour divisée danssahauteur pardeux
voûtes, d'une viset d'undôme
couronné par une lanterne.Ces quelques mots sont ladescriptionaussiexacteque complète delatouractuelle;i«Jehan Relyon,contrôleurdestaillesenl'ÉlectiondeSaintes,Maire dela ville en 1552eten1569.
Probablementlemêmeque Jehan Relyon, devenuensuite présidentdel'Élection, etquiétaiten1576leseconddesÉchevinspar ancienneté.Le Corps deVillel'envoya cetteannéeavec sondoyend'âge,M delaClocheterie,auprès duRoideNavarre, alorsà Brouage.Au moisd'août1578, Relyon fitpartie d'une députation,com- poséeenoutrede Prahec,deleBreton,de GrelaudetdeHuon
,qui se rendit à Cognac au-devant desReines;celles-ci arrivèrent à Saintes le 2septembre. Ce furentRelyoo,Aymar, PrahecetSenne queleCorps municipaldésignapourporter lepoêle.Relyon comptait encore parmilesÉchevins on1.596.
14
ilne peut donc pasy avoirde doute sur son identité. Les Échevins s'étaient engagés à fournir les matériaux saîis discontinuation de l'œuvreafinquelabesougne futprorrjpte-
ment
terminée. Mais, à cetteépoque de détresse générale,ils ne purent, faute d'argent, tenir leur promesse. Vitry leur adressa une
sommation
; il se plaignit « de ce qu'il(( n'étoit fourni d'estoffes nécessaires pour le parachève-
«
ment
de latour » et protesta de ses dommages-intérêts.Des mesures furent priseset le travailachevé. Le maistre maçonrequtdixécusd'indemnitéetperdit
néanmoins
trente écus dans son entreprise, ce qui, si nous en croyons la' supplique qu'il présenta alors aux Échevins, fut sa totale ruyne.Les Échevinsseréunissaient tous les samedis, à l'heure de midi:ilsétaient avertisparlesonde lacloche;leGager deVille chargé dela sonnerétait
condamné
àla prison s'ily
manquait. Mais ilfautbienlereconnaitre, sansprétendre cependantvaloirmieux
aujourd'hui que nos nobles aïeux municipaux,l'exactitude n'étaitpas leurpremièrevertu.Le Corps deVille étaitrarement au complet; souventaussi le Conseil seséparaitsans avoirrienfait, fautede voix suffi- santes pour opiner. Aprèsle siège de 1570, les choses en étaient venues à ce point que le procureur du Roise vitdans l'obHgation de fairedesréquisitions à ce sujet. 11ex- posa « qu'aucundesÉchevins, dont la plupart étoient ab-
(( sents,neseimmisçoitynefsejprésentoitàfairesondebvoir.
(( Les portes de la ville étoient ouvertes touteslesnuitset
(( l'on yentroit
comme
dansun
village; la brèchedemeu-
« roitsansêtre redressée; les remparts sedémolissoientet
« les bois étoient emportés; les rues étoient tellement
(i infectes qu'il étoit impossible, sanspéril et offensede sa
—
15—
(( personne, d aulcund'allerparifelles;ilyavoit enla ville
(( infiniesmaladies, etceuxquivenoientdes
champs
étoient(( incontinentinfectéset saisisdes dictesmaladies;toutesles
(( autres choses concernant la police étoientassezmalré-
(( glées.»Le procureur
du
Roi requiten conséquence qu'il fut enjoint aux Maire, soubz-Maire et Échevins « de se« retirer
promptement
en la villeet des'assembler enla« Maison
Commune
d'icelle, pour donnerordreetpourvoir(( eschoses susdictes, tellementqu'iln'en advint inconvé-
(( nientaulcunetqueleshabitants n'en fussent
endomma-
« gés; et ce sous peine de mille livresetde répondre en
(( leurs privez
noms
des inconvénients qui pourroient ad-(( venir. »
Cette injonction fut en effet donnée. Gardrat, sergent royal,reçut ordredelasignifierà
Simon Goy
^3,priscomme
Procureur delaVille;maiscelui-cidéclinalaqualitéqu'on
luidonnait,et lasignification fut faiteà François Pichon,le plus ancien des PairsetÉchevins^^.
13 Simon Goy,S""delaBesneet delaVallée.Nouslevoyonssurles listesde l'Échevinage d^s 1570. Il professait le culte réformé, et,avecses collèguesde cette religion,ilfut écartéprovisoirement du Corps deVilleen1572et remplacé paruncalholique;maissa réintégration eutlieupeu de temps après.\\figurait encore parmilesÉchevins en1592.
Lafamille Gcyadonné trois Maires à laVille, toustrois S'»de laBesne, savoir:Pierre Goy,en 1553et en1562; Etienne, en 1603, et Jehan, en1624et en1631. Cedernier était procureur duRoiauPrésidial;il avaitépouséM"^ de Montaigne, delamaison del'illustreauteur des Essais.
14 François Pichonrésignasonofficed'Échevinen 1571. Ilappartenaità une famille quiaoccupé avecdistinctionlesplus hautescharges dela magistrature, soitauPrésidial,soitàl'Élection.Und'entreeux, JehanPichon,avocatauParle- mentde Bordeaux,futMaire en1637,en 1641et1642.Nousle retrouvons plus tardavec lesqualificationsdeS''de Coursion,conseillerduRoi, éluenl'Élection deSaintes,Maire en 1651,nommédenouveau en 1652 aprèslestroublesdela Fronde,etcontinuéen1653et1654.
Les Pichon, S"delaGord, de Richemond, de Saint-Thomas, de Magezi, dela
—
16-~
Les Échevinsrentrèrentdans la ville,maisilsn'en furent pasplus exactsàfaim leurdebvoir, ainsi quel'attestent de
nombreuses
délibérations.Cependantles statutsdelaVilleavaientdes peines contre les défaillants. Ils prononçaient cinq sous
d'amende
parchaque
défaut. Maisun nouveau
règlement,du
14 jan- vier1581, éleval'amendeà dix sous pourle seconddéfaut, età vingt sous pourletroisième. Cesdéfauts devaientêtre payésàlapremièresommation
, à peinede double, et les Échevinsrenonçaientau
bénéfice d'appel.Ilfutarrêté aussi que ceux qui ne paieraient pas l'amende encourue n'au- raientpas voix délibérative auConseil.La
présencedesÉchevinsétaitsurtoutimportantelejour desélections;aussiceuxqui s'abstenaientun
teljourétaient- ilspunisde soixante sousd'amende.La
déchéancepouvaitmême
êtreprononcéecontrel'Éche- vin dont les absences s'étaient succédé trop longtemps.C'est ce qui arriva à Jacques-Jehan Baudet ^^. Mais cette déchéancen'eutpasdesuiteparcequ'il justifiaqu'uncréan- cier,
évidemment
plus soucieuxde ses intérêts qu'ami delaliberté municipale, s'étaitavisé de le faire emprisonner pour
une
dettede cinq centslivres,aumoment même
oùilserendait àl'HôteldeVille.
Chapelle, de Monteraut, de Coursion, etc.,anoblisen1700, ont votéen 1789à l'Assemblée delaNoblesse deSaintes, convoquée pourlesÉtatsGénéraux.Cette famillene nousparaîtpas devoir se rattacher aux Pichon deLongueville etde Parempuyre. Nousn'enconnaissonspointles armoiries.
16Danslaséance dui3 janvier 1571,leCorps deVilleprononçaladéchéance de Baudet,parlemotifque,depuis longtemps,celui-ci n'assistaitplus auxassem- blées.Contrairementà l'opinion deM. Dangibeaud, nous pensons queladécisiondu Conseil eut une suite;carnous nevoyons plus l'ÉchevinBaudetsurles listes de1572,etnous savonsqu'ilfutremplacé par Guillaume Martineaule49janvier deladiteannée.Aureste,ilavaitpu donnersadémission aprèss'être justifié.
—
17—
A
l'inexactitude des Échevins venait souvent aussi se joindrelanégligencedans l'exécutiondesdécisions.Aussi, Senne, Maire et Capitaine de la Ville en 1574 '^,avait-il écrit ce titre accusateur en tête de l'un des registres des délibérations :« Papier des délibérationsde la noble Mai-« son delaville deXaintes, proposéeset
non
exécutées, ut« fieri solet.»
Les Échevins pourvoyaient par l'élection aux places vacantes dans le Corps deVille, après avoir juré en leur conscience
au Maire
de eslire un des habitants de la villehomme
capable,suffisant etidoine.16YthierSenné,S'delaFourest,procureur auPrésidial,Maire en1574,Échevin avant 1568etjusqu'en 1590.Ilexerça longtempsl'officedeGreffier du Corps de Ville.
OntrouvedanslaNotice:RestaurationàSaintes de l'Eglise deSainte-Colombe, parl'abbéBriand..
.,laRochelle, 1850,br. in-8°, letexted'une inscription relative àFranzoisedelaValade, damoizelle,femmedenoble Hoffitierserfme sievrde Ladovr,désedeele30 mars1588 enl'âgede87ans.Cenobleofficier nousavait toujoursparuassez étrange et nousdoutions quelevénérableabbéeûtconvena- blementdéchiffrél'inscription. M. Louis Audiattrouve àlaplace:NobleHomme
YtierSenné, sieurde Ladovr, et ilconjecture qu'il s'agitdu Maire de Saintes en1574. Laleçonde M. Audiatestévidemmentexcellente;seulement nous nous permettronsdeluidire,d'une part,que Ladovr, entenantcompte desabréviations dustylelapidaire,doit êtreLa Fovrest,etde l'autreque nous avonsun peu de peine à croire qu'Ythier Senné, leMaire de i574, soit le mêmeque celuide l'inscription:ilaurait alorsoccupélapremière chargemunicipale àun âgesingu- lièrementavancé,sionse reporteaux87ansque comptaitFrançoisedelaValade au moment de son décès, et si on songe que notreÉchevin siégea dansles assemblées dela ville jusqu'en 1590.Ilest vrai que dès 1584Sennéavait prisle prétexte de son âge pourobtenirlafaveurdesefaireaiderparsongendre pour latenue desdélibérations.Lapierre tumulaire estornéed'unécusson enlosange danslequelM. Audiat découvreunchevron,accompagnéen chef d'unepommede pin àdextre^etd'unferàchevalà senestrCyetenpointed'une moitié depomme
depinetd'unemoitié deferàcheval.D'après ce blason,lafemmed'YthierSenné n'appartiendraitpasà l'ancienne famille noble deslaValade,quiadonné sonnom
à Saint-Georges delaValade, prèsde Saintes, etdontlesarmoiries, suivantle Nobiliaire de la Rochelle,parLaine,étaient:D'azur,auchevrond'or,accompagné d«3croissants d'argent,2et1. (Ne serait-ce paslàpourtant cellesdesGuillier?)
3