• Aucun résultat trouvé

Science et mythes

Dans le document Td corrigé 1 - Tetralogos pdf (Page 6-15)

CHAPITRE III Sciences

1.2. Science et mythes

Notre cause est un secret dans un secret, le secret de quelque chose qui reste voilé, un secret que seul un autre secret peut expliquer, c'est un secret sur un secret qui s'assouvit d'un secret.

Ja' far-al sâDIQ, sixième Iman, cité par U Eco (Le pendule de Foucault) On peut dire que la science ne s'est pas totalement affranchie de ses racines mythiques, sans pour autant nier sa rationalité. Car il y a deux domaines à bien séparer :

- celui d'abord du discours scientifique, œuvres achevées du génie humain, théories cohérentes, définissant sans ambiguïté la notion de vérité5.

- celui, ensuite, de la science en gestation, traversée de crises, de retour en arrière, d'avancées prodigieuses, où le langage est un mélange disparate de termes codifiés, d'expression vagues, d'images plus ou moins adaptées. Autrement dit, la science aventure humaine, avec ses grandeurs et ses faiblesses, pétrie de préjugés, de rêves, d'hypothèses folles cherchant à se faire reconnaître comme questions méritant d'être posées à l'intérieur du discours scientifique lui-même ;

De nombreux penseurs ont consacré une partie de leur réflexion à cette mise en évidence de la persistance insidieuse du mythe dans le discours scientifique, là où l'on ne devrait plus en trouver la moindre trace. D Sibony est psychanalyste, mais possède de solides connaissances philosophiques et mathématiques. Précédant le texte cité au chapitre 1, page X, l'auteur écrit :

« Or les réflexions des scientifiques montrent cet effet poignant : à l'intérieur

4

Opus cité page 85

5

Dans une théorie axiomatisée, une relation est vraie, si elle peut être déduite des axiomes à l'aide de méthodes parfaitement définies à l'intérieur même de la théorie. Cette notion de vérité n'a évidemment rien d'absolue et ne doit pas être confondues avec la Vérité des faits physiques et/ou psychologiques.

« La vérité mathématique réside uniquement dans la déduction logique à partir de

prémisses posées arbitrairement par les axiomes.» (N.Bourbaki, Eléments d'histoire des

mathématiques, page 79, Hermann 1960)

d'un discours apparemment formalisé et self-contained, on voit surgir de petites antennes, de petits appels à rendre compte de tout autre chose, à faire entendre la connivence avec « autre chose », et cela comporte une dimension symbolique, à l'œuvre bien qu'informulable dans les termes du discours scientifique.» Certes l'auteur nous met en garde contre toute confusion entre le symbolique et le mythologique ; mais le symbolique ne plonge-t-il pas ses racines dans le mythologique ? Comment savoir si la dimension symbolique exprime un non-dit appartenant à nos racines profondes, donc nécessairement mythiques, ou, au contraire tente d'éclairer un au-delà d'une pensée qui n'a pas encore de langage pour s’exprimer ?

René Thom - qui a quitté le terrain solide des mathématiques pures pour l'univers aventureux de la biologie théorique - se montre beaucoup plus radical. On connaît déjà ses critiques sans complaisance de l'acharnement expérimental en matière d'expérimentation en physique des particules ; Il déclare, au cours d'une discussion sur la nature des êtres mathématiques6.

« Même le « comment » pose suffisamment de question. On ne va pas remonter au Big Bang et à la concentration du plasma en gluons, en hadrons, etc. Nous nageons là en pleine mythologie moderne.» (Opus cité page 103)

C Levi-strauss ne pouvait manquer d'évoquer les rapports que la science moderne entretient avec la pensée mythique. Le passage qui suit nous propose une vision particulièrement pénétrante du problème7 :

« A quoi bon diront certains, s'acharner à percer, analyser, déjouer une stratégie que les mythes répètent sans les renouveler depuis, des dizaines, des centaines, de millénaires peut-être, alors que pour expliquer le monde, la pensée rationnelle, la méthode et les techniques scientifiques les ont définitivement supplantés?8 Le mythe n'a-t-il pas depuis longtemps perdu la

6

Prédire n'est pas expliquer, EsHel, 1991.

7

Histoire de Lynx (Plon, 1991), page 10-16.

8

Un texte de Cassirer, in La philosophie des formes symboliques, Tome 3, page 94 et suivantes, traite de la même question :

«...De quel droit demandera-t-on en effet, cette étude qui s'assigne pour objet de comprendre la construction du monde théorique, continue-t-elle à s'attarder ainsi aux produits de la conscience mythique? Toute vision théorique du monde ne doit-elle pas au contraire, si elle veut mériter ce titre commencer par congédier ces produits en les récusant sans réserve une fois pour toutes ? Nous ne pouvons accéder au royaume de la connaissance qu'en nous libérant du filet de rêve dans lequel le mythe nous enlace et en dénonçant un monde d'apparences dans un monde d’images (Page 94) [...]. L'image mythique et l'image théorico scientifique du monde ne peuvent ni coexister, ni se juxtaposer à l'intérieur du même espace mental : elles s'excluent rigoureusement, le commencement de l'une équivalant à la fin de l’autre [...] ». (Mais) « La vie de l'esprit présent, explique Hegel, est une révolution de degrés qui d'un côté coexistent encore et de l'autre seulement apparaissent comme passés. Les moments que l'esprit semble avoir derrière soi, il les a aussi dans sa profondeur présente ». Si cette vue capitale est légitime, nous-mêmes ne pourrons ni dissoudre complètement une formation aussi originale et paradoxale que la perception mythique dans l'image globale de la conscience théorique trace de la réalité, ni l'y considérer comme complètement superflue [...]

(page 95). La ruine des contenus de la conscience mythique n'implique absolument pas par la même occasion celle de la fonction spirituelle dont ils sont issus. Sans que rien des produits du mythe ait besoin de se transmettre, et dans la sphère de ses objets, il peut pourtant se

7

partie ? Cela n'est pas sûr, ou du moins ne l'est plus. Car on peut douter qu'une distance infranchissable sépare les formes de la pensée mythiques et les paradoxes fameux que sans l'espoir de se faire comprendre autrement les maîtres de la science contemporaine proposent aux ignorants que nous sommes [...]. Autrement dit, entre le savant qui accède par le calcul à une réalité inimaginable et le public avide de saisir quelque chose de cette réalité dont l'évidence mathématique devient les données de l'intuition sensible, la pensée mythique redevient un intercesseur [...] Ainsi les événements que les savants imaginent pour nous aider à combler le gouffre qui s'est creusé entre l'expérience macroscopique et les vérités9 inaccessibles au vulgaire : Big Bang, univers en expansion, etc, ont tout le caractère des mythes [...] Que des milliers d'événements, chacun hautement improbable, aient en quelques sept millions d'années, assuré le passage d'un monde d'où toute vie était absente, à un monde d'AN (acide nucléique) d'abord, puis à un monde d'ADN, cela semble si difficile à admettre que des savants pourtant illustres en sont réduits à forger des mythes ; les premiers germes de vie, disent-ils, seraient arrivés sur terre à bord d'un vaisseau spatial [...] Il existe donc à nouveau pour l'homme un monde surnaturel [...] Aux yeux du profane (c'est-à-dire l'humanité presque entière) ce monde surnaturel offre les mêmes propriétés que celui des mythes [...]. De la façon la moins attendue, c'est le dialogue avec la science qui rend la pensée mythique à nouveau actuelle. »

Le texte de Lévi-Strauss dégage, d'une certaine façon la responsabilité de la science dans ce retour assez évident de la pensée mythique. Seul serait en cause la volonté - maladroite, parce qu'impuissante - du savant de maintenir le dialogue avec le vulgaire. Pour l'auteur le recours au mythe - ou plutôt à des schémas ayant la forme de mythes - est avant tout un moyen pédagogique pour suggérer ce que pourrait être la réalité. Cela suppose que le savant possède les clés de lecture de la réalité, mais qu'il est le seul à pouvoir les utiliser pour pénétrer les arcanes de cette réalité. Or la situation est beaucoup moins glorieuse pour le scientifique car sa connaissance du réel est tout aussi illusoire que celle du vulgaire en ce qui concerne les grands problèmes10.

révéler que la puissance dont le mythe était la première manifestation concrète s'affirme sous un certain rapport et continue à vivre et à agir sous une forme nouvelle, par une espèce de métamorphose, au sein de la nouvelle dimension de soi théorique (page 96) [...]. Le langage nous montre ainsi comment la constitution première du psychisme et de l'esprit d'où procède l'intuition mythique survit encore longtemps après que la conscience dépassant l'étroitesse de cette intuition, ait forcé l'accès à l'autre formation. La source ne s'arrête pas soudain et comme d'un seul coup de couler ; elle n'est que détournée vers un autre lit, plus large. Car croire complètement asséché et tari le domaine qui est la source originelle du mythique, résorbées sans plus les pures expressions vécues, et comme anéantis leur existence propre et leur particularité, reviendrait à laisser aussi en friche de grands et vastes domaines de l'expérience ». (Page 98)

9

Le terme doit être pris dans un sens relatif : vérités au regard d'une théorie qui trouve sa cohérence en elle-même.

10

Origine de l’univers, de la vie, structure du temps et de l'espace, critères de validité

d'une théorie, etc.

Essayons d'examiner la situation d'une façon formelle, en utilisant les notations de M Felden11.Les propos qui suivent sont assez banals, mais à examiner les ouvrages de vulgarisation mis indirectement en cause par Lévi-Strauss, il semble que ces banalités, qui sont autant d'évidences pour n'importe quel débutant dans l'étude des sciences, soient rarement mises en relief.

Il faut soigneusement distinguer, dans tout problème physique, l'espace physique lui-même12 P, et l'espace géométrique G qui le représente formellement. Or, il est impossible, comme on le suppose implicitement en général, lorsqu'on examine les relations entre P et G, d'établir des isomorphismes complets entre P et G permettant de les identifier ; si bien qu'à tout phénomène se déroulant dans P ne correspond pas généralement un ensemble caractéristique d'éléments de G, rendant compte de la totalité du phénomène13. Ce qu'étudie le scientifique, ce n'est pas le phénomène dans P, mais bien son représentant dans G, c'est cet espace qui est pour lui la

« réalité »14. En effet, quelle est la réalité phénoménale d'un photon, d'un électron, de cette cohorte de particules virtuelles s'échangeant au cours des interactions fondamentales15 ? Nul ne le sait ; si bien que le mythe, non seulement est reçu comme tel par le profane mais reste en filigrane dans l'esprit du scientifique16, qui bien évidemment ne le ressent pas comme tel (voir plus loin les « défenses » d'un astrophysicien).

Jadis - naguère, et même aujourd'hui - les grands prêtres inventaient des fictions qui devenaient autant de mythes, pour rendre concret un ordre transcendant qu'ils s'imaginaient comprendre par la grâce de la révélation.

Etait-ce autre chose que création d'une imagination qui ne connaissait aucun frein ? La différence, avec la situation actuelle, est que les grands prêtres de la science moderne, s'ils débordent tout autant et même plus, d'imagination17,

11

Le modèle géométrique de la physique, Masson 1992.

12

C'est-à-dire l'espace tel que nous l'appréhendons avec nos sens. L'espace dont parlait implicitement R Thom dans les propos rapportés plus haut.

13

La mécanique quantique pose cependant cette possibilité à titre d'axiome. Par exemple in Mécanique quantique, Tome 1, Hermann, page 215 : 1er Postulat ; A un instant t

0

fixé, l'état d'un système physique est défini par la donnée d'un ket | (t

0

) appartenant à l'espace des états (l’espace G défini dans le texte)

14

Toute théorie est évidemment, lorsque c'est possible confrontée à l'expérience, mais celle-ci ne dit rien de la réalité elle-même, elle donne simplement des nombres qui sont comparés aux prédictions de la théorie.

15

D'une façon plus élémentaire, quelle est la réalité phénoménale d'une force autre que ses effets ?

16

Le spin d'une particule, par exemple reste imprégné de l'idée de rotation pas seulement dans le mot lui-même, mais dans la grandeur physique qui le définit comme moment cinétique ; à la notion de moment est liée à celle de rotation. Un physicien soutiendra sans doute qu'il s'agit d'une image. Mais le mythe n'est-il pas aussi, d'une certaine manière une image symbolisant une réalité qui n'est immédiatement appréhendable ?

17

Il s'agit évidemment d'une imagination sévèrement balisée par les théories.

9

sont autrement contraints par les faits. Ne doivent-ils pas nécessairement faire correspondre deux séries indépendantes de faits18 :

- Les prévisions numériques déduites des théories, donc à l'intérieur de G ;

- les mesures expérimentales intérieures à P, même si elles sont commandées par les théories.

J'ai cité, autre part, H Laborit, qui à propos de cosmologie dit que nous sommes obligés de faire confiance aux astrophysiciens. Certes, peu de gens, comme le souligne C Lévi-Strauss, ont les connaissances scientifiques nécessaires pour juger de la pertinence des hypothèses, puis des déductions effectuées par les savants19 ; autrement dit, ont les moyens de les contredire de façon judicieuse. Cette soi-disant obligation pose de toute façon bien des problèmes. Non seulement nous savons, par expérience que la science n'est pas infaillible, mais cette confiance aveugle qu'on nous demande presque pourrait bien expliquer la perpétuation, dans le passé, et encore aujourd'hui, d'étranges croyances.

Jadis des voyageurs, revenant de pays lointains, racontaient leurs aventures à des gens qui ne disposaient d'aucun moyen pour vérifier leur dire.

Ainsi se trouvaient-ils dans la même situation que les ignorants que nous sommes aujourd'hui. Ces récits ont manifestement alimenté bien des mythes d'autrefois. On peut craindre, qu'aujourd'hui les scientifiques ne tiennent la place de ces antiques voyageurs !

Il semble, même s'ils en sont conscients, que les scientifiques finissent par se convaincre que G est identique à P, et que ce qu'ils déduisent dans G est bien une réalité de P. Ils ne sont pas dupes, mais se retranchent derrière l'impossibilité mentale de faire autrement20. Chacun sait pourtant pertinemment qu'il n'y a jamais, qu'il n'y aura jamais identification du réel P avec une quelconque représentation donnée par nos sens aidés de nos constructions formelles G ; le scientifique, cependant se comporte, pense ,extrapole, dans son univers G comme si celui-ci était la réalité physique.

Peut-on imaginer une sorte d'approche asymptotique de P par des espaces G ? Cela paraît difficile et surtout vain. Difficile parce que nous ne sommes même pas assurés du nombre réel de dimension de l'espace P (La description en termes de dimensions est-elle seulement pertinente ?). Vain,

18

Indépendantes dans l'obtention des résultats, mais par ailleurs liées de multiples façons !

19

Voici ce que le physicien espagnol Alvaro de Rújula exprime au cours d'un entretien accordé au mensuel La recherche (mai 1996) : « Si vous filmez un choc entre boules de billard, et si vous repassez le film à l'envers, vous ne saurez pas me dire celui qui va vers l'avant et celui qui va vers l'arrière, le vrai et le faux. C'est la symétrie entre passé et futur. Or ces deux symétries, CP et la réflexion futur/passé, sont le même phénomène. C'est quelque chose que je peux démontrer mais que je ne peux pas vous expliquer. C'est une de ces profondes choses qu'on ne comprend pas avec ses tripes. Nous savons les démontrer sans savoir vraiment comment en parler.»

20

Il y a peut-être une analogie entre cette attitude et celle que nous avons tous devant la

mort. Nous savons qu'elle existe, qu'elle est notre avenir le plus certain, mais nous extrapolons

malgré tout vers l'avenir, comme si nous étions immortels !

car le niveau de complexité atteint par les théories modernes, nous éloigne beaucoup plus qu'il nous rapproche d'une réelle compréhension21.

Ce qui sépare radicalement vision mythique et vision scientifique du monde ce sont, avant tout, les notions d'explication et de prédiction. Le titre du livre d'entretiens avec R Thom, Prédire n'est pas expliquer, exprime toutes les ambiguïtés de la science, et sa difficulté de se libérer de ses attaches mythiques Bien sûr que prédire n'est pas expliquer, c'est vrai déjà dans la vie courante ; dans tous les cas, ce qui compte avant tout c'est d'être capable de prédire correctement les événements. M Felden (opus cité page 28) cite M.A Tonnelat : «La profondeur d'une hypothèse ne réside pas dans son niveau explicatif, mais dans le plus grand nombre de faits qu'elle permet de regrouper et d'expliquer.» Expliquer certes, mais au niveau des faits ; une explication qui consiste à mettre en évidence les causes physiques du phénomène, de le reproduire, et d'être assuré que si ces mêmes causes sont à nouveau réunies le même phénomène se reproduira. Il est manifeste qu'alors expliquer c'est prédire, à condition que la totalité des causes ait été clairement reconnue.

La mécanique quantique nous donne l'exemple type d'une théorie hautement prédictive on ne lui connaît, à ce jour aucun échec sur ce plan -mais qui n'explique pas l'essentiel, ce qui fait dire à R Thom (opus cité page 86) : «...Encore que l'on puisse pratiquer le principe d'Heisenberg. On le pratique, mais on ne le comprend pas [...]. La mécanique quantique est incontestablement le scandale intellectuel du siècle». S'il n'y a pas vraiment d'explications en science, c'est que celles-ci sont toujours relatives à un niveau d'observation (souvent utilitaire). Prenons l'exemple de la gravitation ; on peut se satisfaire de l'explication: la lune tourne autour de la terre en vertu des lois de Newton, qui explique en même temps la chute des corps,. Mais Newton lui-même n'était pas dupe, la loi d'attraction des masses, effet à distance était incompréhensible, et seul Dieu était, pour l'illustre physicien22, une explication. On n'est pas beaucoup plus avancé aujourd’hui ! En définitive, la différence fondamentale, entre pensée scientifique et pensée mythique réside surtout dans l'attitude devant la mise en échec de la théorie : La théorie scientifique est tuée par un seul contre-exemple ; l'explication mythique, une fois admise, les démentis de l'expérience auraient plutôt tendance à la conforter selon l'adage, c'est l'exception qui confirme la règle ! Si par les rites, les effets escomptés ne sont pas obtenus, les excuses ne manquent, qui, quoi qu'il arrive sauvent le système jugé indispensable à la survie de la communauté. Ainsi, dans une société primitive, les mythes dominant résistent à toute critique que nulle vérification expérimentale ne peut démentir23. On trouve plusieurs fois, dans l'œuvre de Lévi-Strauss, l'idée

21

Coupé de notre espace euclidien à trois dimensions, munit d'une horloge donnant le temps indépendamment des autres grandeurs physiques (position, vitesse, champ de gravitation), savons-nous seulement ce que signifie le mot « comprendre » !

22

Un physicien, professeur à l'une des Fac de Paris, auteur d'ouvrages de renommée internationale disait à ses élèves en cours de licence, avant du temps de Newton, on pensait que les anges tiraient les planètes, on serait tenté aujourd'hui de dire qu'ils les poussent (ou peut-être le contraire d'ailleurs).

23

N'oublions pas, par exemple qu'il a fallu attendre la fin du seizième siècle pour que soient réfutées certaines idées mécaniques aristotéliciennes ; Par exemple, concernant la

11

que les mythes primitifs obéissent à une logique interne très cohérente, qui fait que notre propre logique n'a sur eux aucune prise. La logique primitive exclut de sa sphère tout ce qui risque de contredire les mythes, alors que la démarche scientifique fait exactement l'inverse ; elle confronte ses théories à une expérimentation toujours plus profonde jusqu'à sa mise à mort24.

*

Il est aisé de constater que, dans la pensée mythique, le sujet occupe la position centrale ; au sens propre du terme, l'espace où réside son être,

Il est aisé de constater que, dans la pensée mythique, le sujet occupe la position centrale ; au sens propre du terme, l'espace où réside son être,

Dans le document Td corrigé 1 - Tetralogos pdf (Page 6-15)