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6.4 Le management de la qualité par les processus

6.4.10 CMMI, Capability Maturity Model Integration

6.4.10.6 SCAMPI : "Standard CMMI Appraisal Method for Process

Présentation de SCAMPI

SCAMPI, Standard CMMI Appraisal Method for Process Improvement, est une méthode qui utilise le CMMI comme référentiel pour identifier les forces et faiblesses du processus logiciel et/ou système d’une entreprise ou d’un organisme. Cette méthode s’appuie sur une discipline et des règles rigoureuses qui assure l’exhaustivité et l’objectivité de l’évaluation [10]. Elle se caractérise par la large place faite au consensus (c’est une équipe qui accomplit l’éva-luation) et à l’implication de l’entité évaluée dans sa propre évaluation. Le SEI a développé cette méthode, gère un programme d’accréditation de chefs évaluateurs et diffuse périodique-ment des statistiques.

Bien que conçue pour pouvoir évaluer des projets d’envergure, la méthode SCAMPI n’est pas réservée qu’aux grandes entreprises ou aux grands organismes. Plusieurs variations définies dans la méthode permettent de moduler un SCAMPI en accord avec chaque profil d’entreprise ou organisme à évaluer.

Toutefois, il y a des limites importantes à la capacité d’appliquer la méthode SCAMPI dans de petites entités (moins de 20 personnes dans l’unité évaluée). Dans ce cas, il faut se tourner vers d’autres méthodes d’évaluation, mieux adaptées aux petites entités, mais qui peuvent néanmoins utiliser le CMMI comme référentiel.

Présentation SCAMPI Class C, Class B et Class A

Il existe trois types de SCAMPI : SCAMPI Class C, Class B et Class A (comme le montre la figure 6.28). La distinction principale entre ces trois évaluations est leur centre d’application :

• SCAMPI C est une évaluation d’"Approche" ; • SCAMPI B est une évaluation de "Déploiement" ; • SCAMPI A est une évaluation d’"Institutionnalisation".

Figure 6.28 – SCAMPI Class C, Class B, Class A

Seule l’évaluation SCAMPI Class A pourra déterminer officiellement le niveau de maturité de l’entreprise. Elle est généralement précédée d’une ou plusieurs évaluation SCAMPI Class B et/ou C.

SCAMPI Class C L’évaluation initiale SCAMPI Class C mesure la cohérence du référentiel de l’organisation avec les exigences du modèle CMMI. Les objectifs d’évaluation Class C :

• fournir une formation sur CMMI et SCAMPI ;

• s’assurer d’une interprétation appropriée des pratiques ;

• fournir une compréhension commune du référentiel de l’entreprise ; • identifier les forces et les faiblesses ;

• aider le SEPG à planifier des actions d’amélioration de processus ; • aider la direction à identifier les objectifs d’organisation ;

• fournir les informations stratégiques pour des activités d’amélioration de processus ; • Identifier ou valider les membres clefs pour l’amélioration de processus.

SCAMPI Class B L’évaluation SCAMPI Class B analyse la profondeur du déploiement des pratiques du référentiel. Elle permet de :

• examiner l’adéquation entre l’approche sélectionnée et le contexte : ◦ comprendre les variations entre les pratiques actuelles ;

6.5. CONCLUSION

◦ identifier les corrections nécessaires.

• comprendre les diverses mises en œuvre du référentiel :

◦ impliquer et ouvrir le dialogue avec les équipes techniques sur ce qui fonctionne ; ◦ examiner les " direct artefacts " résultant de la mise en œuvre ;

◦ chercher des éléments d’entrée pour mettre à jour l’approche. • s’assurer d’avoir centré l’approche avec les objectifs business :

◦ valider le plus d’éléments possible du modèle ; ◦ réfléchir aux éléments restant du modèle. • préparer l’évaluation de Class A.

SCAMPI Class A Les entreprises souhaitant faire reconnaître et communiquer leur ni-veau de maturité CMMI doivent soumettre leurs processus à une évaluation SCAMPI Class A, seule évaluation déterminant le niveau de maturité de l’organisation.

Cette approche intègre des intervenants internes formés à l’évaluation de maturité organi-sationnelle. Les résultats définitifs indiquent la notation obtenue (niveau de maturité) ainsi que la description des forces et opportunités d’amélioration de chaque domaine de processus du périmètre évalué. La figure 6.29 montre les étapes de la préparation et de l’évaluation SCAMPI A.

Figure 6.29 – Les phases d’évaluation SCAMPI A

L’annexe B présente en détail le déroulement du SCAMPI A.

6.5 Conclusion

Tous ces modèles et normes ont leurs forces et leurs points faibles. Parmi les différents modèles, normes et corpus de connaissances présentés dans l’état de l’art, certains englobent toutes les activités d’une entreprise et adoptent une démarche descendante comme ISO 9001 d’autres comme CMMI et ITIL, sont des guides de bonnes pratiques et donc spécifiques à certaines activités adoptant une approche ascendante.

Il serait donc intéressant de combiner ou tout du moins de rapprocher plusieurs modèles, normes et corpus de connaissance afin de voir apparaître les différentes synergies : d’adopter une démarche multi-modèle afin de bénéficier des apports de plusieurs standards.

Chapitre Sept

L’interopérabilité

7.1 Introduction

"L’interopérabilité est le fait que plusieurs systèmes, qu’ils soient identiques ou radicale-ment différents, puissent communiquer sans ambiguïté et opérer ensemble. Compte tenu du fait que ces éléments sont produits par des constructeurs divers, avec des méthodes variées, et qu’ils répondent à des besoins spécifiques, l’idée la plus simple consiste à définir une base explicite, une norme ou un ensemble de normes, que chaque élément va ’implanter’ dans son propre fonctionnement" [18]. Cette définition a été donnée par le groupe de travail TG2 d’IN-TEROP (Interoperability Research for Networked Enterprises Applications and Software). L’objectif principal de ce groupe est d’étudier les possibilités d’exécuter des transformations de modèle suivant une approche conduite par les modèles (model-driven approach) pour ré-soudre des problèmes d’interopérabilité. Le groupe TG2 précise bien que l’interopérabilité est " la possibilité pour différents systèmes de communiquer entre eux sans dépendre d’un acteur particulier ". Elle repose sur la définition d’un standard ouvert.

Donc l’interopérabilité est la capacité qu’ont deux systèmes à communiquer de façon non ambiguë, que ces systèmes soient similaires ou différents. L’interopérabilité n’est pas la com-patibilité. Il est possible de rendre interopérables deux systèmes à l’origine incompatibles. On peut dire que rendre interopérable, c’est créer de la compatibilité [41].