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5.2 Performances musicales immersives

5.2.2 Sc`ene Mixte

Une solution permettant d’´eviter `a la fois les occultations et les probl`emes de modi-fication de vue est d’utiliser des ´ecrans diff´erents pour le public et les musiciens. Il faut cependant s’assurer que les gestes des musiciens restent visibles et que la continuit´e avec l’environnement virtuel est pr´eserv´ee.

Communication Musiciens - Spectateurs

L’immersion contraint la communication entre les musiciens et les spectateurs. Ainsi dans le cas pr´esent´e sur la figure 5.11, il n’y aucun contact visuel possible. Le musicien ne voit pas le public, et le public voit le musicien seulement de dos.

Cette communication peut se faire virtuellement, auquel cas il faut int´egrer les musiciens et le public dans l’environnement virtuel. Elle peut ´egalement se faire r´eellement en fonction de l’organisation spatiale de la performance.

5.2.2 Sc`ene Mixte

Cette premi`ere sc`ene remplit les conditions donn´ees en se plac¸ant dans une ap-proche mixte r´eel-virtuel.

5.2. PERFORMANCES MUSICALES IMMERSIVES 127 Musicien Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Objet Virtuel

FIG. 5.11 – Dans une configuration simple, le musicien occulte une partie de l’envi-ronnement virtuel, et la vue est modifi´ee par le suivi de tˆete.

Principe

S’il n’est pas possible, pour les raison ´enonc´ees, d’avoir un ´ecran commun pour le musicien et le public, il est n´eanmoins essentiel de pr´eserver la coh´erence de l’environ-nement virtuel par rapport aux actions du musicien, afin de ne pas affecter l’immersion. Une solution est donc de se rapprocher des syst`emes d’affichages collaboratifs, tels que l’Illusion Hole [74] ou le Virtual Showcase [13]. Cependant ces syst`emes sont essen-tiellement destin´es `a la visualisation et manipulation d’objets 3D relativement petits, tandis que les instruments 3D immersifs tels que Drile sont beaucoup plus volumineux. La solution que nous proposons s’appuie sur un espace virtuel d´elimit´e par deux ´ecrans, un pour les musiciens et l’autre pour les spectateurs. Elle est repr´esent´ee sur la figure 5.12 et les vues respectives des musiciens et des spectateurs sont donn´ees sur la figure 5.13.

Les musiciens (ou du moins l’un d’entre eux) peut b´en´eficier du suivi de tˆete, son ´ecran n’est pas partiellement cach´e par le public. Il peut de plus voir du public sur sa gauche en tournant plus ou moins la tˆete..

Les spectateurs voient les musiciens de cˆot´e pour les plus `a droite, et de trois quart pour les plus `a gauche. Ils perc¸oivent donc relativement bien leurs gestes. L’´ecran n’est pas occult´e et il est orient´e, tout comme le point de vue de l’environnement, de mani`ere `a ce que les objets virtuels soient vus de trois quart et que les rayons virtuels semblent sortir directement des dispositifs utilis´es par les musiciens, dans ce cas Piivert. Alli´e

128 CHAPITRE 5. DRILE Musicien Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Spectateur Objet Virtuel FIG. 5.12 – Sc`ene Mixte

`a l’affichage st´er´eoscopique, l’impression donn´ee aux spectateurs est que l’instrument virtuel se situe bien dans la pi`ece, `a gauche des musiciens.

L’immersion est renforc´ee par l’ajout de diodes vertes aux extr´emit´es de Piivert, repr´esentant ainsi la base des rayons virtuels, et par la projection sur le musicien des couleurs ambiantes de l’environnement virtuel.

Cette sc`ene mixte a ainsi deux composantes :

– Une partie r´eelle contenant les musiciens ´equip´es de dispositifs d’interaction. – Une partie virtuelle contenant l’instrument 3D immersif et int´egr´ee `a la sc`ene

r´eelle du point de vue des spectateurs. Mise en œuvre

Les composants mat´eriels sont sensiblement les mˆemes que pour Drile, d´ecrits dans le chapitre 5. Trois ordinateurs sont ajout´es, lesquels sont lanc´ees des instances de l’application drile-ui-display. Deux vont produire la vue st´er´eoscopique pour les spec-tateurs et le dernier va servir `a projeter l’environnement sur les musiciens.

Les deux affichages sont en r´etro projection et sont constitu´es chacun de deux vid´eoprojecteurs utilisant la technologie INFITEC et d’´ecrans semi-transparents. Un vid´eoprojecteur suppl´ementaire est dirig´e vers les musiciens.

Les deux projections sont r´ealis´ees grˆace `a la biblioth`eque OpenSG. Les coor-donn´ees des deux ´ecrans dans le rep`ere de l’environnement virtuel, coupl´ees aux posi-tions des utilisateurs, permettent d’en calculer les matrices de projection. La position

5.2. PERFORMANCES MUSICALES IMMERSIVES 129

FIG. 5.13 – Sc`ene Mixte : vues des spectateurs (en haut) et du musicien (en bas)

du musicien est ainsi capt´ee grˆace `a un syst`eme de vision infrarouge, tandis que la position du public est d´efinie empiriquement au centre de l’espace qui lui est r´eserv´e.

Limitations

Bien que cette sc`ene mixte satisfasse les contraintes d’immersion et de commu-nication tout en ´etant relativement simple `a mettre en œuvre, elle poss`ede ´egalement certaines limitations.

– La vue de l’environnement est fix´ee `a une position particuli`ere au milieu du public. Le spectateur `a cette position est parfaitement immerg´e. Le point de vue est cependant de moins en correct `a mesure que l’on s’en ´ecarte. Cependant l’immersion reste peu d´egrad´ee et la compr´ehension de la performance par le public n’en souffre pas.

– Un deuxi`eme inconv´enient de cette approche est que le point de vue du public est fixe. Le d´eplacer, par exemple afin de concentrer la vue sur un des ´el´ements de l’environnement virtuel, rompt la continuit´e entre les parties r´eelles et virtuelles de la sc`ene puisque les dispositifs r´eels (Piivert) et les ´el´ements virtuels (rayons)

130 CHAPITRE 5. DRILE ne sont plus align´es.

– Finalement, cette sc`ene virtuelle convient plutˆot pour un nombre limit´e de spec-tateurs, afin de limiter l’´ecart avec le point de vue correct et la distance avec le musicien, qui va perturber l’immersion.