• Aucun résultat trouvé

Scénario 2 : « Flourens nouveau quartier de Toulouse »

Partie 5 : Scénarios prospectifs et orientations d’action

7.2 Scénario 2 : « Flourens nouveau quartier de Toulouse »

Ce scénario se déroule dans un contexte de dynamisme économique et démographique important de Toulouse. Ce contexte entraîne une concurrence qui fragilise certaines activités et entreprises. Flourens subit alors la pression démographique et perd son identité, la commune devient une banlieue urbaine banalisée où les habitants sont des toulousains parmi d’autres. La coopération intercommunale se met en place sur certains projets mais restent restreints aux compétences de cet EPCI.

Une dynamique économique freinée par la concurrence.

La dynamique économique de la région est forte et attire de plus en plus d’entreprises sur Toulouse et ses alentours, dont Flourens. Dans l’agglomération toulousaine, les zones industrielles et artisanales s’agrandissent, d’autres voient le jour, d’autres sont en difficulté. Les nouvelles entreprises viennent renforcer les pôles de spécialisation présents sur Toulouse depuis plusieurs années dans les domaines de l’aéronautique et de la médecine. L’agglomération toulousaine, poussée par sa nouvelle économie, attire également des entreprises dans de nouveaux domaines tels que les nouvelles technologies ou les énergies renouvelables. La concurrence entre entreprises pousse à l’innovation et à plus de compétitivité. Cependant certaines ne peuvent pas suivre cette course à l’innovation et se voient obligées de fermer. Les créations d’entreprises compensent les fermetures, le nombre d’entreprise fluctue donc de manière importante et les domaines se diversifient. Le poids de la crise économique du début des années 2000 pèse encore sur la dynamique économique de 2030. Tous les secteurs ne s’en sortent pas aussi bien, avec notamment des retards dans les BTP qui font qu’il est difficile d’appliquer les mesures de performances énergétiques voulues par les Grenelles successifs. Les prix exorbitants nécessaires à l’installation en HQE ou BCE liés à une augmentation du foncier ne favorisent pas leur développement. Cette innovation importante a également pour effet de favoriser l’installation d’écoles supérieures qui viennent profiter des entreprises de pointe présentes sur le territoire.

Flourens profite de cette croissance et la ZA s’agrandit au point de doubler de taille entre 2020 et 2040, mais avec un taux de remplissage variable dans le temps et un turn-over plus ou moins important. L’agriculture est délocalisée par la pression foncière qui pousse les derniers agriculteurs à vendre et à s’installer plus loin de l’agglomération. Le cadre paysager de la commune de Flourens s’en retrouve nettement changé avec le maintien de quelques tâches boisées et de quelques micro-parcelles agricoles résiduelles (de l’ordre de grands jardins potagers) utilisées par les passionnés et/ou les retraités.

Une population de plus en plus importante et une urbanisation envahissante.

Grâce à ce fort dynamisme économique, Toulouse attire de nouvelles populations. L’extension urbaine de Toulouse a maintenant englobé de nombreuses communes jusqu’alors préservées d’une forte urbanisation, dont Flourens.

L’attrait de la région engendre l’augmentation de la pression foncière et donc du prix du foncier. L’urbanisation gagne du terrain tout en devenant de plus en plus dense. Cela se fait grâce à la révision du SCoT de l’agglomération qui oblige toutes les communes alentours à revoir leur PLU.

De nombreux immeubles sont construits avec une part importante du locatif destiné à accueillir une population plus modeste, des ouvriers et des étudiants. Les projets résidentiels individuels demeurent et sont destinés à une population plus aisée qui peut se payer le luxe d’un jardin privatif « en pleine ville », car l’urbain est arrivé à Flourens !

L’allongement de la durée de vie engendre l’augmentation des personnes âgées. Elles souhaitent un confort de vie important et sont logées dans des zones résidentielles privatives et sécurisées. Flourens se voit accueillir deux types de population ce qui implique l’éclatement de la commune en différents quartiers : des travailleurs aisés qui logent sur Flourens mais travaillent à l’extérieur, ils logent principalement dans le plus vieux centre. Les nouvelles zones urbanisées, situées entre le village et la ZA accueillent une population plus modeste et à faibles revenus, constituée de travailleurs-ouvriers, d’étudiants, de personnes en difficultés, de chômeurs …

Un développement des infrastructures

Ce développement périurbain important engendre un développement des dessertes mais aussi des nuisances. Les réseaux de transport en commun se développent mais il existe un décalage entre les besoins toujours plus importants de la population et les fonds limités des communes et intercommunalités pour y répondre. Flourens a réussi à maintenir la ligne de TAD bon an mal an, ligne remise en question par la nécessité de financer des dessertes plus régulières. Chaque commune fait en fonction de ce qu’elle peut, les projets de la CUGT sont un poids financier et ne sont pas toujours pertinents pour la population locale. Les services et commerces de proximité sont créés à proximité des zones de vie. En vue de satisfaire le désir d’une qualité de vie supérieure, des complexes commerciaux et sportifs sont construits dans certaines communes de l’Est toulousain. Ainsi, les habitants ont accès rapidement et à faible coût aux services de « l’agglomération ». Flourens subit l’installation de ces services, construits dans les communes voisines, qui freinent leur installation sur la commune. Le super U profite aux communes de Drémil-Lafage, Aigrefeuille et Flourens. C’est un des rares établissements locaux à avoir profité d’une augmentation importante de la population. Des commerces de proximité se développent proche de la ZA, en lien avec l’augmentation de la population de ce côté de la commune.

Une gouvernance intercommunale imparfaite

La réforme des collectivités territoriales a permis de rassembler les communes périphériques en favorisant le regroupement de communes et la création de métropole. Ces villes périphériques appartiennent désormais à Toulouse. Les compétences de gouvernance sont regroupés par la ville de Toulouse, les anciennes communes comme Flourens ne sont plus

que des quartiers de la ville, dans lesquels certaines compétences sont redistribuées. La coopération entre ces quartiers existe sur certains projets, comme des associations sportives, de loisirs, d’entre-aide, de réflexions… Mais les rapports avec la CUGT sont parfois difficiles de par des priorités différentes et très « urbaines ». Le social est mis de côté faute de moyens suffisants, le développement des infrastructures et leurs entretiens, les transports et l’urbanisme grandissant handicapant les autres perspectives de projet...

Une solidarité à l’échelle de Flourens inexistante

Flourens est devenu un quartier fortement urbanisé où les gens se connaissent de moins en moins. Ils ne viennent ici que pour manger et dormir après le travail. Seules quelques associations restées sur la zone de la commune permettent à une minorité d’entretenir un lien social, réduit à peau de chagrin. Le réseau des transports en commun de plus en plus développé favorise le déplacement des personnes de Flourens dans d’autres quartiers de Toulouse pour leurs loisirs, activités sportives, achats... Au final, Flourens n’existe plus en tant que commune mais en tant que zone résidentielle, dortoir de Toulouse.

Documents relatifs