• Aucun résultat trouvé

Partie 5 : Scénarios prospectifs et orientations d’action

7.3 Scénario 3, Au fil de l’eau

L’Agglomération toulousaine contrôle l’étalement urbain

Depuis des années, la ville de Toulouse est très dynamique et attractive. De ce fait elle a de plus en plus d’habitants et d’entreprises. L’urbanisation est restée relativement maîtrisée en freinant un étalement urbain devenu trop conséquent qui entraînait des besoins trop importants en matière de développement des infrastructures et des transports. Les couronnes existantes ont été invitées à se densifier et quelques communes ont pu être en partie préservées, comme Flourens, inscrite dans la couronne verte de l’agglomération, en préservant les dernières terres agricoles.

La ZA confortée comme un pôle majeur de l’est toulousain

Devant la croissance économique de la ville, la ZA de Flourens connaît une expansion considérable. Ceci s’explique par la proximité des grands axes routiers : rocades et autoroutes. De plus, la CUGT, ayant récupéré la compétence des voiries, a investi dans des infrastructures mieux adaptées mais avec des moyens limités et beaucoup de retards à rattraper...

La ZA de Flourens accueille plus de PME dans le secteur de l’aéronautique et de spatial ainsi que dans les énergies vertes. Elle devient un pôle majeur de l’Est toulousain et entretient un réel réseau avec les autres pôles de Toulouse (Montaudran, Labège, Blagnac), malgré les difficultés économiques et les crises mondiales. L’augmentation du prix de l’énergie a forcé les entreprises à travailler autrement, à collaborer et à imaginer des moyens de transports logistiques plus réfléchis (en envois groupés notamment) favorisés par le développement d’un réseau performant permettant la fluidité des échanges. Les entreprises de Flourens suivent le mouvement mais la mixité importante d’entreprises sur la zone ne favorise pas la création de projet commun à toute la ZA.

Un paysage flourensois en partie préservé

La population flourensoise s’est également développée, de manière la plus raisonnée possible, mais l’étalement urbain a gagné du terrain sur toute la partie ouest de la commune. En 2040, la commune compte 3500 habitants. La banlieue toulousaine de l’est (Balma, Quint-Fonsegrives …) a connu une forte urbanisation avant que celle-ci ne soit restreinte. Aussi, la situation de Flourens, à cheval entre périurbain et rural en 2011, a permis de maintenir le cadre de vie apprécié de ses habitants… du moins en partie. L’Ouest de la commune est en effet aux portes de Toulouse et s’est quelque peu « fondu » à l’agglomération, tandis que l’Est a su conservé une touche du Lauragais agricole voisin, donnant à la commune un double visage.

La dernière réforme de la PAC s’est verdie et à mis en place pour des agriculteurs quelques subventions pour l’entretien du paysage, surtout du côté est de la commune. Les terres agricoles ont été protégées mais l’agriculture hésite pour autant à prendre le tournant d’une agriculture de proximité, tiraillée entre l’attrait de la production céréalière mieux rémunérée

et les enjeux d’une agriculture moins intensive et de proximité pour satisfaire les besoins des urbains et résidents... Faute d’aides et d’appuis, les projets reposent sur quelques bonnes volontés isolées. Le cadre agricole demeure fragile et peu rentable pour les exploitants qui ont du mal à trouver des repreneurs (notamment à cause des investissements trop lourds à envisager).

De plus, si cette situation a eu des avantages non négligeables en préservant un cadre vert et agricole, elle a, cependant, enfermé Flourens dans une « bulle ». Ainsi le lac de Flourens et les zones vertes de la commune sont devenus le repère de nombreux toulousains le week- end, entrainant des fréquentations importantes et des dégradations des lieux...

Un habitat inapproprié à la population qui freine la mixité sociale

La commune ayant favorisé la création de logements accessibles à la propriété, il existe peu de locatif. En effet, le cadre de vie en partie préservé implique un coût du foncier plus élevé que dans les communes voisines et donc l’installation d’une population plus aisée.

La longévité s’est accentuée, la population a vieilli, les enfants ont grandi et quitté la commune. Les services à la petite enfance périclitent, se vidant petit à petit. Les jeunes, autrefois dynamiques et impliqués dans la commune, ont également déserté le village. Il ne reste qu’un petit noyau d’irréductibles motivés pour faire vivre l’esprit Flourensois. Il perdure envers et contre tout, mais cette situation n’est pas pérenne. Les habitants les plus anciens entretiennent des liens privilégiés entre eux, mais ont peu de rapport avec les nouveaux habitants, qui sont eux devenus plus nombreux. Ces derniers sont des actifs qui avaient les moyens de s’y installer et qui travaillent et exercent l’ensemble de leurs activités à Toulouse ou dans les villes voisines. Ils considèrent Flourens comme un village dortoir où il n’y a rien à faire … une fois sorti de chez soi.

Individualisme de la population

Cette société de plus en plus individualiste ne conduit pas les habitants à être solidaires les uns avec autres. Malgré le vieillissement de la population flourensoise, peu d’habitants se sentent concernés par les actions sociales d’aide à la personne. Néanmoins, la commune a mis en place un système d’aide à la personne basé sur le bénévolat. Ce système coûte cher et vivote…

Bien que Flourens soit entrée dans la CUGT en 2011, la commune a gardé un esprit de petit village peu ouvert sur l’extérieur, malgré sa nouvelle taille. En ce sens, les transports en commun n’ont guère évolué depuis 20 ans et malgré la crise énergétique, la ville n’a pas eu la possibilité d’adapter son réseau aux attentes des habitants, ayant perdu la compétence au profit de la CUGT et n’ayant pas été prioritaire par rapport aux autres besoins des communes membres. La desserte est donc devenue une faiblesse au regard du nombre d’habitants qui fréquentent chaque jours les axes principaux pour se rendre sur leur lieu de travail. Cela entraîne des bouchons interminables et invivables aux heures de pointe et parfois mêmes durant la journée, et les transports en communs et le TAD sont saturés.

Si les habitants de Flourens utilisent majoritairement les services des villes avoisinantes (sports, commerces...), il n’existe pas pour autant de dynamique d’actions intercommunales. Chaque commune a fait le choix de se gérer de manière indépendante sans considérer les coûts de structure importants que cela engendre. Flourens est restée isolée, y compris au sein de la CUGT trop grande pour elle et sans trouver sa place au sein d’autres alliances à une échelle intermédiaire. Malgré le regroupement en communauté urbaine, les communes de la CUGT n’ont pas su se coordonner et créer une dynamique de projets communs ; les conflits et tensions sont importants.

Documents relatifs