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ANALYSE DU CONTEXTE COMMUNAUTAIRE DE MASHTEUITASH

CHAPITRE 7 ANALYSE DE L’EFA

7.1 Principaux thèmes liés à l’analyse de l’EFA

7.1.6 Savoir-faire local

Un autre thème émergent issu du corpus empirique de l’analyse de l’EFA est celui du savoir- faire local (SFL). L’analyse du corpus empirique a permis de cibler plusieurs aspects associés au SFL : 1) Origine du SFL; 2) Acquisition du SFL; 3) Transmission du SFL; 4) Partage du SFL; 5) Valorisation du SFL.

Tout d’abord, les témoignages des femmes Ilnuatsh permettent de comprendre l’origine du SFL. En effet, les répondantes rencontrées au cours de l’enquête qualitative témoignent que

Facteurs facilitants Socioculturels Individuels Logistiques Institutionnels Cautionnement Procédures Réseautage Modèles en entrepreneuriat Facteurs professionnels Financiers Subvention/ Financement Prêts bancaires Soutien du milieu communautaire Soutien politique Facteurs psychologiques

leur SFL est typique aux cultures autochtones et que son origine est intimement liée à l’appartenance communautaire. D’ailleurs, on retrouve le SFL dans plusieurs communautés autochtones, comme le précise cette répondante Ilnuatsh :

« En tout cas, il y en a chez les Attikameks, les Montagnais, il y en a chez les Algonquins, les Cris, pas mal dans toutes les communautés, je trouve. » F_12

Malgré une base commune propre à la culture autochtone en général, les femmes Ilnuatsh affirment que certaines différences peuvent subsister entre les peuples autochtones et entre les communautés autochtones plus précisément. Or, le SFL serait adapté selon les peuples et les lieux. Les témoignages de deux répondantes permettent de mieux comprendre cet aspect :

« Non. Je pense que c’est généralisé, je peux dire. Il y a peut-être certaines choses que chaque communauté, chaque nation, ont leurs particularités, là, mais là, je pourrais dire, c’est comme les raquettes, comment on appelle ça… Le castor, c’est beaucoup plus d’ici. Puis, les façons de faire, admettons le dessin, les décorations, c’est particulier, chaque nation, je pourrais dire. » F_09

En ce qui concerne l’acquisition du SFL, les répondantes affirment qu’il est normalement acquis pendant la jeunesse. Cette acquisition provient des membres de la famille, notamment par les femmes et principalement par la mère ou une tante, ou encore par les grands-parents ou, encore, par les aînés de la communauté :

« Pour moi, j’ai appris quand j’étais jeune, avec ma grande mère à faire la broderie, mais depuis qu’elle est partie, je n’avais jamais rebrodé. Fait que quand je suis arrivée ici, en janvier, j’ai réappris, puis je n’ai pas arrêté depuis janvier. » F_18

OU

« Ma mère faisait de l’artisanat. Ma mère faisait beaucoup d’artisanat : des poupées, des raquettes… Puis, elle faisait aussi des mocassins, des sacs, des mitaines pour mes frères. C’est pour ça que pendant ce temps-là j’ai appris à faire de l’artisanat. » F_14

« Un aîné de la communauté, là il est décédé, il nous a montré à faire de l’artisanat quand j’étais jeune. Puis, depuis ce temps-là, je n’ai pas arrêté. » F_02

Les répondantes traitent aussi de la transmission du SFL dans la communauté d’appartenance, qui semble se faire de génération en génération :

« Notre famille a toujours fait de l’artisanat. Ma tante faisait des mocassins, elle perlait, puis elle travaillait aussi dans les boutiques d’artisanat, là. C’est de génération en génération, je veux dire. » F_02

En ce qui concerne le partage du SFL, les femmes Ilnuatsh rencontrées affirment que le SFL est partagé au sein de la communauté, notamment par des activités communautaires, qui s’adressent autant aux femmes membres de la communauté qu’aux jeunes, tel que le mentionnent ces deux femmes Ilnuatsh :

« Oui, je l’ai fait tout au début, mais là, j’ai comme pas le temps. Oui, j’ai partagé mon savoir-faire avec d’autres […] Des fois, je prends des jeunes qui viennent travailler ici, comme des projets étudiants et tout ça. J’essaie de montrer ce que je peux faire. » F_02

OU

« Oui. Avec les femmes, je l’ai fait ici dans la communauté. J’ai donné des cours […] sur l’artisanat, la couture, le perlage. J’en ai donné beaucoup, mais là, j’ai arrêté de donner, je veux plus travailler en forêt. » F_03

En ce qui concerne la valorisation du SFL, l’analyse du corpus empirique a permis de déterminer trois façons dont le SFL peut être valorisé, soit dans le cadre des événements communautaires, soit dans les produits, soit au sein des organisations s’il s’agit de la définition d’une mission d’entreprise, par exemple :

« Oui. Dans le sens que, plus par rapport à mon entreprise qui est reliée aux produits de santé naturelle, nous ce qu’on vise dans cette entreprise, c’est vraiment de ramener […] parce que, de plus en plus, le marché des produits de santé naturelle se retourne vers les médecines traditionnelles. Fait que dans cette entreprise, ce qu’on vise, c’est de ramener le savoir traditionnel autochtone à

travers les produits qu’on va pouvoir commercialiser au niveau local, provincial et international, même. » F_13

L’articulation de ce thème est illustrée à la figure 15 ci-dessous.

Figure 15 : Cartographie du SFL chez les femmes Ilnuatsh

Source : Enquête qualitative, Croce (2019) 7.1.7 Rôle de la femme

L’analyse du corpus empirique a soulevé le thème - Rôle de la femme -, qui met en perspective le lien qui relie l’entrepreneuriat et le rôle des femmes autochtones et son évolution au fil des années. Dans l’analyse de ce thème de recherche, plusieurs facteurs ont été cernés, puis regroupés en trois dimensions d’analyse sociohistorique :

o Rôle de la femme dans la période précoloniale; o Rôle de la femme dans la période coloniale; o Rôle de la femme dans la période postcoloniale.

Tout d’abord, l’analyse du corpus empirique a permis de préciser le rôle de la femme dans la période précoloniale. Les femmes Ilnuatsh rencontrées ont mentionné que la division du genre au sein des sociétés traditionnelles autochtones, et particulièrement ilnue, était basée

Savoir –faire local Origine Innus, Cris Communautés autochtones Famille Aînés de la communauté. Partage Valorisation Jeunesse Acquisition Transmission

Formation pour les femmes Activités communautaires Intégration des jeunes De génération en génération : Produits Organisations Événement communautaires

sur la complémentarité des rôles socialement attribués à l’homme comme à la femme, tel que l’exprime cette répondante Ilnuatsh :

« On sait que chez les Premières Nations, traditionnellement, il y avait des rôles : la femme avait un rôle, l’homme avait un rôle, mais chacun avait son importance, puis l’importance était égale. Il n’y avait pas de soumission, il n’y avait rien […] traditionnellement. » F_12

De plus, cette complémentarité des rôles reposait sur la reconnaissance et le respect de la diversité de genre et de la répartition égalitaire du travail :

« C’est sûr que la femme avait peut-être des choses plus à elle. Puis, que l’homme, admettons au niveau du quotidien, la job c’est beaucoup plus lui qui le faisait, sauf que c’était tout le temps en complémentarité, par exemple. À mon idée, c’est ce que j’ai toujours vu là. Puis, dans les derniers temps, avec toute la mentalité blanche, ça a comme changé, la vision et les pensées des gens. » F_09

Or, l’implication de la femme Ilnuatsh était reconnue comme une attente sociétale autour du rôle de la femme dans la communauté :

« On était plus portées à rester à la maison, à élever nos enfants, parce que l’homme partait. Il allait chercher la nourriture, puis il revenait. » F_05

Les témoignages des femmes Ilnuatsh ont aussi permis de mettre en lumière la subordination de la femme autochtone par rapport aux hommes de la communauté. Cette subordination que les femmes Ilnuatsh affirment avoir subie semble être liée à l’époque coloniale, selon les témoignages des répondantes, comme celui ci-dessous :

« Je pense que pour une génération, oui, ça a été plus difficile, mais pour les plus jeunes de mon âge, on voit que c’est possible. Mais, comme je te disais, c’est comme encore une espèce d’époque où la femme était considérée… pas moins bonne, mais […] était comme derrière, là. Mais, aujourd’hui, on le sait qu’on est égaux, en tout cas, moi je le sais. Je pense que c’est plus la religion qui a fait ça, parce qu’on lit des textes, puis on s’en rend compte. Même les aînés en parlent […] que la femme n’était pas moins ou plus. Puis, elle avait ses tâches, puis elle faisait ses choses, puis il n’y avait pas une question de […] c’est une question d’attitude, dans le fond […] Puis, il y a eu la religion. C’était comme le mari, il a péché, puis les pensionnats, vraiment, la religion qui a tapé sur la tête […] Ma

génération n’a pas vécu ça, puis […] En tout cas, dans ma famille, je n’ai jamais vécu du sexisme. » F_07

ET

« Non. Pas la culture autochtone. La culture blanche, c’est la culture blanche, ça. La culture autochtone, pour la femme et l’homme, là, mon idée à moi, il y a toujours eu une complémentarité. » F_09

Aussi, l’analyse du corpus empirique a permis de déterminer les enjeux contemporains autour du rôle de la femme Ilnuatsh qui semblent être liés à l’époque postcoloniale. Or, il s’agit principalement du changement relatif au rôle de la femme autochtone dont font part les répondantes.

Il s’agit, par exemple, de la place de la femme autochtone dans son milieu de vie et de l’égalité des sexes, tel que l’exprime cette répondante :

« En fait, la femme entrepreneure aujourd’hui, c’est simplement l’avancée du monde, un peu. Je pense que je suis pour l’égalité des sexes, pour le travail, dans tout, pour moi, c’est juste une motivation de plus. C’est un but à obtenir, pas un but, mais c’est un objectif qui peut être plaisant, tout simplement parce que ça prouve aujourd’hui, en étant autochtone, malgré tout ce que notre peuple a pu subir dans l’histoire, eh bien on est capable de se relever et de passer par-dessus, puis de montrer aux gens qu’on est comme tout le monde, peu importe notre nationalité, peu importe notre race. On va dire notre ethnie, fait que […] c’est juste plaisant pour ça. » F_19

ET

« Je pense qu’on va en avoir de plus en plus. Oui, parce que justement les femmes veulent décider de leur futur. On entend beaucoup parler de l’égalité des salaires et tout ça. Je pense que ça va donner justement le respect de la femme, puis que ce sont des humaines, pareil comme des hommes. » F_07

Par ailleurs, il importe aussi de mettre en valeur la perspective autochtone de l’égalité, qui demeure loin d’une perspective féministe :

« Je ne sais pas. Ça appartient autant à la femme qu’à l’homme d’avoir des entreprises, si c’est son souhait. Je ne sais pas. Je ne suis pas dans cette dualité-là, tu sais. J’ai déjà été féministe, mais là on dirait que je ne le suis plus; on dirait que j’ai comme de la misère à […] » F_12

Finalement, en lien avec le rôle de la femme dans la période postcoloniale, il importe aussi de souligner la reconnaissance de la place des femmes par les membres de la communauté :

« Oui. Il y a encore du travail. Il va toujours y en avoir, parce que ça commence […] ils commencent à reconnaître la femme, puis il y a de plus en plus d’associations des femmes […] Fait que c’est ces femmes-là qui on fait qu’il y a plus d’ouverture auprès des femmes. » F_05

L’analyse du rôle de la femme est présentée sous forme de graphique dans la figure 16.

Figure 16 : Cartographie du rôle de la femme chez les femmes Ilnuatsh

Source : Enquête qualitative, Croce (2019) 7.1.8 Traditions et modes de vie

L’analyse du corpus empirique a permis d’identifier le lien qui existe entre l’entrepreneuriat chez les femmes autochtones Ilnuatsh, leurs traditions autochtones et leurs modes de vie; lien qui subsiste selon le type d’activité des femmes entrepreneures Ilnuatsh rencontrées.

Rôle de la femme

Période coloniale Période précoloniale Subordination de la femme Complémentarité des rôles Implication familiale de la femme Période postcoloniale Égalités

des sexes Reconnaissance du milieu Sexisme Culture blanche, pensionnats, religion Changements du rôle de la femme Division traditionnelle Affirmation et émancipation Division égalitaire du travail

Dans l’analyse, les traditions propres à la culture autochtone semblent être inséparables des modes de vie, ce qui a permis d’unir les deux composantes dans l’analyse du même thème émergent.

Trois dimensions y sont présentées :

1) Traditions autochtones; 2) Mode de vie traditionnel;

3) Traditions, modes de vie et entrepreneuriat.

Tout d’abord, l’analyse du corpus empirique a relevé les traditions propres à la culture autochtone, telles que :

o Artisanat autochtone; o Médecine traditionnelle.

Force est de constater que l’artisanat est une tradition typique à la culture autochtone, tel que l’affirme cette répondante Ilnuatsh artisane :

« Artisane, c’est plutôt la couture, l’artisanat, le perlage, le brodage, faire des bourses, des mocassins quand le temps s’y prête. Je fais des tentes, des tentes prospecteurs, puis des tentes rondes de chez nous […] Oui. Ce sont des traditions d’ici, des Pekuakamiulnuatsh, de mes parents. Le couteau croche, je devais essayer, mais c’est le temps qui me manque encore, sauf que mes parents ont toujours travaillé dans ces choses-là, tant ma mère que mon père, mes frères aussi. Je sais que mes frères ont beaucoup travaillé le couteau croche. » F_09 OU

« Parce que c’est vraiment traditionnel, l’artisanat. Ça veut dire : ça part de tes parents qui t’ont montré à perler […] J’avais même des cousins qui travaillaient le panache […] le perlage et tout ça […] Tu sais, c’est la tradition, c’est ton père ou ta mère qui t’ont transmis ça. » F _ 05

À partir des témoignages de ces femmes, un lien se forme entre l’artisanat, une tradition, et l’attente sociétale autour des femmes autochtones entrepreneures:

« Oui. C’est dans notre culture, c’est aux femmes de faire ça. » GD

Par la suite, une autre tradition qui a été mise en valeur est celle de la médecine traditionnelle, qui semble être liée au savoir ancestral :

« Moi, j’ai des livres qui viennent de la communauté. Donc, je connais un peu des choses, ma mère en connaît aussi. Puis, des gens qui ont des problèmes respiratoires, des rhumes, des choses comme cela, on les conseille, puis ils prennent ce qu’ils veulent prendre, puis ça va comme ça. » F_19

L’analyse des traditions révèle que celles-ci sont intimement liées au mode de vie, un mode de vie d’autrefois, qui concerne la vie sur les territoires ancestraux. Par exemple, en ce qui a trait à l’artisanat autochtone – qui représente une tradition autochtone –, il est mentionné comment il était lié autrefois aux activités pouvant avoir lieu sur le territoire. En effet, les objets que produisaient les femmes avaient plutôt comme objectif de répondre et d’être utiles dans la vie quotidienne, en lien avec leur mode de vie. En effet, leur utilité correspondait au mode de vie autochtone sur le territoire :

« Comme un sac, c’est comme un moyen de transport pour […] Dans le temps, c’était les pièges, les cartouches. Quand les hommes partaient à la chasse, on leur faisait chacun un sac. Puis, même pour les fourrures, c’est la même affaire. Comme le porte-fusil, c’est ça, ça vient de là. » GD

Dans les témoignages des femmes Ilnuasth, plusieurs dimensions correspondant au territoire ont été relevées et qui sont respectivement :

- Saison; - Chasse; - Forêt;

- Produit naturel.

Tout d’abord, le mode de vie sur le territoire était très lié aux saisons, tel que cette répondante l’affirme :

« Oui. Dans la tradition, c’était beaucoup par rapport aux saisons, je pourrais dire. C’est sûr que nous, on n’a pas eu le temps de voir ces choses-là par saison, parce que, étant à l’école et aux pensionnats, on n’a pas vu ça, mais c’était beaucoup […] ce qu’on m’a dit, ce qu’on m’a conté, puis ce que j’ai lu aussi, c’était beaucoup par saison, les choses de saisons, là. Comme la peau de l’orignal, admettons, c’est meilleur à tel mois pour pouvoir tuer pour la peau, puis pour la façon de travailler la peau et tout ça. C’est plus facile […] en tout cas, ces différences-là […] à telle date, à tel mois, ça se travaille mieux. » F_09

De plus, ce mode de vie accorde l’importance à la forêt et aux produits issus de la nature :

« En lien avec les modes de vie et les traditions, oui, je pense que oui. Si on remonte encore à l’historique de la communauté, autrefois les antibiotiques ou tous les médicaments qu’on pouvait avoir, on soignait avec tous ce qu’on trouvait sous notre main. Fait que c’est vraiment […] ça remonte au plus profond de nous, là. Au plus profond de nos traditions. Soigner avec tout ce qu’on peut trouver en forêt, puis des choses comme cela. » F_ 19

ET

« C’est sûr que quand tu es en territoire, tu as tout ce qu’il te faut, dans la culture […] Ce que tu fais dans l’artisanat, comme les racines, les écorces, je fais tout […] même la peau de l’orignal, pour faire des mocassins […] c’est là que tu te sens […] » F_03

Une fois les traditions des femmes autochtones et les modes de vie mis de l’avant, il est possible d’examiner la transposition des traditions et les modes de vie dans l’entrepreneuriat chez les femmes Ilnuatsh.

Voici ce qu’en dit cette répondante :

« Si je comprends […], tu vas pouvoir me replacer, s’il le faut. Comment je pourrais dire? Des fois, j’ai l’impression, de quoi je m’inspire de la communauté, c’est un mode de vie qui est passé, puis que, présentement, ce n’est plus nécessairement tout à fait présent. Quelqu’un pratique encore quelque chose, des savoirs ou des choses comme cela, mais on dirait que c’est quelque chose, mais c’est une inspiration quand même que j’ai face à notre mode de vie. Mais aidez-moi un petit peu là, j’essaie de… Je ne sais pas si j’ai compris la question ou quoi là, mais […] » F_15

Ce lien étroit entre traditions et modes de vie peut se retrouver dans la conception des produits :

« Oui. Je pense, je pourrais dire oui, parce que, comment je peux dire… Le naturel, comme le cuir d’orignal, j’aime beaucoup travailler avec. C’est sûr que je n’en fais pas autant, mais j’essaie d’aller chercher ce que mes parents prenaient pour faire telle chose, tel vêtement, telle bottine […] Oui, des fois, j’en fais avec du cuir qu’on achète, mais c’est parce que des fois, on n’a pas le choix, là. J’essaie aussi d’arranger, de tanner les peaux d’orignal, là, les peaux d’animaux. » F_19

Et aussi dans les activités que peuvent organiser les femmes entrepreneures :

« Dans le fond, une fois par année, il y a une activité en territoire qui est organisée, des activités de tradition autochtone, dans le temps de la chasse au cours du mois d’octobre, on va chasser l’orignal ou le chevreuil ou on va trapper le lièvre. » F_08

Les femmes peuvent s’inspirer, dans les activités entrepreneuriales, d’un mode de vie qui n’est plus présent aujourd’hui, mais qui demeure dans leur esprit lorsqu’elles créent une organisation :

« Même si tu vas parler avec des aînés, puis ils ne seront pas d’accord avec ce que je vais dire, parce qu’ils ont été catholicisés et ils ont perdu le sens, la profondeur de ce qui se faisait, mais tu sais, la chasse se faisait dans une conscience de la relation au monde et de la relation au monde des esprits. Dans