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L’ESPACE OASIEN :

B. RICHESSES ET CONFLITS

Le Sahara prise, pour espace déserté, hostile et inhabitable pour une longue durée, se manifesta et exposa, de plus en plus, ses richesses au fur et aux mesures que la science lui donna l’occasion. Actuellement, le monde entier semble en être dépendant. Il devint très rapidement l’espace n° 01 des conflits de l’économie mondiale, des droits de l’homme et de l’environnement. Les pays sous-développés savent peu sur leur trésors, néanmoins l’autre coté du monde le gère, l’exploite, et le projette pour les générations futurs (Fig 89).

a. Les ressources naturelles du Sahara : Quelles influences et quels horizons ? La nature cherchait toujours à exposer son équilibre à travers une justice devine matérielle, morale ou combinée. Le Sahara, l’abris des réfugiés dans les temps difficiles, devenait un des lieux les plus riches des la planète (Fig 89):

 L’eau, dont sa rareté faisait le qualificatif principal de l’espace saharien, fut découverte en profondeurs comme la plus grande réserves d’eau accumulées sous les dunes de depuis des milliers d’années (Algérie, Tunisie, Lybie).

 Les premières découvertes du gaz naturel étaient en 1952 par des explorateurs français. Ce combustible formait une ressource naturelle à haute importance énergétique, très nécessaire pour tous les pays du nord. Les découvertes continuaient dans le temps et le Sahara exposait encore ses potentialités. Les gisements envahissaient les lieux, et les arrivistes retournaient avec une autre forme de colonisation.

 Le pétrole à son tour fut découvert en 1956 pour la première fois dans la bordure méridionale du bassin avec Edjeleh, puis Tiguentourine au sud Algérien.

Ces découvertes ont, complètement, bouleversé les concepts conventionnels. Ils se propageaient dans tout le Sahara de l’Atlantic à la mer rouge.

 L’uranium, aux pays du Sahel qui sont considérés parmi les plus pauvres au mode, fait alimenter la technologie et l’industrie du nord. Les mines poussent au Niger tels que les champignons.

 Le charbon au Niger, au Maroc et en Algérie, constitue aussi une richesse naturelle pour les pays du Sahara qui à nous jour n’en bénéficie qu’assez peu.

Fig 89 : Ressources naturelles (Sahara)

 L’or dans la plus part des territoires du Sahara se présente en une réserve importante, il est au sud algérien, au Mali et au Sénégal.

 La richesse qui semble plus importante, plus abondantes et plus renouvelable est celle de l’énergie solaire. Le caractère hostile du Sahara dû à son ensoleillement lui a permis d’être le plus grand champ de captage des rayons solaires au monde. Cette énergie écologique par excellence, gratuite et continue, demeure une des ressources naturelles qui pourrait être, en cas de développement réfléchi et pertinent, le garent des générations futurs du Sahara.

Toutes ces ressources et autres n’ont pas pu apporter aux pays du Sahara la paie et la stabilité.

La pauvreté en ces localisations désertiques est optimale. On profite des ressources naturelles qu’offre le Sahara, non pas pour le développement et l’évolution ou même pour l’amélioration des conditions de vie des pauvres habitants du Sahara, mais pour les tuer.

« Quand les puissants se font la guerre, ce sont les faibles qui meurent » (Jean-Paul Sartre).

L’espace désertique perd de plus en plus son équilibre naturel chaque fois l’homme y met son doigt. On doit faire preuve d’appartenance pour que la nature nous accepte, et revenir sur nos pas rectifier nos erreurs, pourrait nous ouvrir des horizons plus clairs.

b. LE SAHARA, L’ESPACE CONVOITE : Répulsion et Attractivité

« Tout se passe comme si le désert fonctionnait comme un espace de référence, tantôt pôle de répulsion, symbole d’une «anti-civilisation», tantôt

«âge d’or» d’avant la civilisation » (ROUX, M. 1991)

Le monde entier est dépendant de l’énergie. En occident, elle est la force motrice de la technologie et l’industrialisation. Au sud, elle est l’exemple concret de la pure consommation. Cette configuration avait créé un lien d’intérêts inévitable entre les deux camps de deux mondes totalement différents. Le premiers est:

démocratique, conscient, scientifique et en développement depuis les premiers temps, le second est: analphabète, colonisé, sous-développé, et pauvre malgré ses richesses enterrées.

Le Sahara espace répulsif :

Dans une société scolaire, Michel ROUX questionnait ses élèves sur leurs impressions des mauvais qualificatifs du désert :

Fig 90 : Présence étrangère au Sahara

Pour la majorité, le Sahara est un univers rébarbatif qui s’oppose au monde civilisé. Les connotations négatives s’organisent selon trois composantes:

- Le danger : le Sahara est un espace hostile où s’exercent des menaces physiques comme la soif, les piqûres de scorpions, les morsures de serpents, le vent de sable…

- Le néant : le Sahara est un vide, monotone, triste, angoissant.

- Le sous-développement apparaît un autre ensemble de cas.

On pourrait, dans la littérature de voyage et même dans les ouvrages scientifiques, relever les mêmes impressions. Emile Gautier, dans son ouvrage sur le Sahara, ne peut évoquer le Tanezrouft sans parler de la soif, du vent de sable et des

«pièges» du désert, disait Michel ROUX.

La mondialisation et les techniques de communication modernes donnaient aux habitants du Sahara, qui étaient en des temps passés complètement isolés du monde extérieur, des impressions d’une belle vie et leur ouvraient les portes des pays des merveilles. Ces compréhensions, face à une misère que vivaient les pays du sud, une grande migration fut constatée vers le nord africain puis vers l’Europe.

L’instabilité, la dictature, et la colonisation ancienne et nouvelle brisent l’équilibre construit entre les populations et le Sahara pendant des milliers d’années (Fig 91).

Entre le Sahara et l’homme, une grande histoire de vie en commun avait eu lieu et le caractère répulsif de cet espace désertique ne semble pas être naturel surtout pour les habitants originels.

Le Sahara espace attractif :

L’exploitation des ressources naturelles, depuis leurs découvertes successives et en fonction de l’évolution technologique, devinrent le souci le plus présent pour les pays développés.

« Ce morceau de la planète possède ce que les hommes du XXème siècle cherchent le plus âprement à conquérir, l’espace… » (R. Capot-Rey)

En six heures, l'ensemble des déserts de la planète reçoit autant d'énergie du soleil que l'humanité en consomme en une année. 1% de la surface des déserts du globe permettrait de produire la totalité de l'énergie nécessaire à la consommation électrique mondiale.

« Ce territoire se présentait alors comme un singulier musée d’archaïsme, un continent oublié dans l’évolution du monde contemporain, mais aussi, comme un pays neuf, suscitant de grands espoirs et de non moins grandes convoitises. » (Bisson, J. 2003).

Fig 91 : Flux migratoires au Sahara

Une autre bataille, pacifique cette fois, fait rage au Sahara : la course aux matières premières entre pays du Nord et pays émergents tous intéressés par les richesses du sous-sol saharien (Fig 92). La Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad deviennent des pays courtisés où l’hégémonie française, vieille de plus de cent ans, est battue en brèche par la Chine, l’Inde et les États-Unis. De même, dans le domaine pétrolier, des permis de prospection autrefois attribués à des sociétés occidentales le sont à présent à des compagnies chinoises.

L’espace saharien est une réserve naturelle de grande nécessité, à la quelle le monde développé s’attache considérablement. Vendre leurs richesses n’était pas la bonne solution pour les pays concernés et ne le sera plus. Ces rentes n’ont pas permis l’amélioration du cadre de vie de ces populations, néanmoins elles ont fait augmenter les taux de la spéculation et la corruption et elles sont destinées, dans la plus part des cas, à l’achat des armes des pays exploiteurs des leurs richesses, utilisées contre leurs propre peuples.

Le Sahara est devenue, alors, délaissée par ses populations originelles qui prenaient la fuite pour sauver leurs peaux, fortement convoitée par d’autres, dans une stratégie mondiale gérée par la loi du plus fort.