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c) Indicateurs de développement

III. LES LIMITES SPATIALES DU DEVELOPPEMENT LOCAL

La maitrise du développement autant qu’action pour l’amélioration des conditions de vie et pour la réponse aux besoins qualitatifs et quantitatifs de l’homme, est de plus en plus difficile dans la mesure où les limites de l’aire d’action sont étendues. Le retour au développement local forme, effectivement, la récupération de l’échelle d’appropriation et une fuite de la globalité qui tuait l’identité, la particularité et les valeurs socioculturelles.

« Un développement autocentré peut s’exprimer par une ville ou être le fait d’un pays qui s’autonomise à l’égard de l’étranger. Il peut aussi s’entendre d’une région, voire d’une petite région, dont les forces économiques propres s’affirment. On parle alors de développement local notion illustrée par les systèmes productifs locaux… » (Bret, B. 2012).

Les limites spatiales du développement local forment en quelques sortes son domaine de définition. Elles cernent des aires ayant partagées des propriétés communes : économiques, sociales, culturelles, naturelles, d’appartenance ou autres. Le local peut indiquer un continent, un pays, une ville, un village ou même une agglomération secondaire, comme, par rapport à d’autres repères et selon autres critères, peut indiquer un territoire, une région. Les proportions portent peu devant les éléments de l’unité et de définition.

Pour Henri Lefebvre, « Changer la vie, changer la société, cela ne veut rien dire s’il n’y a pas production d’un espace approprié » (Jean-Yves, M.

2015).

Selon Lefebvre, une définition possible du développement local renvoie à la définition de l’espace. Ce dernier demeure une image réelle, véridique et significative, ayant une multitude d’aspects, d’un développement local résultant de progrès communs pour des buts d’intérêts communs.

1. LE TERRITOIRE

Le territoire dans le sens physique renvois à des limites spatiales concrètes.

Il dessine des aires homogènes et unis présentant une ou plusieurs particularités qui le font distinguer par rapport à un tout auquel il appartient.

« Le territoire est une réordination de l’espace dont l’ordre est à chercher dans les systèmes informationnels dont dispose l’homme en tant qu’il appartient à une culture. » (Raffestin, C. 1986)

Le territoire semble être «…une appropriation à la fois économique, idéologique et politique de l’espace par des groupes qui se donnent une représentation particulière d’eux-mêmes, de leur histoire, de leur singularité.

» (Di Méo, G. 1998)

Il est la jonction entre l’espace social et l’espace vécu. Le premier qualifie les lieux de l’installation de l’homme et les rapports sociaux spatiaux, le second met en évidence le rapport existentiel que génère l’homme avec son entourage en signe d’appartenance.

Maryvonne Le Berre (1992) défini le territoire par l’aire façonnée et appropriée par un groupe social dans le but d’assurer sa reproduction et ses besoins vitaux.

Autrement dit, les interactions entre le groupe social et ses aires appropriées fait apparaitre les limites physiques et morales de son territoire.

Les trois définitions précédentes affirment que le territoire est une proportion de terres qui s’étale aux limites d’appropriation d’un groupe social, qui peuvent être matérialisées physiquement par des frontières (montagnes, murailles,…), moralement par des qualités sociales, culturelles, ethniques…etc. Le territoire n’a pas de dimension particulière, il peut-être délimité ou faire partie d’autres territoires.

Il peut-être composé de portion d’espaces continus (ex : le quartier d’une ville, districts (Fig 25)) ou discontinus (ex : un état insulaire) ou virtuels (ex : Facebook).

On parle alors de développement territorial lorsque la progression concerne un ou des groupes sociaux (dans le sens large du mot) qui présentent des interactions avec leurs propres lieux appropriés. Il serait alors distingué la mise en fonction de leur initiatives, leurs ressources et leurs savoir faire affin d’améliorer leur appropriation. La territorialité est une « relation polymorphe qui se tisse entre un groupe social et son environnement dans l’activité de production et de consommation » d'après Marie-Claude Maurel (Savey S. 1994)

2. LA REGION

La région, au sens commun, signifie une proportion spatiale qui se caractérise et se distingue par rapport à son environnement en des critères particuliers et originaux qui l’individualisent et le détachent d’une proportion plus importante. On parle de région montagneuse, région de plaine, région polaire, région urbaine, région méditerranéenne, etc.

La région pour les géographes est une combinaison très étroite des caractéristiques physiques, historiques et des activités sociales qu’exerce une population (Fig 26). « Les idées de sentiment d’appartenance et d’appropriation mentale précipitent "région" vers le territoire » (Frémont, 1976).

Fig 26: Régions allemandes (Source : M. Martineau) Fig 25: Districts allemandes

(Source : Wikimedia commons)

Les sentiments d’appartenance apparaissent en deux aspects très proches mais très déterminants. L’appartenance à une culture étale les limites des aires appropriées et leur donne une abstraction physique et une virtualité des formes (Culture islamique, Arabe, Amazir…). D’un autre coté, l’appartenance à un endroit renvoie à un espace défini par sa localisation, sa surface et ses frontières (Un pays, une ville, un village…).

Le développement local peut être régional s’il vise à toucher des lieux définis en matière de terres, de ressources et de population. Il est, pratiquement, différent d’une région à une autre en fonction des spécificités de cette dernière.

3. LES COLLECTIVITES LOCALES

Une collectivité locale, ou collectivité territoriale, désigne toute division administrative située « au-dessous » du niveau d'un État (État-nation (comme la France) ou d'un État multinational ou État fédéral (comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou l'Allemagne), à condition que cette division administrative soit gérée par une assemblée délibérante élue distincte de l'État : communes, municipalités (communautés urbaines, districts, etc), départements, provinces, régions. La notion de collectivité fait appel aux concepts de territoire et de gouvernance. Il existe différents « niveaux » de collectivités entre le niveau national et le niveau local distingués par la spécificité des compétences.

Les collectivités locales dites aussi territoriales sont des structures administratives distinctes de l’administration de l’État, qui doivent prendre en charge les intérêts de la population d’un territoire précis.

Elles ne possèdent que des compétences administratives, ce qui leur interdit de disposer de compétences étatiques, comme édicter des lois ou des règlements autonomes, bénéficier d’attributions juridictionnelles ou de compétences propres dans la conduite de relations internationales. Afin de les distinguer des établissements publics, y compris ceux gérant les différentes coopérations locales, les collectivités territoriales doivent bénéficier d’une compétence générale leur permettant de prendre en charge toute affaire d’intérêt local.

Une collectivité locale, dans un sens administratif et organisationnel, est une forme de décentralisation de la décision et une provocation de l’initiative. Autrement dit, une image d’une autonomie contrôlée visant spécialement à activer et à exploiter les potentialités locales et à revaloriser la concertation et le travail collectif.

Dans un sens stratégique, les collectivités locales sont l’effervescence d’une combinaison de plusieurs éléments : une population, un territoire, des ressources, une culture, et un ordre. Elles sont aussi la forme géométrique de base dans toute composition complexe spatiale, stratégique, politique, économique ou socioculturelle.

Dans un sens administratif, une collectivité territoriale se distingue à travers les critères suivants :

 Elle est dotée de la personnalité morale, qui lui permet d’agir en justice. Alliée à la décentralisation, elle fait bénéficier la collectivité territoriale de l’autonomie administrative. Elle dispose ainsi de son propre personnel et de son propre budget. Au contraire, les ministères, les services de l’État au niveau local ne sont pas des personnes morales. Il s’agit seulement d’administrations émanant de l’État ;

 Elle détient des compétences propres, qui lui sont confiées par le législateur (Parlement). Une collectivité territoriale n’est pas un État dans l’État. Elle ne détient pas de souveraineté et ne peut pas se doter, de sa seule initiative, d’organes nouveaux.

 Elle exerce un pouvoir de décision, par délibération au sein d’un conseil de représentants élus. Les décisions sont ensuite appliquées par les pouvoirs exécutifs locaux.

Relativement liée à la notion de territoire, les collectivités locales peuvent être ainsi simples ou composées. L’ordre administratif les configure sous plusieurs formes dont on cite :

a) La commune :

La réglementation dans le monde prévoie une définition précise pour la commune :

« La commune est une collectivité territoriale de droit public dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Pour l’exercice des compétences que lui confère la Loi, elle dispose d’un budget, d’un personnel et d’un domaine propre.

La commune est chargée de la gestion des intérêts communaux. Elle assure les services publics répondant aux besoins de la population locale et qui ne relèvent pas, par leur nature ou leur importance, de la responsabilité de l’Etat. »

(Ordonnance n°87-289 du 20 octobre 1987, Maurétanie) La commune est la collectivité administrative de « base » ou de proximité.

C’est également la plus ancienne et probablement la plus identifiée par les administrés. Elle est la cellule de base pour tout découpage administratif. Elle renvoie à tout ce qui est en commun pour une même communauté d’habitants qui se partagent une genèse spatiale et historique.

Théoriquement, la commune est une fragmentation représentative d’un ordre plus important qui s’intègre dans une politique de gestion globale. On cherche à travers cette fragmentation la maitrise de gestion, la décentralisation de la décision et la justice régionale et territoriale.

Le nombre des communes sur un même territoire reste généralement subordonné aux règles administratives qui s’appuient sur plusieurs éléments de références tels que la démographie (ex:

France: 36.658 communes Fig 27).

Les communes bénéficient de la compétence générale pour gérer toute affaire d’intérêt communal. Les compétences de la commune s’articulent autour de l’urbanisme et de la maîtrise des sols (plan local d’urbanisme, délivrance des permis de construire), de l’enseignement (gestion des écoles élémentaires et maternelles), de la culture et du patrimoine (bibliothèques, musées, offices du tourisme) ….

Par conséquent, elles sont derrière tout acte de développement issu d’une initiative de proposition d’opérations à intérêts générale local de service ou d’exploitation. Dans ce concept, la commune devint la force motrice d’un développement local qui assure son évolution, satisfait ses besoins, et complète à une échelle régionale et territoriale un développement national.