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En novembre 1841, George Sand avec Pierre Leroux et Louis Viardot crée une revue bimensuelle sous un titre aux ambitions claires : la Revue Indépendante, titre proposé par la romancière elle-même491. La Bibliographie de la France annonce sa parution en 1842492.

Le périodique paraît pendant huit ans et sa collection comprend trente-six volumes de format classique in-8. Eu égard à son importance pour la pensée socialiste française des années 1840, la Revue Indépendante a déjà suscité l’intérêt des chercheurs français essentiellement en rapport étroit avec l’activité journalistique de Sand493. Ce périodique qui n’a pas encore fait l’objet d’études particulières chez les historiens des relations franco-russes nous intéresse par la publication des recensions substantielles de Louis Viardot, Jean-Marie Chopin et Edme Chojecki.

Dès sa parution, la Revue Indépendante devient une concurrente directe de la Revue

des Deux Mondes494, que George Sand a dû quitter après de vives dissensions avec François Buloz suite aux modifications exigées pour la publication d’Horace. La romancière pense alors à créer son propre périodique, qui serait loin du conservatisme « juste milieu » de la revue de Buloz et de la faiblesse de la presse provinciale.

La Revue Indépendante « se f[ait] rapidement une grande notoriété par la vivacité de ses polémiques religieuses et ses études sur les questions sociales »495.

La Révolution de 1848 ébranle toute la société française et provoque la disparition de la Revue Indépendante. Mais les discussions politiques et sociales, ainsi que les

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« Votre titre admirable. Je savais bien que c’est vous qui seriez la marraine ». Voir la lettre de Pierre Leroux à George Sand, datant du 15 octobre 1841. Citée d’après l’ouvrage de Michelle Perrot, George Sand. Politique et polémiques (1843-1850), Imprimerie nationale, Éditions, 1997, p. 21.

492

La Bibliothèque de la France, XXXIe année, 1842, p. 12.

493

Michelle Perrot, George Sand. Politique et polémiques (1843-1850), Imprimerie nationale, Éditions, 1997 ; Bernard Hamon, George Sand et la politique. « Cette vilaine chose… », L’Harmattan, 2001 ; Jeannine-Julienne Braquier, À la rencontre de George Sand : suivi de notes sur les cofondateurs de la Revue Indépendante, amis de George Sand, Paris, s.n., 2004.

494 « Bulletin bibliographique. La Revue Indépendante, paraissant le 10 et le 25 de chaque mois. – Rue Richelieu, 63. 50 fr. par an. La Revue Indépendante continue, avec un succès toujours croissant, la redoutable concurrence qu’elle fait depuis près de trois années à la Revue des Deux Mondes. La liste de ses abonnés, qui s’augmente chaque mois, contient maintenant les noms des hommes les plus distingués de l’Europe, dans la politique, la philosophie et les belles lettres. Créée en 1841, par MM. Pierre Leroux, George Sand et Louis Viardot, elle a publié une série d’articles remarquables de ses trois fondateurs ».

Voir « Bulletin bibliographique. La Revue Indépendante, paraissant le 10 et le 25 de chaque mois », L’Illustration, 9 novembre 1844, p. 158.

495

Henri Avenel, Histoire de la presse française depuis 1789 jusqu’à nos jours, Paris, Ernest Flammarion, p. 382.

polémiques littéraires révélées dans le recueil non conformiste laissent une trace importante dans la pensée journalistique française.

Orientation

Pierre Leroux signe, dans le premier numéro, l’Introduction censée exposer l’orientation politique du périodique comme un instrument d’instruction du peuple et de progrès social. Ainsi, s’impose l’âpreté polémique sous le manifeste politique.

Sur un ton messianique, Leroux fait appel au public français pour proclamer un humanisme unanimiste et fraternel. Il souligne la communauté et la continuité d’idées et de principes avec le Globe saint-simonien (1824-1832), dont il fut le cofondateur ; en précisant que la Revue Indépendante s’ouvre à tous ceux qui souhaitent les partager.

Leroux s’adresse, en fait, à ceux qui, naguère sous la Restauration, revendiquaient une politique de liberté et de fraternité sociale et développe, sur un ton vivement polémique, des accusations contre les hommes de Juillet, véritables imposteurs. Sans doute Guizot en est-il la cible principale. On ne saurait réduire sa pensée à la formule qu’on lui attribue « Enrichissez-vous ! », mais son action politique, dans la ligne du libéralisme économique, ne pouvair qu’exciter la critique de ceux qui, à la suite de Saint-Simon, rêvait d’une société de coopération fraternelle.

Leroux fait le procès de la pensée cléricale conservatrice en dénonçant la collusion toujours forte des pouvoirs politique et religieux. Finalement, il affirme et exalte la liberté et la puissance du peuple, lequel doit oublier les « vieux dogmes ».

Fondateurs et Collaborateurs

L’amitié de George Sand, alors collaboratrice de la Revue des Deux Mondes, avec le fondateur du Globe saint-simonien Pierre Leroux (1797-1871) et le directeur du Théâtre-Italien de Paris Louis Viardot (1800-1883) conduit à la création collective de la Revue

Indépendante.

La romancière prend parti pour l’émancipation intellectuelle et sociale des couches modestes de la société française. Elle encourage alors les poètes ouvriers496 comme le maçon toulonnais, Charles Poncy, en publiant leurs écrits dans la Revue Indépendante. En outre, Sand y publie ses œuvres en prose (Horace, Consuelo, la Comtesse de Rudolstadt et

Fanchette) mais aussi des études signées parfois sous le pseudonyme Eugène Faure.

C’est en 1835 que la romancière fait connaissance de Leroux, qui l’attire par son discours éloquent sur le progrès continu conduisant l’homme vers la justice et l’égalité et lui permet de nourrir ses ambitions philosophiques et réformatrices497. Les sept cordes de

la lyre et Spiridion sont déjà marqués par la pensée socialiste de ce « semi-autodidacte »498. Leroux signe des articles divers, y compris littéraires499.

Dès l’année 1838, Sand se lie également d’amitié avec Louis Viardot. Grâce à elle, Viardot rencontre sa future épouse la cantatrice Pauline Garcia en 1840. Le deuxième cofondateur de la Revue Indépendante y prend une part active, tout en collaborant à

496

Avec Agricol Perdiguier, Frédérick Lemaître, Paul de Kock, Louis Blanc, Béranger et Sue, Sand souscrit à l’édition de L’Union ouvrière de Flora Tristan.

497

Voir Bernard Hamon, George Sand et la politique. « Cette vilaine chose… », L’Harmattan, 2001 ; Philippe Régnier, « Les Saint-Simoniens et le mouvement romantique », Romantismes et socialismes en Europe (1800-1848), Actes du Colloque de Lille (1987). Études de Littérature étrangère et comparée, Didier Érudition, 1988, pp. 207-223.

498

Histoire générale de la presse française, De 1815 à 1871, t. 2, publiée sous la direction de Claude Bellanger, Jacques Godechot, Pierre Guiral et Fernand Terrou. Presses universitaires de France, 1969, p. 93.

499

« Aux Politiques. De la Politique sociale et religieuse qui convient à notre époque », 1er novembre 1841, pp. 60-143 ; « Aux Politiques. De la Politique sociale et religieuse qui convient à notre époque (suite) », 1er décembre 1841, pp. 299-336 ; « Aux Politiques. De la Politique sociale et religieuse qui convient à notre époque (troisième article) », 1er janvier 1842, pp. 5-36 ; « Aux Politiques. De la Politique sociale et religieuse qui convient à notre époque (quatrième article) », 1er février 1842, pp. 289-333 ; « Aux Politiques. De la Politique sociale et religieuse qui convient à notre époque (cinquième article) », 1er mars 1842, pp. 577-638 ; « De Dieu, ou de la vie considérée dans les êtres particuliers et dans l’Être universel », 1er avril 1842, pp. 17-89 ; « Du cours de philosophie de Schelling ; Aperçu de la situation de la philosophie en Allemagne », 1er mai 1842, pp. 289-348 ; « Du Christianisme », 1er juin 1842, pp. 577-691 ; « Aux Politiques. De la Politique sociale et religieuse qui convient à notre époque (6e article) », 1er juillet 1842, pp. 5-28 ; « Poésies de Pétrarque », 1er août 1842, pp. 347-426 ; « De la Ploutocratie, ou du Gouvernement des Riches (1er article) », 1er septembre 1842, pp. 513-596 ; « De la Ploutocratie, ou du Gouvernement des Riches (2e article) », 1er octobre 1842, pp. 5-74 ; « De la Mutation d’un écrit posthume de Théodore Jouffroy », 1er novembre 1842, pp. 257-322 ; « M. Cousin, auteur de la Mutilation d’un écrit posthume de Jouffroy », 25 décembre 1842, pp. 641-680 ; « D’une nouvelle Typographie », 25 janvier 1843, pp. 262-291.

L’Illustration500. Viardot signe des articles divers501, mais publie aussi la traduction de

Tarass Boulba (25 octobre et 10 novembre 1845) et l’article sur le servage des paysans

russes (25 mai 1846).

À part Leroux et Viardot, parmi les collaborateurs de la Revue nous pouvons citer les noms d’Albert Aubert, Auguste Billiard, Louis Blanc, Charles Cassou, Edme Chojecki, Xavier de Hommaire de Hell, Louis Delatre, Pascal Duprat, Ferdinand François, Henri Julia, Savinien Lapointe, Lachambeaudie, Victor de Laprade, Alfred Michiels, Adam Mickiewicz, Eugène Pelletan, Louis Pernet, Charles Poncy, Adolphe Salfrey.

Edme Chojecki (1822-1899) attire notre attention la plus vive grâce à une série d’études philologiques qui constitue un événement important pour la reconnaissance du domaine slave en France et qui devra ouvrir aux historiens slavisants des pistes nouvelles de réflexion et de découverte.

Né à Varsovie en 1822, Chojecki débute tôt dans les lettres polonaises502. En raison de sa participation active au mouvement révolutionnaire, ce jeune « socialiste polonais »503 est contraint de quitter la Pologne et s’installe en 1844 en France, terre d’accueil privilégiée des Polonais. En France, Chojecki, plus connu sous le nom de « Charles Edmond », se rapproche de l’émigré anarchiste russe Mikhaïl Bakounine (1814-1876) depuis la fin de 1846 et intègre la colonie polonaise avec laquelle il soutient la cause de son peuple. Vers la même époque, Chojecki s’entretient également avec Nikolaï Spechnev (1821-1882), futur membre du groupe des Petrachevtsy, qui le renseigne sur le mouvement intellectuel russe504.

500

Voir le chapitre de la présente partie consacré à L’Illustration.

501

« De la Politique suivie à l’égard de l’Espagne », 1er novembre 1841, pp. 221-236 ; « Des Provinces basques, et de la modification de leurs fueros », 1er décembre 1841, pp. 415-429 ; « La National Gallery de Londres », 1er décembre 1841, pp. 471-492 ; « L’Académie delle belle arti de Venise », 1er janvier 1842, pp. 162-181 ; « De la Réforme parlementaire proposée », 1er février 1842, pp. 407-421 ; « De la question des Céréales en Angleterre », 1er mars 1842, pp. 743-755 ; « De la situation de l’Angleterre, et du plan financier de sir Robert Peel », avril 1842, pp. 178-195 ; « Galerie de Hampton-Court », juin 1842, pp. 762-773 ; « Noei Borguignon de La Monnoye », juillet 1842, pp. 99-129 ; « Musées de Belgique (1er article) », août 1842, pp. 463-479 ; « Musées de Belgique. (Deuxième article) », septembre 1842, pp. 705-720 ; « Musées de Belgique (3e article) », 1er octobre 1842, pp. 195-207 ; « Lazarille de Tormès », 1er novembre 1842, pp. 410-460 ; « Musée de Madrid », 10 janvier 1843, pp. 49-70 ; « L’Alhambra », 10 mars 1843, pp. 81-104 ; « Un affût au Cerf dans les monts Krapacks », 10 septembre 1843, pp. 102-116 ; « Musées d’Allemagne.—Munich », 25 mars 1844, pp. 228-252 ; « Une chasse en Angleterre », 25 août 1846, pp. 472-484.

502

Voir Zygmunt Markiewicz, « Charles Edmond, voyageur et comparatiste, oublié », Connaissance de l’étranger, mélanges offerts à la mémoire de J.-M. Carré, Paris, Didier, 1964, pp. 292-300.

503

Claude De Grève, Gogol en Russie et en France : essai de réception comparée. Thèse d’État : Lettres : Paris III, 1984, t. 1, p. 208.

504

Proche des Polonais – il suffit de rappeler son amitié avec Frédéric Chopin et Adam Mickiewicz –, Sand rencontre Chojecki et entretient avec lui des relations amicales, d’après les lettres de Chojecki à Sand datant de 1870-1871, qui sont conservées dans les Archives russes d’État de littérature et d’art. Edme Chojecki signe dans la Revue

Indépendante tous ses articles en 1847505.

Contenu des numéros

Les livraisons copieuses de la Revue Indépendante comportent des études abondantes de philosophie générale et appliquée, de même que la mise en cause de la politique intérieure et étrangère du gouvernement. La littérature y tient une large place. Les articles sont regroupés dans les rubriques correspondantes : « Politique », « Philologie moderne », « Critique théâtrale », « Critique musicale », « Chronique politique », « Bulletin scientifique » et « Bulletin bibliographique ».

La Revue manifeste son intérêt pour la littérature française506 ainsi que diverses littératures étrangères : américaine507, anglaise508, arabe509, espagnole510, finnoise511,

505

« Les poètes allemands en Autriche.—Chants nationaux et révolutionnaires », 10 avril 1847, pp. 319-343 ; « Origines et antiquités de la race slave », 10 mars 1847, pp. 48-75 ; « Philologie moderne.—Étude comparée des langues et dialectes Slaves », 10 août 1847, pp. 353-368 ; « Philologie moderne.—Étude comparée des langues et dialectes Slaves », 25 août 1847, pp. 488-505 ; « Philologie moderne.—Étude comparée des langues et dialectes Slaves », 10 septembre 1847, pp. 105-120.

506

George Sand, « Horace (première partie) », 1er novembre 1841, pp. 144-220 ; Gustave Bonnin, « Poésies, par des Ouvriers », 1er novembre 1841, pp. 248-267 ; « Horace (suite) », 1er décembre 1841, pp. 349-414 ; George Sand, « M. de Lamartine utopiste », 1er décembre 1841, pp. 493-509 ; George Sand, « Dialogue familier sur la Poésie des Prolétaires », 1er janvier 1842, pp. 37-65 ; « Horace (suite) », 1er février 1842, pp. 334-390 ; George Sand, « Consuelo, conte », 1er février 1842, pp. 444-493 ; « Horace (suite et fin) », 1er mars 1842, pp. 639-742 ; Louis Pernet, « Psyché, poème de M. Victor de Laprade », 1er mars 1842, pp. 810-823 ; « Poésies, par M. Poncy, ouvrier maçon », 1er mars 1842, pp. 836-844 ; « Consuelo (2e partie) », avril 1842, pp. 90-177 ; « Poésie, le Travail ; par Savinien Lapointe », avril 1842, pp. 235-244 ; « Consuelo (3e partie) », mai 1842, pp. 349-424 ; « Consuelo (4e partie) », juin 1842, pp. 692-761 ; « Consuelo (5e partie) », juillet 1842, pp. 29-98 ; « Poésies.— La Mort d’un Chêne, par Victor de Laprade », juillet 1842, pp. 197-201 ; Savinien Lapointe (ouvrier cordonnier), « Les Barrières », 1er juillet 1842, pp. 202-211 ; « Poésies.—La Mort d’un Chêne, par Victor de Laprade », 1er juillet 1842, pp. 197-201 ; « Consuelo (6e partie) », août 1842, pp. 257-346 ; « Poésie.-Entresol et grenier, par Savinien Lapointe », 1er août 1842, pp. 480-486 ; George Sand, « Second Dialogue familier sur la poésie des Prolétaires », 1er septembre 1842, pp. 597-619 ; « Poésie.—L’heure du supplice, par Savinien Lapointe », 1er septembre 1842, pp. 735-740 ; « Consuelo (7e partie) », 1er octobre 1842, pp. 75-135 ; « Consuelo (8e partie) », 1er novembre 1842, pp. 323-390 ; Charles Poncy, « Poésie. Béranger », 1er novembre 1842, pp. 485-490, Lachambeaudie, « Fables », op. cit., pp. 491-492 ; Victor de Laprade, « Contre le Repos, poésie », 10 décembre 1842, pp. 515-518 ; « Consuelo (9e partie) », op. cit., pp. 519-544 ; « Consuelo (10e partie) », 25 décembre 1842, pp. 681-720 ; Victor de Laprade, « Au Printemps, poésie », 25 décembre 1842, p. 754 ; « Consuelo (11e partie) », 10 janvier 1843, pp. 5-31 ; « Consuelo (12e partie) », 25 janvier 1843, pp. 188-221 ; « Consuelo (13e partie) », 10 février 1843, pp. 343-373 ; « Consuelo (14e partie) », 25 février 1843, pp. 497-535 ; « Consuelo (15e partie) », 10 mars 1843, pp. 5-37 ; Albert Aubert, « Les Burgraves », 10 mars 1843, pp.

133 ; « Consuelo (16e et dernière partie) », 25 mars 1843, pp. 161-192 ; « Poésie.—Sunium, par Victor de Laprade.—Rimes héroïques, par Auguste Barbier.—Le Sommeil de Barberousse, par Julia Michel », 25 mars 1843, pp. 262-274 ; Victor de Laprade, « Hermia, poème », 10 mai 1843, pp. 113-126 ; Victor de Laprade, « Hermia, poème », 10 juin 1843, pp. 379-399 ; « La comtesse de Rudolstadt (1re partie) », 25 juin 1843, pp. 481-518 ; « La Comtesse de Rudolstadt (deuxième partie) », 10 juillet 1843, pp. 5-48 ; « La Comtesse de Rudolstadt (troisième partie) », 25 juillet 1843, pp. 161-195 ; « La Comtesse de Rudolstadt (quatrième partie) », 10 août 1843, pp. 321-356 ; « Poésie, Antée, par Victor de Laprade.—Fables, par P. Lachambeaudie », 10 août 1843, pp. 403-406 ; « La Comtesse de Rudolstadt (cinquième partie) », 25 août 1843, pp. 465-500 ; « La Comtesse de Rudolstadt (sixième partie) », 10 septembre 1843, pp. 5-36 ; « La Comtesse de Rudolstadt (sixième partie) », 25 septembre 1843, pp. 145-177 ; Albert Aubert, « Théâtres de la Foire, leur origine et leur grande lutte avec la Comédie-Française », 25 septembre 1843, pp. 234-261 ; « La Comtesse de Rudolstadt (sixième partie) », 10 octobre 1843, pp. 305-350 ; Victor de Laprade, « De la question littéraire », op. cit., pp. 351-397 ; George Sand, « Fanchette », 25 octobre 1843, pp. 489-501 ; « La Comtesse de Rudolstadt (neuvième partie) », 10 novembre 1843, pp. 5-39 ; « Fanchette (suite) », 25 novembre 1843, pp. 161-178 ; « La Comtesse de Rudolstadt (dixième partie) », 25 novembre 1843, pp. 179-213 ; « Les saintes Femmes (poème) », 25 novembre 1843, pp. 259-268 ; « Les Argonautes. Ode par M. Victor de Laprade », 10 décembre 1843, pp. 378-381 ; « La Comtesse de Rudolstadt (onzième partie) », 25 décembre 1843, pp. 465-482 ; « Poésies nouvelles de Charles Poncy », 25 décembre 1843, pp. 560-576 ; « La Comtesse de Rudolstadt (douzième partie) », 10 janvier 1844, pp. 5-34 ; « Poésie. Fables par Pierre Lachambeaudie », 10 janvier 1844, pp. 109-110 ; « La Comtesse de Rudolstadt (conclusion) », 25 janvier 1844, pp. 145-165 ; Eugène Faure, « Casimir Delavigne », 25 janvier 1844, pp. 200-220 ; Saint-Martin, « La Fontaine Molière », 25 janvier 1844, pp. 250-258 ; « La Comtesse de Rudolstadt (épilogue) », 10 février 1844, pp. 289-347 ; « Poésie, par H. De Latouche », 10 février 1844, pp. 400-404 ; Albert Aubert, « Charles Nodier. Notice littéraire », 25 février 1844, pp. 463-480 ; Paul Rochery, « Poésies. A une hirondelle », 10 janvier 1845, pp. 133-137 ; George Sand, « Isidora. — (Première partie.) — Journal d’un solitaire à Paris », 25 mars 1845, pp. 161-187 ; George Sand, « Isidora. — Alice », 10 avril 1845, pp. 313-339 ; George Sand, « Isidora. — Seconde partie (suite.) —Alice », 10 mai 1845, pp. 5-29 ; George Sand, « Isidora. — Seconde partie (suite.) —Alice », 25 mai 1845, pp. 145-166 ; George Sand, « Isidora. — Troisième partie. — Journal d’un solitaire à Paris », 10 juin 1845, pp. 303-314 ; Charles Loubens, « Le Juif errant de M. Eugène Sue », 10 juin 1845, pp. 369-384 ; Honoré Sclafer, « Algénib, roman », 25 juin 1845, pp. 449-475 ; Honoré Sclafer, « Algénib (suite) », 10 juillet 1845, pp. 5-29 ; M. Fauriel, « La chevalerie dans ses rapports avec la poésie provençale », 10 juillet 1845, pp. 30-69 ; Honoré Sclafer, « Algénib (suite) », 25 juillet 1845, pp. 161-190 ; M.D. Nisard, « Histoire de la littérature française », 10 août 1845, pp. 338-356 ; Honoré Sclafer, « Algénib (suite) », 25 août 1845, pp. 465-490 ; Arnoult Frémy, « De la littérature du passé », 25 août 1845, pp. 510-556 ; Honoré Sclafer, « Algénib (suite et fin) », 10 septembre 1845, pp. 64-82 ; M. Lefranc, « Poésies », 10 septembre 1845, pp. 117-119 ; Hyacinthe Corne, membre de la chambre des députés, « Scènes de la frontière (nouvelle) », 10 octobre 1845, pp. 289-305 ; Adolphe Delacour, « Les Bretons, poème de M.A. Brizeux.—La poésie nouvelle », 10 octobre 1845, pp. 368-385 ; Lefranc et l’innomé, « Poésies », 10 octobre 1845, pp. 397-399 ; Lefranc, « Poésie.—Qui vive ! Hymne à la France », 10 novembre 1845, pp. 142-144 ; E. Faure, « Poésies.—La liberté et l’humanité », 25 novembre 1845, pp. 262-268 ; « Poésies.—Le Salut sur la montagne, par M.L. de Ronchaud.—Laurette, par M. Jules de la Madelène », 10 décembre 1845, pp. 408-413 ; Daniel Stern, « Nélida », 25 janvier 1846, pp. 145-182 ; Daniel Stern, « Nélida (suite) », 10 février 1846, pp. 273-307 ; Eugène Faure, « Alfred de Vigny, académicien », 10 février 1846, pp. 332-351 ; Daniel Stern, « Nélida (suite) », 25 février 1846, pp. 401-444 ; Daniel Stern, « Nélida (suite et fin) », 10 mars 1846, pp. 5-42 ; M. Génin, « Diderot (Première partie) », 25 mars 1846, pp. 188-213 ; M. Génin, « Diderot (deuxième partie) », 10 mai 1846, pp. 273-295 ; P.N. Grolier, « Un mois à Vichy ; Nouvelle », 10 mai 1846, pp. 72-97 ; Paul Rochery, « Poésie.—Une Fille de Dieu », 10 mai 1846, pp. 98-99 ; Evariste Parigot, « George et Marie : Nouvelle », 25 mai 1846, pp. 129-152 ; Paul Rochery, « Critique littéraire.—Les derniers romans de madame Sand », 25 mai 1846, pp. 170-193 ; M.L. de Ronchaud, « Poésie.—Les larmes de Xerxès. (Sur un tableau d’A. Guignet) », 25 mai 1846, pp. 243-244 ; M. Danguy-Desdéserts, « Poésie.—Vox Dei », 10 juin 1846, pp. 362-368 ; Eugène Maron, « Les romans dévôts au dix-septième et au dix-neuvième siècle.—Premier article : Pierre Camus, évêque de Belley », 25 juin 1846, pp. 413-450 ; Eugène Maron, « Les Romans dévôts au XVIIe et XIXe siècle—Deuxième et dernier article », 10 juillet 1846, pp. 62-79 ; Eugène Maron, « Critique littéraire.—Revue des derniers Romans-Feuilletons », 10 août 1846, pp. 326-342 ; Adolphe Salfrey, « Poésie.—Une pauvre fille », 10 août 1846, pp. 359-361 ; Lecontre de Lisle, « Poésie.—Les Ascètes », 10 octobre 1846, pp. 329-335 ; Eugène Faure, « Poésie.—Deux âmes », 25 octobre 1846, pp. 461-463 ; F. Génin, « Diderot, la Harpe et Naigeon », 10 novembre 1846, pp. 65-74 ; Alfred de D, « Poésie.—Une nuit d’été », 25 novembre 1846, pp. 239-241 ; P. Rochery, « Poésie.—L’idéal, épître à mon ami F.. », 10 décembre 1846, pp. 365-370 ; « Poésie.—Douleur, par M Frantz Meisner.—La source.—Le rayon, par M. Just Albert ; M. Darien, Falcone da Pietraccio. (Nouvelle) », 10 avril 1847, pp. 257-281 ; P. Rochery, « Esquisses littéraires.—Rivarol, sa vie et ses écrits », 10 août 1847, pp. 309-332.

grecque512, indienne513, italienne514 et slave. La Russie tient, elle aussi, une place honorable.

Le domaine russe

La Russie est étudiée par la Revue Indépendante dans le cadre du domaine slave. L’ensemble des mentions relatives au pays révèle la diversité et la complexité avec lesquelles le périodique traite la thématique russe tout au long de sa parution. Aussi, au côté de Louis Viardot et de son attitude équilibrée sur la Russie, la Revue Indépendante donne-t-elle leur place aux comptes rendus des ouvrages des dissidents émigrés, en particulier Ivan Golovine515.

Dans le cahier du 10 avril 1843 paraît l’article « De la littérature slave. – Cours de M. Adam Mickiewicz », dans lequel Sand rapporte un événement culturel et historique, les premiers cours de Mickiewicz au Collège de France, avec une passion presque fraternelle mais discrètement critique.

Sand manifeste un respect admiratif pour Mickiewicz. L’auteure loue chez lui la capacité de synthèse et l’intelligence avec laquelle il s’appuie sur l’histoire ancienne marquée par la rivalité séculaire des peuples russe et polonais. Elle évoque avec émotion l’espérance à la fois historique et mystique avec laquelle Mickiewicz prévoit une alliance future entre les Russes et les Polonais sous la bannière de « l’idée slave ». Finalement, 507

M. Chais, « Les poètes américains », 25 novembre 1845, pp. 229-250 ; Daniel Stern, « Études contemporaines.—Emerson », 25 juillet 1846, pp. 195-209 ; Miss Fuller, « De la littérature américaine », 10 décembre 1846, pp. 344-364.

508

L.Sw. Belloc, « Une nuit de Noël, par Dickens », 10 décembre 1845, pp. 305-337 ; L.Sw. Belloc, « Une nuit de Noël, par Dickens (suite et fin) », 25 décembre 1845, pp. 449-489 ; M. Grolier, « Extrait des papiers posthumes de Pickwich-Club », 25 juillet 1846, pp. 129-157 ; J. Milsand, « Études historiques et philosophiques sur le roman anglais.—Charles Dickens », 25 mars 1847, pp. 161-191.

509

G.C., « Les Animaux malades de la peste, conte arabe », 10 août 1843, pp. 393-402 ; Le docteur Perron, « Traditions orientales.—Joseph, fils de Jacob (Légende arabe) », 10 mars 1847, pp. 11-32 ; Le docteur Perron, « Traditions orientales.—Joseph, fils de Jacob (Légende arabe) », 25 mars 1847, pp. 129-160.

510

Damas-Hinard, « Lope de Vega », 1er mars 1842, pp. 760-779 ; Damas-Hinard, « La Gatomachie ou la Guerre des Chats, par Lope de Vega », 25 février 1843, pp. 555-590 ; Eugène Faure, « Romancero espagnol, ou recueil des chants populaires de l’Espagne, romances historiques, chevaleresques et moresques ; traduction complète, avec une introduction et des notes, par M. Damas Hinard, traducteur des chefs-d’œuvre du théâtre espagnol », 10 mars 1845, pp. 52-86 ; Achille Jubinal, « Littérature espagnole.—Alonzo de Ercilla », 10 juillet 1846, pp. 32-61.

511

Louis Delatre, « Vaïnomoïnen : Épopée finnoise », 10 août 1846, pp. 343-350.

512

Eugène Maron, « Travaux divers sur le théâtre grec », 10 octobre 1846, pp. 316-328.

513

M.A. Vallet de Viriville, « Études sur le théâtre indien », 10 décembre 1845, pp. 375-403.

514

Pierre Leroux, « Poésies de Pétrarque », 1er août 1842, pp. 347-426 ; M. Fauriel, « Études sur Dante.— Françoise de Rimini.—Ugolin », 10 juin 1843, pp. 361-378 ; M. Fauriel, « Du personnage de Béatrix dans les poèmes de Dante », 10 novembre 1845, pp. 129-141.

515

Sand, à l’instar de Michelet, reste pessimiste face à l’idéalisme messianique de