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VIE ET CRÉATION LITTÉRAIRE DE LEÏLA MAROUANE

REVUE DES ŒUVRES MAROUANIENNES

Après une courte biographie de Leïla Marouane, passons maintenant aux résu-més et brèves analyses de chacun de ses romans, ce qui aura pour but d’intro-duire le lecteur à la thématique, ainsi qu’à la spécificité de l’écriture romanesque de cette auteure.

La Fille de la Casbah ou le corps claustré

Le premier roman marouanien, La Fille de la Casbah, publié en 1996 par les Éditions Julliard, est l’histoire d’une jeune femme, Hadda Bouchnaffa, qui est née dans la Casbah d’Alger et y vit sous l’influence accablante de sa mère et de ses voisines. Sa vie durant, elle a suivi à la lettre les prescriptions religieuses et a obéi aux traditions ancestrales, mais elle s’en rebelle lorsque sa famille tente de la forcer au mariage arrangé.

La protagoniste-narratrice du roman est une femme éduquée et intelligente.

Elle a terminé ses études et travaille en tant que professeure d’arabe dans un lycée algérois, en assurant ainsi à sa famille le seul revenu régulier. Son père mort, son frère aîné parti en Afghanistan, c’est sur elle que repose la charge d’entretenir la maison. La situation changerait sans doute si Hadda se mariait, mais elle rejette la proposition d’un seul candidat à sa main, son cousin Brahim. Elle, qui songe au luxe et à la modernité, croit son prétendant trop gentil, trop traditionaliste, et pour cette raison elle se jette dans les bras de Nassib, un homme riche et occiden-talisé. Elle se hâte, car, ses 30 ans déjà passés, elle est considérée par tous comme une vieille fille. Par cela même elle franchit la frontière qui divise Alger en deux territoires étanches : la Casbah, connue et apprivoisée, l’étai des traditions, et l’Alger périphérique, riche et moderne, inconnu, dangereux et excitant à la fois…

Or, quitter la Casbah, se promener dans des rues citadines en toute liberté, se rendre chez son amant, ce sont des actes liés à d’autres actes transgressifs comme le dévoilement du corps et la découverte de la sexualité féminine.

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L’auteure présente la ville se composant de deux parties qui restent en op-position. D’un côté de la ville, il y a la Casbah, partie haute et fortifiée avec le quartier arabe qui s’étend autour, qui « donne à voir un monde en marge, un véritable ghetto pour la population résidente et un quartier répulsif dans la ville » (Dris N., 2005 : 94). De l’autre côté s’étendent les hauteurs d’Alger, les communes huppées qui forment un des pôles administratifs et politiques du pays.

L’héroïne habite avec sa mère et son frère cadet dans Dar el Yasmine (Mai-son des jasmins) à la Casbah d’Alger. Comme le remarque pertinemment Pierette Epsztein (1997  : 190), c’est «  le lieu des origines, c’est le repli identitaire, le quartier-symbole de la révolte pour l’Indépendance, le quartier-refuge dans la foi protectrice, la fidélité à l’Islam ». Les habitants de cette partie de la ville sont très pieux, cela ne les empêche pas pourtant de cultiver des croyances païennes et des pratiques magiques, tellement caractéristiques pour le Maghreb : ils tirent les cartes, chassent le sort en brûlant du fassoukh3, accrochent des amulettes ou produisent de diverses mixtures. À la dévotion et la superstition s’ajoute encore le traditionalisme visible surtout dans la séparation des sexes, la division très stricte des rôles sociaux, l’estime pour les personnes âgées, ou dans un grand attachement aux valeurs telles que la famille ou la patrie.

Néanmoins, ce qui caractérise le plus cette partie de la ville, c’est sa misère.

Dans un texte consacré à la Casbah d’Alger, Nassima Dris (2005 : 96) parle de « la déliquescence du quartier » et énumère parmi les problèmes les plus évidents : la surpopulation des logements, le très mauvais état de certaines habitations, le sous-emploi et, en conséquence, l’émergence d’une importante économie dé-viante (contrebande, drogue, trafics de tous genres…) à laquelle participent trop souvent les enfants. Marouane confirme cette diagnose en décrivant les condi-tions déplorables du quartier : il n’y a pas d’eau courante, les maisons sont en ruine, il n’y a pas d’argent pour effectuer les travaux les plus urgents. Les habi-tants ne mangent plus de viande, il leur est difficile de trouver les produits de première nécessité. La communauté de valeurs et le même sort, plutôt difficile, partagé au quotidien font naître l’intimité et la solidarité entre les voisins.

La position de la protagoniste dans la communauté est assez élevée : profes-seure d’arabe, elle est spécialiste non seulement de la langue, mais de toutes les questions religieuses, elle est appelée Hadda « la Sage » et est donc convoquée pour résoudre des problèmes ou des litiges ou donner des conseils. Néanmoins, l’éducation, le travail, la sagesse sont des attributs typiquement masculins ; en tant que femme, elle devrait devenir épouse et mère, ce qui constitue sa voca-tion « naturelle ». Elle a la conscience de l’impératif social qui pèse sur elle et

3 fassoukh = « une sorte de résine […], mélange de plantes et substances minérales, ainsi que de composés organiques (poils d'animaux notamment) » (Challot, 2011 : s.p.).

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de l’écoulement du temps qui réduit ses chances de trouver un mari et fonder une famille.

La protagoniste décide alors de sortir de sa léthargie et de trouver son bon-heur. Elle part à la rencontre de Nassib Bencharak, un homme riche, fils d’un haut fonctionnaire d’État, qu’elle avait rencontré par hasard à l’aéroport. Son ami habite de l’autre côté de la ville, dans la communauté appelée « la Suisse »4, où il y a des courts de tennis, où les gens sont bien habillés et ont l’air « comme à la télévision » (FC5, 59). La maison de Nassib est immense avec plusieurs pièces, au style néomauresque et au « décor des Milles et Une Nuits » (FC, 62). Il y a non seu-lement de l’eau à profusion, mais aussi des appareils dont l’existence Hadda n’a même pas imaginée. Nassib habite seul, il a une bonne qui s’occupe de l’entretien de son palais ; il ne lui reste alors que de se reposer. Les passe-temps sont bien différents de ceux connus de la Casbah : de longs bains dans de l’eau chaude, dé-gustations du vrai café de France ou du whisky, escapades à la plage, etc. Même si Nassib est un homme dépravé, fainéant, peu agréable tant en ce qui concerne son caractère que sa physionomie, il offre à Hadda tout ce qu’elle ne pouvait qu’ima-giner. Elle se sent libre dans cette maison si dissemblable de la sienne, et la vie pleine d’insouciance l’enivre à tel point qu’elle fait tout pour ne jamais devoir quitter cet Eldorado.

Son comportement fait d’elle le sujet des rumeurs dans toute la Casbah, elle salit le bon nom de sa famille en devenant moutabarijah, fille qui ne se respecte pas, qui s’adonne aux plaisirs de chair sans être mariée, une fornicatrice. Elle est par conséquent rejetée par la communauté qui, régie par des lois patriarcales, s’oppose à ce type d’infractions et les punit d’ostracisme.

Néanmoins, contrairement à ce que croient les voisins et les proches de Hadda, ce n’est pas la découverte de la sexualité ou de son propre corps qui est le but de sa transgression. Elle ne prend pas plaisir à l’acte sexuel lui-même qui n’est que le prix pour ce qui lui importe réellement, c’est-à-dire « un sentiment d’immorta-lité, une sensation de réelle liberté » (FC, 123) que lui procure la présence dans la maison de son amant. Elle entame une relation illégitime en espérant naïvement qu’elle deviendrait bientôt légitime. Or, ce n’est même pas l’amour qui l’intéresse parce qu’elle n’aime pas Nassib, il lui répugne ; c’est le mariage et ce qu’il im-plique : ne plus être traitée de vieille fille, partir de la Casbah, vivre dans le luxe.

Elle veut se servir de Nassib pour gagner son indépendance. Pour atteindre son objectif, elle renie ses origines et ses convictions, transforme son corps et change

4 En réalité, la communauté en question s’appelle Hydra et se trouve dans la banlieue sud-ouest d’Alger. Elle est connue pour être le siège de plusieurs ambassades, notamment celle de France.

5 Les abréviations renvoient à des œuvres de Leïla Marouane ; la liste complète des abréviations utilisées avec les réferences bibliographiques correspondantes se trouve au début du livre.

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de nom pour devenir Sarah Khodja, en reprenant ainsi l’identité d’une copine d’école « aux origines turques » (FC, 166).

Cette transgression majeure, répétée plusieurs fois (leur relation dure à peu près un an), tourne au drame : à l’intérieur du corps de Hadda germe une nou-velle vie. En tant que femme célibataire et enceinte, elle deviendrait la risée de toute la Casbah et couvrirait sa famille d’infamie ; elle serait chassée de sa maison familiale, donc, dans son opinion, sa vie serait terminée.

La situation de la protagoniste, cloîtrée dans la Casbah, déchirée entre la re-ligion et les traditions dont elle est imprégnée, et la modernité, le luxe, la liberté, auxquels elle aspire, la poussent au crime. Elle se tourne tout d’abord contre son corps qu’elle juge traître : il a permis à cette nouvelle vie de s’implanter dans son intérieur. Elle est sur le point d’enfoncer le couteau dans son ventre pour l’anéantir. Mais soudainement, elle change d’objet de sa revanche : c’est Nassib, le vrai traître, celui qui l’a séduite par la vision d’une vie luxueuse, libre et heu-reuse, qui a profité de sa situation difficile, de ses rêves et ambitions, et quand il s’est lassé de sa présence, il voulait la remplacer par une autre amante. Elle le tue. Étonnamment, ce meurtre libérateur lui permet de regagner sa communau-té d’origine, la Casbah. Son geste est compris comme un acte de bravoure, une entreprise politique, parce qu’en tuant Nassib elle a « soulagé la terre du fils [du]

taghout, [de l’]impie, [du] suceur de sang » (FC, 207) ; tout le monde est persuadé qu’elle s’est consacrée pour le bien public de sa communauté. « Tu es avec nous » (FC, 205), lui dit sa mère en confirmant sa récupération par le clan qui la mariera avec le cousin Brahim qui lui était échu par le Destin.

Autrement dit, dans La Fille de la Casbah, Marouane met en scène une héroïne dont le corps est cloîtré : spatialement, dans la Casbah, économiquement, dans la misère, mentalement, dans les enseignements des Gardiennes des traditions.

S’en libérer, tel est le seul mobile qui la conduit. En entamant la relation avec Nassib, elle tente de se libérer de toutes ces prisons. Quand son amant lui an-nonce la fin de leur relation, c’est comme s’il la privait de cette vie en pleine liber-té à laquelle elle avait déjà pu goûter… Comme s’il la clôturait de nouveau, mais cette fois-ci déshonorée et vaincue, ce qu’elle ne peut pas permettre. Pourtant, son acte libérateur, à savoir l’assassinat de Nassib, provoque une nouvelle claus-tration, tout d’abord dans l’hôpital psychiatrique et ensuite, dans la relation avec l’homme qu’elle n’aime pas. Certes, elle est accueillie par les siens comme une héroïne, mais elle est contrainte à se soumettre aux règles de la nouvelle réalité, régie par les barbus. Dans ce sens, nous pouvons constater qu’elle a échoué dans sa mission libératrice.

Sur le fond d’un Alger secoué par des événements dramatiques de la révolu-tion populaire, Marouane dépeint l’histoire d’une fille éduquée et ambitieuse, déchirée entre la tradition dans laquelle elle a été élevée et la modernité à

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quelle elle aspire, entre la foi à laquelle elle a toujours été fidèle et le péché qui lui semble le seul moyen d’émancipation. Le passage de la partie traditionnelle de la ville, la Casbah, à la partie occidentalisée, quartiers riches d’Alger, symbo-lise la métamorphose qui se produit dans l’héroïne. La sexualité, la vengeance, le meurtre… Franchir la frontière entre ces deux espaces s’avère le début d’une suite de transgressions qui ont pour but la libération, mais qui finissent par la réinté-gration de la communauté ancestrale.

Ravisseur ou le corps malmené

Le second roman de Marouane, Ravisseur, publié en 1998 aux Éditions Julliard, dont l’action est située dans une ville maritime anonyme, relate l’histoire d’une famille en pleine décomposition. Dans l’incipit, la narratrice homodiégétique, Samira, informe le lecteur du mariage de sa mère avec leur voisin d’en face :

« Mon père gisait sur le canapé pendant que ma mère convolait en justes noces avec Youssef Allouchi » (R, 13). Une telle intrusion dans l’intimité de l’univers familial paraît un peu brusque et, au lieu de fournir des réponses, multiplie des incertitudes. Grâce à la première partie de l’œuvre, nous apprenons que la mère a été répudiée « par trois fois » puisqu’elle était sortie de la maison à l’insu de son mari et était allée en taxi à l’hôpital voir son premier petit-fils, à peine venu au monde, pour le protéger du « mauvais œil ». Cette décision, dictée par la peur et la superstition, prise à la hâte, est lourde de conséquences.

Le père, Aziz Zeitoun, est « un personnage de la démesure et de l’excès dont tout comportement est exagéré et outrancier » (Mertz-Baumgartner, 2001 : 192). Analphabète, brut, impitoyable, il gouverne sa famille en despote. Il répu-die son épouse sous le coup de l’émotion et, bien qu’il le regrette sur-le-champ, il se sent obligé de respecter la loi divine et la tradition qui lui ordonnent de rema-rier sa femme avant de la reprendre. Son plan semble simple : marema-rier la femme désobéissante au voisin réputé « taré » pour qu’il la répudie à son tour et qu’elle revienne à la maison, comme si de rien n’était. Cependant, son projet est déjoué, car les « jeunes mariés » disparaissent une fois les noces terminées. Face à un tel affront et une telle trahison, le mari dupé essaie de noyer son chagrin dans le vin, pendant que les filles s’occupent de la maison : Samira, l’aînée de dix-neuf ans, devient chef de la famille et l’entretient grâce à la broderie ; les jumelles de seize ans, Amina et Yasmina, se chargent de la cuisine et du ménage et prennent soin des nourrissons, tâches traditionnellement attribuées aux femmes. Ainsi, la deuxième partie du roman rend compte de leurs actions dans la maison délaissée, où elles deviennent « maîtres à bord » (R, 96).

Les filles, toutes adolescentes, constituent un amalgame intéressant : les ju-melles, incapables de suivre le programme scolaire, sont renvoyées du collège ;

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Noria est touchée de blésité et de somnambulisme ; Faouzia à son tour est crue responsable de chaque malheur qui arrive à la famille et pour cela il lui est in-terdit de prendre la parole. Il y a encore la benjamine, Zanouba, et Mahmoud, le fils de leur seul frère, Omar. La plus âgée des sœurs, Samira, est considérée par son géniteur comme « sournoise, fugueuse, menteuse » (R, 17) et « simulatrice » (R, 19). Il est intéressant de noter que la personne concernée n’a pas la moindre idée des raisons de cette opinion. Elle semble d’ailleurs égarée, a du mal à com-prendre des propos parfois nébuleux de ses proches et les soupçonne d’avoir des troubles psychiques. Il s’avère plus tard qu’elle avait été enlevée et violée, qu’elle a certes réussi à fuir ses bourreaux et revenir à la maison, mais en état de gros-sesse. Ces événements qui couvrent toute la famille de honte poussent le père impétueux à battre sa fille jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse. Suite aux lésions reçues, elle perd la mémoire, bien qu’on la soupçonne de simuler son amnésie. Pendant un certain temps, elle refoule tous les événements horrifiants qui lui sont arrivés.

Cependant, son père s’en prend encore à elle, cette fois-ci sous un prétexte aussi futile que banal : « le gigot d’agneau » (R, 126) qui devient à ses yeux le symbole de sa prétendue ruine dont les filles sont responsables et qu’elles ont précipi-tée. Cette nouvelle fureur, encore plus violente et destructrice que la précédente, plonge Samira dans un coma temporaire qui lui rétablit la mémoire. À son réveil, l’héroïne avoue : « En réalité, je n’avais pas vraiment oublié » (R, 125). Son amné-sie volontaire, qui apparaît comme un mécanisme naturel de défense déclenché face à un énorme traumatisme, lui a permis de refouler une mémoire refusée.

Or, une telle perspective de la narration oriente aussi la vision du lecteur qui accompagne la protagoniste-narratrice dans son égarement et ne reconstitue les événements que simultanément au retour de sa mémoire.

L’attaque du père contre Samira coïncide avec son arrestation : la police l’ac-cuse d’être «  délateur et comploteur  » (R, 122), d’utiliser ses bateaux comme des caches, et même de rédiger des textes subversifs. Le lecteur comprend bien qu’Aziz Zeitoun est innocent, du moins des crimes pour lesquels on l’empri-sonne, puisqu’il est illettré et ses bateaux ne sont plus sa propriété, cédés par les filles à ses employés. Marouane montre ici, non sans une bonne dose d’humour noir, que la justice suit parfois des sentiers détournés. Une véritable ironie du sort, vu qu’en prison il est torturé, mutilé et même castré à cause des crimes qu’il n’a pas commis, tandis qu’il n’aurait pas reçu une peine pareille pour avoir battu sa fille presque à mort.

Le lecteur voit bien que le modèle familial des Zeitoun est un patriarcat pur.

Le père détient tout le pouvoir sur les membres de la famille, il est tout-puissant, tandis que ses proches ne peuvent que satisfaire ses caprices. Cependant, au cours de l’action, il perd petit à petit tout son pouvoir, sans même s’en rendre compte : il perd sa femme, car elle s’enfuit avec son nouveau mari ; il perd son seul fils

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qui disparaît lui aussi ; il perd son entreprise, puisque ses filles la cèdent aux employés ; il perd sa liberté, accusé de l’activité contre le pays qu’il n’a pas entre-prise ; il perd aussi les attributs de sa masculinité et les symboles de son pouvoir : la raison et le sexe. Au final, il perd la vie. La répudiation, ce privilège purement masculin, issu du patriarcat, s’avère dans ce cas à double tranchant : utilisé en tant que punition envers une femme désobéissante, il se fait liberateur pour elle, et la décision de renvoyer son épouse devient pour le mari une pente glissante qui conduit directement à sa ruine économique, psychique et morale. Paradoxa-lement, ce sont les femmes qui par leurs actions, intentionnelles ou non, mènent leur tourmenteur à la destruction. Les filles avouent que « partout on raconte l’histoire de la femme qui a osé répudier son mari » (R, 123). L’histoire de leur mère, peut-être sans précédent, devient un exemple pour toute la gent féminine, pendant que le père et l’ordre patriarcal qu’il incarne sont tournés en dérision.

Selon Ieme van der Poel (2001 : 182), « Raviseur peut être perçu comme une version ‘révisée’ de La Répudiation de Boudjedra ». La différence d’avec le grand

Selon Ieme van der Poel (2001 : 182), « Raviseur peut être perçu comme une version ‘révisée’ de La Répudiation de Boudjedra ». La différence d’avec le grand