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Revenu des activités dans l’observatoire d’Ambohimahasoa

Chapitre III : Diversification des activités et des sources de revenu

III- Revenu des activités dans l’observatoire d’Ambohimahasoa

146

147 par le prix du paddy, les dépenses en métayage et/ou en location du riz, l’autoproduction en intrant et les dépenses en intrant.

- A la fin, nous obtenons la valeur ajoutée pour un ménage qui est composée par la valeur ajoutée du riz, la valeur ajoutée des autres cultures et la valeur ajoutée de l’élevage.

 Nous avons procédé par la suite au calcul de l’excédent brut d’exploitation. Il s’exprime par la différence entre la valeur ajoutée et les dépenses en main-d’œuvre, pour le riz, les autres cultures et l’élevage. L’excédent brut d’exploitation pour un ménage est donc constitué par la somme de l’excédent brut d’exploitation en riz, en autres cultures et en élevage.

 Enfin, la formule suivante permet de déduire le revenu disponible brut des ménages : RDB = excédent brut d’exploitation + ((quantité de revenu en métayage + quantité de revenu en location – quantité de la dette riz)* prix du paddy) + revenu monétaire métayage + revenu monétaire de la location + revenu du métayage de la terre + revenu du fermage de la terre + vente de parcelle – achat de parcelle + salaire principal22+ salaire secondaire23 + VCT + transfert reçu - transfert cédé

Le RDB, ainsi calculé est celui de tous les actifs du ménage et nous donne donc le revenu total disponible au sein des ménages Il a été par la suite agrégé pour donner le revenu annuel du ménage.

1.1-Distribution des ménages selon le revenu

Ici, notre question de recherche est de savoir si les ménages arrivent à avoir au moins le seuil de revenu moyen journalier de 1,25$/jour.

D’après le tableau n°57, les résultats nous montrent que les revenus sont très dispersés. Le revenu moyen à Ambohimahasoa est de 1 351 644 Ar par an, soit 3 703 Ar par jour et par ménage (2,2 dollars24).

En outre, on constate que les revenus de certains ménages sont négatifs. Cela peut s’expliquer par le fait que le ménage s’est endetté. En effet, l’emprunt est fréquent en milieu rural. Nous

22 Issu de l’activité principale

23 Issu de ou des activité (s) secondaire (s)

24 Une année= 365 jours et le cours moyen d’un dollar en 2008 est de 1 708 Ariary selon la Banque Centrale de Madagascar.

148 verrons dans le chapitre VI que le lien social est source de nombreuses obligations auxquelles certains chefs de ménage ne peuvent se défiler. Des emprunts auprès des usuriers pour un investissement économique peuvent également être source d’endettement en cas de perte de la récolte.

Tableau n°57: Revenu annuel des ménages en Ariary

Nombre

d’observations Revenu moyen Revenu médian Revenu minimum

Revenu maximum

516 1 351 644 1 337 178 -194 802 9 624 364

Source : Données du ROR 2008, observatoire d’Ambohimahasoa, nos calculs.

La classification du seuil de pauvreté de 1,25 $ moyen par jour par la Banque Mondiale s’applique à un individu. Pourtant ici, il s’applique à l’ensemble du ménage qui, en moyenne, comporte 6,4 personnes. Nous déduisons donc de ces résultats que la population de l’observatoire d’Ambohimahasoa vit dans une situation de grande pauvreté.

Comme il est déjà difficile de faire une classification objective du revenu et d’autant plus que le revenu moyen est ici largement inférieur au seuil de pauvreté établi, nous ne procèderons pas à une catégorisation du revenu pour décréter que tel ménage est riche ou pauvre. L’analyse la plus pertinente consiste, à notre avis, à comparer les revenus des ménages entre eux, ou à comparer ce que gagne la majorité des ménages par rapport à la minorité.

* Pour effectuer la classification des ménages selon le revenu (tableau n°58), nous avons retenu le seuil de 2 $ par jour par ménage.

Tableau n°58: Distribution des ménages selon le revenu journalier (en dollar)

Groupe de revenu Effectif. Proportion (%) Pourcentage Cumulé (%)

<0 1 0,2 0,2

[0-50[ 23 4,5 4,7

[50-1[ 109 21,1 25,8

[1-2[ 239 46,3 72,1

[2-4[ 96 18,6 90,7

>=4 48 9,3

100

Total 516 100,0

Source : Données du ROR 2008, observatoire d’Ambohimahasoa, nos calculs.

149 D’après les résultats, trois quarts des ménages de l’observatoire vivent avec moins de 2 dollars par jour, et parmi eux environ la moitié vit avec 1 à 2 dollars par jour. Nous pouvons donc en déduire l’extrême pauvreté des ménages, soit un revenu moyen individuel moins de 30 cents

$/jour.

1.2-Les composants du revenu disponible brut des ménages

Nous cherchons à savoir ici quelle activité apporte la part de revenu la plus importante dans le ménage (tableau n°59).

Tableau n°59 : Les composants du revenu disponible brut (RDB) (en millions d’Ariary)

Part de chaque revenu en :

Revenu Disponible

Brut

Excédent Brut d’Exploitation

Salaires des activités principales

Salaires des activités secondaires

Revenu du foncier

Transferts Autres Millions

d’Ar 2 350 1 603 509 215 -5 27 1

% 100 68,2 21,7 9,1 -0,2 1,2 0,0

Source : Données du ROR 2008, observatoire d’Ambohimahasoa, nos calculs.

La formule du revenu disponible brut a fait ressortir que le revenu du ménage provenait essentiellement de l’excédent brut d’exploitation (EBE) soit 68,2% du RDB. Ainsi, dans l’observatoire d’Ambohimahasoa, les paysans tirent encore l’essentiel de leur revenu de l’agriculture et de l’élevage. Toutefois, les revenus des activités salariales commencent à peser puisqu’ils constituent 30,7% du RDB. Notons quand même que ce sont les revenus des activités principales qui sont majoritaires (21,7% du RDB).

Comme, nous raisonnons ici en termes d’excédent, les revenus issus des transferts sont minimes. C’est-à-dire que les transferts reçus et ceux cédés sont à peu près du même montant.

L’exploitation foncière à travers la marchandisation indirecte (métayage, fermage) entraîne un revenu négatif. Ceci nous amènera à voir dans le chapitre IV pourquoi ce mode de faire-valoir est encore pratiqué.

2- Le revenu selon les caractéristiques du ménage et du chef de ménage

Pour avancer dans notre analyse, nous allons maintenant comparer le revenu moyen annuel des ménages.

150 2.1- Le revenu selon les caractéristiques des chefs de ménage

Le tableau n°60 donne la répartition du revenu en fonction du sexe du chef de ménage, du niveau d’éducation de ce dernier, de sa situation matrimoniale et de la superficie rizicole possédée par le ménage.

Tableau n°60: Revenu selon les caractéristiques du chef de ménage

Sexe Revenu moyen

annuel

Taille du ménage

Revenu journalier/j/Pa

Proportion des ménages (%)

Homme 1 394 292 6,6 587 84,5

Femme 1 119 213 5,1 610 15,5

Classe d’âge

[23-35[ 898 272 5,1 489 21,9

[35-45[ 1 178 383 6,7 489 25,2

[45-60[ 1 762 564 7,3 671 35,1

60ans et + 1 344 886 5,8 644 17,8

Niveau d’éducation

N’est pas allé à l’école 766 246 7,0 304 8,9

Maternelle 1 171 612 6,4 509 0,4

Primaire 1 214 638 6,8 496 69,4

Secondaire 1er cycle 1 845 542 7,3 702 15,9

Secondaire 2ème cycle 2 797 906 5,5 1413 5,0

Etudes supérieures 468 656* 5,3 246 0,4

Situation matrimoniale

Célibataire 549 616 5,0 305,3 0,6

Marié 1 396 541 6,7 579,0 82,0

séparé (e) 1 271 382 4,4 802,6 5,8

veuf (ve) 1 115 351 5,3 584,6 11,6

* Seulement deux chefs de ménage sont dans ce groupe et que l’un d’eux affiche un revenu négatif. Ainsi, pour la suite de notre analyse, nous ne prendrons pas en compte cette dernière catégorie.

Source : Données du ROR 2008, observatoire d’Ambohimahasoa, nos calculs.

En ce qui concerne le sexe du chef de ménage, les ménages dirigés par les hommes ont un revenu moyen annuel plus élevé que ceux dirigés par leur homologue féminin. La différence est d’environ 276 000 Ariary. Mais en rapportant ce revenu à la taille du ménage, nous remarquons que les ménages dirigés par les femmes ont un revenu moyen par individu plus élevé.

Toutefois, cette différence est très faible car elle est seulement de 120 Ariary par jour par ménage. Ainsi, comme nous avons vu dans le chapitre II, nous réaffirmons que les ménages dirigés par les femmes ne sont pas dans une situation économique plus déplorable que les autres. Ces ménages arrivent à constituer un nombre d’actifs suffisant pour assurer la

151 production. De plus, le fait d’avoir une taille de ménage moins élevée permet même d’avoir un revenu par individu plus élevé que chez les autres.

Nous remarquons qu’en dessous de 60 ans, le revenu est positivement corrélé avec l’âge du chef de ménage. Cette situation peut être reliée à la taille du ménage, principalement au nombre d’actifs présents dans le ménage. Ainsi entre 23 et 44 ans, le nombre d’actifs est souvent recentré uniquement sur le couple. A partir de 45 ans, le ménage commence à disposer d’autres actifs comme les enfants qui ont quitté l’école et qui ne sont pas encore mariés. A 60 ans, le revenu s’affaiblit mais pas de manière brutale. Il est même plus élevé que ceux des chefs de ménage des deux premières classes d’âge. Cela s’explique, pour certains, par le fait d’avoir suffisamment d’actifs et d’avoir moins d’individus en charge. Il y a également l’apport non négligeable des transferts intergénérationnels et ceux des autres ménages, comme nous le verrons dans le chapitre VI.

En ce qui concerne l’éducation, nous constatons que la différence entre les revenus moyens marque une progression importante à chaque cycle scolaire atteint par les chefs de ménage.

Ainsi, en termes de proportion par rapport au revenu du chef de ménage qui a fait des études au lycée, les revenus des chefs de ménage des niveaux scolaires inférieurs, c’est-à-dire « n’ont pas été à l’école, maternelle, primaire, secondaire du 1er cycle » sont respectivement inférieurs de 72,6%, de 58,1%, de 56,6% et de 34%. Notons, pourtant, que même pour notre individu de référence, le revenu quotidien par individu ne constitue encore que 75% du seuil de pauvreté de 1,25$.

Enfin, la situation matrimoniale n’a pas d’impact sur le revenu, mais, en raison de la taille assez élevée du ménage chez les individus séparés, ils peuvent offrir pour chacun de ses membres le revenu moyen journalier le plus élevé soit environ 48% du seuil.

Ainsi, parmi les caractéristiques socio-économiques du chef de ménage, c’est le niveau d’éducation qui influence le plus le revenu. Nous savons également que d’autres agrégats socio-économiques au niveau du ménage peuvent y jouer un rôle.

2.2- Le revenu selon les caractéristiques des ménages

Nous allons voir principalement les influences des variables typologie (tableau n°61), superficie cultivée (tableau n°62) et nombre d’actifs dans le ménage (tableau n°63).

152 2.2.1- Le revenu selon les structures démographiques des ménages Tableau n°61: Répartition des ménages selon le revenu et la typologie (en %)

Revenus en millier d’Ariary

Nuclstrict Nuclélarg Monostrict Monoélargi Isolé, Couple,

Couple élargi Effectif

<=0 0,4 0,0 0,0 0,0 0,0 1

[0-310] 3,8 3,2 8,3 2,7 17,9 23

]310 - 620] 24,7 7,9 37,5 22,7 28,6 109

[620-1400[ 49,8 38,1 33,3 53,3 42,9 239

[1400-2800] 16,0 31,0 16,7 13,3 3,6 96

>2800 5,3 19,8 4,2 8,0 7,1 48

Total (%) 100 100 100 100 100

Effectif 263 126 24 75 28 516

Source : Données du ROR 2008, observatoire d’Ambohimahasoa, nos calculs.

Nuclstrict=nucléaire strict, c’est-à-dire le couple et ses enfants uniquement.

Nuclélarg= nucléaire élargi, c’est-à-dire nuclstrict et autres membres apparentés ou non.

Monostrict=Monoparental strict, c’est-à-dire un des conjoints avec ses enfants uniquement.

Monoélarg= monoparental élargi, c’est-à-dire monostrict et autres membres apparentés ou non.

Si une structure familiale élargie devrait fournir un nombre d’actifs élevé, alors le revenu dans ces ménages devrait être plus élevé par rapport aux autres. Selon nos résultats, la structure des ménages à Ambohimahasoa agit apparemment dans ce sens. En effet, parmi la structure nucléaire simple, 78,7% des ménages ont un revenu quotidien inférieur à 1400 Ar par jour, qui rappelons-le constituent trois quarts du seuil de 1 dollar par jour.

Dans la structure nucléaire élargie, cette proportion descend à 49,2%.

Pour les structures monoparentales, il n’y a pas vraiment de grande différence car les proportions sont de 79,1% pour la typologie simple et de 78,7% pour la typologie élargie.

A ce stade, donc, il ne faut pas faire une conclusion hâtive sur le rôle de cette variable car nous savons que ce n’est ni la taille ni la structure du ménage qui est importante dans l’apport de revenu mais le nombre d’actifs que le ménage peut produire.

153 Tableau n°62: Répartition des ménages selon le revenu et le nombre d’actifs du

ménage (en %)

Revenus en milliers d’Ariary

Nombre d’actifs

Effectif

1 2 3 4 5 et plus

<=0 0 0,4 0 0 0 1

[0-310] 12,9 4,4 3,8 3,3 2,9 23

]310 - 620] 41,9 29,5 13,5 9,8 2,9 109

[620-1400[ 32,3 47,0 48,1 54,1 40,6 239

[1400-2800] 9,7 14,7 24,0 18,0 29,0 96

>2800 3,2 4,0 10,6 14,8 24,6 48

Total (%) 100 100 100 100 100

Effectif 31 251 104 61 69 516

Source : Données du ROR 2008, observatoire d’Ambohimahasoa, nos calculs.

D’après le tableau n°62, le nombre d’actifs agit bien sur le revenu. En effet, en dessous de deux actifs, qui est la référence ici, la proportion de ménages qui gagnent moins de 1400Ar /individu/jour est de plus de 80%. Au-delà de ce seuil, les proportions passent successivement à 65,4% et 67,2% pour trois et quatre actifs pour atteindre 46,4% à partir de cinq actifs.

Ainsi, nous pouvons dire que pour ces travaux peu qualifiés, le nombre d’actifs est une variable déterminante dans l’apport de revenu supplémentaire. N’oublions pas cependant le rôle joué par le secteur d’activité dans les stratégies de gestion du risque.

2.2.2- Le revenu selon le capital économique des ménages

Tableau n°63: Répartition des ménages selon le revenu et la superficie rizicole possédée (%)

Revenus en milliers d’Ariary

Superficies rizicoles (en hectare)

<=0,15 ]0,15-0,3] ]0,3-0,6] >0,6 Total

<=0 2,4 0 0 0 1

[0-310] 9,5 4,7 4,0 3,6 23

] 310 - 620] 38,1 31,9 10,1 4,5 109

[620-1400[ 33,3 54,5 51,2 28,2 239

[1400-2800] 14,3 7,7 28,7 31,8 96

>2800 5,7 1,3 7,0 31,8 48

Total 100,0 100 100 100

516

Effectif 42 235 129 110

Source : Données du ROR 2008, observatoire d’Ambohimahasoa, nos calculs.

154 Enfin, en ce qui concerne la superficie rizicole cultivée, la proportion de ménages qui ont un revenu quotidien par individu inférieur à 1400 Ar diminue au fur et à mesure que la superficie augmente. Par rapport à la référence de 0,3 hectare, qui représente la superficie moyenne exploitée dans l’observatoire, les proportions passent respectivement de plus de 80% à 65,3%

pour 0,3 à 0,6 hectare et à 36,3% pour les plus de 0,6 ha. On retrouve encore ici le rôle de l’agriculture en tant que constituant principal du revenu du ménage et l’intérêt que les paysans ont à gagner en y investissant.

Pour voir les degrés d’influence des différentes variables précédentes, nous allons procéder à une estimation à travers une régression linéaire logistique (tableau n°64). La variable indépendante est le revenu. Les variables explicatives sont les caractéristiques socioéconomiques du ménage et de son chef, c'est-à-dire le nombre d’actifs présents dans le ménage, la superficie rizicole exploitée, la typologie du ménage, l’âge du chef de ménage ainsi que son niveau d’éducation.

Toutes les variables liées au ménage ont un impact sur le revenu mais sous certaines conditions :

- Le nombre d’actifs dans le ménage n’exerce aucune influence qu’à partir de cinq individus. Cela signifie bien que le ménage dispose d’un grand nombre de travailleur, l’apport de chacun est moindre et n’a d’impact sur le revenu qu’à partir d’un certain nombre d’actif.

C’est une situation qui reflète bien les différents secteurs d’activités où exercent tout un chacun ;

- En dessous de 15 ares, la superficie cultivable varie négativement avec le revenu.

L’impact positif ne s’exerce qu’à partir de 31 ares. Ainsi, un seuil minimum de superficie exploitée est donc exigée afin d’assurer un revenu agricole acceptable aux ménages,

Seule la typologie isolée agit sur le revenu. C’est une situation normale dans la mesure où le revenu est fourni par un seul actif. La variation négative trouvée dans la typologie « isolée » et

« monoparentale simple » résulte du faible nombre d’actif dans ces ménages.

155 Tableau n°64: Modélisation des déterminants du revenu selon les caractéristiques

socioéconomiques des ménages et de leur chef

Caractéristiques du ménage Nombre d'actifs

1 -0,101

2 Réf

3 0,146

4 0,211

5 et plus 0,43**

Superficie cultivée en hectare ] 0-0,15]

-0,011 ] 0,15-0,3]

Réf ] 0,3-0,6]

0,49***

>0,6

0,898***

Typologie du ménage25

Isolée -0,874**

Couple 0,198

Monoparentale simple -0,217

Monoparentale élargie 0,178

Nucléaire simple Réf

Nucléaire élargie 0,1

Caractéristiques du chef de ménage Age

23-34 -0,208

35-44 0,005

45-59 Réf

60et + -0,273

Niveau d'éducation

N’est pas allé à l’école -0,136

Maternelle 0,434

Primaire Réf

Secondaire 1er cycle 0,231

Secondaire 2ème cycle 0,305

Etudes supérieures -0,66***

LR-chi2 0,3202***

Effectif 51526

Source : Données du ROR 2008, Observatoire d’Ambohimahasoa, nos calculs.

Réf : modalités de référence, variables non introduites dans le modèle, les signes ***, ** et * indiquent respectivement le degré de significativité des coefficients à 1%, à 5% et à 10%.

25 La typologie des ménages a été numériquement traduite selon un ordre, c'est-à-dire une hiérarchisation de chaque typologie allant de la taille de ménage la moins élévée au plus élevée, c'est-à-dire de « isolée » à

« nucléaire élargie »

26 Le ménage qui dispose d’un revenu négatif a été enlevé du modèle

156 En ce qui concerne les variables liées aux chefs de ménage, seul le niveau d’étude agit mais uniquement au niveau de l’université. Cela peut se traduire par les offres en milieu rural constituées essentiellement d’activités agricoles. Nous pensons que la variation négative ici, résulte d’une situation temporaire.

Ainsi, seule la superficie cultivable constitue pour le moment, la variable la plus déterminante du revenu des ménages. Ce résultat renforce notre précédent propos sur l’intérêt que les paysans ont à gagner en investissant dans l’agriculture. Le meilleur moyen pour réussir serait d’avoir des revenus complémentaires dans des activités en dehors de l’agriculture et où les variables sociodémographiques des ménages et des individus ont plus leur rôle à jouer (niveau d’éducation, nombre d’actifs, etc.)

Pour conclure ce chapitre, on peut dire que la diversification des activités et des sources de revenu dans l’observatoire d’Ambohimahasoa s’opère à la fois au niveau du ménage et des individus. Les paysans continuent à exploiter la terre car elle demeure leur principal moyen de travail. Si elle est sujette à des investissements, l’agriculture constitue une part importante du revenu du ménage. Pour les besoins monétaires, en investissement productif et pour la consommation, les actifs doivent travailler en dehors de l’exploitation familiale et les caractéristiques socio-économiques des individus et du ménage jouent alors un grand rôle. Un actif qui a un niveau d’éducation élevé ou disposant d’une formation particulière, de maçon ou de charpentier par exemple, a plus de chance d’exercer dans les activités extraprimaires. Les sources de revenu sont donc peu reliées entre elles et se montrent efficaces en termes de gestion des risques. En revanche, un actif sans capital socio-économique optera davantage pour des activités salariales dans l’agriculture ou se tournera vers l’exploitation des ressources naturelles. Les risques y sont pourtant élevés car l’offre de travail rémunéré est rare dans la commune et l’exploitation des ressources naturelles exige une autorisation. Dans ce contexte, la meilleure stratégie de gestion des risques reste la constitution d’une épargne à travers l’élevage.

A ce titre, la migration temporaire de travail, objet de notre prochain chapitre, peut apporter un revenu nécessaire, non seulement à son élaboration mais également pour les autres besoins monétaires du ménage. Au niveau du ménage, avoir un nombre élevé d’actifs permet à la fois d’exercer des activités en dehors et dans la commune, d’avoir des sources de revenu plus diversifiées.

157

Chapitre IV : Migration et marchandisation de la terre : des moyens de