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Restriction aux éléments elliptiques d’un quasi-caractère sur G(F ) de

5. Quasi-caractères

5.8. Restriction aux éléments elliptiques d’un quasi-caractère sur G(F ) de

SoitD un quasi-caractère surG(F), notonsθD sa fonction associée. Disons queD est de niveau0sur les elliptiques si et seulement siθDsatisfait à la condition suivante : (1) pour tout élémentε∈G(F)qui estp0-compact modZ(G)et pour toutX∈gε,tn(F) tel queεexp(X)∈Gell(F), la fonction λ7→θD(εexp(λ2X))suroF appartient àE.

Remarques

(2) Pourε∈G(F)p0 etX∈gε,tn(F),εexp(X)ne peut être elliptique que siAGε=AG. A fortiori,εestp0-compact modZ(G).

(3) La même preuve qu’au (ii) du lemme 5.2 montre que (1) équivaut à la condition : – pour tout élément ε ∈ G(F) qui est p0-compact modZ(G) et pour tout O ∈ Nil(gε), il existe cD,O ∈ C de sorte que, pour tout X ∈ gε,tn(F) tel que εexp(X)∈Gell(F), on ait l’égalité

θD(εexp(X)) = X

O∈Nil(gε)

cD,Obj(O, X).

(4) Compte tenu de la remarque précédente, la même preuve qu’au (iii) du lemme 5.2 montre que, siBest un sous-ensemble deG(F)p0 tel queG(F) =S

ε∈BCG(ε), alorsD est un quasi-caractère de niveau0sur les elliptiques si et seulement si la condition (1) est satisfaite pour toutε∈B.

Proposition. — SoitD un quasi-caractère surG(F) de niveau0 sur les elliptiques.

Alors il existef ∈Dcusp(G)tel queD coïncide avecDfG sur Gell(F).

Démonstration. — Comme on l’a vu dans 3.5, l’espace Dcusp(G) se décompose en produit d’espaces indexés par N. Il en est de même de l’espace des quasi-caractères de niveau 0 sur les elliptiques. On peut donc fixer ν ∈ N et supposer que D est à support dansw−1G (ν). L’intersectionwG−1(ν)∩Gell(F)est contenue dans une réunion finie d’ensemblesCG(ε), oùεestp0-compact modZ(G). Ces ensembles sont disjoints ou confondus et ils sont ouverts et fermés. On peut fixer un élément p0-compact modZ(G), supposer queD est à support dansCG(ε)et prouver :

(5) il existe f ∈Ccusp(G)tel queDGf soit à support dansCG(ε)et coïncide avec D surCG(ε)∩Gell(F).

Comme on l’a dit dans la remarque (2), on peut supposer AGε = AG, sinon la solution de (5) est triviale.

Écrivons comme dans la remarque (3) θD(εexp(X)) = X

O∈Nil(gε)

cD,Obj(O, X)

pour tout X ∈gε,tn(F)tel queεexp(X)∈Gell(F). Notonsτ la fonction surgε(F), à support topologiquement nilpotent, qui est égale sur cet ensemble au membre de droite ci-dessus. En la moyennant sur le groupeZG(ε)(F)/Gε(F), on peut la supposer invariante parZG(ε)(F). La fonction τ est la fonction associée à un quasi-caractère de niveau 0 sur gε(F). Celui-ci est de la forme DGϕε pour un élément ϕ ∈ D(gε) d’après le (ii) de la proposition 5.5. Si on se restreint aux éléments elliptiques, les distributions induites disparaissent. Donc il existe ϕ∈ Dcusp(gε) tel que τ coïncide avec θD

ϕ sur gε,ell(F). Fixons un tel ϕ = (ϕb)b∈B, où B est un sous-ensemble fini de Facmax(Gε). Parce que τ est invariante par ZG(ε)(F), on peut supposer que ϕ l’est aussi (pour l’action naturelle de ce groupe sur Dcusp(gε)). PuisqueAGε =AG, Imm(Gε,AD)s’identifie àImm(GAD)ε, cf. 4.10. Pour toutb∈B, il y a donc une unique facetteFb∈Imm(GAD)telle queFb∩Imm(GAD)ε=b. On aε∈KFν

b etFνb est réduit à un point, autrement dit (Fb, ν) ∈ Facmax(G). De la fonction ϕb, on déduit une fonctionfbsurGνF

b(kF)de la façon suivante. Par l’exponentielle, on identifieϕbà une fonctionfb,1 surGε,b(kF)à support unipotent, telle quefb,1(exp(X)) =ϕb(X)pour tout élément nilpotentX∈gε,b(kF). En notantεla réduction deεdansGνFb(kF), on définit une fonctionfb,2 surGνF

b(kF), à support dansεGε,b(kF), telle quefb,2(εx) = fb,1(x)pour toutx∈Gε,b(kF). Enfin, on pose

fb(x) =|ZGF

b(ε)(kF)|−1 X

y∈GFb(kF)

fb,2(y−1xy)

pour toutx∈GνF

b(kF).

Lemme

(i) On a l’égalité fb(εexp(X)) =ϕb(X)pour tout élément nilpotentX ∈gε,b(kF).

(ii) la fonction fb appartient àCcusp(GνFb).

Démonstration. — Rappelons que, d’après la proposition 4.10, Gε,b est la compo-sante neutre du groupe ZGFb(ε). Pour un élément nilpotent X ∈gε,b(kF), l’élément εexp(X)a pour composante semi-simple ε et pour composante unipotente exp(X).

Le support de la fonction fb,2 est formé de tel éléments. En conséquence, pour un tel élément x = εexp(X) et pour y ∈ GFb(kF), on n’a fb,2(y−1xy) 6= 0 que si y∈ZGFb(ε)(kF). On obtient

fb(x) =|ZGFb(ε)(kF)|−1 X

y∈ZGFb(ε)(kF)

fb,2(εexp(y−1Xy)).

D’après la définition defb,2, le (i) de l’énoncé résulte de l’assertion : – la fonctionϕb est invariante par l’action deZGF

b(ε)(kF).

D’après le corollaire 4.8, ce groupe est l’image naturelle dans GFb(kF) du groupe ZG(ε)(F) ∩ KF0

b. Or ϕ est invariant par ZG(ε)(F), donc ϕb est invariante par ZG(ε)(F)∩KF0

b. Cela démontre (i).

Pour prouver (ii), on doit montrer que, pour tout espace parabolique propre Pν deGνFb et pour toutx∈Pν(kF), on a

X

u∈UP(kF)

fb(xu) = 0.

Il suffit de prouver que, pour tout espace parabolique proprePν deGνFb et pour tout x∈Pν(kF), on a

(6) X

u∈UP(kF)

fb,2(xu) = 0.

En effet, la première assertion pourPνrésulte de la seconde appliquée à chaque espace y−1Pνy pour y∈GFb(kF). Fixons doncPν. SiPν(kF) ne coupe pas le support de fb,2, l’assertion (6) est claire. Supposons quePν(kF)coupe ce support. Il existe donc un élément nilpotentX ∈gε,b(kF)tel queεexp(X)∈Pν(kF). Puisqueεet exp(X) commutent, puisquead(ε)est d’ordre premier àptandis quead(exp(X))est d’ordre une puissance dep,ad(ε)appartient au groupe engendré parad(εexp(X)). Ce dernier opérateur conserve P, donc ad(ε) conserve lui aussi P, c’est-à-dire ε ∈ Pν(kF).

D’après le lemme 4.9, on peut fixer une composante de LeviMνdePνqui contientε.

NotonsMεetPεles composantes neutres des groupes des points fixes de l’opérateur ad(ε)dansM et P. Le groupePεest un sous-groupe parabolique deGε,b etMεen est une composante de Levi. Montrons que

(7) Pε6=Gε,b.

Notons AM, resp.AFb le plus grand sous-tore central déployé de M, resp.GFb. Notons AM,ε, resp.AFb, la composante neutre du sous-groupe des points fixes de l’opérateur ad(ε) dans AM, resp.AFb. Puisque Pν est propre, AM contient strictement AFb. Donc dim(AM) > dim(AFb) > dim(AG). Le tore AM est contenu dans le plus grand sous-tore central déployéAMε deMε. Doncdim(AMε)>

dim(AG). On a supposé dim(AG) = dim(AGε) et on a dim(AGε) = dim(AGε,b) puisque b est un sommet de Imm(Gε,AD). Donc dim(AMε) > dim(AGε,b), ce qui signifie queMεest un Levi propre deGε,b. Cela démontre (7).

On peut dans (6) se restreindre au cas oùx∈Mν(kF), c’est-à-dire x=εmavec m∈M(kF). Montrons que

(8) si m 6∈ exp(mε,nil)(kF), l’ensemble des u ∈ UP(kF) tels que xu appartient au support defb,2 est vide ; si m= exp(Y)avecY ∈mε,nil(kF), alors cet ensemble est contenu dans celui desexp(N)pour N ∈uPε(kF).

Dire que xuappartient au support defb,2 implique quexu=εexp(X)avec X ∈ gε,b,nil(kF), ou encoremu= exp(X). Si on appliquead(ε)à cette égalité, puisqueX commute àε et que ad(ε) conserveM et UP, on obtient mu= ad(ε)(m) ad(ε)(u), ce qui entraîne m = ad(ε)(m) et u = ad(ε)(u). Cette dernière relation implique

queu= exp(N)pour unN ∈uPε(kF). La première, jointe au fait quemest forcément

Puisque Pε est un sous-groupe parabolique propre deGε,b, ceci est nul puisqueϕb

est cuspidale. Cela achève la preuve du lemme.

Reprenons la preuve de la proposition. On définit la distributionDGf

b. Notonsθbsa fonction associée. Il est clair que son support est contenu dans la réunion des conjugués du support defb. D’après la construction de cette fonction et le lemme 4.7, ce support est contenu dans l’ensemble desk−1C(ε)k pour k∈KF0

b. Donc le support de θb est contenu dans CG(ε) et il nous suffit de calculer θb(εexp(X)) pour X ∈ gε,tn(F).

C’est le calcul que l’on a fait dans la section précédente. L’ensemble Γε contient ZG(ε)(F)KF0 appartienne à ce support. Comme on l’a dit ci-dessus, il existe donc k ∈ KF0

b et Y ∈ gε,tn(F) tels que g−1εexp(X)g = k−1εexp(Y)k. En fixant un entier c > 1 premier à ptel que εc∈Z(G)(F), et en élevant l’égalité précédente à la puissancec, on obtientexp(cg−1Xg) = exp(ck−1Y k), d’oùexp(g−1Xg) = exp(k−1Y k), d’où aussi g−1εg =k−1εk. Mais alors gk−1 ∈ ZG(ε)(F) et γ ∈ ZG(ε)(F)KF0

b contrairement à l’hypothèse. Cela démontre (9).

On peut donc supposer γ ⊂ ZG(ε)(F). On vérifie qu’alors, les constantes mγ intervenant dans la section précédente sont toutes égales. Le (i) du lemme ci-dessus assure que les fonctions ϕγ intervenant dans l’assertion 5.7 (6) sont les images γϕb

deϕb par l’action deγ surD(gε). Cette assertion devient θb(εexp(X)) =cbX

γ∈γ

θγϕb(X),

oùcb est une certaine constante non nulle. On posef =P

b∈Bc−1b |γ|−1fb. C’est un

puisθ0(εexp(X)) =θD(εexp(X))siX∈gε,tn(F)etεexp(X)∈Gell(F). Cela prouve (5)

et la proposition.

5.9. Filtration sur le groupe et quasi-caractères. — Notons Qc(G) l’espace des