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3. Espaces de fonctions et de distributions

3.11. Injectivité de D G

MLminD(G, M).

Proposition

(i) L’applicationDG:D(G)→I(G) est injective.

(ii) Pour tout n ∈ Z, l’espace DG(D(G))∩AnnnI(G) est égal à la somme des DG(D(G, M))M parcourt les éléments deLmintels que aM >n.

Démonstration. — Notons Dn(G)la somme desD(G, M)oùM parcourt l’ensemble de Levi indiqué ci-dessus. Par construction, on a

Dn(G) =Dn+1(G) + X

M∈Lnmin

D(G, M).

Il résulte des définitions que, pour tout M ∈ Lnmin, D(G, M) est l’image naturelle dansD(G)deDcusp(M)WG(M). On a aussiDG(Dn(G))⊂DG(D(G))∩AnnnI(G). On en déduit une suite d’applications

L

M∈Lnmin

Dcusp(M)WG(M)−→ L

M∈Lnmin

D(G, M)−→Dn(G)/Dn+1(G) δn

−−−→(DG(D(G))∩AnnnI(G))/(DG(D(G))∩Annn+1I(G))

−→GrnI(G)' L

M∈Lnmin

Icusp(M)∗WG(M). Le corollaire précédent, appliqué aux Levi M ∈ Lnmin, implique que l’application composée est injective. Les deux premières applications de la suite sont surjectives. Il en résulte queδn est injective. Pour n=aG, on a

DG(D(G))∩AnnaGI(G)=DG(D(G)) =DG(Dn(G)).

L’injectivité deδn pour toutnentraîne alors par récurrence que, pour toutn, on a DG(D(G))∩AnnnI(G)=DG(Dn(G)) et Ker(DG)⊂Dn(G).

Pourn=aMmin+ 1, cette dernière relation implique l’injectivité deDG. 3.12. Variantes avec caractère central. — Pour un groupe topologique abélien et localement compact X, nous appelons caractère de X un homomorphisme continu deX dansC×. Soitξun caractère deAG(F). On noteCc,ξ(G(F))l’espace des fonc-tions surG(F), à valeurs complexes, localement constantes, telles que

f(ag) =ξ(a)−1f(g) pour tousa∈AG(F)et toutg∈G(F)

et telles que l’image dans AG(F)\G(F) du support de f soit compacte. Pour f ∈ Cc(G(F)), notons fξ la fonction définie par

fξ(g) = Z

AG(F)

f(ag)ξ(a)da.

L’application linéaire f 7→ fξ est une surjection de Cc(G(F)) sur Cc,ξ(G(F)).

De même que l’on a défini I(G), on définit l’espace Iξ(G). L’action de AG(F) sur Cc(G(F))se descend en une action surI(G). Le groupe AG(F)agit dualement sur I(G). L’espaceIξ(G)dual deIξ(G)s’identifie au sous-espace des éléments deI(G) qui se transforment selonξ. Précisément, un élémentdde ce sous-espace s’identifie à l’élément de Iξ(G) qui envoiefξ surd(f)pour toutf ∈Cc(G(F)).

SoitF∈Fac(G). Le groupeAG(F)est contenu dansKF. Il agit par multiplication sur ce groupe. La multiplication par a ∈ AG(F) envoie un sous-ensemble KFν sur KFν+νa, où on a posé νa =wG(a). Si (F, ν) ∈ Facmax(G), on a aussi(F, ν +νa) ∈ Facmax(G). Dans ce cas, la multiplication parase descend en un isomorphisme encore noté

a:Ccusp(GνF)−→Ccusp(Gν+νF a).

Ces isomorphismes définissent une action deAG(F)sur l’espaceDcusp(G)(on prendra soin de la distinguer de l’action par conjugaison, qui est triviale). L’action du sous-groupe AG,tu(F) est triviale. L’action se descend en une action sur Dcusp(G) que l’on note(a,f)7→fa. Soitξun caractère modérément ramifié deAG(F), c’est-à-dire trivial sur AG,tu(F). On note Dcusp,ξ(G) le sous-espace des éléments f ∈ Dcusp(G) tels quefa=ξ(a)f pour touta∈AG(F).

Plus généralement, on définit de même les variantes « à caractère central » de beaucoup d’objets déjà définis (au sens ci-dessus : il s’agit d’un caractèreξdeAG(F)).

On les note en ajoutant un indiceξdans les notations. Notons en particulier l’égalité (1) DG(D(G))∩I(G)ξ =DG(Dξ(G)),

qui résulte aisément de l’injectivité de DG. Plus généralement, siξ1, . . . , ξn sont des caractères deAG(F),

(2) DG(D(G))∩ X

i=1,...,n

I(G)ξ

i

=DG X

i=1,...,n

Dξi(G) .

Démonstration. — On peut supposer lesξidistincts. Par interpolation, sidappartient au membre de gauche, les composantesdideddans chaqueI(G)ξ

i sont combinaisons linéaires finies de translatésda pour des a∈AG(F). Or cesda appartiennent tous à DG(D(G)). Doncdi∈DG(D(G))∩I(G)ξ

i et il reste à appliquer l’égalité (1).

4. Éléments compacts,p0-éléments

4.1. Retour sur les éléments topologiquement unipotents. — Pour x ∈ Gtu(F), l’homomorphismen7→xndeZdansG(F)se prolonge en un homomorphisme continu z7→xz deZp dansG(F). Il en résulte que,

(1) siJ ⊂G(F)est un sous-groupe fermé et s’il existe un entierc>1premier àptel quexc ∈J, alorsx∈J.

On a :

(2) l’application naturelle Gtu(F) → GAD,tu(F) est surjective ; ses fibres sont les orbites de l’action par multiplication de(Z(G)0)tu(F)dansGtu(F).

Démonstration. — Notons π : G → GAD l’homomorphisme naturel. L’hypothèse (Hyp)(G)entraîne queGAD(F)/π(G(F))est d’ordre premier àp. Poury∈GAD,tu(F), il y a donc un entier c>1 premier àptel que yc ∈π(G(F)). D’après (1), y appar-tient à π(G(F)). Soitx∈G(F) tel que π(x) =y. On décomposex=xssxu, oùxss est semi-simple,xuest unipotent etxss etxu commutent. Fixons un sous-tore maxi-mal T de G tel que xss ∈ T(F) et fixons une extension galoisienne finie F0 de F, de degré dpremier à p, de sorte que T soit déployé surF0. Posons Tad =T /Z(G).

L’élémentπ(xss)est topologiquement unipotent. La projectionTtu(F0)→Tad,tu(F0) s’identifie à

X(T)⊗Z(1 +pF0)−→X(Tad)⊗Z(1 +pF0).

Elle est surjective car l’hypothèse (Hyp)(G) implique que l’image de X(T) dans X(Tad)est un sous-groupe d’indice fini premier àp. On peut donc choisirx1∈Ttu(F0) tel que π(x1) = π(xss). L’élément x2 = NormeF0/F(x1) appartient à Ttu(F) et on a π(x2) = π(xdss). D’après (1), cela implique qu’il existe x3 ∈ Ttu(F) tel que π(x3) =π(xss). L’élémentx3xu appartient à Gtu(F)et satisfait àπ(x3xu) =y. Cela démontre la première assertion.

L’hypothèse (Hyp)(G) entraîne que Z(G)/Z(G)0 est d’ordre premier à p. La se-conde assertion s’en déduit par le même argument qui prouvait ci-dessus que y

ap-partient àπ(G(F)).

On a :

(3) pourx∈Gtu(F), l’image réciproque deZGAD(xad)dansGest égale à ZG(x).

Démonstration. — Notons simplement ZG(xad) cette image réciproque. Il est bien connu que ZG(x) est un sous-groupe distingué d’indice fini dansZG(xad) et l’hypo-thèse (Hyp)(G)implique que cet indice est premier à p. Soitg ∈ ZG(xad). Il existe donc un entier c > 1 premier à p tel que gc commute à x. Puisque g ∈ ZG(xad) il existe z ∈Z(G) tel que g−1xg =zx. On a alors zc = 1. Or, puisque x et g−1xg sont topologiquement unipotents,zest lui aussi topologiquement unipotent. L’égalité

zc= 1entraîne alors que z= 1, doncg∈ZG(x).

On utilisera souvent la propriété suivante :

(4) soit x un élément semi-simple de G(F) et soit y ∈ ZG(x)(F)∩Gtu(F); alors y∈Gx,tu(F).

En effet, l’ordre du groupeZG(x)/Gxest borné par le nombre d’éléments du centre du revêtement simplement connexe deGAD. Il est donc premier àpd’après (Hyp)(G).

4.2. Éléments topologiquement nilpotents et exponentielle. — On note g l’al-gèbre de Lie de G. On appelle « conjugaison » parGl’action adjointe de G dansg.

Pour g ∈ G, on note cette action de g, soit ad(g), soitX 7→ gXg−1. On notegreg

l’ensemble des éléments semi-simples réguliers deg.

SoitX ∈g(F), fixons un sous-tore maximal T deGtel que Xss ∈t(F) et fixons une extension finie F0 de F telle que T soit déployé sur F0. L’élément X est dit topologiquement nilpotent si et seulement siχ(Xss)∈pF0 pour toutχ∈X(T)(cela

ne dépend pas du choix deT). Une autre caractérisation est la suivante. Fixons une sous-algèbre d’Iwahori b de g, c’est-à-dire b = kF pour une facette F ∈ Fac(G) de dimension maximale. Notons uson radical pro-p-nilpotent, c’est-à-dire u=k+F pour la même facette. Alors X est topologiquement nilpotent si et seulement si X est conjugué par un élément de G(F)à un élément de u(F). On notegtn(F)l’ensemble des éléments topologiquement nilpotents deg(F).

On peut définir une application exponentielle exp qui envoie un voisinage de 0 dans g(F)sur un voisinage de 1 dans G(F)et qui est équivariante pour les actions par conjugaison de G(F). Sous l’hypothèse (Hyp)(G), ces voisinages sont les plus grands possibles, c’est-à-dire qu’on dispose de l’application exponentielle

exp :gtn(F)−→Gtu(F)

équivariante pour les actions par conjugaison de G(F) et qui un homéomorphisme entre les ensembles de départ et d’arrivée, cf. [9, App. B] pour cette propriété et celles ci-dessous.

Pour F ∈ Fac(G), l’exponentielle se restreint en des homéomorphismes de gtn(F)∩kF surGtu(F)∩KF0 et de k+F surKF+. Il s’en déduit une bijection

(gtn(F)∩kF)/k+F −→(Gtu(F)∩KF0)/KF+.

On peut prolonger les paires KF0 ⊃ KF+ et kF ⊃ k+F en des suites (KF,n)n∈N et (kF,n)n∈N de sorte que

– KF0 =KF,0, KF+=KF,1,KF,n⊃KF,n+1,∩n∈NKF,n={1}; – kF=kF,0,k+F =kF,1,kF,n⊃kF,n+1,∩n∈NkF,n={0};

– pour n>1, KF,n est un sous-groupe distingué de KF et kF,n est un oF-idéal dekF;

– pour n >1, KF,n = exp(kF,n) et l’exponentielle se réduit en un isomorphisme de groupes dekF,n/kF,n+1 surKF,n/KF,n+1.

4.3. Élémentsp0-compacts. — Soitx∈G(F). On dit quexest

– p0-compact si et seulement s’il existe un entierc>1premier àptel quexc= 1; – p0-compact modZ(G) si et seulement si l’image xad de x dansGAD(F) est p0 -compacte.

Pourx∈G(F), fixons un sous-tore maximalT deGcontenantxss. Alors : – xestp0-compact si et seulementx=xss et il existe un entierc>1 premier àp tel queχ(x)c= 1pour toutχ∈X(T);

– xest p0-compact modZ(G) si et seulementx=xss et il existe un entier c >1 premier à p tel que χ(x)c = 1 pour tout χ ∈X(T) dont la restriction à Z(G)est triviale.

Puisque les classes de conjugaison de sous-tores maximaux deG sont en nombre fini, on peut choisir une extensionF0/F d’ordre premier àptelle que tout sous-tore maximal de G soit déployé sur F0. Notons c le nombre d’éléments non nuls de son corps résiduel. C’est un entier premier àp. On voit qu’il n’y a qu’un nombre fini de classes de conjugaison par G(F) d’éléments p0-compacts et que l’on a xc = 1 pour

tout élément p0-compact de G(F). Plus généralement, on a xc ∈ Gtu(F) pour tout élément compactx∈G(F). On a :

(1) tout élément compact x ∈ G(F) s’écrit de façon unique x= xp0xtu, où xp0 est p0-compact,xtu∈Gtu(F)etxp0 etxtu commutent ; de plus,xp0 et xtu appartiennent à xZ.

Démonstration. — Comme on vient de le dire, xc est topologiquement unipotent.

Soitc0l’inverse decdansZp. On posextu= (xc)c0etxp0 =xx−1tu. Ces termes satisfont aux conditions requises et on voit que ce sont les seules solutions possibles.

On déduit de (1) et de 4.1 (2) et (3) que

(2) tout élément x ∈ G(F) compact modZ(G) s’écrit x = xp0xtu, où xp0 est p0-compact modZ(G),xtu ∈Gtu(F)etxp0 etxtucommutent ; le groupe(Z(G)0)tu(F) agit sur l’ensemble des solutions : un élément z ∈ (Z(G)0)tu(F) envoie le couple (xp0, xtu)sur(xp0z−1, xtuz); les solutions forment une unique orbite pour cette action ; de plus, pour toute solution (xp0, xtu), les deux éléments xp0 et xtu appartiennent à l’adhérence du groupeZ(G)(F)xZ.

On utilisera aussi la variante suivante. SoitZ un sous-groupe algébrique deZ(G).

Pourx∈G(F), on dit quexest compact modZ, resp.p0-compact modZ, si et seule-ment si l’image dexdans(G/Z)(F)est compacte, resp.p0-compacte. Supposons que le quotientZ(G)(F)/Z(F)soit compact. Alorsxest compact modZ si et seulement s’il est compact modZ(G)(la propriété analogue pour «p0-compact » est évidemment fausse). On a

(3) tout élément x ∈ G(F) compact modZ(G) s’écrit x = xp0xtu, où xp0 est p0-compact modZ,xtu∈Gtu(F)et xp0 etxtucommutent ; le groupeZtu(F)agit sur l’ensemble des solutions comme en (2) ; les solutions forment une unique orbite pour cette action.

4.4. p0-éléments. — Soitx∈G(F). On lui associe un sous-groupe paraboliqueQ[x]

deGet une composante de LeviL[x]deQ[x]de la façon suivante, cf. [7]. L’élémentxss agit par conjugaison surg. On fixe une extension galoisienne finieF0 deF telle que toutes les valeurs propres appartiennent à F. On noteΣl’ensemble de ces valeurs propres et, pour σ∈Σ, gσ l’espace propre. Alors l’algèbre de Lieq[x] est la somme des gσ sur lesσ ∈ Σtelles que |σ|F0 61 et l[x] est la somme des gσ sur lesσ ∈Σ telles que|σ|F0 = 1. Le couple (Q[x], L[x]) étant uniquement défini et ne dépendant que dexss, il est défini surF et conservé parZG(xss). Cela entraîne

(1) ZG(xss)⊂L[x], a fortioriZG(x)⊂L[x]et x∈L[x].

Par construction,x, vu comme élément deL[x], est compact modZ(L[x])(on dira quexest compact dansL[x] modZ(L[x])). Le LeviL[x]est le plus grand LeviLdeG tel quexappartienne àLet quexsoit compact dansLmodZ(L).

Nous dirons que x est un p0-élément si et seulement si x est p0-compact dans L[x] modZ(L[x]). Avec les notations ci-dessus, cela équivaut à ce que x = xss soit

semi-simple et, pour toutσ∈Σtelle que|σ|F = 1,σsoit une racine de l’unité d’ordre premier àp. On noteG(F)p0 l’ensemble desp0-éléments deG(F).

Lemme

(i) Tout élément x ∈ G(F) s’écrit x = xp0xtu xp0 est un p0-élément, xtu est topologiquement unipotent etxp0 etxtu commutent.

(ii) Pour une telle décomposition, les éléments xp0 etxtu appartiennent à L[x](F) et on a L[xp0] =L[x].

(iii) Pour une telle décomposition, on a

ZG(x) =ZG(xp0)∩ZG(xtu) et Gx= (Gx

p0)xtu.

(iv) La décomposition est unique modulo l’action de (Z(L[x])0)tu(F) similaire à celle de 4.3 (2).

Démonstration. — Considérons une décomposition x=yxtu oùxtu est topologique-ment unipotent ety et xtu commutent. Montrons que

(2) y, xtu ∈L[x] et L[x] =L[y].

Les éléments y etxtu commutent àxet la première assertion résulte de (1). Notons ici xad, yad et xtu,ad les images de x, y et xtu dans L[x]AD(F). L’adhérence yZad du groupe engendré par yad est contenue dans le produit des deux groupes xZad et xZtu,ad. Ce dernier groupe est compact puisquextu est topologiquement unipotent. Le premier est compact par définition deL[x]. DoncyadZ est compacte, c’est-à-dire quey est compact modZ(L[x]). Or L[y] est le plus grand Levi L tel que y ∈ L et y soit compact modZ(L). Donc L[x]⊂L[y]. On obtient l’inclusion opposée en échangeant les rôles dexet y(on ay =xx−1tu). Cela prouve (2).

On a vu que x appartenait à L[x] et était compact modZ(L[x]). En appli-quant 4.3 (2) dans le groupe L[x], on obtient une décomposition x = xp0xtu où xp0, xtu ∈ L[x](F), xp0 est p0-compact modZ(L[x]), xtu est topologiquement uni-potent et xp0 et xtu commutent. D’après (2), on a L[xp0] = L[x], donc xp0 est p0-compact modZ(L[xp0]), donc c’est unp0-élément. Cela démontre (i).

Pour une décomposition x = xp0xtu comme en (i), les éléments xp0 et xtu com-mutent à xdonc appartiennent àL[x]d’après (1). Cela démontre la première asser-tion de (ii) et la seconde résulte de (2). En définitive, les décomposiasser-tionsx=xp0xtu

satisfaisant à (i) sont exactement les décompositions dans L[x](F) où l’on impose quexp0 est p0-compact modZ(L[x]). Le (iv) résulte donc de 4.3 (2) appliqué dans le groupe L[x].

Pour (iii), les commutants ZG(x) et ZG(xp0)sont contenus dans L[x]d’après (1) et la dernière assertion de (ii). On ne perd rien à supposerL[x] =G. Il est clair que ZG(xp0)∩ZG(xtu)⊂ZG(x). L’imagextu,addextudansGADappartient à l’adhérence du groupe engendré par xad. L’imagegad d’un élément g ∈ZG(x) commute donc à xtu,ad. D’après 4.1 (2), cela implique queg ∈ZG(xtu). Alorsg appartient forcément aussi àZG(xp0). Cela démontre la première égalité de (iii). La composante neutre de ZG(xp0)∩ZG(xtu)est clairement(Gxp0)xtu, d’où la seconde égalité.

Pour x ∈ G(F), appelons p0-décomposition de x une décomposition x = xp0xtu

satisfaisant aux conditions du (i) de l’énoncé.

4.5. Décomposition de G(F) associée aux p0-éléments. — Pour tout ε ∈ G(F)p0, posonsC(ε) =εGε,tu(F) =εexp(gε,tn(F)). Évidemment, l’action deG(F)par conju-gaison conserveG(F)p0 et, pourg∈G(F), on agC(ε)g−1=C(gεg−1). Posons

CG(ε) = S

g∈G(F)

C(g−1εg) = S

g∈G(F)

g−1C(ε)g.

On a déjà utilisé le discriminant de Weyl DG(x)d’un élément x ∈G(F). Il y a de même un discriminant de WeylDG(X)pour un élémentX∈g(F).

Lemme

(i) Pour ε∈G(F)p0, l’ensemble CG(ε)est ouvert et fermé.

(ii) Pour ε∈ G(F)p0, il existe un nombre réel dG(ε) >0 tel que, pour tout X ∈ gε,tn(F), on ait

DG(εexp(X)) =dG(ε)DGε(X).

(iii) On a les égalités

G(F) = S

ε∈G(F)p0

C(ε) = S

ε∈G(F)p0

CG(ε).

(iv) Soient ε, ε0 ∈ G(F)p0. Alors C(ε) = C(ε0) ou C(ε)∩C(ε0) = ∅. L’égalité a lieu si et seulement s’il existe z∈(Z(L[ε])0)tu(F)tel queε0=εz. Dans ce cas, on a

L[ε] =L[ε0], Gε=Gε0 et z∈Gε,tu(F).

Démonstration. — La propriété suivante est bien connue (cf. [12, Cor. 2.4]) : soit x∈G(F)un élément semi-simple etVx0 un voisinage de1 dansGx(F); alors il existe un voisinageVx de1dansGx(F)contenu dansVx0 tel qu’en posant

B(x, Vx) ={g−1xyg|y∈Vx, g∈G(F)},

cet ensembleB(x, Vx)soit ouvert et fermé. Appliquons ceci à un élément semi-simple x∈C(ε). On aGx⊂Gεd’après le (iii) du lemme 4.4. Prenons

Vx0={y∈Gx(F)|xy∈C(ε)},

dont on déduit un voisinage Vx. D’après le choix de Vx0, B(x, Vx) est contenu dans CG(ε). La réunion desB(x, Vx)quandxparcourt les éléments semi-simples deC(ε) contient tous ces éléments semi-simples. Étant invariante par conjugaison, elle contient tous les éléments semi-simples de CG(ε) et contient en fait CG(ε) tout entier : un élément quelconque est conjugué à un élément arbitrairement voisin de sa partie semi-simple. MaisGε,tu(F)est compact modulo conjugaison parGε(F)et doncCG(ε)est compact modulo conjugaison par G(F). On peut extraire un sous-recouvrement de CG(ε)par un nombre fini d’ensembles B(x, Vx). Il s’agit en fait d’une réunion finie puisque ces ensembles sont contenus dans CG(ε). Puisqu’ils sont ouverts et fermés, on obtient (i).

Les deux parties de la formule (ii) sont insensibles au remplacement de X par sa partie semi-simple. On peut donc supposer X semi-simple. On fixe un sous-tore maximal T de Gε tel que X ∈ t(F). On a aussi ε ∈ T(F) puisque T commute à ε. Fixons une extension finie F0 de F telle queT soit déployé surF0. On note Σ l’ensemble des racines de T dans G, ΣL[ε], resp.ΣGε, le sous-ensemble des racines dansL[ε], resp.Gε. On aΣGε⊂ΣL[ε]. Par définition,

DG(ε) = Q

α∈Σ(1−α(εexp(X))) F DGε(X) =

Q

α∈Σα(X) F.

Puisqueexp(X)est topologiquement unipotent,α(exp(X))appartient à1 +pF0 pour tout α ∈ Σ. A fortiori |α(exp(X))|F0 = 1. Si α∈ Σ−ΣL[ε], on a |α(ε)|F0 6= 1 par définition deL[ε]. Puisque|α(exp(X))|F0 = 1, on a

|1−α(εexp(X))|F0 =|1−α(ε)|F0

qui est non nul. Si α ∈ ΣL[ε], α(ε) est une racine de l’unité d’ordre premier à p puisque ε est p0-compact modZ(L[ε]). Cette racine est égale à 1 si et seulement si α∈ΣGε. Siα∈ΣL[ε]−ΣGε, on a

α(ε)∈o×F0 −(1 +pF0) et α(exp(X))∈1 +pF0 donc encore

|1−α(εexp(X))|F0 =|1−α(ε)|F0 = 1.

Enfin, siα∈ΣGε, on aα(ε) = 1donc

|1−α(εexp(X))|F0 =|1−α(exp(X))|F0 =|1−exp(α(X))|F0

avecα(X)∈pF0, donc

|1−α(εexp(X))|F0 =|α(X)|F0. L’assertion (i) en résulte.

Le (i) du lemme 4.4 implique la première égalité du (i) d’où trivialement la deuxième.

Soientε, ε0∈G(F)p0. SupposonsC(ε)∩C(ε0)6=∅et fixonsxdans cette intersec-tion. On peut écrire

x=εu=ε0u0 avecu∈Gε,tu(F)etu0∈Gε0,tu(F).

Ces deux décompositions sont des p0-décompositions. D’après le (iv) du lemme 4.4, il existe z∈(Z(L[ε])0)tu(F)tel queε0=εz. Inversement, s’il existe un telz, l’asser-tion (2) de 4.4 appliquée àx=ε0=εznous dit queL[ε] =L[ε0]. D’après l’assertion (1) de 4.4, on a

Gε=L[ε]ε et Gε0 =L[ε0]ε0 =L[ε]ε0.

Puisque z ∈ Z(L[ε])0(F), l’égalité ε0 = εz entraîne que L[ε]ε0 = L[ε]ε donc aussi Gε0 =Gε. On a aussi z∈Gε,tu(F)et on en déduit que

C(ε0) =ε0Gε0,tu(F) =εzGε,tu(F) =εGε,tu(F) =C(ε).

Cela démontre (iv).

4.6. Le cas d’un Levi. — SoitM un Levi deG. On a dansM la même propriété que dansG, à savoir

M(F) = S

ε∈M(F)p0

CM(ε),

oùCM(ε) =εexp(mε,tn(F)). Le lemme ci-dessous énonce une propriété plus fine.

Lemme. — SoitM un Levi deG. Alors (i) G(F)p0 ∩M(F)⊂M(F)p0; (ii) M(F) =S

ε∈G(F)p0∩M(F)CM(ε).

Démonstration. — Soitε∈G(F)p0∩M(F). Pour démontrer queε∈M(F)p0, on doit prouver que toute valeur propre dead(ε)dansm(F)qui est de valeur absolue1dans une extension convenable de F, est une racine de l’unité d’ordre premier à p. Mais une valeur propre dead(ε)dansm(F)est aussi une valeur propre dead(ε)dansg(F).

La propriété voulue résulte du fait queε∈G(F)p0.

Soit x∈ M(F). Écrivons une p0-décomposition de xdans G(F) : x =εexp(X), où X ∈ gε,tn(F). On a AM ⊂ Gx puisque x ∈ M(F) et Gx ⊂ Gε d’après le (iii) du lemme 4.4. Donc AM ⊂ Gε, ce qui implique ε ∈ M(F). Alors exp(X) = ε−1x appartient aussi àM(F). On en déduit queXappartient àmε,tn(F)doncxappartient

à CM(ε), oùεappartient àG(F)p0∩M(F).

4.7. Un lemme sur les classes de conjugaison et les élémentsp0-compacts modZ(G) Lemme. — Soit ε ∈ G(F) un élément p0-compact modZ(G) et soit F ∈ Fac(G).

Supposonsε∈KF. SoitX ∈gε,tn(F)∩kF. Alors, pour tout élémentx∈εexp(X)KF+, il existeY ∈gε(F)∩k+F tel quexsoit conjugué àεexp(X+Y)par un élément deKF+.

La preuve est standard, on la rappelle pour être complet.

Démonstration. — Fixons un entierc>1premier àptel queεc ∈Z(G)(F). On intro-duit les deux polynômes

P(T) =c−1(Tc−1+· · ·+T+ 1),

Q(T) =c−1(1−T)(c−1 + (c−2)T+· · ·+Tc−2)

à coefficients dans Zp. On a P(T) +Q(T) = 1. L’opérateur ad(ε) dans g(F) est semi-simple et ses valeurs propres dans F sont des racines c-ièmes de l’unité. Alors l’espacegse décompose en somme de l’espace propre associé à la racine1, qui estgε, et de l’espace somme des espaces propres associés aux racines différentes de1, notons-le g6=1. L’opérateurP(ad(ε)), resp.Q(ad(ε)), est le projecteur sur l’espacegε, resp.g6=1, relativement à cette décomposition. On introduit des suites (KF,n)n∈N et (kF,n)n∈N

comme en 4.2. L’actionad(ε)par conjugaison conservekF,npour toutn. On a donc kF,n=kF,n,ε⊕kF,n,6=1,

kF,n,ε =kF,n∩gε(F) =P(ad(ε))(kF,n) où

kF,n,6=1 =kF,n∩g6=1(F) =Q(ad(ε))(kF,n).

et

PosonskF,n=kF,n/kF,n+1. L’opérateurad(ε)se réduit en un opérateur de cet espace, que l’on note encoread(ε). On a encore

kF,n=kF,n,ε⊕kF,n,6=1, (1)

kF,n,ε=kF,n,ε/kF,n+1,ε=P(ad(ε))(kF,n) où

kF,n,6=1=kF,n,6=1/kF,n+1,6=1=Q(ad(ε))(kF,n).

et

On va prouver par récurrence surn>1 qu’il existe

Yn∈gε(F)∩k+F, Zn ∈kF,n et kn∈KF+ tels que

k−1n xkn=εexp(X+Yn) exp(Zn).

Pour n = 1, il suffit de prendre Y1 = 0, k1 = 1 et pour Z1 l’élément de k+F tel que x=εexp(X) exp(Z1). Supposons ces termes définis au rangn. Posons

xn =εexp(X+Yn).

NotonsZnla réduction deZndanskF,net décomposonsZnenZn,ε+Zn,6=1 conformé-ment à la décomposition (1). RelevonsZn,εen un élémentYn0 ∈kF,n,ε. Les opérateurs ad(exp(X+Yn))etad(xn)conservent eux aussi les espaceskF,n0 pour toutn0 et ils se descendent en des opérateurs surkF,n. Parce queexp(X+Yn)commute àε, ces opéra-teurs commutent àad(ε)donc préservent la décomposition (1). Sur l’espacekF,6=1, les valeurs propres dead(ε)sont toutes différentes de1tandis que l’opérateurad(X+Yn) est nilpotent. Il en résulte que1−ad(x−1n )est inversible sur cet espace. On peut donc fixer un élément Yn00 ∈ kF,n tel que Zn,6=1 soit la réduction de (1−ad(x−1n ))(Yn00).

Posonshn = exp(Yn00). C’est un élément deKF,n. On a

hnxnexp(Zn)h−1n =xnexp(ad(x−1n )(Yn00)) exp(Zn) exp(−Yn00).

Mais on voit que

exp(ad(x−1n )(Yn00)) exp(Zn) exp(−Yn00)∈exp(Yn0)KF,n+1.

Il existeYn+1∈gε(F)∩k+F tel queexp(X+Yn) exp(Yn0) = exp(X+Yn+1). En posant kn+1=hnkn, on obtientk−1n+1xkn+1=εexp(X+Yn+1)zn+1aveczn+1∈KF,n+1 et il reste à prendre pourZn+1 l’élément dekF,n+1tel quezn+1= exp(Zn+1)pour obtenir les éléments cherchés au rangn+ 1.

On peut extraire des suites (Yn)n>1 et (kn)n>1 des sous-suites convergentes (en fait, on n’en a même pas besoin, les suites définies ci-dessus convergent). À la limite, on obtient des élémentsY ∈gε(F)∩k+F et k∈KF+ tels quek−1xk =εexp(X+Y).

Cela achève la preuve.

4.8. Un corollaire

Corollaire. — Soit ε ∈ G(F) un élément p0-compact modZ(G), soit F ∈ Fac(G) et soit g ∈ G(F). Supposons que ε∈ KF et queg−1εg appartienne àεKF+. Alors g appartient àZG(ε)(F)KF+.

Démonstration. — D’après le lemme précédent, quitte à multiplierg à droite par un élément de KF+, on peut supposer g−1εg = εexp(Y) avec Y ∈ gε,tn(F). Puisque ε et g−1εg sont tous deux p0-compacts modZ(G), l’assertion 4.3 (2) entraîne que Y ∈z(G)(F). Donc g appartient à l’image réciproque dans G de ZGADad). On a déjà dit que le groupeZG(ε)est d’indice fini premier àpdans cette image réciproque.

Il existe donc un entier c > 1 premier à p tel que gc ∈ ZG(ε). Mais, puisque Y est central, on a g−cεgc = εexp(cY). Donc Y = 0 et g−1εg = ε, c’est-à-dire

g∈ZG(ε)(F).

4.9. Un lemme sur les élémentsp0-compacts et les espaces de Levi

Lemme. — Soitε∈G(F)un élémentp0-compactmodZ(G)et soit(F, ν)∈Fac(G).

Supposons ε ∈ KFν. Notons ε la réduction de ε dans GνF(kF). Soit Pν un espace parabolique deGνF. Supposonsε∈Pν(kF). Alors il existe une composante de LeviMν dePν telle queε∈Mν(kF).

La preuve s’inspire de celle de [29, Lem. 9].

Démonstration. — On note P le sous-groupe parabolique deGF associé à Pν. L’es-pace uP possède une filtration finie (ui)i=1,...,n définie par récurrence par u1 =uP

et, pour i>1, ui+1 est l’espace engendré par les[U1, Ui] pour U1 ∈u1 et Ui ∈ ui. La filtration se termine par un={0}. On noteUi = exp(ui). Les Ui sont des sous-groupes distingués de UP, les quotients Ui/Ui+1 sont abéliens et isomorphes aux ui/ui+1. On aUn ={1}. Nous allons prouver par récurrence surique

(1) il existe une composante de Levi Mi et un élément ui ∈ Ui(kF) tels que ad(ε)(Mi) = ad(ui)(Mi).

Pouri= 1, on choisit pourM1n’importe quelle composante de Levi deP. Puisque ε ∈ Pν(kF), ad(ε)(M1) est encore une telle composante de Levi de P et on sait que deux telles composantes sont conjuguées par un élément de UP(kF) =U1(kF).

On choisit pouru1l’élément qui conjugueM1enad(ε)(M1). Supposons le problème résolu au rangi>1. Fixons un entierc>1premier àptel queεc ∈Z(G). On voit par récurrence sur un entierm>1que

ad(εm)(Mi) = ad(ui,m)(Mi),

oùui,m= ad(εm−1)(ui)· · ·ad(ε)(ui)ui. Pourm=c, on obtient Mi= ad(ui,c)(Mi), doncui,c= 1. Remarquons quead(ε)conserve la filtration(Uj)j=1,...,n. En notantXi

la réduction deui dansUi(kF)/Ui+1(kF)et en écrivant ce groupe additivement, on obtient

ad(εc−1)(Xi) +· · ·+ ad(ε)(Xi) +Xi= 0.

Par le même argument que dans la preuve de 4.7, cela entraîne l’existence d’un élément Yi ∈Ui(kF)/Ui+1(kF)tel queXi =Yi−ad(ε)(Yi). On relève Yi envi ∈Ui(kF)et on pose Mi+1= ad(vi)(Mi). On calcule

ad(ε)(Mi+1) = ad(ui+1)(Mi+1),

oùui+1 = ad(ε)(vi)uivi−1. Par construction devi, on voit queui+1∈Ui+1(kF), ce qui résout le problème en i+ 1.

Pour i =n, le Levi M = Mn est conservé par ad(ε). Alors Mν = εM est une

composante de Levi dePν contenantε.

4.10. Points fixes dansImm(GAD)d’un élémentp0-compact modZ(G)

Soitε∈G(F)un élémentp0-compact modZ(G). NotonsM le commutant dansG du tore déployéAGε. C’est un Levi deG. On aε∈M etGε⊂M (εetGεcommutent à AGε). On a aussi AM = AGε. En effet, puisque Gε ⊂ M, on a AGε ⊂ M et, puisque M commute àAGε par construction de M, on a AGε ⊂ AM. Inversement, puisque ε∈ M, on aAM ⊂Gε et, puisqueAM commute à M, donc aussi au sous-ensembleGε, on aAM ⊂AGε.

Comme en 2.3, notonsImm(GAD, M)la réunion dansImm(GAD)des appartements App(AM0)associés aux Levi minimauxM0 deM. L’action deM(F)sur Imm(GAD) conserve le sous-ensembleImm(GAD, M), il en est donc de même des actions deεet de Gε(F). L’espace vectorielAM/AG agit naturellement surImm(GAD, M)(il agit sur chaqueApp(AM0)et ces actions se recollent). Cette action commute à celles de εet de Gε(F). Notons Imm(GAD)ε et Imm(GAD, M)ε les sous-ensembles de points fixes de l’action de ε dans Imm(GAD), resp.Imm(GAD, M). L’ensemble Imm(GAD, M)ε est stable par l’action de AM/AG. On note Imm(GAD, M)ε/(AM/AG) l’ensemble quotient. L’action deGε(F)se descend en une action sur ce quotient.

Proposition

(i) On a l’égalité Imm(GAD)ε= Imm(GAD, M)ε.

(ii) L’ensembleImm(GAD, M)ε/(AM/AG)muni de son action deGε(F)s’identifie canoniquement àImm(Gε,AD).

(iii) SoitF∈Fac(G)telle que

F∩Imm(GAD)ε6=∅.

Alors l’image deF∩Imm(GAD)εest contenue dans une facetteF0∈Fac(Gε). L’action naturelle deεsur KF0 se descend en une action algébrique surGF et le groupeGε,F0 s’identifie à la composante neutre Gε,0F du sous-groupe des points fixes GεF par cette action. Le groupeKF00 est le groupe desg∈Gε(F)∩KF0 tels que wGε(g) = 0. On a

KF+0 =Gε(F)∩KF+, kF0 =gε(F)∩kF, k+F0 =gε(F)∩k+F.

Démonstration. — Dans la seconde preuve de [30, Th. 1.9], G. Prasad et J.-K. Yu démontrent que Imm(GAD)ε = Imm(GAD, M)ε et que cet ensemble, muni de son action deGε(F), s’identifie à l’immeuble étendu du groupeGε,ad=Gε/Z(G). L’iden-tification est canonique à translations près par les éléments de AM/AG. Cela équi-vaut aux assertions (i) et (ii). SoitF ∈Fac(G) telle queF∩Imm(GAD)ε 6=∅. Soit x∈F∩Imm(GAD)ε6=∅, notonsyson image dansImm(Gε,AD). SoitF0∈Fac(Gε)la facette à laquelle appartienty. Plongeons les immeubles pour les groupes adjoints dans les immeubles étendus. Comme on le sait, on peut définir un schéma en groupesGx

défini suroF satisfaisant entre autres queGx(oF)est le sous-groupe des éléments de G(F)dont l’action sur l’immeuble étenduImm(G)fixex. On sait que la partie réduc-tive de la composante neutre de sa fibre spéciale n’est autre queGF. Dans [29, § 3], cf. en particulier les définitions de 3.1 de cette référence, Prasad montre que ε agit naturellement surGxet il définit la composante neutreGε,0x du sous-schéma des points fixesGεx. Il prouve que la composante neutreG0ε,y deGε,y s’identifie à ce schémaGε,0x . En passant aux parties réductives des fibres spéciales, on obtient queGε,F0 s’identifie à Gε,0F . Cela entraîne

(1) KF00 ⊂KF0 ∩Gε(F).

En passant aux algèbres de Lie, l’égalitéG0ε,y =Gε,0x entraîne aussi (2) kF0 =kF∩gε(F), k+F0 =k+F∩gε(F).

D’après 2.2 (5), ces égalités entraînent queF0ne dépend pas dexet est uniquement déterminée, ce qui est la première assertion de (iii). L’égalité

(3) KF+0 =KF+∩Gε(F)

se déduit par l’exponentielle de la seconde égalité de (2).

On peut préciser (1). D’après la définition de KF00, KF00 est contenu dans l’en-semble des g ∈KF0 ∩Gε(F) tels que wGε(g) = 0. Inversement, un tel g fixe xdonc aussi y (la projection de Imm(GAD)ε sur Imm(Gε,AD) étant compatible avec l’ac-tion de Gε(F)). Doncg ∈ KF0. Puisque wGε(g) = 0, on a g ∈ KF00. Cela démontre

l’assertion de l’énoncé concernantKF00.

5. Quasi-caractères

5.1. Transformées de Fourier et intégrales orbitales. — Plusieurs notions que l’on a introduites sur le groupe G(F) ont des analogues sur l’algèbre de Lie g(F).

Pour f ∈Cc(g(F))et X ∈greg(F), on définit l’intégrale orbitaleIG(X, f). On dé-finit aussi l’espaceI(g) quotient deCc(g(F)) par le sous-espace des fonctions dont toutes les intégrales orbitales sont nulles.

On fixe un caractère continu ψ de F de conducteur pF et une forme bilinéaire

On fixe un caractère continu ψ de F de conducteur pF et une forme bilinéaire