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Ressources disponibles en Belgique

2.3 La violence entre partenaires chez les hommes gais

2.3.6 Les réponses sociales à la violence entre partenaires masculins

2.3.6.1 Ressources disponibles en Belgique

Il n’existe pas à notre connaissance de ressources spécialisées en Belgique pour les hommes gais qui vivent de la violence dans leurs relations intimes.

L’expérience de ces hommes trouve écho dans deux champs distincts d’action et d’intervention sociales, soit les services en matière de violence conjugale et les associations ou les programmes voués à la diversité sexuelle. Cette section brosse un portrait des organisations présentes sur le terrain et leurs services.

2.3.6.1.1 Services en matière de violence conjugale

Des services belges en matière de violence entre partenaires sont disponibles et offerts à la population francophone (Garcia & Galand, 2010). La coordination de l’offre de services locaux pour les victimes et les auteurs de violence est assurée par des structures publiques régionales, tandis que le plan d’action national relève de l’Institut d’égalité entre les femmes et les hommes. Le milieu associatif n’est pas en reste, puisque des organismes communautaires sont aussi très actifs sur le terrain, tels que le Collectif contre les violences familiales et l’exclusion [www.cvfe.be], le Centre de prévention des violences conjugales et familiales [www.cpvcf.org] et l’association Garance [www.garance.be].

Les refuges, maisons spécialisées et sécurisées réservées aux femmes victimes de violence conjugale et à leurs enfants sont répartis sur l’ensemble du territoire francophone, qui en compte seulement quatre. Leurs adresses sont tenues secrètes.

Les maisons d’accueil ont pour mission quant à elles de soutenir et d’accompagner les personnes en « difficultés sociales » dans la réappropriation de leur pouvoir d’agir et de leur autonomie. Elles offrent des services d’accueil psychosocial et d’hébergement temporaire dans un espace doté d’équipements collectifs. Une quinzaine de maisons d’accueil généralistes en Wallonie se spécialisent en violence conjugale.

Les centres d’accueil d’urgence offrent aux personnes en situation de crise une première aide psychosociale. Certains centres peuvent les héberger temporairement, tandis que d’autres ne peuvent le faire eux-mêmes et recommandent alors les personnes aux structures déjà existantes. Les services d’aide aux victimes offrent une aide psychologique à court, moyen et long terme, ainsi qu’un accompagnement pour les démarches d’ordres juridique, administratif

et social aux personnes victimes de crimes ou de délits, et ce, même si aucune plainte n’a été déposée à la police. Ces organisations belges sont similaires aux Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) au Québec.

Enfin, les hommes qui ont des comportements violents sont quant à eux accueillis par l’association Praxis [www.asblpraxis.be], une association sans but lucratif (ASBL) fondée en 1992 qui concentre ses activités autour des violences conjugales et intrafamiliales, notamment par l’animation de « groupes de responsabilisation » pour les auteurs de violence, et ce, sans égard à l’orientation sexuelle (Libert, Jacob & Kowal, 2012). L’approche d’intervention visant la responsabilisation des hommes adoptée par l’association est inspirée du travail de l’organisme québécois Option, avec lequel l’équipe de Praxis collabore toujours (Libert, 2012).

L’association belge a des points de service à Bruxelles et à La Louvière, tandis que son siège social est situé à Liège.

2.3.6.1.2 Associations vouées à la diversité sexuelle

Les hommes gais belges francophones qui ont besoin d’aide peuvent s’adresser aux associations wallonnes et bruxelloises vouées à la diversité sexuelle. Ces dernières sont réparties à travers le territoire, mais sont davantage situées dans les agglomérations urbaines où se rassemble la majorité des personnes LGBT telles que Liège, Bruxelles et Namur. Certaines ont des antennes dans plusieurs villes.

Plusieurs associations organisent des activités culturelles et sportives pour créer des réseaux de solidarité, tandis que d’autres offrent aussi des services d’accompagnement et de référence (Arc-en-ciel Wallonie, 2012). Ces services prennent souvent la forme de séances d’accueil ou des groupes de soutien animés par des bénévoles dûment formés ou par des salariés. Ce sont ces organisations qui ont été sollicitées dans le cadre de la présente étude.

Arc-en-ciel Wallonie [arcenciel-wallonie.be], la Fédération wallonne des associations LGBT, regroupe onze associations francophones actives sur le territoire de la région. Sa mission est d’offrir un lieu d’échange entre les membres et de les soutenir dans la réalisation de leurs objectifs visant à promouvoir le bien-être des personnes issues de minorités sexuelles et à lutter contre les discriminations et les violences à caractère homophobe. La fédération a pignon sur rue dans le centre historique de Liège, à l’instar d’autres associations logées sous l’enseigne de la Maison Arc-en-ciel de la ville. L’association Alliàge [www.alliage.be] y propose des « permanences » assurées par une équipe de bénévoles formés pour accueillir, écouter et orienter les hommes qui éprouvent des difficultés personnelles et sociales, par exemple l’acceptation et le dévoilement de leur orientation sexuelle.

À Bruxelles, les associations francophones et néerlandophones de la capitale sont pour la plupart réunies à la Maison Arc-en-ciel située dans le « quartier gai » de la ville. Outre un espace physique permettant la tenue d’activités, la Rainbowhouse Brussels [rainbowhouse.be] est une plateforme réunissant une quarantaine d’associations. L’intervention psychosociale auprès de personnes de minorités sexuelles en difficulté est assurée par divers groupes communautaires ou professionnels, dont l’association Magenta [www.magenta-asbl.org] spécialisée sur les réalités lesbiennes et bisexuelles. Rainbow Cops Belgium [www.rainbow-cops-belgium.be], le regroupement des employés LGBT de la police intégrée belge, apporte quant à lui un soutien à l’ensemble du corps policier pour les questions touchant aux réalités des personnes de minorités sexuelles, sous forme d’accompagnement individualisé ou de formation continue.

Tels Quels [www.telsquels.be], la plus ancienne association LGBT en Belgique francophone, dispose d’un volet d’activités dédiées au service social, soit l’intervention sociale individuelle ou de groupe auprès des personnes issues de la diversité sexuelle et de leur famille. Alter Vision [www.alter-vision.be], organisation de jeunesse reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles et anciennement connue sous le nom de Tels Quels Jeunes, travaille quant à elle auprès des jeunes et des intervenants oeuvrant auprès d’eux sur des thématiques liées à la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre.

Fedasil [fedasil.be], l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, dispose depuis 2008 d’un projet d’aide adaptée aux personnes de minorités sexuelles. La promotion de la santé auprès des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes est quant à elle assurée par l’association Exæquo [www.exaequo.be]. Fondée en 1994 et soutenue pas la Communauté française de Belgique, cette association déploie notamment un programme de prévention du VIH/sida et des autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) dans des lieux de socialisation gaie tels les bars et les saunas.

Les Cercles homosexuels estudiantins francophones fédérés [www.lescheff.be]

sont l'organisation fédérant les associations d'étudiants et de jeunes de minorités sexuelles de Belgique francophone. Présents à l’heure actuelle sur cinq campus universitaires (Bruxelles, Liège, Louvain-la-Neuve, Mons et Namur), ils défendent les intérêts de leurs membres dans les dossiers touchant à la jeunesse. Enfin, la Coordination provinciale sida assuétudes de Namur invite la population belge à signer la charte Bye Bye préjugés [www.byebyeprejuges.be] destinée à instaurer des milieux ouverts et inclusifs, en plus d’offrir des services de soutien dans une perspective de santé globale, notamment en ce qui concerne l’infection au VIH/sida et aux autres ITSS.