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Représentativité de l’étude

Dans le document Être transgenre en Belgique (Page 147-150)

La situation des personnes 5

6.6. Représentativité de l’étude

Au total, nous avons touché 244 répondants ayant une nationalité belge ou habitant en Belgique, dont 44,4%

de célibataires, 14% de séparés, 28% de mariés avec une partenaire féminine et 9,5% vivant officiellement avec une partenaire féminine.

Nous avons créé les types d’identités sur base du sexe de naissance et de l’identité de genre, et non sur base de critères médicaux ou morphologiques, comme c’est le cas habituellement dans la littérature du domaine des études transgenres. On peut comparer les réponses avec les chiffres sur la prévalence (voir chapitre 3). Le groupe d’étude comporte 159 des 945 transsexuels potentiels de Belgique en 2008,319 ou : 17%. Si l’on prend la définition de la transsexualité au sens strict, en ne tenant compte que des personnes qui ont subi un trai-tement complet de changement de sexe et qui veulent (faire) changer officiellement leur sexe, et comme c’est habituellement le cas dans la littérature médicale et juridique, on voit que parmi les 244 personnes, seules 44 ont fait enregistrer officiellement un changement de sexe. En comparaison avec les 442 changements de sexe officiels (chiffres du Registre national entre 1993 et 2008), cela signifie que nous atteignons 10% du groupe-cible. Nous avons donc, en fonction des critères, une portée de 10 à 17% pour la catégorie des personnes trans-sexuelles. Pour une enquête en ligne, c’est énorme. Le fait que c’était la première enquête belge interrogeant directement ce groupe-cible explique partiellement cette portée importante. Nous pensons également que le caractère anonyme de l’enquête a contribué au taux de réponse.

La catégorie des personnes transsexuelles constituait (dans son ensemble) le principal type d’identité de cette enquête, à savoir 67,4%. Nous avons également atteint une importante catégorie de personnes transgenres, à savoir 31,7% (d’après la définition, voir point 6.4). C’est la première fois que cette dernière catégorie était étudiée. Le fait que cette enquête se compose pour 1/3 environ de personnes transgenres ne signifie pas automatiquement qu’elle offre un reflet exact de la proportion entre personnes transsexuelles et transgenres, mais cela peut être une indication. Nous devons remarquer à nouveau (voir chapitre 2) que les groupes ne sont pas strictement délimités : une partie des répondants transsexuels ne fera pas enregistrer officiellement le changement de sexe (par exemple parce qu’ils ne le souhaitent pas ou ne correspondent pas aux critères), et, d’autre part, une partie de la catégorie transgenre évoluera à l’avenir vers une identité transsexuelle. Mais en tout cas, on est frappés par le fait que le groupe des personnes transgenres est bien plus important qu’on ne le pense parfois.

« La difficulté, avec les questionnaires, c’est de répondre précisément. En tout cas, merci pour l’étude.

J’espère que la base scientifique sera garantie et que les résultats pourront aboutir à une politique meil-leure, plus humaine et équilibrée pour la collectivité. »

« Ce questionnaire suscite à nouveau en moi des questions et des doutes que je masquais depuis longtemps.

Peut-être que je trouverai dans cette étude la force et le soutien nécessaires pour réagir. »

« Je trouve très bien que davantage d’études soient réalisées pour savoir comment les personnes transsexu-elles se sentent et comment transsexu-elles sont traitées dans la société. »

Source : TransSurvey, 2008.

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EtrEtransgEnrEEn BElgiquE

Notes

308 Whittle et al., Engendered penalties.

309 Olyslager et Conway, « On the calculation of the prevalence of transsexualism »; De Cuypere et Olyslager, « Gen-deridentiteitsstoornissen ».

310 Nous ne connaissons pas vraiment la raison pour laquelle seuls 22 des 81 répondants annoncés ont finalement participé aux groupes de résonance. Une partie des personnes contactées ne pouvaient pas être présentes aux heures et dates prévues. Le temps écoulé entre l’enquête et les groupes de résonance (trois mois) peut également expliquer pourquoi peu de répondants ont réagi.

311 Ceci s’applique pour la plupart des enquêtes : les personnes ayant une formation supérieure sont plus disposées à collaborer que les personnes ayant une formation inférieure.

312 Le petit nombre de répondants ayant un contrat à durée indéterminée s’explique peut-être par la formulation de la question : les personnes ayant bien un contrat à durée indéterminée ont coché la case « durée déterminée ».

313 Le pourcentage du sexe de naissance est la part d’un certain type d’identité de genre (p. ex. se sentir totalement femme) dans le groupe « né de sexe féminin » ou « né de sexe masculin ». Le pourcentage du total est la part d’un certain type d’identité de genre et de sexe de naissance (p. ex. né de sexe masculin, mais se sentant totalement femme) par rapport à tout le groupe de répondants.

314 Le pourcentage cumulatif est le pourcentage de répondants appartenant à une certaine catégorie plus le pour-centage des catégories précédentes. Par exemple 11,5% des répondants se sentent depuis moins de cinq ans dans leur identité de genre actuelle.

315 Pour cette question, les répondants pouvaient cocher plusieurs catégories. Le pourcentage de répondants est le pourcentage du nombre total de répondants à cette question ayant coché une catégorie donnée.

316 Comme l’enquête en ligne a été rendue publique via des organisations, cette partie devrait en fait être encore plus importante.

317 Différents répondants ont coché plus d’une réponse, de sorte que le nombre total de réponses est de 301.

318 Certains répondants qui n’ont pas porté plainte ont peut-être cliqué sur la catégorie « autre ».

319 Voir plus haut, selon : De Cuypere et Olyslager, « Genderidentiteitsstoornissen ».

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EtrEtransgEnrEEn BElgiquE

Ainsi que nous l’avons dit, quatre groupes de résonance ont été organisés pour 1) discuter des résultats de l’en-quête, 2) en distiller un domaine d’action prioritaire et 3) approfondir les expériences en la matière. Dans la première série de groupes de résonance, les participants du groupe francophone et du groupe néerlandophone ont choisi de donner la priorité à l’emploi dans la suite de l’étude. La seconde série de groupes de résonance s’est penchée sur ce thème. Les résultats sont présentés dans ce chapitre. L’équipe de recherche a choisi ensuite d’interroger les syndicats et les instances telles que le VDAB (Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling), le FOREM (le service public wallon pour l’emploi et la formation) et ACTIRIS (Service de la Région de Bruxelles-Capitale pour la recherche d’emploi) par le biais d’un petit questionnaire écrit (voir annexe 2). Quelques entreprises ont également été contactées afin de les interroger sur l’intégration du thème du transgendérisme dans leur politique de diversité.

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