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Questions auxiliaires en rapport avec l’identité de genre

Dans le document Être transgenre en Belgique (Page 112-116)

La situation des personnes 5

6.4. Identité et mode de vie

6.4.4. Questions auxiliaires en rapport avec l’identité de genre

Nous avons demandé aux répondants dans quelle mesure ils avaient déjà pris contact avec une organisation ou un groupe de soutien. Il apparaît ainsi que 51,3% des répondants ont pris contact avec une organisation transgenre, 14,7% avec une organisation de travestis et 7,1% avec un groupe de drag kings ou queens. En outre 22,7% ont pris contact avec un groupe lesbigay et 7,6% avec un groupe de femmes. 32,8% n’ont pris contact avec aucune organisation.316 Cela montre d’une part que les organisations de transgenres et de travestis sont importantes pour le groupe-cible et d’autre part qu’ils prennent plutôt contact avec les organisations lesbigays qu’avec des organisations de femmes.

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Tableau 54 Contact organisation ou groupe de soutien

Nombre de réponses Pourcentage Pourcentage de repondants Je n’ai contacté aucun groupe ou

organisation de soutien 78 23,6% 32,8%

Contact avec un groupe de drag

kings/queens 17 5,1% 7,1%

Contact avec un autre groupe de

soutien 7 2,1% 2,9%

Total 331 100,0% 139,1%

Nous avons également demandé aux répondants s’ils avaient recherché une aide psychique et/ou médicale pour leur identité de genre. 60% des répondants (n=144) ont répondu par l’affirmative, et 40% (n=96) par la négative. Lorsque l’on cherche à savoir quels types d’identité ont ou non recherché une aide médicale et/ou psychologique pour leur identité de genre, on obtient la classification suivante.

Tableau 55 Aide recherchée par type d’identité

TSf TSh TGh TGf Total

Aide recherchée

Non Nombre 35 9 30 17 91

% du type d’identité 29,7% 22,5% 60,0% 73,9% 39,4%

Oui Nombre 83 31 20 6 140

% du type d’identité 70,3% 77,5% 40,0% 26,1% 60,6%

Total Nombre 118 40 50 23 231

% du type d’identité 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

On obtient ainsi des différences significatives : la recherche d’aide est nettement fonction de l’identité de genre. Nous avons comparé les catégories TSf et TSh, d’une part, avec les catégories TGf et TGh d’autre part. On peut en déduire qu’il y a des différences significatives entre les deux types et que selon la typologie, les trans-genres sont plus nombreux à n’avoir pas cherché d’aide, en comparaison avec les personnes transsexuelles.

Tableau 56 Aide recherchée : différences entre les personnes transgenres et transsexuelles

TSh + TSf TGf + TGh Total

Aide recherchée

Non Nombre 44 47 91

% du type d’identité 27,8% 64,4% 39,4%

Oui Nombre 114 26 140

% du type d’identité 72,2% 35,6% 60,6%

Total Nombre 158 73 231

% du type d’identité 100,0% 100,0% 100,0%

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Lorsqu’on analyse ces données sur la base du sexe de naissance (y a-t-il des différences entre les répondants nés de sexe féminin et ceux nés de sexe masculin, dans la recherche d’aide ?), on n’obtient pas de différence significative.

Dans la catégorie des répondants (n=144) qui ont cherché de l’aide, 32% ont pris contact avec leur généraliste, 38,1% avec un psychiatre, 32,3% avec un psychologue, 18% avec un autre type d’aidant et 36,5% avec une équipe « genre ». Les expériences en la matière seront abordées plus loin dans ce rapport.

Dans la catégorie des répondants (n=96) qui n’ont pas cherché d’aide, nous avons demandé quelles en étaient les raisons. La moitié (total 51,6%) indique ne pas vouloir d’aide, ou ne pas en avoir besoin.

Tableau 57 Raisons pour lesquelles les répondants ne cherchent pas d’aide

Nombre de réponses Pourcentage de répondants

Ne veut pas d’aide 17 17,9%

Aide impossible pour raisons financières 17 17,9%

Pas besoin d’aide 32 33,7%

N’ose pas demander de l’aide 29 30,5%

N’a pas confiance dans les services proposés 10 10,5%

Ne sait pas où s’adresser 28 29,5%

N’a pas trouvé d’aide professionnelle dans son

quartier 4 4,2%

Les listes d’attente sont trop longues 4 4,2%

N’approuve pas les traitements proposés 8 8,4%

Craint les préjugés des professionnels de la santé 20 21,1%

Ne cherche pas d’aide pour d’autres raisons 3 3,2%

Lorsque l’on extrait les répondants qui n’ont pas besoin ou ne souhaitent pas d’aide de ceux qui n’ont pas recherché de l’aide (n=96), on obtient une image plus précise des raisons qui ont empêché les répondants qui n’ont pas cherché d’aide, mais qui auraient bien voulu (n=64), de rechercher effectivement de l’aide (voir ta-bleau 58). On peut en déduire que c’est surtout l’angoisse de demander de l’aide qui est très importante : 45,3%

n’osent pas demander de l’aide. En outre, 43,8% disent ne pas savoir où obtenir de l’aide. 31,2% craignent en outre les préjugés des aidants. Pour 26,6% l’aide éventuelle n’est financièrement pas possible. 15,6% n’ont pas confiance dans les services existants et 12,5% ne sont pas d’accord avec les méthodes proposées.

Tableau 58 Raisons pour lesquelles les répondants désireux d’avoir de l’aide ne l’ont pas recherchée Nombre de réponses Pourcentage de répondants

Aide impossible pour raisons financières 17 26,6%

N’ose pas demander de l’aide 29 45,3%

N’a pas confiance dans les services proposés 10 15,6%

Ne sait pas où s’adresser 28 43,8%

N’a pas trouvé d’aide professionnelle dans son

quartier 4 6,2%

Les listes d’attente sont trop longues 4 6,2%

N’approuve pas les traitements proposés 8 12,5%

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Craint les préjugés des professionnels de la santé 20 31,2%

Ne cherche pas d’aide pour d’autres raisons 3 4,7%

Total 123

Pourquoi les répondants ne cherchent-ils pas d’aide :

« Où peut-on aller quand on ne peut entrer dans aucune case ? »

« C’est tabou dans ma culture. »

« C’est difficile pour moi parce que je suis marié. »

« La question n’est pas médicale, le problème ne peut pas être le corps. Ce sont les représentations sociales, le problème. »

Source : TransSurvery, 2008.

Nous avons créé une typologie des différentes phases par lesquelles les répondants peuvent passer pour vivre selon l’identité de genre souhaitée. Nous pouvons ainsi déterminer dans quelle phase ils se situent.

• Phase 1 : s’entretenir avec un psychiatre, un psychologue ou un thérapeute.

• Phase 2 : vivre dans le rôle de genre souhaité.

• Phase 3 : prendre des hormones.

• Phase 4 : minimum l’une des étapes suivantes : épilation, augmentation ou réduction mammaire, féminisation du visage, réduction de la pomme d’Adam, opération pour rendre la voix plus aigue ou plus grave, logopédie, transplantation de cheveux, liposuccion.

• Phase 5 : vaginoplastie, ablation de l’utérus, ablation des trompes de Fallope, création d’un pénis.

Ces étapes sont dans l’ordre cumulatif : les répondants en phase 4 qui vivent selon le rôle de genre souhaité et/ou prennent des hormones et/ou ont des entretiens, se retrouvent uniquement dans la phase 4.

Le tableau 59 permet de déduire que dans le groupe d’étude, 32,1% se trouvent dans la phase 5 ; 45% en phase 4 ; 9,3% en phase 3 ; 6,4% en phase 2 et 7,1% en phase 1.

Tableau 59 Phases en transition

Nombre

Pourcen-tage Pourcentage du groupe de recherche complet

Phase 1 10 7,1% 4,1%

Phase 2 9 6,4% 3,7%

Phase 3 13 9,3% 5,3%

Phase 4 63 45,0% 25,8%

Phase 5 45 32,1% 18,4%

Total 140 100,0% 57,4%

Manquant/pas d’application 104 42,6%

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Nous ne voulons absolument pas suggérer que tous les répondants passent par ces phases ou qu’ils le font dans l’ordre numérique. Certains répondants n’ont en effet pas recherché à être aidés dans la mise en forme de leur identité ou rôle de genre. Nous pouvons contrôler pour ceux qui recherchent de l’aide (phase 1) et ceux qui vivent selon le rôle de genre souhaité. Il s’avère que six répondants vivent selon le rôle de genre souhaité, sans entretien avec un psychiatre, un psychologue ou un aidant, ou sans avoir entreprise d’autres actions.

Tableau 60 Vivre dans le rôle de genre souhaité et demande d’aide Phase 2

Non Oui Total

Phase 1 Non 101 6 107

Oui 29 103 132

Total 130 109 239

Pour par exemple contrôler la consommation individuelle d’hormones hors traitement, nous examinons les tableaux croisés parmi ceux qui recherchent de l’aide (phase 1) et ceux qui prennent des hormones (phase 3). Il s’avère ainsi que seulement trois personnes prennent des hormones sans avoir d’entretien avec un psychiatre, un psychologue ou un aidant et sans avoir entrepris d’autres actions.

Tableau 61 Consommation d’hormones et demande d’aide

Phase 3

Non Oui Total

Phase 1 Non 104 3 107

Oui 40 92 132

Total 144 95 239

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