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Les représentations des médecins concernant leur propre pratique ont été exprimées majoritai-rement par rapport à la prise en charge des membres de leur famille.

4.3.2.1! Représentation1plutôt1positive1de1sa1pratique1

La majorité des médecins considèrent avoir une bonne pratique, leurs arguments faisant réfé-rence aux avantages de la prise en charge des patients membres de la famille - le suivi rappro-ché, la disponibilité envers les PMF, le carnet d’adresses de spécialises – et ceux liés au mé-decin - la gratification, la reconnaissance, l’identité au sein de la famille ; certains disent avoir une bonne prise en charge des PMF car elle est identique à celle des patients classiques. Nous présentons quelques exemples.

Le suivi plus rapproché : "je pense qu'elle (la pratique) est globalement bonne […] je les

vois au quotidien donc du coup quand ça ne va pas mieux je le vois tout de suite, je réexamine tout de suite. Quand ils ont une grippe ou une toux qui traîne, je les suis tout le temps [...]"

(M8) ; "vis-à-vis de la prise en charge que je fais… je pense que j’ai une assez bonne prise en

charge des membres de ma famille… je pense qu’elle est bien parce que je suis dans le détail"

La disponibilité : "je sais que je vais m’investir pour leur bien-être à n’importe quelle heure

de la journée […] qu’ils me confient tous leurs problèmes et me donnent la crédibilité d’avoir la solution pour presque tout" (M6) ; "je pense que c’est bien de suivre sa famille et que c’est un suivi (permanent) qui n’aurait pas eu lieu si je n’étais pas médecin donc…" (M1).

La reconnaissance : "il y a toujours une partie de reconnaissance aussi..." (M6) ; "ils se tournent spontanément vers moi et je me vois mal les renvoyer vers quelqu’un d’autre sans leur répondre ! C’est certainement très agréable d’être reconnue par sa famille...!" (M13).

La confiance : d’un côté, l’argument de la confiance est justifié par rapport aux résultats

ob-tenus : "je pense que c’est une bonne prise en charge car cela ne dure jamais bien longtemps,

pour le moment il n’y a pas eu de complication. Puis j’ai l’impression qu’elles (mes filles) sont assez satisfaites donc ça va" (M11) ; d’un autre côté, la confiance est expliquée par le

fait de savoir se limiter à ses compétences : "je sais où m'arrêter avant d'aller envoyer ma

famille voir un vrai spécialiste du problème. C'est-à-dire je me limite à des petits bobos, à des rhumes et à des petites infections voilà. Donc, globalement, je me limite à ça et quand ça de-vient plus grave je les adresse, je les envoie à des spécialistes, y compris pour mes enfants"

(M14).

Certains médecins, en parlant de leur pratique, font référence aux deux catégories des pa-tients. Considérant leur prise en charge identique pour les deux catégories des patients, ils ont une représentation plutôt positive de leur pratique : "et bien, je dirais bonne. Bonne car

j’essaye de ne pas faire de différence, donc oui, elle est bonne, enfin pour le moment je n’ai pas eu de plaintes. S’ils viennent c’est qu’ils ont confiance en moi enfin je pense […] (les PMF) c’est de les soigner comme les autres, c’est-à-dire ils viennent ici et je les vois dans mon cabinet et je les soigne comme je soigne, comme je soignerais d’autres patients..." (M9) ; "Elle est bonne j’essaye de faire au maximum comme si c’était des patients du cabinet donc

4.3.2.2! Représentation1plutôt1négative1de1sa1pratique1

Les médecins qui ont une représentation plutôt négative de leur pratique font référence à la prise en charge qu’ils assurent aux membres de leur famille. Les raisons avancées évoquent le plus souvent les différences entre les patients, plus particulièrement l’implication morale et le manque d’objectivité. A cela se rajoute les représentations qu’ils ont des attentes venant de leur famille, mais aussi le regard critique sur leur propre pratique :"quand on soigne la famille

il y a toujours une implication morale et, du côté des soins, je suis sûr que ce n’est pas opti-mal, parce qu’il y a une implication morale […]" (M2). "Quand je consulte ma famille j’ai tendance à exagérer les choses, du coup je préfère s’ils vont voir un autre médecin" (M4).

Certains disent ne pas être satisfaits par crainte de ne pas remplir les attentes de la famille : "je

ne suis jamais content, dans l'idée que j'ai l'impression qu'il y a toujours une arrière demande et que, je ne suis pas suffisamment clair dans mes explications ou, qu'il y a des questions der-rière, et que ma prise en charge au niveau de la communication n'était pas suffisante" (M3).

Un autre médecin laisse entendre que sa pratique est bonne en général, mais pas avec sa fa-mille : "avec lui (mon père) je ne réussis pas […] et il me demande les avis mais il n'a pas, je

pense qu'il n'a pas confiance, je ne sais pas. Je ne sais pas du tout ; je lui ai demandé plu-sieurs fois, mais il m'a dit… voilà ; il préfère aller voir son médecin" (M7).

D’autres médecins indiquent un laisser-aller dans le suivi des membres de la famille : "elle (la

prise en charge des membres de ma famille) est médiocre… parce que moi, je suis un peu négligent et je ne suis pas très médicalisant … c'est vrai que par exemple les vaccins sur les enfants […] il faut que j'en refasse un à mon fils, c'est à peu près l'âge, ma femme par contre le tétanos, bon etcetera quoi, ces trucs-là euh… " (M10) ; "je me rends compte par rapport à mon fils quand il a eu sa fracture, on a quand même négligé les choses parce qu'on n'a pas voulu voir qu'il était malade" (M15).