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Représentation des liens de coopération dans un réseau

Accroissement de l’intensité de la relation

LES CLIENTS

4.3. Représentation des liens de coopération dans un réseau

A partir des explications données ci dessus, nous pouvons nous appuyer sur l’état de

l’art présenté pour proposer une première représentation des liens de coopération dans un réseau d’entreprises. Pour cela nous allons coupler l’analyse des réseaux de (Thoben et al. 2001) avec l’analyse des intensités de coopération de (Frayret et al. 2003, Frayret et al. 2001). Le réseau est donc reconstitué selon trois dimensions : le nombre d’entreprises, le type de relation entre chaque paire, l’intensité de chaque relation de coopération.

H V H H D V V D V H H Coopération forte Coopération moyenne Coopération faible Verticale Horizontale Diagonale V H D

Figure I-15 μ Exemple de représentation d’un réseau

Nous utilisons plus loin ce type de représentation (cf. chapitre VI) comme point de départ pour cartographier les réseaux de PME que nous étudierons.

Nous verrons dans la suite de ce travail, que cette façon de reconstituer un réseau ou un tissu relationnel inspirera nos analyses.

5. Conclusion

Nous avons présenté dans ce chapitre les travaux et la littérature qui nous ont semblé les plus en adéquation avec notre problématique.

La première section a permis de définir l’objet d’étude, c’est-à-dire à quel type d’organisation

nous nous intéressons en particulier. Elle a aussi permis de faire le tri entre les différentes notions de coopération et coordination. δa deuxième section a permis d’identifier les bases théoriques à partir desquelles sera développée notre approche. Nous y avons également présenté une synthèse des théories existantes qui se sont intéressées à la coopération inter- entreprises, en déterminant le degré de leur implication dans nos travaux. La section trois passe en revue une liste non exhaustive de travaux se rapprochant le plus de notre problématique, et sur lesquels nous nous appuierons à différentes étapes de notre démarche. La dernière section, reprend des notions fondamentales de la coopération que nous avons utilisées (et que nous utiliserons) pour reconstituer le tissu organisationnel d’un réseau d’entreprises ou d’une organisation en général.

PARTIE 2

εodélisation des liens de coopération et des trajectoires d’évolution des réseaux 56

C

HAPITRE

II

A

NALYSE PAR

A

CTIVITES ET

C

OMPETENCES ET

P

ARAMETRES

C

ONTINGENTS

D’après la littérature présentée au chapitre précédent nous pouvons isoler deux "clans" d’interprétation des stratégies coopératives : d’un côté, l’analyse théorique dominante qui propose d’inscrire la coopération dans une logique marchande. Dans ce cadre, la coopération est assimilée à une forme hybride entre le marché et la hiérarchie avec notamment les travaux de R. Coase (Coase 1937) et O.E. Williamson (Williamson 1985, Williamson 1975) qui proposent une analyse contractuelle des institutions économiques. De l’autre, les travaux qui considèrent la coopération comme un mode de coordination autonome alternatif au marché et à la hiérarchie. Ce deuxième point de vue trouve son essor à partir des travaux de G.B. Richardson (Richardson 1972) qui insiste sur la nature productive plutôt que transactionnelle de la coordination des activités. Notre travail s’inscrit dans cette deuxième lignée et va prendre ses racines et références dans les travaux de G.B. Richardson.

δ’objet de notre travail est de modéliser les trajectoires organisationnelles d’un réseau d’entreprises, et de ce fait d’en identifier les différents paramètres de commande. Il faut donc commencer par construire un référentiel qui mette en scène des concepts permettant la commandabilité d’une trajectoire organisationnelle d’un réseau d’entreprises. δors de travaux du projet de recherche GRECOPεE II (GRECOPεE II 2003), il est apparu qu’il était nécessaire de construire une typologie de réseaux. Cette typologie avait pour but de permettre pour un réseau donné, et donc selon son type, de sélectionner les outils de diagnostic à utiliser pour évaluer sa performance. C’est une typologie basée sur les modes de coordination entre les différentes entreprises du réseau qui avait finalement été retenue.

Dans ce chapitre nous exposons les fondements sur lesquels s’appuiera notre approche, c’est- à-dire les principes de construction de cette typologie des réseaux. Cette typologie permet de construire et d’asseoir un référentiel pour le choix d’un mode de coordination entre deux entreprises. Nous aborderons et développerons les bases à partir desquelles les idées développées prennent leurs racines, ainsi que la méthodologie suivie pour la construction de la typologie des réseaux d’entreprises, à travers les différents travaux qui ont précédé cette thèse.

δa typologie des groupements d’entreprises présentée dans ce chapitre utilise les travaux de

G. Richardson (Richardson 1972) en théorie de l’organisation industrielle. δa coopération y

est considérée comme une forme d’organisation à part entière, mode de coordination "ex ante" d’activités complémentaires ou d’activités similaires. Les travaux de Williamson ont

eux aussi mis l’accent sur l’importance du "jeu de complémentarité" dans l’émergence des

coopérations inter-entreprises. δe concept d’activité est par ailleurs largement mobilisé dans

qu’en plus des activités nous utiliserons les compétences qu’elles mobilisent comme paramètres clés de commande pour la conduite des réseaux. Ce choix a aussi été validé par des cas industriels et des études de terrain effectuées sur des groupements de PME en région Rhône-alpes (Burlat et al. 2003).

Nous commençons par analyser les travaux de Richardson et comment ils ont été utilisés pour le choix des paramètres de commande (complémentarité des activités et similarité des compétences), ainsi que leur influence sur le choix du mode de coordination entre deux entreprises d’un réseau. Ensuite nous expliquons les objectifs des deux projets de recherche GRECOPME I et II (GRECOPME II 2003, GRECOPME I 2000) qui se sont intéressés à l’analyse de groupements d’entreprises sur la région Rhône-Alpes. Le premier projet GRECOPεE s’est axé sur l’étude des phénomènes et des facteurs socio-économiques de création de groupements de PεE. δe deuxième projet GRECOPεE était centré sur l’étude des groupements existants qui sont en phase de maturité. Nous exposons ensuite les travaux de thèse de S. Peillon (Peillon 2001) en économie, et qui a posé les premières bases de la typologie des groupements. Plus loin nous développons cette typologie, en justifiant les différents choix. Nous verrons comment cette typologie est exploitée pour la construction d’une cartographie des modes de coordination dans un réseau d’entreprises. Dans le souci de se rapprocher le plus de la réalité, nous nous sommes rendus compte que dans certains cas l’utilisation de seulement deux paramètres (complémentarité des activités, similarité des compétences) pour guider le choix d’un mode de coordination entre deux entreprises n’était pas pertinente, et qu’il y avait d’autres paramètres qui entraient en jeux. Ces paramètres, que nous appelons "Paramètres Contingents", auront un effet de frein ou d’accélération de la coopération entre deux entreprises. Ils viennent atténuer les résultats issus des deux paramètres de commande initiaux. La dernière partie de se chapitre explique et développe les paramètres contingents et leur influence.

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