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II.4 Les travaux de thèse de S Peillon

Propriété 4 : Inégalité triangulaire

IV.4. Etude d’un exemple

Pour illustrer la méthodologie présentée ci-dessus, nous donnons dans ce qui suit une analyse de la similarité des compétences dans un réseau de 10 entreprises, E1, E2, …, E10 travaillant dans le secteur mécanique. Le réseau est évalué sur 4 compétences clés :

C1 : Usinage

C2 : Assemblage

C3 : Forgeage C4 : Découpe

δ’évaluation des compétences de chaque entreprise du réseau à travers un questionnaire a donné les résultats suivants :

C1 C2 C3 C4 E1 0,2 0,5 0,7 0,8 E2 0,9 1 0,2 0,1 E3 0,9 0,9 0,1 0,1 E4 0 0,1 0,9 0,8 E5 0,9 0,1 1 0,5 E6 0,5 0,1 0,8 0,2 E7 0,5 0,9 0,1 1 E8 0,7 0 0,3 0,1 E9 0 0,4 0,9 0,5 E10 0,3 0,9 0,1 0,7

Tableau IV-1 : Evaluation des compétences dans le réseau

Le calcul des distances de Hamming entre les dix entreprises du réseau, à partir du tableau d’évaluation des compétences donne :

E1 E2 E3 E4 E5 E6 E7 E8 E9 E10 E1 0 0,6 0,6 0,2 0,425 0,35 0,375 0,55 0,2 0,3 E2 0,6 0 0,05 0,8 0,525 0,5 0,375 0,325 0,65 0,35 E3 0,6 0,05 0 0,8 0,525 0,5 0,2 0,325 0,65 0,3 E4 0,2 0,8 0,8 0 0,325 0,3 0,575 0,525 0,15 0,5 E5 0,425 0,525 0,525 0,325 0 0,225 0,65 0,35 0,325 0,225 E6 0,35 0,5 0,5 0,3 0,225 0 0,575 0,225 0,3 0,55 E7 0,375 0,375 0,2 0,575 0,65 0,575 0 0,55 0,575 0,125 E8 0,55 0,325 0,325 0,525 0,35 0,225 0,55 0 0,525 0,45 E9 0,2 0,65 0,65 0,15 0,325 0,3 0,575 0,525 0 0,45 E10 0,3 0,35 0,3 0,5 0,225 0,55 0,125 0,45 0,45 0

Tableau IV-2 : Distances inter-entreprises en termes de compétences.

Afin d’identifier les entreprises proches en termes de compétences nous allons appliquer une analyse factorielle sur ce tableau de distances (tableau IV-2), suivie d’une classification hiérarchique. Pour ce faire nous utilisons le logiciel XLSTAT version 6.0.

δ’évolution du stress nous permet de voir la perte d’information en fonction du nombre de dimensions que l’on choisit.

Dimension 2 3 4

Stress 0,321 0,277 0,277

Tableau IV-3 : Evolution du stress

Figure IV-3 : Evolution du Stress pour les dimensions 2 à 4

La meilleure valeur du stress est obtenue pour un espace de représentation à 3 dimensions. Pour des raisons de visibilité nous donnons dans ce qui suit le positionnement des 10 entreprises du réseau dans un espace à 2 dimensions (figure IV-4). Cependant la classification hiérarchique (figure IV-5) est basée sur les résultats obtenus pour un espace à 3 dimensions.

Diemensions Stress

εodélisation des liens de coopération et des trajectoires d’évolution des réseaux 132

Figure IV-4 : Positionnement dans un espace à deux dimensions

Le tableau IV-4 présente les distances mesurées dans l’espace de représentation à 3

dimensions : E1 E2 E3 E4 E5 E6 E7 E8 E9 E10 E1 0 0,608 0,570 0,235 0,387 0,381 0,412 0,528 0,207 0,333 E2 0,608 0 0,075 0,741 0,524 0,524 0,353 0,332 0,670 0,362 E3 0,570 0,075 0 0,721 0,524 0,533 0,283 0,367 0,653 0,313 E4 0,235 0,741 0,721 0 0,352 0,329 0,621 0,557 0,149 0,500 E5 0,387 0,524 0,524 0,352 0 0,248 0,537 0,351 0,323 0,362 E6 0,381 0,524 0,533 0,329 0,248 0 0,572 0,250 0,306 0,456 E7 0,412 0,353 0,283 0,621 0,537 0,572 0 0,525 0,563 0,191 E8 0,528 0,332 0,367 0,557 0,351 0,250 0,525 0 0,511 0,443 E9 0,207 0,670 0,653 0,149 0,323 0,306 0,563 0,511 0 0,443 E10 0,333 0,362 0,313 0,500 0,362 0,456 0,191 0,443 0,443 0

Tableau IV-4 μ Distances mesurées dans l’espace à 4 dimensions Dim. 1

Une classification hiérarchique sur le tableau de distances mesurées dans l’espace à 3 dimensions (tableau IV-4), donne le dendrogramme suivant :

Figure IV-5 : Classification hiérarchique

δes trois coupes horizontales permettent d’identifier les sous-groupes proches en termes de compétences avec des niveaux faible, moyen, et fort.

1ère coupe (intensité forte) : F1 = {E5, E6, E8} ;

F2 = {E1, E4, E9} ; F3 = {E2, E3} ; F4 = {E7, E10}.

2ème coupe (intensité moyenne) :

Fm1 = {E5, E6, E8} ; Fm2 = {E1, E4, E9} ; Fm3 = {E2, E3, E7, E10}. 3ème coupe (intensité faible) : Ff1 = {E5, E6, E8, E1, E4, E9} ; Ff3 = {E2, E3, E7, E10}. 0 0,100 0,200 0,300 0,400 0,500 D is s im il a r it é E5 E6 E8 E1 E4 E9 E2 E3 E7 E1 0 1ère coupe 2ème coupe 3ème coupe

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IV.5. Conclusion

La proximité, le calcul de distances et l’analyse de données sont au cœur de ce chapitre.

Nous avons proposé une approche mathématique de la similarité des compétences entre deux entreprises. La finalité est de détecter les sous-groupes d’entreprises proches en termes de

compétences au sein d’un réseau. Nous nous sommes appuyés pour cela sur des outils

mathématiques.

Il est clair que cette méthodologie laisse quelques éléments de côté comme toute modélisation, et que des informations ne sont pas prises en compte. Cependant, les données importantes sont préservées et les entreprises fortement similaires sont toujours identifiées. δ’exemple d’application, à la fin du chapitre, fait partie d’un panel d’exemples que nous avons testé pour vérifier que la méthodologie fait bien ressortir les groupes similaires.

Nous verrons en annexe I comment nous appliquons ces calculs concrètement, et comment la construction du questionnaire prend en compte les différentes considérations de ce chapitre.

C

HAPITRE

V

C

ARTOGRAPHIE DES MODES DE COORDINATION PREFERENTIELS

D

UN RESEAU D

ENTREPRISES

δ’avènement du connexionisme dans les années 40 (εac Culloch et al. 1943) a été une

aubaine pour un grand nombre de disciplines, notamment en ce qui concerne l’étude des

réseaux de tout genre. En science et théorie de l’organisation ce courant a inspiré un grand nombre de travaux. (Jarillo 1988, Thorelli 1986, Birley 1986) furent parmi les premiers à utiliser la notion de "Networking". (Burt et al. 1994, Lazega 1994) ont utilisé le réseau comme méthode d’analyse des entreprises, via le prisme relationnel qui relie ces firmes. δe connexionisme peut donc être considéré comme un modèle de réseaux et comme un outil d’analyse des réseaux. (Butera 1991) affirme quant à lui qu’une organisation et plus particulièrement l’entreprise-réseau "existe comme système d’organisations produisant des

objectifs et doté de systèmes de contrôle à partir du moment où ses composants peuvent être identifiés, répertoriés et gérés intentionnellement", et décompose ainsi le réseau en quatre

éléments distincts : les nœuds, les connexions, la structure (créée par les réseaux et les connexions), les propriétés fonctionnelles. Dans ce contexte nous allons nous inspirer de ces définitions mais aussi de la théorie des graphes pour représenter et modéliser un réseau d’entreprises.

Ce chapitre est une continuité des trois chapitres précédents. Il combine les résultats de ces trois chapitres pour construire une cartographie théorique des modes de coordination au sein d’un réseau d’entreprises. δe résultat du chapitre III permet d’identifier les sous-groupes d’entreprises ayant des activités complémentaires dans le réseau. δe résultat du chapitre IV permet d’identifier les sous-groupes d’entreprises proches en termes de compétences. Ces deux résultats sont analysés via la typologie présentée dans le chapitre II pour identifier un mode de coordination préférentiel entre les entreprises du réseau. Le présent chapitre explique

le cheminement suivi pour représenter ces résultats graphiquement au travers d’une

cartographie organisationnelle.

Une organisation en réseau est caractérisée par un tissu de relations entre les acteurs du réseau (interconnexions entre les nœuds). Dans ce chapitre nous utilisons notre méthodologie d’analyse pour reconstituer ce tissu relationnel. Pour cela, nous allons recourir à une représentation graphique qui s’appuie sur la définition des liens entre les acteurs en utilisant notre méthode d’analyse des modes de coordination. La représentation graphique par une cartographie utilise la théorie des graphes. La cartographie présente de façon schématique la physionomie du réseau (de ses arêtes et de ses nœuds).

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Schéma de présentation du chapitre V

V.1. Cartographie organisationnelle d’un réseau (représentation graphique