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Construction de la cartographie réelle d’un réseau d’entreprises

MODELE ET ANALYSE DYNAMIQUE

VI.1. Construction de la cartographie réelle d’un réseau d’entreprises

Nous allons expliquer la façon par laquelle une cartographie réelle ou cartographie des modes de coordination effectifs est construite. Pour cela nous allons nous appuyer sur l’état de l’art et la littérature présentée dans le chapitre I.

Cette cartographie est construite en deux étapes principales. La première consiste à identifier, pour chaque entreprise du réseau, les partenaires avec lesquels elle a une coopération stable et durable. δa deuxième étape est d’identifier le type de chacune de ces coopérations : vertical, horizontal ou diagonal. La coopération verticale intègre des entreprises non concurrentes opérant dans le même secteur de marché/produit, intervenant dans les étapes successives du flux de production (la chaîne logistique est un cas typique de ce type de coopération, elle lie aussi donneurs d’ordres/clients et fournisseurs/sous-traitant) (Thoben et al. 2001). La coopération est considérée comme horizontale si elle a lieu entre concurrents opérant dans deux chaînes de valeurs différentes, partageant des ressources pour réduire les coûts. La coopération diagonale apparaît entre des entreprises (elle peut aussi inclure des liens entre organismes de recherches, entreprises, et organismes financiers) non concurrentes évoluant dans des branches différentes avec des besoins et intérêts communs dans certains secteurs (recherche, marketing). Cette typologie "horizontal, vertical, diagonal" nous a permis de construire une première représentation des liens de coopération dans un réseau en se basant sur le tableau I-2 donnant les types de coopération en fonction des deux critères : similarité du

Evaluation de la distance entre deux cartographies

Construction de la cartographie réelle

Distance inter-cartographies (réelle/théorie)

Explication des écarts Analyse statique -écart

secteur marché/produits, concurrence (entreprises concurrentes ou non concurrentes), et sur l’analyse des intensités de coopération de Frayret (c.f. figure I-14).

Maintenant il nous faut établir la connexion entre cette représentation par des liens verticaux, horizontaux et diagonaux, et une représentation selon les modes de coordination Réseau Réactif, Réseau Proactif.

VI.1.1. Réseau Proactif et coopérations verticale et diagonale

Le Réseau Proactif est dans notre cas défini comme étant un mode de coordination entre des entreprises ayant des activités complémentaires faisant appel à des compétences non similaires (des métiers différents). Nous avons déjà vu que pour nous, des entreprises sont complémentaires si une ou plusieurs de leurs activités interviennent à différentes phases successives d’un processus de production, ou bien si elles constituent des étapes très interconnectées d’un même processus (comme par exemple les étapes de εarketing et de

Recherche et Développement dans le cadre d’un processus d’innovation). Ce type de

coopération permet aux acteurs de travailler ensemble le long de la chaîne de valeur pour anticiper les besoins du marché, et ajouter de la valeur au service ou produit final. Ce type de

réseau présente donc une forte valeur ajoutée, et parfois un haut degré d’innovation.

Nous avons vu plus haut que la coopération verticale signifie également que les acteurs interviennent le long d’un flux de production à des étapes successives rajoutant de la valeur au produit (des entreprises intervenant dans le même secteur de marché avec des métiers différents). Le réseau Proactif inclut donc une orientation verticale de la coopération.

La coopération diagonale fait intervenir des acteurs opérant dans des chaînes de valeurs différentes mais qui ont un intérêt commun, et qui profiteront mutuellement des résultats de la coopération (cette forme de coopération est fréquente quand des entreprises décident par exemple d’investir dans une structure de recherche, le résultat de cette recherche étant utilisé par ces différentes entreprises pour améliorer leur produit respectif). Ce type de coopération est souvent caractérisé par un haut degré d’innovation et un engagement fort de la part des partenaires. Ces caractéristiques s’inscrivent dans le mode de coordination de type Réseau Proactif.

Les coopérations de type vertical, et diagonal peuvent donc dans la majorité des cas être assimilées à une coordination par le Réseau Proactif.

VI.1.2. Réseau Réactif et coopération horizontale

La logique du Réseau Réactif correspond à une coordination d’activités non

complémentaires impliquant des compétences similaires. Cette coopération apparaît entre entreprises le plus souvent concurrentes. Ces Réseaux Réactifs sont souvent formés pour

répondre à des motivations relatives à une réduction de coût par l’atteinte d’une taille

optimale (Peillon 2001). Par ce partenariat, les firmes visent à apporter une réponse collective aux contraintes et changements de l’environnement économique (partage de ressources, centralisation de fonction, etc.).

La coopération horizontale associe des entreprises concurrentes24, c’est-à-dire qui ont des métiers qui sont très proches. Elle peut donc être assimilée à une coordination par le Réseau Réactif.

24

Il existe cependant un cas particulier de formation de Réseau Réactif entre des entreprises non concurrentes. Il s’agit de la situation où des entreprises coopèrent pour diminuer le coût d’accès à une ressource qui n’est pas dans son cœur de compétence. C’est par exemple le cas lorsque deux entreprises de secteurs différents

εodélisation des liens de coopération et des trajectoires d’évolution des réseaux 156 VI.1.3. Construction de la cartographie réelle

Maintenant que nous avons établi les relations existantes entre les différents types de coopérations classiques et la typologie proposée, nous pouvons compléter le tableau I-2 en le reliant aux modes de coordination Réseau Réactif et Réseau Proactif.

Tableau VI-1: Lien entre types de coopération et modes de coordination

Ce tableau permettra ainsi le passage d’une première représentation du réseau basée sur les

types de coopération (horizontal, vertical, diagonal) à une cartographie basée sur des relations de type Réseau Proactif, Réseau Réactif. Cette cartographie est appelée cartographie réelle ou cartographie des modes de coordination effectifs.

Maintenant que les deux cartographies réelle et théorique sont comparables (constituées des mêmes éléments), nous allons proposer dans la suite de ce chapitre un calcul de l’écart entre ces deux cartographies.