1.4 Calcul de la viscosité
1.4.1 Relation de Green-Kubo
Comme nous l'avons déjà mentionné auparavant, la viscosité peut être obtenue à partir de
simulations du système à l'équilibre thermodynamique. Dans ce cas, le théorème de
uctuation-dissipation permet de relier la uctuation de la contrainte de cisaillement à la uctuation-dissipation
corres-pondante, c'est-à-dire la viscosité. Celle-ci peut ainsi être obtenue grâce à la relation de
Green-Kubo par l'intégration de la fonction d'auto-corrélation des éléments non diagonaux du tenseur
de contraintes instantanées :
η= V
k
BT
Z
∞ 0hδσ
αβ(0).δσ
αβ(t)i.dt (1.34)
1.4. Calcul de la viscosité
Figure 1.16 Viscositéη(t
max)en fonction de la borne supérieure de l'intégralet
max. La courbe
épaisse en rouge correspond à la moyenne des 8 simulations (lignes nes en pointillés). Les données
ont été obtenues à pression atmosphérique etT=770 K, dans l'étude du sodium liquide [Meyer16].
Figure 1.17 Inuence du nombre de particules sur le comportement de la viscositéη pour un
uide atomique modèle de LJ.
Figure 1.18 Inuence du nombre de particules sur le comportement de la viscositéη de l'eau,
modélisé avec le modèle SPC/E.
1.4. Calcul de la viscosité
où V est le volume du système, T sa température, k
Bla constante de Boltzmann, et σ
αβ, les
composantesαβ du tenseur de contraintes (α, β=x, y, z) [Allen89]. La notation h...i réfère à la
moyenne sur un nombre susamment large de trajectoires dans l'espace des phases an
d'at-teindre la moyenne thermodynamique. La fonction d'auto-corrélation des contraintes est dénie
commehδσ
αβ(0).δσ
αβ(t)i. Pour un système de N particules dans un volumeV à l'équilibre, les
éléments du tenseurσ
αβ, s'écrivent :
σ
αβ(t) =−1
V
NX
i=1m
i(v
i)
α(v
i)
β+
N−1X
i=1 NX
j>i(r
ij)
α(f
ij)
β
+σ
(0)αβ(ρ, T) =δσ
αβ(t) + ¯σ
αβ(1.35)
oùr
i,v
i, etm
isont respectivement les positions, vitesses et masses des particulesi;r
ij=r
i−r
jet
f
ijsont les coordonnées relatives et les forces entre deux particulesietj;σ
αβ(0)est une contribution
spécique aux liquides métalliques dépendant de T et ρ, mais pas du temps [Hansen86]. Cette
contribution ne rentre bien évidemment en compte que dans le cadre de l'étude des métaux dont
les résultats seront présentés dans le dernier chapitre.¯σ
αβest la moyenne thermodynamique de
σ
αβ.
En pratique, dans l'équation 1.34, la viscositéη est calculée avec une borne supérieure nie,
t
max, pour l'intégrale de temps de la fonction d'auto-corrélation des contraintes. Ainsi, η(t
max)
est fonction de la limite t
max. Pour être précis, cette intégrale a été tronquée à une valeur
correspondant à l'endroit où la fonction d'auto-corrélation des contraintes s'annule aux temps
longs. Cette dernière uctue fortement autour de zéro et un important eort de calcul est exigé
pour la faire converger vers cette valeur. Nous avons utilisé trois techniques pour améliorer cette
convergence.
Habituellement, la première façon d'améliorer sa convergence est de considérer un grand
nombre d'origines des temps le long de la simulation dans le calcul de la moyenne
statis-tique de la fonction d'auto-corrélation. Dans l'étude des systèmes atomiques, nous
consi-dérons au moins 290 000 origines des temps séparées chacune par 10 pas de temps.
Comme le liquide est isotrope, la seconde manière est de moyenner sur les trois éléments
non diagonaux du tenseur de contraintes σ
xy, σ
yz, σ
xz, et les éléments obtenus par une
rotation de 45
◦des axes [Holian83], à savoir
12
(σ
xx−σ
yy),
12
(σ
yy−σ
zz) et
12