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4-1-1 POUSSIÈRES MINÉRALES

Les poussières sont de très fines particules solides qui restent en suspension dans l’air et dont le niveau de pénétration dans l’organisme, par voie pulmonaire, dépend de leur taille. Les différentes sources de poussières auront pour origine :

l’extraction du gisement : o décapage ;

o foration et tirs de mine ; o extraction du gisement ; o réaménagement ;

o circulation des engins sur les pistes (activité limitée du fait de l’approche du tout-venant par bandes transporteuses) ;

le traitement des matériaux :

o alimentation des cribles et concasseurs ;

o fonctionnement des cribles et concasseurs (production limitée du fait du lavage des matériaux et de l’aspersion en sortie d’installation) ;

o stockage des produits valorisés ;

l’évacuation des produits du site :

o chargement/déchargement des camions ; o circulation des camions de transport.

La plus grande partie des poussières qui sera produite par la carrière seront des poussières minérales sédimentables.

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Les poussières minérales sont classées en plusieurs catégories selon leur taille :

10 à 100 µm : aussi appelées « poussières totales », ces poussières sont retenues au niveau des fosses nasales ;

5 à 10 µm : poussières qui pénètrent dans la trachée, les bronches puis les bronchioles. Elles peuvent être crachées ou avalées dans l’œsophage ; mais si l’empoussièrage est trop élevé, elles iront jusqu’aux alvéoles ;

0,5 µm : Poussières très fines qui se déposent sur les alvéoles pulmonaires. En dessous de 0,5 micron les poussières se comportent comme un gaz dans l’organisme et suivent donc la ventilation pulmonaire.

L’appareil respiratoire est directement concerné si l’air inhalé renferme une concentration importante de poussières d’une taille inférieure à 100 µm. Cependant, le nez, le mucus et les bronches assurent des systèmes de piégeage efficaces pour les expositions éventuelles ponctuelles en ce qui concerne les poussières dont la taille est supérieure à 0,5 µm.

Schéma : Descriptif de l'appareil respiratoire

Le contact avec de très fortes concentrations de poussières sur une courte période peut provoquer des troubles chez les personnes exposées. Ces troubles sont principalement une gêne respiratoire, des quintes de toux, des irritations oculaires et des crises d’asthme. Les personnes asthmatiques ou souffrant de fragilité respiratoire sont particulièrement sensibles à ces expositions.

Du point de vue sanitaire, les principales affections constatées avec certitude sur les sites d’extraction proviennent de ce qui est communément appelé la silice libre (SiO2). La silice libre est classée cancérogène par le CIRC17. L’inhalation répétée et prolongée de fortes concentrations de poussières contenant une concentration en quartz (minerai principalement composé de silice) supérieure à 1% peut entraîner une maladie des voies respiratoires. En effet, l’inhalation chronique de poussières silicatées peut aboutir à l’apparition de pneumoconioses (silicose, graphitose…).

Les complications liées à ces affections peuvent se décliner en :

 complications cardiaques : insuffisance ventriculaire droite caractérisée ;

 complications pleuropulmonaires : tuberculose ou mycobacteriose, aspergillose, nécrose cavitaire aseptique ;

 complications non spécifiques : pneumothorax spontané, suppuration broncho-pulmonaire, insuffisance respiratoire grave.

Bien que l’ensemble des poussières représente un danger pour les populations exposées, soit par leurs caractéristiques propres, soit en servant de transporteur aux particules polluantes fixées sur leurs surfaces, ce sont les poussières alvéolaires silicatées qui représentent le danger le plus important pour les populations à proximité d’une carrière.

17 CIRC : Centre International de Recherche sur le Cancer

Société Carrières de Virey Commune de Virey-sous-Bar (10) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1a et 2517-1

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Rappelons que dans le cas présent, il s’agit de l’exploitation de calcaires, il n’y a donc pas de certains peuvent avoir des effets toxiques sur la santé. Ces gaz sont principalement les oxydes d’azote (NOx) et de soufre (SOx), des dérivés carbonés (CO, CO2…) et des composés organiques volatils (benzène, Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques…).

Les oxydes d’azote (NOx) : le principal est le dioxyde d’azote (NO2), toxique et irritant pour les yeux et les voies respiratoires. Une exposition prolongée à de fortes concentrations en oxydes d’azote peut provoquer des œdèmes pulmonaires. Les asthmatiques et les personnes fragiles du point de vue de l’appareil respiratoire (enfants, personnes âgées) sont particulièrement sensibles aux oxydes d’azote.

Les oxydes de soufre (SOx) : principalement sous la forme de dioxyde de soufre (SO2), il est très toxique par inhalation. Il entraîne la formation d’acide sulfureux dans les poumons et cause de graves liaisons entraînant des maladies respiratoires, des maladies pulmonaires ainsi que des problèmes cardio-vasculaires. Cependant, ces troubles n’apparaissent que lors d’expositions à de très fortes concentrations en SO2.

Une exposition à moindre concentration entraîne une diminution de la respiration, des toux et des sifflements. Les personnes asthmatiques ou souffrant de détresse respiratoire ainsi que les personnes souffrant de problèmes cardiaques sont particulièrement sensibles au SO2.

Les oxydes de soufre peuvent également provoquer des irritations cutanées et/ou oculaires.

Les dérivés carbonés : le seul présentant un effet potentiel sur la santé est le monoxyde de carbone (CO). C’est un gaz incolore, inodore et inflammable. Il est le polluant toxique le plus abondant dans les gaz d’échappement. Il pénètre dans l’organisme uniquement par voie pulmonaire puis se combine avec l’hémoglobine et réduit le transport de l’oxygène, ce qui provoque une asphyxie.

Une intoxication au CO entraîne des maux de tête, des vertiges, des nausées et, d’une manière générale, l’impression d’une grande fatigue. L’exposition chronique à des faibles doses de CO peut entraîner des risques cardio-vasculaires et des risques sur le développement fœtal. Il n’y a pas de population plus sensible qu’une autre car l’ensemble de la population a plus ou moins la même réponse vis-à-vis du CO.

Les composés organiques volatils (COV) : les principaux COV produits sont le benzène et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Le benzène est produit en très faible quantité dans les gaz d’échappement. Cependant, compte tenu de son caractère cancérogène, il est important de le prendre en compte comme risque potentiel sur la santé. Le benzène peut également provoquer des troubles neuropsychiques et digestifs. Il n’y a pas de population plus sensible qu’une autre car l’ensemble de la population a plus ou moins la même réponse vis-à-vis du benzène (exception faite des fumeurs). Les HAP sont des molécules biologiquement actives qui, une fois absorbées par les organismes, subissent des réactions de transformation sous l’action d’enzymes conduisant à la formation d’époxydes et/ou de dérivés hydroxylés. Les métabolites ainsi formés peuvent avoir un effet toxique plus ou moins marqué en se liant à des molécules biologiques fondamentales telles que les protéines, le génôme (l’ARN ou l’ADN), et provoquer des dysfonctionnements cellulaires (cancer).

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