• Aucun résultat trouvé

Aucune Pilule

1. REFLEXION AUTOUR DE NOS RESULTATS

1.1. Autour des méthodes naturelles

Statistiquement parlant, les modes de contraception les plus utilisés sont la pilule puis le stérilet, mais le rapport sur la prévention des grossesses non désirées de l’Inspection générale des affaires sociales en France (IGAS) relève une “montée des préoccupations écologiques, qui développe une aspiration à des méthodes naturelles, et la crainte des effets à long terme d’une imprégnation hormonale”. Beaucoup de femmes n’acceptent pas l’introduction d’hormones, de corps étrangers, de matières chimiques, et encore une intervention chirurgicale pour installer une contraception (revoir 1.2-Avis par rapport aux inconvénients des méthodes contraceptives). Elles peuvent être plus tolérantes envers le peu de fiabilité des méthodes naturelles par rapport aux autres méthodes « non-naturelles ».Elles restent préférables à l’absence de contraception et ciblent des couples motivés, qui acceptent le risque d’une grossesse imprévue.[22]

Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), la planification familiale au Maroc est de plus en plus orientée vers l'utilisation de la contraception moderne avec une prévalence de 55% en 2014. Le recours aux méthodes traditionnelles ne représente qu’une prévalence de 8%.

Parmi les problèmes les plus fréquemment évoqués au sujet de la contraception en général, on trouve des regrets concernant le fait que la contraception ne soit jamais fiable à 100%.les professionnels de la santé voient que la contraception est considérée comme fiable d’un point de vue théorique,

A titre informatif, l’efficacité d'une méthode contraceptive se mesure par l'indice de Pearl, indice théorique égal au pourcentage de grossesses « accidentelles » sur un an d'utilisation de la méthode.

= × 1200

à

A titre d'exemple, indice de Pearl = 2. Cela signifie que 2 femmes sur 100 utilisant la méthode contraceptive analysée pendant un an ont été enceintes dans l'année. On distingue donc cette efficacité théorique, consécutive à l'usage correct de la méthode, et l’efficacité pratique, calculée sur l'ensemble de l'échantillon, y compris les couples n'ayant pas respecté la méthode (oubli de prise de la pilule, usage incorrect du préservatif, etc.) Donc une méthode contraceptive présentant un indice de Pearl élevé n’est pas assez efficace.

Tableau 6: Efficacité comparative des principales méthodes contraceptives [23]

Méthode Indice de Pearl Efficacitépratique

Œstro-progestatifs (pilule) 0,1 6 à 8 Progestatifs (pilule) 0,5 6 à 8 Dispositif intra-utérin 0,6 0,8 Préservatifsmasculins 3 14 Spermicides 6 26 Diaphragme et spermicides 6 20 Cape cervical 9 à 26 20 à 40 Méthodesnaturelles 4 à 9 20 Implants 0,1 0,1

1.2. Importance du niveau d’étude et social

Le nombre moyen d’enfants par femme, après avoir culminé à plus de 7 enfants par femme au cours des années 1960, a chuté à près de 2,21 enfants en 2014, voire en dessous du niveau de remplacement des générations dans les villes (2,01 en milieu urbain contre 2,55 en milieu rural en 2014).

Cette baisse accentuée de la fécondité, en moins de trente ans au Maroc, a nécessité près de deux siècles, en France où la fécondité est passée d'un peu plus de 6 enfants par femme au milieu du XVIIIe siècle à près de 2 enfants par femme dans les années trente.

facteurs qui expliquent cette transition rapide de la fécondité au Maroc.

Si la tradition du mariage précoce et universel prédominait au Maroc en 1960, et plus souvent arrangé dès la puberté, les mutations socioéconomiques, qui ont marqué la société marocaine durant les cinq dernières décennies, ont entraîné un bouleversement de cette situation. L’âge au premier mariage féminin, de moins de vingt ans vers les années soixante, est passé à plus de 25,7 ans en 2014.

L'utilisation de la contraception chez les femmes selon le niveau d’instruction fait apparaître des différences relativement modestes. Ainsi, le taux de prévalence passe de 86,9% chez les femmes n’ayant aucune instruction à 90,8% chez celles ayant atteint le niveau secondaire.

L’aptitude à lire et à écrire et la scolarisation diplômante ont ouvert aux femmes de nouvelles perspectives quant à leur autonomie et leur insertion professionnelle, engendrant ainsi le recul de leur âge au mariage et le recours de plus en plus massif à la contraception.

L’amélioration de la scolarisation des filles de 7-12 ans, avec un taux net dans le primaire de 94,4% en 2014, a été accompagnée par une alphabétisation des femmes marocaines se situant à 57,9% en 2014 au lieu de 4% en 1960.

La participation des femmes à la vie active au Maroc est également en amélioration : D’environ 17% en 1982, leurs taux d’activité est passé à 25,1% en 2014.[22]

1.3. La contraception : encore une affaire de femmes

Depuis la crise de 2012/2013 déclenchée par la révélation des risques cardio-vasculaires accrus liés aux pilules de 3e et 4e génération, le recours à cette méthode de contraception a décliné en France, alors qu’elle était le moyen de contraception le plus répandu : -18% entre 2010 et 2013, -9% entre 2013 et 2016, estime une récente étude de l'Institut national d'études démographiques (INED),

Dans d'autres pays que la France, les hommes sont davantage impliqués. En Espagne, le recours à des méthodes considérées comme masculines (stérilisation, préservatif et retrait) représente près de 53% des usages contraceptifs, comparé à 37% aux Etats-Unis et seulement 15% en France, selon l'INED.

En Angleterre, "les médecins sont invités à présenter aux usagères et usagers l'ensemble des méthodes de contraception qui existent, et à les aider à faire un choix éclairé sur la méthode qui leur convient le mieux", souligne la démographe, co-auteure de l'étude menée par l'agence sanitaire de Santé Publique en France.

"La médicalisation et la féminisation" de la contraception en France "semblent aujourd'hui de plus en plus questionnées", constate l'INED. "Des usagères qui ont arrêté la pilule suite à la crise revendiquent un partage plus égalitaire de la contraception avec leur partenaire", relève la démographe. Cette tendance "émerge dans certains groupes sociaux, notamment chez les plus jeunes et peut-être les plus diplômés".

Quant à notre étude, elle montre que parmi 77% des femmes utilisatrices de contraception, dans 65% des cas il s’agit de la pilule contraceptive prise bien sûr par les femmes qui seules subissent ses effets secondaires sur leurs corps.

Pour le Planning familial, une plus grande implication des hommes nécessiterait une formation plus poussée des professionnels de santé, des campagnes régulières d'information sur la contraception, et un développement de l'éducation à la sexualité en milieu scolaire.

Ainsi, la contraception reste actuellement largement considérée comme "une affaire de femmes", du moins au Maroc.[24]

1.4. Effet possible de l’âge

Si l’âge au premier mariage constitue une des variables clés du déclenchement de la baisse de la fécondité, sa contribution a diminué progressivement au profit de la diffusion des moyens de limitation volontaire des naissances. La prévalence contraceptive a connu une augmentation très importante au fils des années. D’environ 6% des femmes en âge de reproduction utilisant une méthode contraceptive en 1960, elle est passée à 19% en 1979, à 63% en 2004 et à 67,4% en 2011. La prévalence contraceptive se situe à 65,5% en milieu rural et à 68,9% en milieu urbain. [24]

Selon notre étude, il s’avère que les femmes mariées des groupes d'âges 30-39 ans ont les niveaux d'utilisation les plus élevés, aussi bien pour la contraception toutes méthodes confondues, que pour la contraception moderne. Le niveau d’utilisation le plus faible se trouve chez les femmes les plus jeunes.

Selon les données de la banque mondiale, en se référant à des enquêtes des ménages, comprenant les enquêtes démographiques et de santé réalisées par Macro International et les enquêtes en grappe à indicateur multiple menées par l'UNICEF, la prévalence de la contraception au Maroc chez les femmes âgées de 15 à 49 ans est passée de 19.4% en 1980 à 67.4% en 2011 [25]

Graphique 14: Prévalence de la contraception (% des femmes âgées de 15 à 49 ans)

1.5. Nombre et sexe d’enfants et contraception

La prévalence reste très faible (11%) chez les femmes n'ayant aucun enfant et s’accroit fortement avec la parité. Elle atteint 70,1% chez les femmes ayant un

0 10 20 30 40 50 60 70 80 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020

Prévalence de la contraception

Documents relatifs