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CHAPITRE V SYNTHESES ET PERSPECTIVES

Annexe 10 : Chiffrage économique du recyclage

3.1. Recyclage « type horticulture »

3.1.1. Augmentation de la valeur commerciale des plants

L’expérimentation Cyclamen conclue à un effet positif du recyclage sur le diamètre moyen des plants. L ’essai conduit sur Géranium met en évidence la même tendance accompagnée d’un nombre de fleurs plus élevé pour les plants conduits en système fermé. Ces résultats s’expliquent par le rééquilibrag e efficace assuré par le procédé PROGRES. Durant ces expérimentations, la composition des solutions nutritives est restée conforme à l’objectif. Les faibles écarts dus à l’inertie du système n’ont pas eu de conséquence néfaste sur le rendement.

La seule dérive de concentration d’un élément minéral constatée concerne l’az ote dont la concentration augmente au cours du temps. Cette accumulation, prévisible, ne provient pas d’un défaut du pr océdé. Da ns le s de ux e ssais, le r ééquilibrage a é té c alculé sa ns e ntrer de consigne de correction de pH. Veg enut® a donc défini la composition des solutions mères en considérant comme nul le volume d’acide nitrique apporté automatiquement au moment de la correction de pH par la station de fertirrig ation. Or ce volume n’est pas nul. L e rééquilibrage aurait donc été « exact » sans les nitrates provenant correction de pH. Cette source de nitrates n’a pas été prise en compte parce les volumes correspondants n’ont pas été fournis par les centres d’expérimentation. Les faits montrent que ces apports doivent à l’avenir être pris en compte dans la mise en œuvre du procédé PROGRES.

Il faut signaler que la dérive azotée s’est révélée bénéfique. On peut vraisemblablement lui attribuer l’effet positif du r ecyclage. Ce fait remet en cause les habitudes de fertilisation de ces espèces. Si l’apport d’azote entraîne une aug mentation de la production, c’est que l’az ote était le facteur limitant. Les équilibres chimiques fournis aux plantes ne sont donc pas adaptés à leurs besoins. Dans ce domaine, le recy clage ouvre une voie g igantesque ; en système ouvert, il fallait trouver un compromis entre les besoins des plantes et le coût de la fertilisation (en se préoccupant éventuellement de l’environnement). En sy stème fermé, les éléments minéraux étant recy clés, les pertes d’eng rais sont nulles : il est donc possible d’augmenter l’apport de tel ou tel élément sans que la contrainte économique (et environnementale) ne devienne inacceptable.

Nous n’avons pas trouvé d’essais comparables concernant ces espèces (Cy clamen et Géranium) dans la bibliog raphie. Par contre il est possible de rapprocher nos résultats d’expérimentations portant sur la Rose ou le Gerbera (BRUN et al. [1998], LHOSTE [1997]).

Depuis une diz aine d’années, le CREAT (06) procède à des essais recyclage sur la production de Rose (fleur coupée). L es premiers essais comparaient un sy stème simple de recyclage avec récupération, stockag e, et correction de la conductivité par de simples apports d'eau claire à une culture à drain perdu, avec une alternance d' apports de solution nutritive neuve et de solution recy clée. Les résultats montrent que la production de la z one recyclée était en retrait par rapport à la z one à drain perdu, avec des variations qui s'échelonnaient entre -3 et -10 %. Par ailleurs, il n’était possible de recycler que 6 fois la même solution sans atteindre des seuils critiques de concentration en éléments. En 1996, le nombre de fleurs par plante était encore inférieur de 3,36 % pour la modalité recyclée (BRUN [1998]).

Des ex périmentations conduites par l’I NRA et le SCRADH sur Gerbera Testarrosa® démontrent que l e recyclage est possible sur cet te espèce, m ais entraîne une légère baisse de productivité. La production commercialisable totale mesurée sur 13 mois a été de 45 tig es par plant avec drainage perdu, et de 42 tig es par plant avec recy clage. L es tig es sont significativement plus courtes avec le recyclage. L'écart maximum est de 6 cm en juillet, la longueur minimale de 51 cm obtenue pour le recyclage en février est acceptable commercialement. (MAGLIONE et al. [2000]).

Les résultats des ex périmentations conduites au CREAT et au SCHRAD-I NRA montrent les limites d’un recyclage basé sur une mesure g énérique comme la conductivité électrique. Une telle pratique ne permet pas de rééquilibrer correctement la solution nutritive, ni même de suivre l’évolution de sa composition. L ’observation de résultats agronomiques inférieurs dans les systèmes de recy clage « Ec-pH » est donc due au mauvais rééquilibrag e de la solution nutritive.

3.1.2. Recyclage et environnement

Les expérimentations Géranium et Cy clamen ont donné des résultats précis sur les valeurs agronomiques et commerciales des plantes. L es données concernant l’évolution de la composition de la fosse de récupération sont à notre connaissance les premières disponibles dans la bibliographie. Malheureusement, les infrastructures n’étaient pas conçues pour relever les informations concernant les consommations d’eau et d’eng rais. Des données provenant de cultures de Rose permettent de combler cette lacune.

Un essai a été conduit au CREAT sur rosier Noblesse ®, sur substrat de pouzzolane en bac polypropylène. L’évacuation du drainag e entraîne le rejet de 6 150 m3 d'eau/ha/an, 1 980 kg de potassium (K +), 6 800 kg de nitrates (NO3-), 1 400 kg de phosphates (H 2PO4-), soit de l'ordre de 12 à 15 tonnes d'engrais total/ha/an. En recy clant, on récupère 7 800 m3/ha/an de drainage, 2 300 kg de potassium, 4 550 de nitrates, 940 kg de phosphates. (MAGLIONE et al. [2000], BRUN [1998]). Sur laine de roche, la perte par le drainag e est de 2 700 m 3 d’eau/ha/an, contenant 3 840 kg d’engrais/ha/an, dont 272 kg de nitrates (B RUN et SETTENBRINO [ 1993]). Ces chiffres serviront de base pour l’évaluation économique du chapitre I-4.