A. Discussion sur la méthodologie de l’étude 88
2. Le recueil de donnée auprès des médecins généralistes 92
a) Choix du type de recueil
L’hypothèse d’un recueil de donnée par un questionnaire diffusé par courrier ou par mail a été abandonnée tout de suite devant le trop faible taux de réponses de ce genre de sollicitation.
Pour avoir des données fiables nous nous sommes orientés vers un questionnaire téléphonique. L’intérêt de cette méthode est d’obtenir un taux de participation intéressant et de limiter le biais de sélection. Le taux de répondant est d’ailleurs dans cette étude de 87,30% contre 13,96% pour la question électronique.
Dans les médecins qui n’ont pas pu être intégrés 7 n’ont pas été retrouvés. Cela est probablement dû à un problème dans la tenue du dossier du patient ou en lien avec des médecins ayant déménagé.
Ce genre d’entretien directement au cabinet du médecin généraliste a nécessité un nombre de question limité, avec des réponses potentiellement courtes, certains effectuant l’entretien pendant leur temps de consultation.
Pour obtenir des données mesurables l’entretien a été majoritairement directif. Les items envisageables avaient été définis avant les entretiens.
La contrainte de temps a par contre nécessité, pour plusieurs questions, de ne pas énumérer les réponses possibles au médecin sondé. Le but étant aussi d’éviter l’aspect mécanique d’un questionnaire qui aurait pu défavoriser l’investissement du médecin ou l’orienter dans ses réponses. Les items étaient détaillés si mauvaise compréhension de la
question ou pour clarifier certaines réponses. Il a été maintenu une possibilité d’une autre réponse que celles prévues initialement pour certaines questions.
Pour la question sur l’ordonnance du prescripteur et celle sur la fréquence des comptes rendus orthoptique, les items possibles étaient énumérés pour assurer une uniformité des réponses de la part des médecins. (cf annexe 7)
L’entretien avait été calculé pour durer au minimum 2 minutes 30 sur une version très rapide (il a pu durer jusqu’à 20 minutes dans certains cas) avec une moyenne de 5 minutes dans les pré tests effectués.
Cette technique, lorsqu’elle est effectuée pendant les heures de travail du médecin, a peut-‐être pu perturber l’investissement du médecin dans le questionnaire.
Cet effet a été limité en proposant, pour les médecins trop occupés, d’organiser un entretien téléphonique en dehors de leurs heures de travail.
Nous avons donc du cibler un nombre de question limité pour ne pas rallonger le questionnaire.
Un sentiment de manque d’investissement a rarement été ressenti de la part du questionnant.
Par contre l’entretien a parfois été effectué pendant une consultation du médecin et le fait de répondre devant le patient a peut-‐être pu interférer sur certains choix de réponses.
Les réponses à la question sur la volonté d’amélioration relationnelle de la part des médecins généralistes peuvent être artificiellement trop optimistes du fait de l’entretien téléphonique. La réponse oui, sans être engageante, étant plus simple à répondre.
b) La population étudiée
Les données concernant les remplaçants ont été intégrés lorsqu’il a été possible de les recueillir. Il n’a pas été choisi de les exclure de l’étude car ils représentent une part non négligeable des prescripteurs potentiels dans la population médicale générale mais surtout chez les médecins de moins de 40 ans. Il peut y avoir un biais de sélection de certains résultats de l’analyse socio-‐professionnelle et démographique n’ayant pas pu récupérer toutes les données de ces médecins remplaçants même si ils n’étaient que 4.
Nous avons voulu nous concentrer sur la prescription vers l’orthoptiste de la part de tout médecin généraliste étant amené à prendre en charge une patientèle variée, dont les pathologies n’étaient pas systématiquement orientées. Il fallait donc exclure les médecins avec cursus de médecine générale mais qui s’étaient orientés vers la pratique d’une MEP (médecine à exercice particulier) exclusivement. Le contact direct avec les médecins, par téléphone, a permis de déterminer ces pratiques qui n’étaient pas en lien avec l’exercice de la médecine générale.
On ne voulait pas pour autant supprimer de nos statistiques les médecins ayant effectué des formations complémentaires mais pratiquant une médecine de soin primaire. Au contraire nous voulions analyser les parcours de chaque médecin prescripteur pour comprendre l’origine des sensibilisations à l’orthoptie.
Malgré une population de médecins généralistes de 165 membres ayant pu être
contactés par téléphone, certaines données sont difficilement analysables ayant trop peu d’effectifs notamment en ce qui concerne certaines MEP. De plus, une proportion
importante de médecins généralistes avaient effectué plusieurs formations différentes ce qui complique l’analyse de l’influence pour chaque formation indépendamment.
L’effectif des cabinets d’orthoptie de l’étude, même s’il représente 12,3% des cabinets de Gironde, n’est que de 15 ce qui peut limiter l’impact des conclusions sur les interactions de la part des orthoptistes.
c) Les paramètres étudiés
Les questions sur la communication entre médecins généralistes et orthoptistes se sont basées sur les différentes étapes d’une prise en charge. L’analyse d’une présentation préalable à toute prise en charge, puis du choix de l’orthoptiste pour le patient et de l’ordonnance qu’on lui prépare, puis la recherche de contact pendant la prise en charge et pour finir le compte rendu final.
De manière générale, nous avons essayé de limiter au maximum les questions sur le ressenti du médecin généraliste. La majorité des questions ne demandait pas
d’estimation de leurs pratiques :
o Les données démographiques : âge, sexe o Leur mode d’exercice : groupe, isolé… o Leur lieu d’exercice
o Leur parcours professionnel : leur faculté d’où ils sont issus, s’ils sont enseignant à la faculté ou maitre de stage, leurs MEP.
o L’origine de leur sensibilisation à l’orthoptie
o Avaient-‐ils déjà orienté au moins une fois leur patient vers l’orthoptiste à cause d’un délai de rendez-‐vous important chez l’ophtalmologiste.
o Sur les moyens de communication en ce qui concerne la manière dont ils prescrivent majoritairement leur bilan et la notion de présentation préalable avec un orthoptiste.
Mais étant donné l’impossibilité de se baser sur des consultations en particulier, il a été nécessaire sur certaines questions de demander une estimation de leurs pratiques :
o Sur l’origine de la majorité de leurs prescriptions vers les orthoptistes : spontané ou à la demande d’intervenants extérieurs.
o Sur leur critère principal de choix de l’orthoptiste.
o Sur les moyens de communications en ce qui concerne la proportion de contact pendant la prise en charge, et la proportion de compte rendu final reçu.
Pour l’analyse des prescriptions des médecins généralistes : La présence finalement rare de l’ordonnance du médecin généraliste dans les cabinets d’orthoptie nous a obligé, par défaut, à demander aux médecins une estimation de leurs pratiques.
Même si les réponses ont été très majoritairement facilement identifiées par les médecins généralistes sans hésitations surtout sur les estimations concernant les
moyens de communication et concernant l’origine de leurs prescriptions, cette méthode ne se base pas sur des données strictes et vérifiables. Il aurait fallu une collaboration étroite du médecin généraliste prescripteur pour faire une analyse rétrospective de ses dossiers pour s’assurer de ces données, en espérant qu’elles soient présentes,
notamment vis à vis de la notion de patient adressé par un intervenant extérieur. L’étude se basait en plus sur des bilans de fin 2013 soit au minimum un an avant l’entretien téléphonique.
Cette méthode n’a pas été retenue au démarrage de l’étude car semblant difficile à réaliser surtout que l’on imaginait très faible les prescriptions de la part des médecins généralistes. La proportion relativement plus importante que prévue du nombre de bilan de leur part laisse imaginer une étude prospective mais qui nécessiterait un effectif et une durée importante ou bien une étude rétrospective dans les cabinets de médecine générale.