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4.6 R´esultats

5.1.2 Reconstruction des jets

Les jets utilis´es dans l’ensemble des analyses de cette partie ont ´et´e reconstruits en utilisant l’algorithme anti-kt (voir [94]) qui a ´et´e pr´esent´e dans le chapitre 1) avec les rayons R=0.4 et R=0.6 o`u R =p(φ − φ0)2+ (η − η0)2.

Le choix de ces deux rayons de jets est historique et est en pratique utilis´e par toutes les analyses utilisant des jets. Ce choix est propre `a l’exp´erience ATLAS puisque les analyses de CMS utilisent des rayons R=0.5 et R=0.7 (voir par exemple [101]).

Par contre les r´esultats th´eoriques sont g´en´eralement pr´esent´es avec le choix d’ATLAS et les comparaisons avec ces r´esultats th´eoriques est facilit´e.

Le choix d’utiliser deux rayons est pratique. En effet les deux rayons vont avoir un effet diff´erent sur la reconstruction des jets.

Le rayon R=0.4 est pratique si les jets sont bien s´epar´es mais dans ce cas le rayon R=0.6 aura le mˆeme effet. Le fait d’avoir une aire plus faible permet d’avoir une contribution plus faible des effets des ´ev`enements sous-jacents ou du pile-up que pour le rayon R=0.6. Dans le cas o`u nous voulons prendre en compte toute l’´energie des jets, le rayon R=0.6 est un choix plus judicieux.

Pour des hautes ´energies par ailleurs, puisque les jets sont plus collim´es, le rayon R=0.4 per- mettra de reconstruire l’ensemble de l’´energie des jets tout en laissant de cˆot´e les effets dont nous venons de parler. Si l’on veut ´etudier les r´egions o`u les jets sont tr`es proches et que l’on veut r´esoudre la pr´esence de ces jets, le rayon R=0.4 sera le plus appropri´e.

L’utilisation des deux rayons permet donc d’´etudier les diff´erents effets de reconstruction. Nous pouvons ainsi s’assurer que les simulations reproduisent bien les donn´ees dans plusieurs r´egimes.

La figure 5.1 issue d’une ´etude r´ealis´ee en 2009 par l’auteur, montre la fraction d’´energie conte- nue dans un cˆone de rayon R et la comparaison avec l’´energie r´eelle dans les simulations Monte-Carlo apr`es que les effets du d´etecteur simul´es aient ´et´e pris en compte. Cette ´etude nous permet de voir

5.1

5.1. MESURE DE LA SECTION EFFICACE DIFF ´ERENTIELLE DE PRODUCTION INCLUSIVE DE JETS

Fig.5.1 – Forme des jets en fonction du rayon des jets et fraction d’´energie des jets r´eels reconstruite en fonction du rayon des jets

le profil d’impulsion avec le rayon et ainsi de choisir le rayon en fonction de la fraction d’´energie que l’on consent `a perdre o`u `a ajouter `a nos jets durant leur reconstruction en fonction du rayon choisi. Un rayon autour de 0.4, 0.6 est souvent un bon compromis.

Plusieurs ´etapes pr´eliminaires doivent ˆetre r´ealis´ees pour permettre cette reconstruction et les quantit´es cin´ematiques des jets sont ensuite corrig´ees pour permettre de prendre en compte les effets d’empilement et des ´ev`enements issus des collisions-multiples, r´esidus de collisions, collisions molles. . .

Afin de reconstruire les jets, les informations issues du d´etecteur de vertex, du d´etecteur de traces, et des calorim`etres ´electromagn´etiques et hadroniques sont prises en compte.

Il est possible d’utiliser plusieurs approches pour reconstruire les jets dans le d´etecteur ATLAS. Nous pr´esentons les m´ethodes qui sont principalement utilis´ees par la communaut´e.

– Tours avec suppression du bruit

La figure 3.7 pr´esente une tour du calorim`etre ´electromagn´etique. Dans ce type de recons- truction, nous utilisons les informations de ces tours pour reconstruire les jets.

En pratique nous construisons une grille en 2D dans le plan η, φ avec des tours de taille η × φ = 0.1 × 0.1. Les cellules entrant dans la construction de ces tours ont ´et´e pr´ec´edemment calibr´ees comme nous le pr´esentions dans la partie 3.

5.1. MESURE DE LA SECTION EFFICACE DIFF ´ERENTIELLE DE PRODUCTION INCLUSIVE DE JETS 5.1

Fig.5.2 – Repr´esentation sch´ematique des diff´erentes m´ethodes de reconstruction des jets utilis´ees par l’exp´erience ATLAS

5.1

5.1. MESURE DE LA SECTION EFFICACE DIFF ´ERENTIELLE DE PRODUCTION INCLUSIVE DE JETS

tion 4-2-0 sont utilis´ees. Ceci signifie que la graine autour de laquelle nous reconstruisons les jet doit avoir Ecell

σcell > 4 o`u σcell est pr´esent´e sur la figure 3.8 pour la partie li´ee au bruit

de fond ´electronique et prend en compte en plus la partie li´ee `a l’empilement. Ensuite les voisins les plus proches de la cellule graine doivent satisfaire Ecell

σcell > 2. Les autres cellules

satisfont finalement Ecell

σcell > 0. La figure 5.2 repr´esente de fa¸con sch´ematique cette m´ethode

de reconstruction.

En utilisant cette m´ethode, l’influence de l’empilement en particulier est fortement r´eduite. – Clusters Topologiques

Les clusters d’´energie en 3D permettent de regrouper les cellules en amas d’´energie en fonction de leurs relations de voisinage et de leur contenu en ´energie. Ces clusters ont des tailles variables en nombre de cellules qui peuvent ˆetre caract´eris´ees par leur moments.

Ces moments sont pond´er´es par l’´energie. Par exemple pour la moyenne et le second moment, pour une variable ”x”, nous avons :

hxni =E 1 norm × X i,Ei>0 Eixni (5.1.1) Cxx= 1 w X i|Ei>0 Ei2(xi− hxi)2 (5.1.2)

On peut de mani`ere similaire calculer les moments pour Czz, Cxy. . .o`u y, z sont deux autres

variables.

Une fois que ces clusters de cellules ont ´et´e reconstruits avec l’une ou l’autre des m´ethodes, il est n´ecessaire de calibrer ces objets.

Deux m´ethodes sont utilis´ees dans l’exp´erience.

– Echelle ´electromagn´etique et facteur d’´echelle d´eriv´e sur les donn´ees.

Dans cette m´ethode, la calibration utilise l’´energie brute ayant ´et´e reconstruite dans les objets pr´ec´edemment pr´esent´es une fois que l’algorithme de jets a ´et´e utilis´e.

On d´erive ensuite les corrections `a appliquer en utilisant une analyse Monte Carlo.

On d´erive alors un facteur d’´echelle qui nous donne le quadrivecteur de nos objets ainsi qu’un d´ecalage que l’on doit appliquer pour obtenir la vraie valeur de η :

pcorr= corr × pmes, ηcorr= ηmes+ ∆η (5.1.3) Ce facteur d’´echelle est obtenu en utilisant une m´ethode appel´ee la calibration H1 ([102]). Cette m´ethode n’utilise que les d´epˆots d’´energie reconstruits `a l’int´erieur des jets afin de compenser le facteur densit´densit´e ´electromagnetiquee hadronique

Cette m´ethode repose sur le fait que les d´epˆots dans le calorim`etre ´electromagn´etique sont plus denses que ceux dans le calorim`etre hadronique et le facteur appliqu´e d´epend donc de la densit´e d’´energie au sein du jet.

Les poids sont ind´ependants de l’´energie et de la position des jets mais sont d´ependants du d´etecteur consid´er´e ainsi que de la couche.

5.1. MESURE DE LA SECTION EFFICACE DIFF ´ERENTIELLE DE PRODUCTION INCLUSIVE DE JETS 5.1

Fig.5.3 – Illustration de la m´ethode de granularit´e longitudinale fine

Fig. 5.4 – Illustration de la m´ethode de granularit´e longitudinale grossi`ere – Granularit´e longitudinale fine

Lorsque cette m´ethode est utilis´ee, le d´etecteur est partitionn´e en 297 segments avec 16 bins de densit´e chacun. Dans ce cas, il est n´ecessaire d’ajuster 79 param`etres libres. Pour calibrer l’´energie du jet, nous introduisons un poids pour chaque cellule dans un segment et dans un certain bin d’´energie.

Initialement il y a plus de 79 param`etres. Chaque poids est donc param´et´e en utilisant une param´etrisation polynomiale de la densit´e d’´energie afin de r´eduire ce nombre et arriver au nombre indiqu´e pour l’ajustement global.

– Granularit´e longitudinale grossi`ere

Une autre m´ethode n´ecessitant moins de calculs est la m´ethode de la granularit´e longi- tudinale grossi`ere qui utilise 10 segments avec chacun 167 bins de densit´e d’´energie et 7 segments avec un seul bin de densit´e. Nous avons donc `a la fin 167 param`etres libres que l’on r´eduit `a 45 en utilisant la m´ethode pr´ec´edemment indiqu´ee.

Les deux m´ethodes ont une lin´earit´e similaire mais la m´ethode utilisant la granularit´e longitudinale fine permet d’am´eliorer le terme d’´echantillonnage de la r´esolution.

– Calibration locale (Local Cell Weighting)

Cette m´ethode ne s’applique qu’aux clusters topologiques et non aux tours. L’id´ee est d’uti- liser ici les variables de forme de la gerbe.

– Les gerbes ´electromagn´etiques s’´etendent moins que les gerbes hadroniques et ont une 160

5.1

5.1. MESURE DE LA SECTION EFFICACE DIFF ´ERENTIELLE DE PRODUCTION INCLUSIVE DE JETS densit´e ´energ´etique plus importante.

– Des poids ´electromagn´etiques et hadroniques sont ensuite appliqu´es en utilisant la propri´et´e ´electromagn´etique d´eriv´ee pendant l’´etape de classification :

w = pEM× wEM+ (1 − pEM) × wHAD (5.1.4)

– Ces poids peuvent s’appliquer aux cellules ou directement aux clusters pour prendre en compte les pertes dues aux tailles de cluster finies.

– Il faut appliquer des corrections au niveau des jets pour prendre en compte toutes les pertes qui n’auraient pas `a ce point ´et´e d´etect´ees.

Parmi celles-ci nous pouvons compter les particules qui n’atteignent pas le calorim`etre ou le cluster `a cause de la quantit´e de mati`ere pr´esente en amont, le champ magn´etique mais aussi les d´epˆots d’´energies inf´erieurs au seuil de d´etection.

Calibration des jets

Nous abordons maintenant la calibration des jets. Nous avons vu quelles corrections devaient ˆetre appliqu´ees en amont de la reconstruction des jets pour prendre en compte les probl`emes de reconstruction inh´erents au d´etecteur ainsi que les effets de pile-up.

Une fois que l’algorithme de jets a ´et´e utilis´e pour reconstruire les jets `a partir des tours ou des clusters, une s´erie de corrections suppl´ementaires doit ˆetre appliqu´ee afin de prendre en compte les derniers effets qu’il n’´etait pas possible de capturer au niveau des cellules, clusters ou tours.

Plusieurs approches peuvent ˆetre utilis´ees `a ce point et nous en ´evoquerons plusieurs. Jusqu’`a pr´esent ces effets ont ´et´e ´etudi´es en utilisant l’algorithme AntiKt avec les rayons R=0.4 et R=0.6 avec les clusters topologiques corrig´es (LCTopo (clusters topologiques avec une calibration locale) et EMTopo (cluster topologique avec une calibration `a l’´echelle ´electromagn´etique)).

Les corrections `a appliquer aux jets sont essentiellement ´etudi´ees en utilisant une approche Monte-Carlo.

Lors de la reconstruction d’un jet avec un rayon donn´e, deux effets doivent ˆetre ´etudi´es. D’un cˆot´e, du fait de la taille finie des jets, une partie des constituants au niveau de la particule ne sont pas reconstruits par l’algorithme.

De l’autre, une partie des quadri-impulsions reconstruites ne provient pas du jet mais des ´ev`enements sous-jacents (plusieurs GeV par unit´e de rapidit´e) et des collisions multiples (100 GeV par unit´e de rapidit´e, voir par exemple [103]).

Une partie de l’´energie de jet est situ´ee hors du cˆone et il est n´ecessaire de d´evelopper une approche pour estimer la quantit´e d’´energie situ´ee hors du cˆone en fonction de la rapidit´e des jets mais aussi de leur impulsion transverse.

Cette information peut ˆetre r´ecup´er´ee en ´etudiant la forme des jets et la sous structure des jets. Pour r´ecup´erer cette information, nous associons `a chaque jet reconstruit, son jet au niveau des particules. Pour ce faire nous calculons la distance Rmatch entre le jet reconstruit et le jet au

niveau des particules qui permet d’associer `a tout jet reconstruit le jet initial. On demande en pratique que :

∆Rmatch

min < 0.3, ptrue⊥ > 20 GeV (5.1.5)

Les jets doivent par ailleurs ˆetre isol´es des jets les plus proches. Nous d´efinissons alors une distance de s´eparation Riso entre les jets de l’´ev`enement qui correspond `a la distance minimale

5.1. MESURE DE LA SECTION EFFICACE DIFF ´ERENTIELLE DE PRODUCTION INCLUSIVE DE JETS 5.1 n´ecessaire pour que l’on consid`ere deux jets. En pratique nous demandons pour que les jets soient isol´es :

∆Risomin(jet1, jet2) > 1.0 (5.1.6)

On utilise ensuite une inversion num´erique pour obtenir la correction `a appliquer (voir [104]). Plusieurs moments du jet peuvent ˆetre utilis´es comme par exemple :

1 2πRpT ruth

T

×dpdT

R (5.1.7)

(voir par exemple : 5.1) ou :

Ef rac= 1 E⊥,jet

X

{clus|E⊥,clus< 1 GeV}

E⊥,clus (5.1.8)

En pratique nous utilisons le dernier choix.

Apr`es l’inversion num´erique nous obtenons le facteur correctif en fonction de l’´energie des jets (voir figure 5.5).