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4.2 Corrections ´electrofaibles et th´eor`emes fondamentaux de la th´eorie quantique des

4.2.3 Illustration de ces th´eor`emes en th´eorie quantique des champs

4.2. CORRECTIONS ´ELECTROFAIBLES ET TH ´EOR `EMES FONDAMENTAUX DE LA TH ´EORIE QUANTIQUE DES CHAMPS

dans la limite molle et collin´eaire. Les calculs effectu´es en th´eorie des champs dans la limite des couplages faibles pr´esentent la particularit´e de pr´esenter deux types de divergences.

D’un cˆot´e dans la limite ultraviolette (`a hautes impulsions), les calculs des diagrammes `a boucles pr´esentent des divergences non physiques. Par exemple la correction `a la masse de l’´electron calcul´ee `

a l’ordre α en QED est de la forme δmQED= −3αm ln(mRc/h). Dans cette formule, le rayon R

tend vers 0 du fait de l’aspect ponctuel des particules en th´eorique quantique des champs. Du fait mˆeme de l’aspect ponctuel de ces particules, nous observons que la masse de l’´electron calcul´ee est alors infinie.

Ces divergences sont aujourd’hui bien comprises, et peuvent ˆetre r´egularis´ees par la m´ethode de la r´egularisation dimensionnelle o`u une dimension fictive est introduite dans les calculs (d=4-ǫ o`u ǫ est appel´e le r´egulateur dimensionnel). Dans le mˆeme temps les constantes de couplage doivent ˆetre reconsid´er´ees.

Ainsi, celles qui apparaissent initialement dans le lagrangien ne sont pas celles qui sont mesur´ees dans les exp´eriences. Ce probl`eme peut ˆetre r´esolu par la m´ethode de la renormalisation et les quantit´es nues qui apparaissent dans le lagrangien d´ecompos´ees en un terme que l’on mesure et un contre-terme contenant les divergences ([88]). Cette d´ecomposition n’est en revanche pas physique. De l’autre cˆot´e, dans la limite infrarouge, les corrections quantiques r´eelles et virtuelles sont ind´ependamment infinies. L’´el´ement de matrice associ´e `a l’´emission d’un boson r´eel de masse nulle pr´esente une divergence lorsque le boson ´emis est mou et collin´eaire au fermion qui l’a ´emis. De l’autre cˆot´e, l’´el´ement de matrice correspondant `a l’´emission et `a la r´eabsorption d’un boson virtuel pr´esente aussi une divergence lorsque l’impulsion de ce boson tend vers 0.

Le th´eor`eme de Bloch-Nordsieck-Kinoshita-Lee-Nauenberg d´emontre que l’on doit ob- tenir des sections efficaces finies lorsque l’on ajoute les corrections radiatives virtuelles et r´eelles aux processus qui nous int´eressent, la structure des corrections et les facteurs multiplicatifs ´etant identiques, mais leurs signes oppos´es. Ce th´eor`eme peut ˆetre interpr´et´e facilement et formalise le fait qu’une particule irradiant un boson l´eger avec une impulsion faible ou dans un cˆone de rayon infinit´esimal ne peut ˆetre diff´erenci´ee exp´erimentalement de cette mˆeme particule qui n’aurait pas irradi´e de particule mais o`u celle-ci aurait ´et´e r´eabsorb´ee.

4.2.2

Th´eor`eme de factorisation

Le th´eor`eme de factorisation, ou th´eor`eme de Gribov ([89],[90], nous prenons le nom de [91]), explique que l’on puisse ´ecrire dans la limite molle et collin´eaire un r´esultat `a un ordre donn´e comme le produit du r´esultat `a l’ordre pr´ec´edent multipli´e par un facteur correctif qui prend en compte l’effet de toutes les corrections r´eelles et virtuelles `a cet ordre. Une d´emonstration de ce th´eor`eme sera pr´esent´ee dans la partie suivante en mˆeme temps que le th´eor`eme de Bloch-Nordsieck.

4.2.3

Illustration de ces th´eor`emes en th´eorie quantique des champs

Pour illustrer ces deux th´eor`emes, nous allons avoir recours `a un calcul simple qui est habituel- lement effectu´e pour mettre en avant cet effet. Le processus sous-jacent ne sera pas un processus r´eellement physique et nous ne consid´ererons que la partie int´eressante du processus. Afin de nous’affranchir de l’´etude de l’´etat initial, qui ne pr´esente pas en lui mˆeme de difficult´e, nous consid´ererons donc un photon virtuel se s´eparant en deux quarks dont l’un d’eux ´emet ensuite un gluon. Malgr´e cette simplicit´e, les calculs sont g´en´eralement longs. Puisque l’on peut les retrouver dans de nombreux cours (voir par exemple [92]), nous ne pr´esentons que les aspects essentiels `a la discussion.

4.2. CORRECTIONS ´ELECTROFAIBLES ET TH ´EOR `EMES

FONDAMENTAUX DE LA TH ´EORIE QUANTIQUE DES CHAMPS 4.2

Fig. 4.1 – Emission d’un gluon par un quark

L’´ecriture de l’´el´ement de matrice de ce processus en utilisant les r`egles de Feynman est tr`es simple si l’on consid`ere que la masse des quarks n’intervient pas :

iM = ¯u(p)igta/ǫ(k) i / p + /kiev(q) − ¯u(p)ie i /q + /kigt b /ǫ(k)v(q). (4.2.3) Il est possible de simplifier le calcul en prenant /qv(q) = 0 et /p/k + /k/p = 2p · k. Pour obtenir cette derni`ere formule, nous utilisons le fait que le boson ´emis est mou pour supprimer le terme suppl´ementaire qui apparaˆıt lors des permutations.

Afin de calculer la section efficace de production de ce processus il est n´ecessaire de calculer le carr´e de cet ´el´ement, de faire la moyenne sur les ´etats initiaux et la somme sur les ´etats finaux :

Fig.4.2 – Diagrammes de Feynman pour l’´emission d’un gluon depuis un quark et repr´esentation graphique du calcul de l’´el´ement de matrice |M2|

4.2

4.2. CORRECTIONS ´ELECTROFAIBLES ET TH ´EOR `EMES FONDAMENTAUX DE LA TH ´EORIE QUANTIQUE DES CHAMPS

X pol |M|2= −|MBorn|2Cfg2  p p · k− q q · k 2 . (4.2.4)

Cette formule illustre parfaitement les deux th´eor`emes qui ont ´et´e pr´esent´es pr´ec´edemment. D’une part, nous voyons que la partie correspondant `a l’ordre 0 a ´et´e factoris´ee et que le facteur multiplicatif correspond aux corrections li´ees `a l’´emission d’un gluon suppl´ementaire.

D’autre part, nous constatons que si l’impulsion du gluon tend vers z´ero ou que le boson devient collin´eaire au quark alors cette correction tend vers l’infini. Ce n’est bien sˆur pas acceptable car la section efficace que nous mesurons doit rester finie. La solution `a ce probl`eme est `a chercher du cˆot´e des corrections virtuelles `a l’ordre αS.

Plusieurs ´etapes sont ensuite n´ecessaires dans le but d’arriver au r´esultat final et nous ne r´ealiserons pas les calculs, ceux-ci pouvant ˆetre trouv´es dans deux nombreux ouvrages cit´es en r´ef´erence.

Une fois l’int´egration r´ealis´ee pour obtenir la section efficace, nous obtenons : σRǫ = σǫ0 αS 2πCF  4πµ2 Q2 ǫ Γ2(1 − ǫ) Γ(1 − 3ǫ)  2 ǫ2 + 3 ǫ + 19 2 + (O)(ǫ)  . (4.2.5) Int´eressons nous maintenant au calcul de la partie virtuelle.

Il est possible d’´ecrire la formule de l’´el´ement de matrice pour la partie virtuelle assez rapide- ment. Par exemple pour le diagramme apportant une correction au vertex nous obtenons la formule suivante : iM = ¯u(p)igtaγλ gλτ k2+ iǫ i / p + /kieγ µ i /q− /kigt bγτv(q). (4.2.6)

Par contre, plutˆot que de r´ealiser le calcul dans son int´egralit´e ce qui sera plus compliqu´e que pour la partie r´eelle et fera appel aux int´egrales de Feynman, il est possible d’utiliser le th´eor`eme optique. Nous pouvons alors constater qu’en coupant le diagramme d’une fa¸con appropri´ee, la structure est en fait identique `a celle de la partie r´eelle. Le signe est n´eanmoins diff´erent et de ce fait l’ensemble des corrections r´eelles et virtuelles est lui fini.

4.2. CORRECTIONS ´ELECTROFAIBLES ET TH ´EOR `EMES

FONDAMENTAUX DE LA TH ´EORIE QUANTIQUE DES CHAMPS 4.2 Nous rappelons juste la formule finale pour la partie virtuelle :

σǫV = −σ0ǫ αS 2πCF  4πµ2 Q2 ǫ Γ(1 + ǫ)Γ2(1 − ǫ) Γ(1 − 2ǫ)  2 ǫ2 + 3 ǫ + 8 + (O)(ǫ)  . (4.2.7) Dans la limite infrarouge et collin´eaire, la r`egle qui s’applique aux calculs perturbatifs et qui d´ecoule de ces th´eor`emes est la suivante :

σNnLO= σNn−1LO∗ " 1 + Z kmax 0 dσReel dk d 3 k + Z ∞ 0 dσV irtuel dk d 4 k # , (4.2.8) o`u kmaxcorrespond `a l’implusion maximale qu’un jet peut emporter du fait de l’´energie disponible

dans le centre de masse. Il n’y a pas de telle r`egle pour les corrections virtuelles et les particules virtuelles peuvent avoir n’importe quelle impulsion.

Cette section efficace doit rester finie et les divergences doivent donc s’annuler dans cette limite. Physiquement, ceci est li´e au fait que notre d´etecteur ne peut pas faire la diff´erence entre un boson ´emis collin´eairement ou avec une tr`es faible impulsion ou un boson qui aurait ´et´e ´emis et ensuite r´eabsorb´e.

Conclusion

Ces deux th´eor`emes avancent et expliquent le caract`ere fini des calculs r´ealis´es en th´eorie des perturbations et l’annulation des divergences r´eelles et virtuelles aux diff´erents ordres d’une s´erie de perturbations dans la limite infrarouge. Ils n’ont n´eanmoins aucune influence sur le comportement des divergences dans la limite ultraviolette qui, elles, n´ecessitent l’utilisation des m´ethodes de renormalisation.