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342 - Reconnaissances au sol

Les reconnaissances au sol ont pour but de compléter la vue d'ensemble de la région, acquise par diverses méthodes (survol aérien, photographies, cartes ... ). Elles ont un caractère impératif. a - Dans un premier stade, ces reconnaissances sont effectuées en utilisant les axes de

pénétration existants :

- rivières navigables (en pirogue),

- pistes existantes accessibles par route ou par rivière.

A partir des pistes, il est possible d'effectuer des comptages n'ayant aucW1e valeur statistique, mais donnant des informations précieuses sur la richesse de la forêt.

Ces reconnaissances permettent également de se faire une opinion sur la topographie, la composition du sol, la présence de matériaux routiers, l'importance des marécages, la difficulté

de leur franchissement, etc ...

b - Sur le même principe, il est possible d'ouvrir un certain nombre de layons servant de base au même type d'investigations que les pistes. Ils sont indispensables là où les pistes manquent.

Chapitre 3 - Connaissance de la forêt du point de vue de l'exploitant - prospection

343 - Recon na issances et o bservations aériennes

La présence d'avions de tourisme légers rend possible le survol de zones de grande forêt qu'il est long et difficile de parcourir au sol.

L'hélicoptère permettrait un travail dans de meilleures conditions, mais l'heure de vol est beaucoup plus coûteuse.

Les observations aériennes à vue directe, plus encore que les photographies aenennes, constituent la méthode la plus efficace pour disposer en quelques jours d'une connaissance d'une vaste région peu ou pas connue. Même s'il n'existe pas de cartes topographiques précises, les observations aériennes permettent de repérer :

- les éléments topographiques tels que les :

• caractéristiques générales du relief ( c'est très important), • lignes de crêtes principales séparant les bassins des fleuves,

• cols importants constituants des points éventuels de passage obligés,

• vallées offrant des possibilités de circulation, • cours d'eau permettant le flottage,

• chutes ou rapides sur les cours d'eau limitant les biefs navigables,

• zones marécageuses à contourner si possible,

- les informations concernant le massif à exploiter :

• limites des zones de végétation, (savanes, cultures),

• limites des types de forêts : forêt claire, forêt secondaire, forêt inondée, raphiales,

• fréquence relative des essences faciles à identifier (cf. Okoumé, Limba, Azobé, Ayous ... ). 343. 1 -Méthode de travail

Le plan des vols doit être préparé à l'avance à l'aide des cartes disponibles. Il est important que chacun des transects (portion de vol rectiligne parcourue en maintenant un cap donné) commence et finisse sur des points facilement identifiables d'avion : villages, coins de forêt, chutes ou rapides, carrefour de routes ...

Si un transect ne peut se terminer sur un point remarquable, il faut que le suivant (retour) le pmsse.

343.2 -Notation des observations

On connaît la vitesse de vol : 1 80 km/h = 3 km/mn.

1 50 km/h = 2,5 km/mn.

En relevant le moment de survol à la montre ou au chronomètre, on note sur un carnet les observations. Cette notation doit être rapide car on va vite. On reporte ensuite ces observations sur la carte en transformant la durée de chaque trajet en distance.

Il peut être commode de dicter les observations dans un magnétophone : on peut exprimer plus de choses, mais le report sur carte est un peu plus long.

L'utilisation d'une caméra vidéo ajoute aux méthodes précédentes J'avantage de pouvoir visualiser les transects aériens à posteriori.

343.3 - Considérations pratiques

- Limiter la durée de chaque transect à 30 minutes environ pour éviter les corrections de dérive en cas de vent latéral.

- Les heures les plus favorables semblent se placer entre 9 heures du matin après la disparition des brouillards et 1 4 heures avant que la brume sèche commence à gêner les observations. - L'équipage doit comprendre autant que possible deux observateurs qui contrôlent et complètent

mutuellement leurs observations. Une bonne connaissance des travaux au sol leur est indispensable.

Les reconnaissances aériennes doivent avoir lieu après au moins une partie des reconnaissances au sol : le ou les observateurs possèdent déjà des informations sur la zone et la reconnaissance aérienne est plus efficace.

- L'altitude de vol doit se situer généralement vers 200 à 300 m au-dessus du sol : • trop basse elle donne une vision trop locale,

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Il est pratique de descendre de temps en temps au ras des arbres pour s'assurer de leur identification.

- Les avions de tourisme de tous modèles peuvent être utilisés. Les modèles à aile haute sont bien préférables.

343.4 -Identification de certaines essences

La présence de peuplements purs sur des surfaces plus ou moins étendues se repère facilement; les essences doivent être identifiées dans chaque cas : par exemple, Azobé, Okoumé, Limba, Parasolier, Limbali.

La précision des résultats est limitée :

- on n'obtient dans certains cas que des hypothèses,

- les caractères technologiques du fût, diamètre, forme et rectitude, ne peuvent être appréciés, - le nombre des arbres est souvent systématiquement surestimé lorsqu'on ne se base que sur

l'apparence des cimes,

- les informations recueillies sont généralement d'ordre qualitatif.

Exemples dans la forêt africaine a - L'Azobé se reconnaît grâce :

• à ses jeunes feuilles présentes sur l'ensemble de la cime dont la couleur varie du rouge sombre au jaune verdâtre au début de la saison des pluies,

• au groupement des feuilles en bouquets épais et dressés à l'extrémité des rameaux, de couleur vert bouteille,

• au houppier formé de grosses branches dressées et formant un cône renversé,

• à la cime hémisphérique de couleur verte sombre.

b - L'Okoumé peut être reconnu :

• du 15 décembre au 1 5 février à la couleur rougeâtre généralisée des jeunes feuilles,

• en toute saison, au feuillage d'apparence fine, d'une couleur nettement vert grisâtre.

c - Le Limba (Terminale superbe) est bien visible en toute saison sèche grâce à :

• sa cime arrondie et très claire,

• ses branches groupées en verticilles avec l'apparence de plusieurs plans horizontaux,

• au tronc de couleur blanchâtre remarquablement droit.

d -Les Parasoliers (Musanga cecropioides) se signalent :

• par leurs feuilles facilement identifiables,

• par leur extension sous la forme d'une tache wüforme et continue où les cimes ne sont pas individualisées,

• par la teinte très unifom1e de ces taches,

• par la hauteur du couvert uniforme mais inférieure à celle de la forêt voisine (aspect en creux).

e -L'Ayous (Triplochiton sc/eroxylon) se repère :

• à la forme de son houppier étendu,

• à l'aspect de son fût visible quand il est défolié,

• à ses feuilles identifiables en volant au ras des cimes,

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