• Aucun résultat trouvé

34 - Reconnaissance générale

L'objectif est de définir les données caractéristiques de la zone forestière explorée

- topographie générale de la zone : lignes de crêtes et thalwegs,

- importance des zones inexploitables : marécages, rochers, défrichements par cultures, - essences présentes,

- abondance relative des essences principales, - voie d'évacuation.

Au terme des travaux de reconnaissance, la zone forestière pourra être divisée en secteurs ou blocs distincts ayant des caractéristiques différentes concernant la forêt, le terrain, les voies d'évacuation.

341 - Etude des documents existants

341. 1 - Cartes

Deux échelles sont couramment utilisées pour les cartes topographiques - 1/200 000 : c'est-à-dire cartes générales à petite échelle,

- 1/50 000 : les cartes sont obtenues par restitution photogrammétrique de photographies

aériennes verticales.

a - Cartes au 1/200 000

Les informations qu'elles fournissent sont plus ou moins complètes selon l'état d'avancement des travaux et la qualité de réalisation de la carte.

- On a d'abord des fonds ou des esquisses planimétriques ne donnant que la planimétrie. - La carte topographique complète donne en plus le relief grâce à des courbes de niveau à

Chapitre 3 - Connaissance de la forêt du point de vue de l'exploitant - prospection

b - Cartes au 1/50 000

C'est la carte topographique de base à utiliser pour l'exploitation forestière. Elles donnent le relief grâce à des courbes de niveau à l'équidistance de 20 m.

Malheureusement elles ne couvrent qu'une partie des zones forestières. Agrandissements au 1/10 000

Les cartes au 1 /50 000 sont à une échelle insuffisante pour le travail d'une exploitation. Il est pratique et peu coûteux de faire exécuter des agrandissements au 1/ 10 000 qui ne sont pas plus précis, mais sont plus aisés d'emploi pour les reports ultérieurs d'informations détaillées. On dispose ainsi d'un véritable fond de carte de prospection.

341.2 -Photographies aériennes

a - En Afrique francophone, la couverture photo-aérienne est presque complète en panchro­ matique et partielle en infrarouge.

Il s'agit de photos noir et blanc, verticales à des échelles allant du 1 /45 000 au 1/65 000, permettant l'observation stéréoscopique.

Localement existent des couvertures photographiques à grande échelle qui, dans certains cas, peuvent fournir des renseignements plus complets que la couverture générale (1 /25 000 ou 1 /30 000 généralement). La grande échelle conduit à la manipulation d'un grand nombre de photos (4 fois plus au 1 /25 000 qu'au 1 /50 000).

Sur un permis, il est toujours possible de faire exécuter une couverture aérienne particulière. C'est une opération assez coûteuse, qui demande des délais (présence d'avion photographe, attente de beau temps sans nuages).

Des solutions moins onéreuses sont possibles notamment avec des couvertures réalisées par des compagnies privées. Les couvertures photographiques existantes sont plus ou moins anciennes selon les régions. Dans certains cas, elles se périment très vite en raison de l'évolution de la couverture végétale (développement des cultures).

b - La "photo" radar est peu utilisée en Afrique francophone. Les documents disponibles sont à petite échelle (1/200 000) et ne permettent pas l'observation stéréoscopique. Ils donnent surtout une image de la topographie. La vision du couvert végétal n'est pas aisée.

c - La photo en couleurs (sur émulsion classique dans le spectre visible) est prise à très ·grande échelle pour éviter le voile atmosphérique.

d - Images prises par satellite : elles couvrent la presque totalité des régions et des prises de vues particulières peuvent être programmées. La résolution (dimension du "pixel") peut atteindre

1 0 x 1 0m dans certains cas (Spot dans le spectre visible). Renseignements fournis par les photographies

Elles renseignent sur les points suivants

- zones de forêt et hors forêt (notamment cultures),

- grands types de forêt, tels que forêt marécageuse, forêt à composition floristique particulière, forêt claire, forêt dégradée, forêt sur sol ferme, etc ...

Elles ne donnent généralement pas d'informations plus précises sur la composition de la forêt, notamment sur la présence d'espèces de valeur. Seules apparaissent des formations où une espèce domine de façon nette : c'est le cas des forêts à Limbali (Gilbertiodendron) dans la cuvette congolaise sur photos panchromatiques et Infra-Rouges.

Les photographies aériennes doivent être examinées sous stéréoscope, cela est indispensable pour obtenir les renseignements ci-dessus ; cela est indispensable également pour voir le relief. L'observation stéréoscopique nécessite un entraînement dont ne dispose souvent pas le personnel d'exploitation.

Recours à des Sociétés spécialisées pour l'analyse des photos

Pour tirer des photographies aériennes les informations indispensables, il est pratique de s'adresser à des sociétés spécialisées capables

- d'effectuer une restitution, c'est-à-dire un document ayant la valeur de stéréominute, si aucune carte n'existe,

- d'étudier éventuellement des tracés de routes principales.

341.3 - Inventaires déjà réalisés

Il est toujours intéressant d'utiliser les résultats d'inventaires précédents, quitte à les vérifier. Ce peut être notamment le cas d'inventaires effectués par une exploitation antérieure.

Chapitre 3 - Connaissance de la forêt du point de vue de l 'exploitant - prospection

Il existe maintenant un certain nombre de cas où l'Administration a fait effectuer des inventaires par sondages sur des superficies plus ou moins importantes. Ces inventaires fournissent des informations précieuses. Les lois statistiques font que les résultats ne sont valables qu'à l'échelle de superficies minimales dépendant du type de sondage, de son taux et de la variabilité de la forêt : ces superficies ou "blocs", varient de 1 5.000 à plus de 1 00.000 ha.

En règle générale, le dispositif mis en oeuvre ne pennet pas d'obtenir des infonnations à l'échelle de superficies plus petites. Si cela on le fait, c'est au prix d'erreurs qui peuvent être élevées. Il faut donc se garder d'utiliser les inventaires donnant, par exemple, des résultats à l'échelle de blocs de 50 000 ha, pour obtenir des informations sur 10 000 ha.

En restant dans les limites des informations pour lesquelles ils sont conçus, les inventaires effectués par l'Administration, quand ils existent, sont néanmoins précieux.

Il ne faut pas perdre de vue cependant que les informations qu'ils contiennent, répondent à un souci de connaissance générale. Elles doivent être reconsidérées pour les besoins particuliers d'une exploitation. Par exemple, si un inventaire donne un volume de Sapelli dans un bloc, il faut se préoccuper de savoir s'il s'agit d'un volume brut (sur écorce des contreforts à la première grosse branche, tous arbres réunis) ou d'un volume commercialisable.

341.4 - Rapport volume brut/volume commercialisable Le point évoqué ci-dessus est très important et mérite d'être précisé.

Entre le volume brut, de tous les arbres, tel que défini plus haut, et le volume commercialisable sous forme de rondins, des réfactions doivent être faites pour tenir compte :

- de l'épaisseur de l'écorce ; les cubages commerciaux étant calculés sous écorce. (sur bille de 1 m 20 de diamètre, une écorce de 2 cm d'épaisseur représente 6,5 % du volume),

- de la présence d'arbres tarés ou très mal conformés qui sont inexploitables et resteront sur pied, - de quelques arbres, gravement accidentés à l'abattage (fracassés par exemple) qui deviennent

inutilisables,

- de pertes lors du tronçonnage du fût en billes commerciales : ces pertes correspondent à l'élimination des défauts importants.

Sur des exploitations normalement conduites des récolements ont été faits entre volumes sur pied et volumes commerciaux. On a ainsi constaté que le rapport

Volume com m erciale Volume brut

peut varier dans les conditions africaines, de 0,7 dans les meilleurs cas (espèces de valeur bien conformées), à 0,5 (ou moins) pour des espèces de conformations variables où les défauts sont fréquents.

Précisons, car cela est très important que chaque fois que nous parlons dans cet ouvrage de "volume" ou de "volume exploité", c'est du volume commercial tel que défini ci-dessus qu'il s'agit. La référence au volw11e brut fait l'objet d'une mention spéciale.