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Chapitre 2. Sélection et description du site et des données à l’étude

2.5 Recherches antérieures

Malgré l’absence de documentation et des résultats bruts des analyses originales, il est toujours possible de se référer à quelques documents pour obtenir de l’information en ce qui concerne l’étude du site archéologique de Kuptana (PjRa-18). En effet, comme présenté antérieurement, les résultats de certaines recherches de doctorat et de maîtrise étaient à notre disposition. Certains articles, rédigés lors de l’analyse de ces sites, nous permettent également de récolter de l’information concernant différents éléments des fouilles et des analyses effectuées.

Trois documents principaux traitant des recherches effectuées sur le site de Kuptana (PjRa-18) dans les années 1980 sont considérés comme sources principales en ce qui a trait aux campagnes de fouille, aux collectes de données et d’échantillons et à la compréhension de l’occupation du territoire par les Inuits du Cuivre. Les articles écrits par Clifford Hickey (1984) durant les fouilles ont servi de base de référence en ce qui concerne l’historique, les objectifs de recherche, l’élaboration de la méthodologie et l’interprétation préliminaire.

La deuxième ressource documentaire utilisée est le doctorat de Richard T. Will, déposé en 1985 et traitant des pratiques de subsistance des Inuits du Cuivre du XIXe siècle sur l’île Banks. Son étude porte sur l’acquisition et l’utilisation du bœuf musqué par les Inuits du Cuivre au XIXe siècle et il présente ses résultats pour chacun des trois sites étudiés. Il tente également de proposer une piste de réflexion en ce qui concerne la variabilité des assemblages, selon les idées les plus acceptées, l’organisation des ressources des chasseurs- cueilleurs et l’hypothèse selon laquelle les Inuits du Cuivre ont entraîné l’extinction des bœufs musqués sur l’île Banks (Will 1985 : 212). Will s’appuie donc fortement sur les travaux des différents ethnographes qui ont étudié cette région et ces groupes au début du XXe siècle (Will 1985 : 15), ce qui permet de lui fournir une base de comparaison pour le matériel archéologique récupéré sur les sites. Will utilise l’approche de la Middle-Range Theory, et plus précisément les indices d’utilité de Lewis R. Binford qui permet de lier les comportements humains à l’assemblage archéologique et fournit une méthodologie pour étudier des problèmes zooarchéologiques (Will 1985 : 10). Son travail est une base solide en ce qui concerne l’étude des restes fauniques présents sur les sites d’habitations des Inuits du

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Cuivre de l’île Banks en plus de fournir une méthodologie pour l’analyse et la compréhension de ces restes.

Le troisième document utile pour la compréhension de ces sites est le mémoire de maîtrise de James Woollett, déposé en 1991, portant sur les perceptions culturelles des relations hommes-animaux et sur l’utilisation des carcasses. Son travail consiste à tenter de déterminer l’influence des facteurs culturels sur la formation des assemblages fauniques, ainsi que de déterminer les processus d’extraction de la moelle par les Inuits du Cuivre et les techniques alternatives, de même que leurs correspondances archéologiques (Woollett 1991 : 1, 61). À partir de ce mémoire de maîtrise, il est possible de mieux comprendre la formation de ces trois sites et les liens qui les unissent, mais également de comprendre l’emprise du groupe culturel qui les a habités. Finalement, ce travail met en valeur l’importance de l’analyse faunique pour la compréhension des évidences qui sont applicables à l’analyse des traditions culturelles et historiques (Woollett 1991 : 100).

Dans le cas de ces trois documents, les auteurs ont exploité la collection faunique en mettant l’accent sur la collecte et la préparation initiale de ressources alimentaires en tentant de comprendre les modes de subsistance. Ils ont aussi traité des techniques et technologies propres à cette culture plutôt que de la distribution de cette collection faunique en contexte social. Il convient en effet de comprendre l’impact des différentes populations animales sur un groupe d’individus et la façon d’exploiter ces espèces au premier abord pour pouvoir pousser la recherche plus loin. Le but de l’élaboration du mémoire de maîtrise actuel est de tenter de comprendre, grâce à la même collection faunique, les relations sociales qui se trouvent au cœur de ce groupe culturel. Le projet tient donc son originalité de l’utilisation de l’analyse spatiale afin de donner un sens nouveau à la compréhension d’une collection faunique.

Le réel biais dans cette recherche reste l’absence des données récoltées grâce à la photocartographie. En effet, il n’a pas été possible de retracer les disquettes sur lesquelles ces données avaient été enregistrées et, selon les registres de la réserve du Musée canadien de l’histoire, ces dernières n’ont jamais fait partie des éléments associés à la collection des sites de l’île Banks. Ces données nous auraient permis d’établir des statistiques concernant le site en entier et d’avoir une meilleure vue d’ensemble. Il aurait même été possible d’utiliser

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les données concernant les sites de Haogak (PhPo-3) et de Nasogaluak (PgPw-3) pour réaliser la comparaison entre les sites, malgré le fait que la collection faunique de ces derniers ne le permette pas.

Il faut aussi mentionner que plusieurs recherches de maîtrise et de doctorat ont été menées sur les sites de l’île Banks dans les dernières années. Ces études ont traité du potentiel de la photogrammétrie dans l’archéologie communautaire (Haukaas 2014 ; Hodgetts et Haukaas 2016), de l’analyse isotopique de restes fauniques de caribous et de bœufs musqués (Munizzi 2017), de l’application de la recherche communautaire à la recherche archéologique (Kelvin 2016) et de l’analyse faunique d’un site de la période Thule (Kotar 2016). Ces études n’ont pas été utilisées comme source pour la présente recherche en raison de la non compatibilité des sujets traités, mais il est intéressant de constater la variété des thèmes abordés concernant des sites de l’île Banks.