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a- Combat et habitus de l’historien : « aller au contact des archives »

Le corpus d’archives utilisé se base essentiellement sur les archives produites par l’Etat français et les Etats africains sur la période considérée à cheval entre la période coloniale et le processus des indépendances coloniales. Aux archives classiques s’ajoutent de nouvelles archives originales qui permettent d’alimenter la problématique. Le recueil des archives s’ouvre enfin aux archives britanniques, et bien évidemment à celles du Mouvement olympique, à différentes formes de presse, et à des entretiens. Tout ceci afin de répondre à l’interrogation de Nicolas Bancel :

« Les archives du Comité international olympique sont encore mal connues dans ce qu’elle peuvent apporter au chercheur sur les activités physiques en AOF.

Cependant, des recherches latérales sur ce sujet ont été entreprises dans le travail de thèse de Fabrice Auger à propos du projet d’organisation des jeux Africains, recherches qui sont poursuivies par Yann Drouet et David-Claude Kemo-Keimbou, notamment sur la base d’une analyse détaillée des procès-verbaux des sessions du CIO et des rapports de commissions. En tout état de cause, l’influence de l’olympisme en AOF durant la période qui nous occupe est probablement demeurée très modeste, mais nous attendons des recherches précédemment évoquées qu’elles fassent le point sur les rapports entretenus par le CIO et les autorités coloniales quant au projet de Jeux africains et de comprendre quelle a pu être éventuellement l’action du CIO en AOF au moment de l’institutionnalisation des sports modernes (année 1950) »125.

- De la France à l’Afrique : CAOM (Aix-en-Provence) et ANS (Dakar, Sénégal)

En premier lieu, comme on peut le trouver communément dans la littérature scientifique, tout chercheur qui désire étudier l’Afrique se doit de passer par le Centre des Archives d’Outre-Mer (CAOM)126 d’Aix-en-Provence afin de prendre en considération les réalités de la pratique sportive en AOF et en AEF après la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la fin de la période coloniale. En effet, on peut y trouver les archives transférées des anciennes

125 Bancel Nicolas, « Les archives des activités physiques en Afrique occidentale française (AOF). Esquisse d’une approche raisonnée », in Le sport de l’archives à l’histoire, sous la direction de Bosman Françoise, Clastres Patrick, Dietschy Paul, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2006, pp.65-66.

126 Adresse du CAOM : 29, chemin du Moulin de Testas, Quartier Les Fenouillères, 13090, Aix-en-Provence.

colonies et de l’Algérie au moment des indépendances entre 1954 et 1962 à l’exclusion des archives de gestion restées dans les pays concernés. Les archives de l’Agence économique de la France d’Outre-Mer (AGEFOM)127 et de la Direction de l’Enseignement d’AOF essentiellement, archives des affaires politiques, de manuels édités par les Haut-commissaires d’AOF et d’AEF sur le sport et l’Education physique et sportive (EPS) dans les deux ensembles fédéraux. A noter, un important fond de plus d’une cinquantaine d’iconographies (Dahomey, Togo, Côte d’Ivoire, Madagascar, Congo-Brazzaville, Cameroun et Guinée) sur les pratiques physiques et athlétiques, sportives en période coloniale aussi bien scolaires que civiles mériterait une étude spécifique. Par ailleurs, je n’ai pas eu le temps d’exploiter les « Archives privées » ni la série du « Personnel colonial » qui semblent selon Nicolas Bancel être assez parcellaires en ce qui concerne le sport et les activités physiques et sportives.

Un corpus que j’ai cependant complété par les Archives nationales du Sénégal (ANS)128 à Dakar grâce à l’obtention d’une aide au terrain octroyée dans le cadre de ma formation en Master histoire à l’EHESS en parallèle au travail de thèse. La recherche des archives s’est focalisée sur quelques organes de presse africaine (Bingo, Abidjan-Matin et Dakar-Matin) et par l’étude de la série O, 1G et 18G : Enseignement en AOF sur la période 1944-1958 puis des dossiers du gouvernement général de l’AOF (plus précisément la série 1D des affaires administratives), Affaires politiques (séries E et F), mais étant donné le travail conséquent sur le sport colonial de Bernadette Deville-Danthu et celui de Nicolas Bancel sur les mouvements de jeunesse, je ne me suis pas focalisé sur des archives qui avaient déjà été traitées129.

Enfin, les archives d’AOF puis d’AEF se partagent entre le CAOM, le Sénégal, mais aussi le Congo-Brazzaville130 où je ne suis pas encore allé. Mon séjour d’un mois à Dakar m’est apparu trop court en effet pour tout traiter et j’ai dû faire des choix orientés sur mon

127 Sandrine Lemaire, L’Agence économique des colonies. Instrument de propagande ou creuset de l’idéologie coloniale en France (1870-1960) ?, doctorat d’histoire contemporaine, institut universitaire européen de Florence, 2000.

128 Adresse ANS : Building administratif, Avenue Léopold Sédar Senghor, Dakar.

129 Comme le souligne Nicolas Bancel, il reste encore du grain à moudre pour celui qui veut avoir un regard encore plus complet sur le sport colonial dans l’Empire français : des séries comme K (Service des Travaux Publics), N (Affaires militaires) et T (Finances) ou encore Z (archives de particuliers) n’ont pas pu être investiguées étant donné la durée de mon séjour.

130 La Série G – Affaires sociales et la Série I – Enseignement sont des archives restées au Congo-Brazzaville au moment de la décolonisation, or ce sont celles qui peuvent contenir des traces sur le sport en AEF. Les séries disponibles pour l’AEF en France sont la Série B - Correspondance générale des gouverneurs généraux, la Série C – Personnel français, dossiers individuels et la Série D – Politique et administration générale, in Bat Jean-Pierre, « Les archives de l’AEF », Afrique & Histoire, vol.7, 2009/1, pp.301-311.

objet de thèse. De même, la prospection des sites d’archives d’autres pays d’AOF131 et d’AEF n’a pas été possible en raison des contraintes du calendrier scolaire et de mes autres voyages de recueil d’archives (Londres, Suisse, Nantes, Aix-en-Provence, Fontainebleau, etc.).

- Sur les traces du dispositif politique franco-africain : AN-AUF, CHAN, MAE, CADN, et CAC

Ce premier corpus « africain » à cheval sur la méditerranéen (Aix-en-Provence/Dakar) est incomplet et a nécessité un long travail de recueil de documents ministériels en France afin de reconstituer la logique des réseaux entre les décisions prises à l’Assemblée nationale française (ANF) et à l’Assemblée de l’Union française (AUF)132 avant la décolonisation en lien avec les archives de la Direction générale de la Jeunesse et des Sports (DGJS) au Centre d’Accueil des Archives nationales (CARAN)133. Puis les interactions entre le Ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE)134, et la diplomatie française en Afrique avec le Centre des Archives diplomatiques de Nantes (CADN)135. Enfin, les services de la Direction des Affaires culturelles et techniques de la Coopération et du Haut-commissariat à la Jeunesse et au Sport (HCJS) au Centre d’Études des Archives contemporaines de Fontainebleau (CAC)136.

Afin de compléter mon répertoire des archives dans la période coloniale, je me suis intéressé aux débats parlementaires, sessions des législatures et tables analytiques de l’Assemblée nationale (AN) puis de l’AUF mais également du Sénat relatifs au projet de Jeux de l’Union française de 1947 à 1959. Ceci m’a permis de comprendre la teneur des débats et des discours des différents acteurs politiques indigènes et métropolitains pour lesquels je me suis attaché à réaliser des notices biographiques afin de mieux cerner les enjeux politiques et idéologiques. Puis, pour les archives antérieures à 1958 je me suis rendu au CARAN, lié au Centre des archives nationales (CHAN), dans l’optique de saisir le rôle de la DGJS

131 A ce titre Nicolas Bancel note (puisqu’il a exploré les archives nationales du Mali, de Côte d’Ivoire, du Niger et du Burkina Faso) comme Jean-Pierre Bat pour l’AEF que dans les autres territoires d’Afrique noire francophone les archives sont lacunaires.

132 Les archives publiques de la Division des Archives de l’AN et de l’AUF comportent les archives législatives, administratives, des fonds privés de députés et de groupes politiques. Le site est situé au 233 boulevard Saint-Germain, 75007, Paris.

133 Adresse du CARAN : 11 rue des Quatre Fils, 750003, Paris et CHAN, 60 rue des Francs Bourgeois, 75141, Paris.

134 Adresse du nouveau site du MAEE (anciennement au Quai d’Orsay) : 3, rue Suzanne Masson, 93126, La Courneuve.

135 Adresse du CADN : 17, rue de Casterneau, 44000, Nantes.

136 Adresse du CAC : 2 Rue des Archives, 77 300, Fontainebleau, la base de donnée qui permet le repérage des cartons par mots-clés est : PRIAM3, accessible depuis internet et associée aux registres papiers sur place.

métropolitaine dans le sport colonial. J’ai pu me rendre compte de l’absence quasi-totale d’archives sur le sport colonial dans ce fond institutionnel sous la tutelle du Ministère de l’Education Nationale. Et pour cause, le ministère de la France d’Outre-Mer (FOM) gère toute la politique de l’Etat français en direction de ses colonies de l’Union française et ce en relation avec les gouverneurs et Hauts-commissaires en poste en AEF et en AOF. De rares correspondances avec les conseillers techniques et ministres de la FOM soulignent cette piste que nous n’avons pas eu le temps d’investiguer en profondeur dans les archives de la FOM mais dont certaines ont leurs doublons au centre des archives d’Outre-Mer (CAOM) et à l’ANS.

Ces aspects de la politique impériale de la France en Afrique me conduisent à interroger les organes diplomatiques qui se mettent en place au moment des indépendances coloniales. Premièrement, après mon voyage au CAOM à Aix-en-Provence j’avais pu relever les cotes du CADN car ils disposent des classeurs. Une fois à Nantes, ce gain de temps me permit ensuite d’investiguer les représentations diplomatiques et consulaires, réseau culturel et de coopération avec les dossiers des ambassades françaises (Dakar au Sénégal, Tananarive à Madagascar, et Abidjan en Côte d’Ivoire) mais aussi anglaises (Accra, Ghana) en Afrique.

Ne pouvant pas être exhaustif, je me suis focalisé sur les pays africains qui ont accueilli les Jeux sportifs franco-africains, et les dossiers des ambassades d’Afrique anglophone dans lesquels le sport apparaissait clairement comme une préoccupation. Ces archives sont assez hétéroclites puisque les ambassades sont à l’interaction entre les différentes institutions des Etats et font parfois doublons avec celles du MAE et de la Coopération preuve du maillage des relations politiques : affaires culturelles, associations sportives, mission de coopération technique, Jeux sportifs, etc. Puis, dans un second temps, je suis remonté à la source émettrice, les archives du MAE.

J’ai consulté la Direction d’Afrique-Levant de 1944 à 1969 (série Direction Africaine et Malgache) pour les pays africains francophones137 et celle d’Afrique-Levant de 1953 à 1965 pour les pays africains anglophones138 : on y trouve des sous-dossiers afférents aux questions sociales et culturelles intégrant le sport, Jeunesse et sports, coopération culturelle et technique, enseignement, sports, tourisme, échanges sportifs, etc.

Enfin, j’ai également consulté les archives du cabinet du Directeur général de la Jeunesse et des Sports, de la Direction générale des Relations culturelles scientifiques et

137 Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Haute-Volta, Dahomey, Guinée, et AOF.

138 Afrique du Sud, Ethiopie, Ghana, Mozambique, Sierra Leone, Possessions britanniques, Est Africain britannique.

techniques (DGRCST)139 de 1948 à 1968 et quelques dossiers de Maurice Couve de Murville (1958-1968). Ces archives tantôt émises avant et tantôt après les indépendances coloniales ne sont cependant pas suffisantes pour saisir l’ensemble des réseaux du dispositif politique franco-africain lors de cette transition politique, a fortiori puisqu’il me reste à investiguer l’institution faîtière le HCJS en relation avec le nouveau pourvoyeur des Etats africains, le ministère de la Coopération.

Les archives postérieures à 1958 sont conservées au CAC. Je me suis donc rendu à Fontainebleau afin d’éplucher les correspondances du HCJS et celles des services de la Direction des Affaires culturelles et techniques de la Coopération en charge du sport. Les archives du HCJS sont réparties assez fidèlement en fonction des quatre secteurs de cette institution depuis 1958 : Jeunesse, Sport, Administration, Equipement. Au regard de mon objet de recherche, elles comportent des dossiers rapidement identifiables puisque estampillés

« relations avec l’Afrique » ou « coopération sportive avec l’Afrique »140 et parfois des sous-dossiers intitulés « Jeux olympiques », « Jeux de la Communauté », « Jeux de l’Amitié » ou encore « Jeux Africains ».

Mais, les documents qui révèlent le mieux les évolutions des lignes politiques du HCJS en matière de développement sportif en Afrique ou coopération sportive franco-africaine sont les correspondances internes au HCJS, entre les services de la Direction des Sports (DGSPO, Affaires communes, relations internationales, inspection générale, sous-direction de la promotion sportive) et ceux de la Direction de la Jeunesse (sous-sous-direction des actions interministérielles), la correspondance de Maurice Herzog et celle de son directeur de cabinet Olivier Philip de 1958 à 1966, le service de presse dirigé par l’attachée de presse du HCJS Monique Berlioux en lien avec les mouvements sportifs français et africains. Enfin, j’ai réalisé des sondages, souvent infructueux de dossiers aux mots-clés peu évocateurs et assez génériques comme « Equipements », « Personnels », etc. L’activité ouvrière du HCJS dans l’organisation des différents Jeux franco-africains puis Africains est ainsi mise à nu dans les moindres détails (planning des vols pour les délégations sportives africaines sur Air France, coups de pouce aux athlètes africains en France auprès de leurs employeurs français afin de pouvoir participer aux manifestations sportives, relations importantes avec la presse française, relations avec le CIO et les Etats africains).

139 Ce service remplace en 1945 le service des œuvres françaises à l’étranger, rattaché ensuite en 1956 à la Direction générale des Affaires culturelles et techniques (DGACT).

140 J’ai obtenu deux cartons portant les intitulés « aide au tiers-monde » n°1980372 et « solidarité olympique CIO 1962-1978 » n°19820373 sur dérogation mais aléas de la recherche, le carton est stocké dans un bâtiment amianté et qui attend toujours son désamiantage…donc je n’ai pas pu le consulter.

L’autre particularité du CAC est de contenir les archives de la Coopération française.

Le nombre de cotes est impressionnant et rebute au premier abord. Cependant, j’ai réussi à trouver des cartons comportant les correspondances du directeur de cabinet Olivier Philip et de Maurice Herzog avec les services du Ministère de la Coopération de Jean Foyer, mais aussi les conseillers techniques de l’Elysée René Journiac et Alain Plantey, avec les ambassadeurs français en Afrique et quelques échanges avec Jacques Foccart. Ce fond nécessiterait un travail plus minutieux car il comporte toute l’Assistance technique (AT) de la France aux anciennes colonies. Le premier volet que recèle ce fond d’archives, dans lequel j’ai effectué des coups de sonde, comporte les conventions de financement du Fond d’Aide et de Coopération (FAC). Ce travail est chronophage et très fastidieux au regard des maigres résultats escomptés, mais je suis sûr qu’en relation avec les archives du Ministère de l’Education nationale il peut apporter un éclairage plus précis sur la réalité de la politique de coopération sportive française. Un autre volet de ces archives que j’ai pu aborder concerne les emplois techniques ou coopérants ; ce qui m’a permis de dresser des courbes d’évolution du contingent des maîtres, professeurs d’EPS et Inspecteurs de la Jeunesse et des Sports employés par la Coopération (tableaux d’effectifs par année, lieux géographiques et établissements d’affectation, durée des postes et état nominatif par disciplines sportive). Les deux fonds du HCJS et de la Coopération me mettent sur une nouvelle piste qui me conduit au sommet de l’exécutif de l’Etat français. En effet, un nouvel acteur apparaît, Jacques Foccart, au Secrétariat général à la Communauté (1959-1960) puis Secrétaire général des Affaires africaines et malgaches (1961) rattaché à l’Elysée et véritable « ministre africain » du président de la République française, le général de Gaulle.

- Des archives inédites : les « archives Jacques Foccart » et The National Archives (Kew Garden, Londres)

« De l’Afrique, Jacques Foccart avait, au fond, une vision catastrophique et pessimiste, qui était aussi celle de De Gaulle et qui, me semble-t-il, n’est pas sans rapport avec la vision coloniale ou colonialiste »141.

En ce qui concerne le versant français, les archives publiques portent en elle le germe du secret ou d’une certaine « passion du secret »142 faisant souvent obstacle à la connaissance historique selon le médiéviste Marc Bloch, car porteurs de dossiers liés aux intérêts supérieurs de la Nation française. « Archives secrètes et secrets d’archives »143 sont deux notions que l’on attache fréquemment aux archives communément appelées les « archives Foccart » dont l’ouverture progressive apporte des éclairages neufs sur des aspects variés de la politique africaine et intérieure de la France sous les présidences du général de Gaulle et de Georges Pompidou. Le « Monsieur Afrique » qualifié « d’homme de l’ombre » selon la formule désormais consacrée de Pierre Péan144 ou encore de maître des « réseaux » et champion de la

« françafrique ». Il est partie prenante des affaires africaines de la France qui s’érigent en véritable « méthode Foccart » se limitant aux dirigeants lui conférant son efficacité. Les sources de seconde main sont les ouvrages de Pierre Péan et des sources imprimées par les entretiens du Secrétaire général aux Affaires africaines et malgaches avec Philippe Gaillard145 ainsi que son journal146.

Cette première lecture doit s’étoffer des mémoires d’autres responsables politiques comme Charles de Gaulle147, Michel Debré148, et Pierre Messmer149 par exemple. Enfin, restent les

141 M’Bokolo Elikia, « Conclusion générale », « Foccart – Entre France et Afrique », Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 2002/30, mis en ligne le 22 novembre 2008. URL : http://ccrh.revues.org/index782.html. Consulté le 04/06/2010.

142 Bloch Marc, Apologie pour l’histoire ou métier d’historien, Paris, Armand Colin, « Cahiers des Annales », n°3, 1949.

143 Laurent Sébastien, Archives « secrètes », secrets d’archives ? Historiens et archivistes face aux archives sensibles, Paris, CNRS, 2003.

144 Péan Pierre, Affaires africaines, Paris, Fayard, 1983.

Péan Pierre, L’homme de l’ombre, Paris, Fayard, 1990.

145 Gaillard Philippe, Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard. T1, Paris, Fayard/Jeune Afrique, 1995 ; Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard. T2, Paris, Fayard/Jeune Afrique, 1997.

146 Gaillard Philippe, Jacques Foccart. Tous les soirs avec de Gaulle. Journal de l’Elysée-I, 1965-1967, Paris, Fayard/Jeune Afrique, 1997.

147 De Gaulle Charles, Mémoires, Paris, nrf, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2000.

148 Berstein Serge, Milza Pierre, Sirinelli Jean-François (direction), Michel Debré, Premier ministre (1959-1962), actes du colloque organisé au Sénat les 14, 15 et 16 mars 2002 par le Centre d’histoire de l’Europe du XXe siècle, Paris, PUF, 2005.

sources primaires, c’est-à-dire les fonds publics (FPU) et privés (FPR) de Jacques Foccart conservés aux Archives nationales qui totalisent à eux deux 500 mètres linéaires150. Ceux-ci sont conservés au CARAN depuis 1989 et pris en charge par la section du XXe siècle car il est considéré comme un service élyséen même si ces archives ressemblent plus à celles d’un cabinet ministériel qu’à celles de services traditionnels de l’Elysée.

Dans ce but, j’ai contacté l’archiviste responsable du fond, Pascal Geneste151, également conservateur de la section du XXe siècle. Après une demande de consultation exceptionnelle obtenue sur dérogation du Ministère de la Culture et de la Communication j’ai eu accès à la correspondance de Jacques Foccart dans les Fonds publics (FPU)152. Cette correspondance émane essentiellement du Secrétariat général à la Communauté, et du Secrétariat général aux Affaires africaines et malgaches avec le Ministère de la Coopération, le HCJS, le premier ministre Michel Debré, les conseillers techniques Alain Plantey et René Journiac, avec le MAE, les missions d’aide et de coopération et les ambassadeurs en poste en Afrique et de très nombreuses dépêches de l’Agence-France-Presse (AFP). Tout ceci a trait à l’organisation des Jeux de la Communauté puis de l’Amitié, des Jeux de Brazzaville et des rapports relatifs aux positions géographiques et géopolitiques des lieux où se déroulent chaque compétition sportive où la France intervient en Afrique. Ainsi ces activités sont ordonnées par un classement rigoureux puisqu’il a été opéré pour ce fond public par Alain Plantey afin de mieux lire les activités du secrétariat.

Un premier ensemble regroupe les dossiers de chargés de missions, français, africains

Un premier ensemble regroupe les dossiers de chargés de missions, français, africains