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La première partie de la thèse est volontairement réduite puisqu’elle a pour finalité de poser le cadre des relations internationales et de faire émerger les conditions de possibilité de l’intégration des colonies africaines britanniques et françaises au CIO. Ainsi, de la fin de la Première Guerre mondiale à l’après Seconde Guerre mondiale, les rapports entre les empires coloniaux et leurs territoires occupés conditionnent la réalisation du projet d’intégrer le continent noir africain au CIO par des Jeux régionaux. La comparaison, selon ces deux configurations géopolitiques, permet de mieux comprendre en quoi le Mouvement olympique se caractérise comme une organisation transnationale à vocation universelle innovante, mais malgré tout impuissante, face aux projets coloniaux français et britanniques. Cependant, après la Seconde Guerre mondiale, un Nouvel ordre international émerge avec la normalisation des relations internationales par des puissances non-étatiques comme l’ONU, par l’avènement de la guerre froide et le tiers-mondisme de 1944 à 1957. La nouvelle configuration géopolitique génère des effets de contexte dans chacun des empires coloniaux britanniques et français et produit des réponses différenciées à la fois dans le développement sportif des colonies en Afrique et dans le projet de l’intégration de celles-ci au CIO. Dans la mesure, où sur la scène politique internationale le problème colonial s’internationalise par les effets conjugués des organisations non-gouvernementales et de la guerre froide, l’acculturation et la diffusion des sports modernes en situations coloniales deviennent également un problème pour le CIO, puisqu’il est lui-même un reflet de la lutte des blocs idéologiques. Plus particulièrement, à partir de 1952 avec la reconnaissance du CNO soviétique au CIO. A la lumière des mécanismes de la guerre froide et du tiers-mondisme, la comparaison entre les empires coloniaux britanniques et français permet de comprendre l’existence de situations coloniales concurrentes et hétérogènes.

Les deux modes de gouvernement coloniaux visent au maintien de leur influence réciproque, et bien que ceux-ci suivent les déclarations faites en faveur de l’émancipation des colonisés par les instances internationales, leurs moyens pour y parvenir sont dissemblables.

D’une part, le gouvernement indirect britannique et les indépendances des colonies du Royaume-Uni à partir du continent asiatique, puis africain, au sein du Commonwealth redéfinissent les conditions de l’exercice de la citoyenneté indigène et favorisent l’émergence des anciennes colonies au CIO. La précoce intégration des colonies blanches d’Afrique anglophone et l’utilisation des Jeux olympiques et des Jeux du Commonwealth et de l’Empire britannique, participent d’une ouverture au sport international. De plus, les nouveaux pays

indépendants anglophones, comme l’Asie, puis l’Indonésie, prennent l’initiative de Jeux régionaux et rejoignent le Mouvement des non-alignés (1955). La recrudescence des Jeux régionaux concurrence le CIO. Son habileté est à l’œuvre dans la transformation du projet des Jeux Africains de l’avant Seconde Guerre mondiale en Jeux régionaux Méditerranéens afin de répondre aux mouvements arabophones proches du tiers-mondisme. Le CIO dirigé par les occidentaux et plus particulièrement par les anglo-saxons ne reprend pas le projet des Jeux Africains, afin d’éviter notamment, de porter la question de l’apartheid au CIO, d’être confronté à la fois aux influences soviétiques et à un refus des français.

D’autre part, le gouvernement direct des colonies françaises s’attache à poursuivre l’acculturation aux sports modernes et à l’Education Physique selon l’idéologie de l’assimilation des indigènes aux principes universels de la métropole au sein de l’Union française. Alors que les élites évoluées émergent par le processus d’africanisation des cadres, les mouvements sportifs d’AOF et d’AEF en réel essor, restent encore dominés par le colonat hostile à toute émancipation, même si des actions sont émises par la métropole. Ainsi, le projet des Jeux pré-olympiques de l’Union française révèle les ambiguïtés et les paradoxes de l’Empire colonial français, entre sa volonté d’émancipation et de rapprochement avec le Mouvement olympique et, le maintien de son influence coloniale. Le sport dans les colonies françaises reste au service du redressement physique des races indigènes et le symbole du mythe de l’assimilation dans l’Union française.

La participation des athlètes indigènes dans l’équipe de France lors des grandes compétitions internationales n’est donc pas exclue, bien au contraire. Cependant, une confrontation sportive compétitive et, par conséquent classée, entre des équipes de territoires des fédérations ou des fédérations elles-mêmes, avec des équipes métropolitaines, soulève des difficultés pour un Empire français fragile internationalement. D’une part, elle peut symboliser non pas l’assimilation et la fusion avec la métropole, mais l’opposition à celle-ci et d’éventuels débordements sportifs de jeunesses politisées. Il s’agit de ne pas mettre plus en péril une Union française soumise aux guerres et conflits. D’autre part, le mythe de l’égalité supposée du sport moderne en rapport au résultat et à la victoire, contribue à déstabiliser la supériorité de l’homme blanc dans les colonies, c’est-à-dire du colonat et des cadres de l’administration coloniale métropolitaine. Puisque, ce sont sur les fondements d’une entité géopolitique de l’Empire coloniale assimilatrice et universelle, où l’homme blanc à la supériorité morale, intellectuelle et aussi physique, que doit perdurer la situation coloniale française en Afrique ; ceci, tant que la Loi-Cadre (1956) n’a pas été promulguée pour se diriger vers une progressive autonomisation et tant qu’un nouvel espace politique entre la

France et l’Afrique n’a pas été défini pour engager le processus des indépendances nationales africaines.

Ainsi, il s’agit de comprendre selon cette nouvelle configuration politique de la situation coloniale française, comment la reconnaissance sportive olympique de l’Afrique noire francophone peut devenir un enjeu de la rénovation des relations franco-africaines de 1955 à 1963. Est-ce que l’avènement de la Ve République française et la constitution de la Communauté franco-africaine par le Général de Gaulle redéfinissent les formes de l’influence culturelle française en Afrique noire ? Et si oui, quels rôles vont jouer les manifestations sportives compétitives franco-africaines dans l’élaboration d’une stratégie politique sportive internationale : « une coopération sportive franco-africaine » ?

PARTIE II – La reconnaissance sportive olympique de l’Afrique : un enjeu de la rénovation des relations franco-africaines dans le contexte postcolonial (1955-1963)

« Je veux dire d’abord aux porteurs de pancartes. Voici ce mot : s’ils veulent l’indépendance à leur façon, qu’ils la prennent le 28 septembre. Mais s’ils ne la prennent pas, alors, qu’ils fassent ce que la France leur propose : la Communauté franco-africaine. ».

Discours prononcé à Dakar, 26 août 1958.

Fondation Charles de Gaulle587.

Le contexte immédiat de l’après Seconde Guerre mondiale n’a pas permis à la France de faire intégrer ses colonies aux Mouvement olympique contrairement à la Grande-Bretagne.

Elle ne l’a cependant ni voulu, ni souhaité. L’internationalisation du sport africain d’Afrique noire francophone semble en effet conditionnée par le cadre politique et juridique de l’Empire colonial à partir du moment où l’Afrique noire est la pièce maîtresse de l’Union française selon Bernard Droz (2006)588. En effet, si le développement du sport africain réussit un véritable « décollage » durant les années 1950, la métropole n’a ni les moyens ni la volonté politique de réaliser un projet de jeux sportifs franco-africains qui seraient synonymes d’une reconnaissance des identités collectives des territoires colonisés en embryon de nations. Alors que le mouvement tiers-mondiste émerge et que les partis politiques indépendantistes se forment en Afrique à partir des mouvements de jeunesse organisés, le sport n’est pas considéré par la métropole impériale comme un moyen suffisant de renforcer l’Union française tout en évitant une désolidarisation, au risque de faire de la métropole la colonie de ses colonies. C’est pourquoi pour la métropole, la détection et la sélection d’élites sportives de talents issus de l’Empire français et l’appui à des rencontres sportives interafricaines scolaires et civiles sont privilégiées plutôt que des compétitions franco-africaines qui seraient symboles d’une scission politique.

Dès lors, ce sont les mouvements de jeunesse qui sont l’objet de l’intérêt du pouvoir colonial car ils portent en eux les élites évoluées comme futures cadres des territoires d’Afrique noire francophone d’une Union française fragile. Cependant, la progressive autonomie des territoires colonisés (Loi Cadre, 1956) vers la naissance d’une Communauté

587 http://www.charles-de-gaulle.org/

588 Droz Bernard, Histoire de la décolonisation au XXe siècle, Paris, Seuil, 2006, p.258.

franco-africaine par l’avènement de la Ve Constitution de la République française symbolisée par la prise de pouvoir du Général de Gaulle en 1958 réinterroge le projet politique du sport en Afrique. Progressivement, la constitution du HCJS dirigé par Maurice Herzog doit prendre en considération dans ses attributions le sport africain parallèlement aux problématiques de Jeunesse et d’Education Populaire franco-africaines. Dans ce contexte renouvelé où les indépendances africaines sont de plus en plus envisagées comme étant inéluctables, le sport peut devenir un outil de la stratégie politique internationale de la politique gaullienne en Afrique.

La transformation du projet des Jeux de l’Union française réévalué à l’aune de ces nouveaux bouleversements politiques franco-africains aboutit à la constitution de Jeux de la Communauté. Dans un premier temps, ils sont le symbole du maintien d’un lien avec la France puis peu à peu ils portent la marque du processus de décolonisation. L’organisation de ces Jeux de la Communauté puis de l’Amitié sont alors l’occasion pour la France et les pays africains d’instaurer de nouvelles relations de partenariat et d’échanges sportifs qui s’appuient sur la permanence des réseaux coloniaux. Ainsi, la « décolonisation sportive » en Afrique noire francophone s’accompagne de nouvelles problématiques pour la France afin de préserver son influence culturelle : l’africanisation des cadres du mouvement sportif africain et la préparation des nouvelles nations africaines à intégrer le sport compétitif international, c’est-à-dire le Mouvement olympique.

Chapitre 1 – La redéfinition gaullienne des formes de l’influence culturelle française en Afrique noire : le sport franco-africain

La politique sportive vers l’Outre-Mer en Afrique mise en œuvre par le HCJS créée en 1958 dans le cadre de la Ve Constitution de la République française trouve ses fondements dans les actions menées sur le développement de la Jeunesse à la fin de la IVe République. En effet, il s’agit de postuler que l’intérêt porté au sport par le HCJS et le nouveau cadre politique de la Communauté franco-africaine589 pourtant peu étudiée chez les historiens590, s’inspire de

589 Composée de douze de ses possessions outre-mer : pour l’ancienne AOF, Côte d’Ivoire, Dahomey, Haute-Volta, Mauritanie, Niger, Sénégal, Soudan, et pour l’ancienne AEF, Gabon, Congo-Brazzaville, Oubangui-Chari, Tchad et Madagascar.

590 Néra Georges, La Communauté, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1960.

Grimal Henri M., La décolonisation de 1919 à nos jours, Paris, Editions Complexes, 1ère édition, 1965, pp.301-310 ; Elikia M’Bokolo, L’Afrique au XXe siècle, le continent convoîté, Paris, Seuil, 1985, pp.145-150 ; Ageron Charles-Robert, La décolonisation française, Paris, Colin, 1991 ; Michel Marc, Décolonisations et émergence du tiers-monde, Paris, Hachette, 1993, pp.199-203 ; Stamm Anne, L’Afrique de la colonisation à l’indépendance,

la politique en matière de jeunesse orientée vers l’outre-mer africain à partir de la politique des échanges de jeunes entre la Métropole et ses colonies. En effet, si à la Libération, la politique de la jeunesse s’institutionnalise à l’intérieur de l’Education Nationale et en liaison étroite avec l’Education Populaire, ce n’est véritablement qu’à partir de 1958 que selon Olivier Le Noé et Laurent Besse (2005), le sport est rattaché à la problématique de la jeunesse dans la politique du Général de Gaulle591. Parallèlement, et de façon progressive la politique coloniale de rapprochement des jeunes élites de l’Union française s’intéresse au sport selon sa dimension communautaire puis internationale par la réalisation de missions d’inspection et d’évaluation du développement du mouvement sportif en Afrique noire afin d’optimiser leur réalisation.

a- L’influence du renouvellement gaullien dans la définition des compétences du HCJS dans le sport africain

Dans ces conditions, et selon le postulat mettant en relation le développement des jeunesses françaises et africaines, il s’agit de comprendre la stratégie culturelle de la France592 qui s’exerce dans le sport en tant qu’ordre politique et symbolique postcolonial partagé593 comme un des éléments analyseur des transformations des relations dans la géopolitique franco-africaine594 et les prémisses des relations internationales franco-africaines595. Car, si le corps et le sport ont fait l’objet d’études et de travaux permettant de mettre en évidence que

« c'est par la mise en jeu du corps que se trame l'incorporation des valeurs coloniales »596, il

Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1998, pp.75-76, Miège Jean-Louis, Expansion européenne et décolonisation de 1870 à nos jours, Paris, PUF, 1973, p.317.

591 Charles de Gaulle et la jeunesse, Fondation Charles de Gaulle, Paris, Plon, 2005, pp.163-253. Comportant l’introduction d’Antoine Prost.

592 Seck Papa Ibrahima, La stratégie culturelle de la France en Afrique, Paris, L’Harmattan, 1993.

593 Mbembé Achille, De la postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine, Paris, Karthala, 2000.

Sur la critique postcoloniale, nous renvoyons à l’ouvrage désormais classique de Lazarus Neil, Penser le postcolonial. Une introduction critique, Paris, Amsterdam, 2006.

594 Hugon Philippe, Géopolitique de l’Afrique, Paris, Géopolitique 128, Armand Colin, 2007.

595 Grosser Alfred, « L’Afrique et la vie internationale », chapitre VII, L’Afrique noire contemporaine, Paris, Armand Colin, 1968, pp.389-441.

Kadony Nguway Kpalaingu, Une introduction aux relations internationales africaines, Paris, L’Harmattan, 2007.

Sanga Guy Ernest, Diplomatie et diplomate, L’Afrique et le système des relations internationales, Paris, Etudes africaines, L’Harmattan, 2010.

596 Odile Goerg, « Le mouvement associatif et le processus des indépendances en Afrique occidentale française », Ageron Charles-Robert, Michel Marc (dir.), L'Afrique noire française : l'heure des indépendances, Paris, CNRS, 1992, pp.87-101.

Denis Daniel, « L'école de la vie sauvage : un bain de jouvence du parti colonial », in Pociello Christian et Denis Daniel (dir.), A l'école de l'aventure, pratiques sportives de plein-air et idéologies de la conquête du monde, Paris, Presses universitaires du sport, 2000.

faut tenter de cerner le processus en cours pendant la IVe République, qui conditionne l’après 1958 dans l’avènement de la Communauté franco-africaine. Il s’agit ici d’approfondir l’assertion de Nicolas Bancel :

« Tout est en place pour que se poursuive une politique fondée sur la connivence entre les élites de première génération à présent au pouvoir et les autorités métropolitaines, qui conditionne, au-delà des indépendances, la poursuite sous d’autres formes du projet colonial. »597

- L’intégration de la problématique des jeunesses d’outre-mer dans le projet de Jeux de la Communauté,

Après la Seconde Guerre mondiale, deux grands groupements aux idéologies antagonistes se créent avec d’une part en 1945, une association socialisante la Fédération Mondiale de la Jeunesse démocratique (FMJD) et d’autre part en 1948 la World Assembly of Youth (WAY) de sensibilité libérale. A partir des années 1950, naît progressivement l’idée chez les responsables nationaux de la métropole d’une prise en charge du développement économique, social et culturel des mouvements et associations de jeunesse dans les colonies françaises en Afrique. C’est ainsi, que sont invités tous les mouvements et associations présents, dans les territoires français et en France, à se regrouper au sein d’un organisme de coopération appelé le Conseil fédéral de la Jeunesse de l’Union française (CJUF) aligné sur la WAY. Cet organe s’oppose au Conseil Fédéral de la Jeunesse créé en 1955 qui est lui l’émanation de la FMJD. Les mouvements de jeunesse en Afrique rassemblent les cadres politiques, syndicalistes et permettent l’émergence d’une conscience politique dans la mouvance du Rassemblement démocratique africain (RDA)598. L’Etat français souhaite contrôler ces mouvements de jeunesse et former le sentiment d’une union entre la France et ses colonies.

Bancel Nicolas, Denis Daniel et Fatès Youssef, De l’Indochine à l’Algérie. La jeunesse en mouvement des deux côtés du miroir colonial 1940-1962, Paris, La Découverte, 2003.

Bancel Nicolas, Entre acculturation et révolution. Mouvements de jeunesse et sports dans l’évolution politique et institutionnelle de l’AOF (1945-1962), doctorat d’histoire nouveau régime, université Paris I-Sorbonne, 1999.

597 Bancel Nicolas, « La voie étroite : la sélection des dirigeants africains lors de la transition vers la décolonisation », Mouvements, n°21-22, mai-juin-juillet-août 2002/3, p.40.

598 Lisette Gabriel, Le combat du Rassemblement Démocratique Africain pour la décolonisation pacifique de l'Afrique noire, Alençon, Présence Africaine, 1983, p.399.

Dans ce but, la création de Commissions ministérielles de la Jeunesse au sein de chaque département ministériel constitue par décret n°55-814 du 22 juin 1955 (Journal Officiel de la République française du 23 juin 1955) la première pierre d’achoppement de l’intérêt porté à la Jeunesse d’Outre-Mer. Puis, c’est par décret n°55-815 du 22 juin 1955 qu’un Haut-comité de la Jeunesse de France et d’Outre-Mer (HCJFOM) se constitue et décide dans sa séance du 12 juillet 1955 la création d’un groupe de travail intitulé « Relations entre jeunes de la Métropole et jeunes d’Outre-Mer » qui lui permet dès 1955 d’envoyer 90 jeunes métropolitains et de recevoir 114 jeunes d’Outre-Mer (comprenant les DOM-TOM)599. Au point n°8 du HCJFOM figure l’ « Education sportive des jeunes ». En effet, les clubs sportifs civils d’AOF et d’AEF600 dont la plupart remontent à l’entre-deux-guerres se concentrent dans les grandes villes urbanisées des deux fédérations, principalement à Dakar, Abidjan et Brazzaville. Le début des années 1950 correspond à un fort essor des activités sportives comme l’a analysé Bernadette Deville-Danthu que l’on constate aussi bien dans les clubs civils dans les disciplines les plus populaires (football, basket, volley), mais aussi par la multiplication de la pratique hors des structures associatives (scolaires, religieuses et militaires)601.

Des réunions de synthèse des mouvements de jeunesse avec la Présidence du Conseil déclenchent des échanges de jeunes à partir de tous les mouvements de jeunesse existants en métropole et leurs filiations en Afrique francophone602 et intègrent peu à peu le sport comme une composante. Pour exemple, un groupe de travail « Jeunesse d’Outre-Mer » (n°12) est composé de trois acteurs de la Direction générale de la Jeunesse et des Sports (Basdevant, Bécart, Gillette), de Jacques Koscziusko-Morizet (Secrétariat d’Etat à la Présidence du Conseil de la République), et le docteur Sylla (du cabinet de l’ivoirien Félix

599 Archives CARAN/Carton n°F/11/4988, Le ministre délégué à la présidence du Conseil au Ministre d’Etat de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, 25/03/1957. Le transport est assuré par le Ministère de la Défense Nationale et l’Armée de l’Air. Sur les trois années, 1956, 1957, 1958, cela concerne 570 stagiaires de métropole et d’Outre-Mer.

600 Martin Phyllis, « Colonialism, Youth and Football in French Equatorial Africa », The International journal of the History of sport, Londres, Frank Cass, 8, 1, 1991.

Martin Phyllis, Loisirs et société à Brazzaville pendant l'ère coloniale, Paris, Karthala, 2005.

601 Comme par exemple le système des « navétanes », Dieng Hameth, La formation du champ du football au Sénégal. Enjeux et fonction (1960-2002), thèse de doctorat nouveau régime sous la direction du professeur Pociello Christian, université Paris-Sud Orsay, 1998, p.549.

602 En 1959 on peut repérer la présence lors des réunions du Haut-Comité de la Jeunesse des représentants des Mouvements de Jeunesse suivants : Scouts de France, OCCAJ, Union Chrétienne de Jeunes Gens, CEMEA (Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active), Alliance des Equipes Unionistes, Guides de France, JACF, Francs Camarades, JEC, JECF, JOCF, JOC, Cœurs Vaillants-Ames Vaillantes, Union des Grandes Ecoles, Foyers Ruraux, Mouvement Familial Rural, Ligue de l’Enseignement, Fédération Française des Eclaireurs, JAC, Centre National des Jeunes Agriculteurs, Foyers « Léo Lagrange », Eclaireurs Israélites de France, Alliance des Equipes Unionistes, Eclaireurs de France, UPCV, Jeunesse Maritime Chrétienne, FFMJC, Centre de Coopération Culturelle et Sociale, (cette liste est non exhaustive).

Boigny). L’intérêt pour associer le sport aux échanges culturels entre les jeunes de métropole et ceux des colonies africaines se traduit par la création d’un groupe de travail « Sports »

Boigny). L’intérêt pour associer le sport aux échanges culturels entre les jeunes de métropole et ceux des colonies africaines se traduit par la création d’un groupe de travail « Sports »